L autrement-perçu des langues
252 pages
Français

L'autrement-perçu des langues , livre ebook

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252 pages
Français

Description

Nietzsche postulait, pour l'homme, un piètre mélange de naturel et d'humain. Où en est-on ? La Nature se mire dans l'œil de l'homme, l'Homme s'oublie dans l'œil de la nature. Le trafic d'images est ainsi accepté. L'auteur ne conteste que l'absolu des affirmations théoriques, y introduisant leur relativité… qu'est le perçu des langues.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2015
Nombre de lectures 10
EAN13 9782336374390
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

À la In du 19 siècle, Nietzsche avait postulé, pour l’homme, un diabolique mélange de naturel et d’humain. Peu après, Bréal avançait, pour la langue, un va-et-vient entre les deux. Cet échange fut interprété à l’époque comme un inépuisable transfert de sens. Le verdict nietzschéen semble scellé. Y a-t-il moyen d’y échapper ou sommes-nous damnés à traîner notre triste lot ourdi de doute ? Où en est-on aujourd’hui ? DifIcile à dire. J’accepte l’idée générale du traIc d’images. À preuve, les photos de la première et de la quatrième de couverture : une où la Nature se mire dans l’œil de l’homme et l’autre où c’est l’Homme qui s’oublie un peu dans l’œil de la nature. Ce que je conteste, c’est le , constat d’inextricable. J’émets des réserves, introduisant dans l’absolu des afIrmations théoriques un moment de relativité. À confronter les langues, on se rend à l’évidence que certaines directions ne s’impriment pas partout avec la même force. Et quant aux mouvements adverses, ils changent aussi de domicile. On s’en aperçoit dès qu’on adjoint à la circonférence externe de la langue, constituée par les H et N contraires, une circonférence interne des capacités contradictoires de Voir et d’Entendre. Or, en rattachant ces sens de perception, différemment distribués dans les deux langues, à la priorité accordée à la matrice active de l’Homme, dans l’une, et à la matrice passive de la Nature, dans l’autre, je fais la boucle. Fin d’incertitudes… L’extérieur se traçant en pointillés, la ligne continue s’étire à l’intérieur et se replie au livre.
couverture au corps du texte. L’exercice est différent. Mais c’est ainsi qu’il Le Dit Le Pensé L’Être Le Vu; et aujourd’hui —Le Perçu
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Boris LOBATCHEV
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L’AUTREMENTPERÇU DES LANGUES
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Il y a des idiomes où la nature apparaît en premier, et d’autres où c’est plutôt l’homme
L’autrement-perçu des langues
Sémantiques Collection dirigée par Thierry Ponchon Déjà parus Nathalie GLAUDERT,Théorie de la marque et complexité linguistique, 2014. Stéphane GIRARD,Plasticien, écrivain, suicidé. Ethos auctorial et paratopie suicidaire chez Édouard Levé, 2014. María Dolores VIVERO GARCÍA,Frontières de l’humour, 2013. Antoine GAUTIER et Thomas VERJANS (dir.),Comme, comment, combien, Concurrence et complémentarité, 2013. Aviv AMIT,Continuité et changements dans les contacts linguistiques à travers l’histoire de la langue française, 2013 Christiane MORINET,Du parlé à l’écrit dans les études, 2012. Jonas Makamina BENA,Terminologie grammaticale et nomenclature des formes verbales, 2011. André ROMAN,Grammaire systématique de la langue arabe, 2011. Julien LONGHI,Visées discursives et dynamiques du sens commun, 2011. Boris LOBATCHEV,L'autrement-vu, l'axe central des langues, 2011. Fred HAILON,Idéologie par voix/e de presse, 2011. Jean-Claude CHEVALIER, Marie-France DELPORT, Jérômiades. Problèmes linguistiques de la traduction, II, 2010. Rita CAROL, Apprendre en classe d'immersion, quels concepts, quelle théorie ?, 2010.
