Parlons baloutche
134 pages
Français

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Parlons baloutche , livre ebook

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Description

Le baloutche est une langue indo-européenne proche du persan et parlée par près de 7 millions de personnes sur un vaste territoire, qui couvre 43 % de la surface du Pakistan ainsi qu'une province de l'Iran et une vaste zone au sud de l'Afghanistan. La langue est cependant rarement écrite, ce qui développe de nombreuses variétés dialectales. L'ouvrage a choisi un baloutche "moyen", compréhensible sur l'ensemble du domaine.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2013
Nombre de lectures 31
EAN13 9782296531260
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0550€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Parlons…
Collection dirigée par Michel Malherbe
Dernières parutions

Parlons douala , Valérie EWANE, 2012.
Parlons routoul, Svetlana MAKHMUDOVA, 2012.
Parlons coréen, Michel MALHERBE et Olivier TELLIER, 2012.
Parlons lak, Kamil TCHALAEV, 2012.
Parlons shor , Saodat DANIYAROVA, 2012.
Parlons bouriate. Russie-Baïkal, Galina DRUON, 2012.
Parlons shina, Karim KHAN SAKA, 2012.
Parlons batak , Yetty ARITONANG, 2011.
Parlons kimbundu , Jean de Dieu N’SONDE, 2011.
Parlons taiwanais , Rémy GILS, 2011.
Parlons iaaï, Daniel MIROUX, 2011.
Parlons xhosa , Zamantuli SCARAFFIOTTI, 2011.
Parlons géorgien, Irina ASSATIANI et Michel MALHERBE, 2011.
Parlons tedim, Joseph RUELLEN, 2011.
Parlons serbe, K. DJORDJEVIC, 2011. Parlons talysh , Irada Piriyeva, 2010. Parlons gagaouze , Güllü Karanfil, 2010.
Parlons dogon, Denis Amadingue DOUYON, 2010.
Parlons nheengatu, Ozias AlvesJr., 2010.
Parlons tpuri, Kolyang Dina TAIWE, 2010.
Parlons sakha , Émilie MAJ et Marine LE BERRE-SEMENOV, 2010.
Parlons arabe libanais , Fida BIZRI, 2010.
Parlons fang. Culture et langue des Fang du Gabon et d’ailleurs , Cyriaque Simon-Pierre AKOMO-ZOGHE, 2010.
Parlons amis , Rémy GILS, 2010.
Parlons wakhi. Culture et langue du peuple wakhi – Pakistan, Afghanistan, Tadjikistan et Chine , Karim KHAN SAKA, 2010.
Parlons twi. Langue et culture , Kofi ADU MANYAH, 2009.
Titre
Michel Malherbe
Naseebullah






Parlons baloutche
Préambule

L’image de couverture a été réalisée par M. Akram Dost, artiste brahoui de renom, fondateur du département des Beaux-Arts de l’université de Quetta, qui a déjà réalisé la couverture du livre Parlons brahoui .
Copyright

© L’Harmattan, 2013
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-66093-6
Introduction
Le baloutche est parlé dans trois pays, le Pakistan, l’Iran et, très minoritairement, en Afghanistan, situation qui n’est pas sans rappeler celle des Kurdes. Le nombre total de locuteurs est difficile à apprécier : près de six millions pour l’ensemble des trois pays, auxquels s’ajoutent ceux qui vivent dans d’autres pays comme ceux du golfe arabo-persique, le Turkménistan ou l’Europe occidentale. Il semble que le baloutche ait été davantage parlé au XIX ème et au début du XX ème siècle. Des habitants du Pandjab et du Sindh se reconnaissent comme Baloutches tout en ne parlant plus la langue. D’autres Baloutches ont émigré en Afrique et dans les pays du Golfe et ils y ont adopté la langue, arabe ou swahili.
Le baloutche est une langue orale, rarement écrite, appartenant à la grande famille indo-européenne. Il est proche du persan et du kurde, tout en ayant conservé des traits plus archaïques.