Boris Lobatchev
L’autrement-perçu des langues
Il y a des idiomes où la nature apparaît en premier, et d’autres où c’est plutôt l’homme
Du même auteur L’Autrement-vu, l’axe central des langues, L’Harmattan, 2011.
L’Autrement-être.ИȕȖȉȣȚȐе, L’Harmattan, 2006.
L’Autrement-pensé.ИȕȈȒȖȔȣșȓȐе, L’Harmattan, 2002.
L’Autrement-dit.ИȕȖșȒȈȏȈȚеȓȤȕȖșȚȤ, L’Harmattan, 1995.
© L’Harmattan, 2015 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-05002-7 EAN : 9782343050027
En mémoire de Nietzsche pour le centième anniversaire (vrai) de sa mort (hypothétique), à supposer, sur la base de l’espérance de vie de nos contemporains — ce qui est la moindre des choses à l’égard du génie qui fut le sien — que cette perte n’arrive à l’humanité pensante qu’en 1914. Voilà, j’ai retardé autant que faire se peut sa disparition de la face du monde. Le philosophe est né en 1844, et nous sommes présentement en 2014. Si l’on soustrait de ce qui suit ce qui précède, on obtient un chiffre rond. Cela creuse, en ce qui me concerne, le retard d’un siècle… A combler jusque ma venue au monde en 1944. Bagatelle pour un habitué de dialoguer à distance ! Il suffit que je sois sur la même longueur d’ondes avec le lointain, et nous voilà intellectuellement proches. Peu importe alors l’espace et le temps : le physique est caduque. Désireux de préserver le suspens de la conclusion, je ne dévoilerai là qu’une chose. Dans la vie de toute figure importante de la pensée, il y avait quelque ébauche d’un livre dont la rédaction finale fut toujours remise à plus tard. Aussi le livre reste-t-il sous forme inachevée de questions posées… Ce que je cherche, au fond, par le présent ouvrage c’est de contribuer à la réalisation de ce projet de l’autre, y apporter mes réponses et faire en sorte que ce livre jamais écrit — voit le jour ! Île de Montréal, été 2014.
Prélude : Quintette
1 Opus 300
Non ce qu’on les force à faire mais ce à quoi elles invitent…
Humboldt
Cette œuvre est animée d’une idée (il y en a plusieurs autres qui la pénètrent), idée unique, se reconnaissant à ce qu’elle ouvre tout un cycle d’ouvrages qui s’enchaînent… La voici : tout le monde serait d’accord d’admettre (sauf quelques épidermes d’hippopotame qui voient dans le mouvement des langues une simple variation mécanique dépourvue de sens) que la langue fait partie de la culture. J’essaierai d’aller plus loin. En tant que linguiste improvisé et psychologue né, j’avance que la culture fait partie de la langue. Qui dit langue dit culture, et inversement : qui dit culture dit langue. Selon les provenances, on a l’habitude de distinguer chez l’homme ce qui appartient à la nature et ce qui appartient à la culture. Poussant cette différenciation à l’extrême, on arriverait à une dichotomie (sinon tout à fait fausse, du moins louche) d’homme acculturé et d’ « homme naturel ». Aussi préférerai-je mettre en parenthèse l’opposition ‘culture — nature’, insistant sur la présence
1 L’Autrement-perçupensé comme une composition musicale. est Sujet oblige : l’ouïe et la vue y sont à la fête ! J’aurai, d’entrée de jeu, recours aux termes du ballet (c’est ce que l’on voit et entend) ou de l’opéra (c’est ce que l’on entend et voit), du quintette et même de la symphonie (c’est surtout ce que l’on entend). Si de nombreux signes ¶, d’ordinaire invisibles, parsèment le texte, c’est qu’ils ont pour mission d’évoquer des notes de musique. Pourquoi pas, puisque mon écriture s’y prête — à ce qu’on dit — et s’en rapproche ?
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