Le Baloutchestan est à cheval sur trois pays



Les trois Baloutchestan
La plus grande partie du Baloutchestan est la province pakistanaise du même nom. Elle a une surface de 347.190 km 2 (équivalente à celle du Texas) et couvre 44% de la surface du pays. Sa capitale est Quetta (près d’un million d’habitants). Cette province est la moins peuplée du Pakistan (5% du total) et la moins développée du pays. C’est cependant dans cette province que vivent la plupart des Baloutches, bien qu’ils soient minoritaires (20%) dans la capitale, Quetta. Le Baloutchestan iranien est la partie méridionale de la province appelée Sistan Baloutchestan dont la capitale est Zahedan (près de 600.000 habitants). Les Baloutches y sont environ un million. La partie afghane du Baloutchestan se partage entre les provinces d’Helmand, de Kandahar et de Nimrouz. Les Baloutches n’y sont pas très nombreux, environ 100.000. A noter l’existence d’une petite communauté baloutche au Turkménistan. Elle compterait 28.000 membres.
Première partie Description de la langue
Le baloutche comporte de multiples variantes dialectales, sans toutefois rendre difficile l’intercompréhension. Nous présentons ici un baloutche « basique » tiré de celui parlé à Quetta, capitale du Baloutchestan pakistanais. Le lecteur pourra trouver dans ce livre d’initiation de quoi satisfaire sa curiosité mais il ne doit pas s’attendre à une description exhaustive de tous les aspects de la langue.
Ordre des mots dans la phrase
Normalement, le sujet est en tête de la phrase, suivi des compléments et le verbe est à la fin.
Ecriture
Avant le XIX ème siècle, le baloutche ne s’écrivait pas. On employait le persan. Aujourd’hui encore rarement écrit, il peut l’être en lettres latines ou en lettres arabo-persanes, comme en Afghanistan ou au Pakistan où l’on emploie souvent l’alphabet arabo-persan connu au Pakistan comme l’ alphabet shahmukhi .. En Iran, seul le farsi est employé à l’écrit.
Un système de transcription en lettres latines a été établi par un congrès tenu à l’université d’Uppsala en Suède en mai 2000. Il comprend 33 lettres et 2 diphtongues. Peu utilisé et mal adapté au lecteur français, ce système ne nous a pas paru devoir être adopté dans ce livre, d’autant qu’il semble précis alors que les variantes dialectales sont nombreuses et qu’un certain flou dans la transcription reste acceptable. Nous avons adopté, à peu près, le même alphabet que pour le brahoui.
Il nous a semblé nécessaire de distinguer les voyelles courtes des voyelles longues. Seules les voyelles a , i , et u peuvent être brèves.Quand elles sont longues, nous les écrivons ā pour le a long, ī pour le i long et ū pour le u long.
Nous avons donc 8 voyelles a, ā, e, i, ī, o, u, ū.

Quant aux consonnes et semi-voyelles, nous en avons retenu 24 :
b, d,dj,f,g,gh,h,j,k,kh,l,m,n,p,r,rh,s,sh,t,tch,v,w,y,z. Au total, l’alphabet que nous avons adopté compte 32 signes dont 5 digraphes (signes de deux lettres) et un trigraphe (signe de trois lettres).
Notons l’existence de dj prononcé comme j dans l’anglais John , et du j français, plus rare. Précisons que kh correspond à la jota espagnole ou au x russe et n’est pas un k aspiré.
Rappelons-nous que, quand les Baloutches veulent s’exprimer par écrit, ils emploient le plus souvent le persan (sous sa forme dari en Afghanistan).


Le système d’Uppsala

Adopté en mai 2000 par l’université d’Uppsala, il comprend 33 lettres et deux digraphes qui sont donnés ci-après.
a á b c d ď e f g ĝ h i í j k l m n o p q r ř s š t ť u ú v w x y z ž ay aw
Les voyelles longues sont marquées par un accent. En ce qui concerne les consonnes, il convient de noter, entre autres, que la lettre c se prononce comme tch en français, que le ž correspond à notre j et le j à dj en français.

Orthographe et prononciation
L’orthographe latine du baloutche n’est guère fixée. C’est pourquoi nous nous sommes autorisés à choisir notre propre système, différent de celui d’Uppsala et proche des habitudes françaises. La prononciation elle-même peut varier sensiblement selon la forme dialectale du locuteur.
Le groupe nominal
Une originalité du baloutche est de ne pas marquer, en général, le pluriel des noms au nominatif : la marque du pluriel est portée
par le verbe dont le nom est le sujet. (un peu comme si l’on pouvait dire en français le cheval grandissent au lieu de l es chevaux grandissent ). Parfois cependant, on trouve une désinence du pluriel, -ān , qui est celle du persan. En revanche, un nom au cas oblique (complément d’objet ou génitif) porte une désinence du pluriel car rien d’autre ne pourrait indiquer la pluralité.
Les cas nominaux
Certains auteurs distinguent cinq cas (nominatif, accusatif, datif, oblique et vocatif) mais le lecteur n’a pas à s’inquiéter de cette complexité car ces cas sont pratiquement limités à deux dans la langue parlée, quelle que soit la région.
Le complément d’objet direct et indirect (accusatif et datif)
Il est marqué par la terminaison -ā /-ārā au singulier et -ān / – ānā au pluriel.
Exemple avec le mot mard ( homme ) :
cas oblique singulier : mardā cas oblique pluriel : mardān

Ainsi, on dira de même :
je vois le livre : man : ketaba : gendan
je vois les livres : man : ketabān : gendan
Autres exemples avec le mot ges , maison :
j’ai vendu la maison : man ges ārā bahā kort
j’ai vendu les maisons : man ges ānā bahā kort

Dans certains dialectes, l’accusatif ajoute la désinence -rā du persan.
Le génitif (complément du nom)
Il est marqué par la terminaison -e /-ey au singulier et -āni au pluriel.

Exemples :
avec le mot mard ( homme ) :
nominatif singulier : mard : nominatif pluriel : mard
génitif : marde : génitif pluriel : mardāni ou encore :
le prix de la maison : ges ey bahā
le prix des maisons :

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