Traduction et évolution culturelle
75 pages
Français

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Traduction et évolution culturelle , livre ebook

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Description

Ce livre traite d'évolution darwinienne et de traduction. Il traite également de la possibilité de croiser ces concepts, afin de découvrir des affinités, des différences et, peut-être, une manière autre de penser ces deux domaines d'études. En effet, si la culture évolue selon des dynamiques darwiniennes, étudier le rôle que la traduction y joue devient primordial ; si, par contre, l'hypothèse d'une évolution darwinienne de la culture est incorrecte, elle pourra au moins être considérée comme une belle métaphore, permettant de jeter sur la traduction une lumière intéressante.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782336812144
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0800€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Collection Traductologie

Collection Traductologie
Directeur : Mathieu Guidère

La collection Traductologie publie des ouvrages qui traitent des questions de la traduction et de l’interprétation dans une perspective multilingue, interculturelle et intersémiotique. Elle s’intéresse à toutes les problématiques qui concernent les traducteurs dans l’exercice de leur métier et les spécialistes du langage dans l’analyse des traductions. Elle est ouverte à toutes les approches théoriques et méthodologiques, appliquées à tous types de textes traduits.
Elle se donne un double objectif : d’une part, promouvoir des recherches actuelles menées sur la traduction écrite, orale et audiovisuelle ; d’autre part, publier des chercheurs innovants dont les travaux mériteraient une plus large diffusion. Les études traductologiques sont ici envisagées dans leur acception la plus large, celle qui motive les recherches interdisciplinaires susceptibles d’éclairer la complexité d’un domaine au contact des langues et en mutation constante. Dans tous les cas, il s’agit de révéler la richesse et la diversité des approches actuelles des phénomènes liés à la traduction et à l’interprétation dans un monde globalisé et interconnecté.

La collection Traductologie est dotée d’un comité scientifique et d’un comité éditorial qui examinent de façon anonyme les travaux soumis.
La publication des travaux acceptés n’est soumise à aucune contribution financière des auteurs.

Déjà parus

Guidère Mathieu, La traductologie arabe, Théorie, pratique, enseignement , 2017.
Franjié Lynne, Guerre et traduction , 2016.
Guillaume Astrid, Idéologie et traductologie , 2016.
Guidère Mathieu, Traductologie et géopolitique , 2015.
Titre

Fabio R EGATTIN










Traduction et évolution culturelle
Copyright

Du même auteur

Le Jeu des mots. Réflexions sur la traduction des jeux linguistiques , Bologne, Emil, 2009.

Tradurre un classico della scienza. Traduzioni e ritraduzioni dell’ Origin of Species di Charles Darwin in Francia, Italia e Spagna , Bologne, BUP, 2015 (avec Ana Pano Alamán).
















© L’HARMATTAN, 2018 5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.editions-harmattan.fr
EAN Epub : 978-2-336-81214-4
Introduction
Dans ce livre, il est question d’évolution darwinienne. Il est également question de traduction, et de la possibilité de lier ces deux concepts, qui apparemment n’ont pas grandchose en commun.
Pourquoi les lier ? Parce que, si – comme certains le voudraient – la culture évolue selon des dynamiques darwiniennes, étudier le rôle joué par la traduction dans ces dynamiques peut nous aider à mieux comprendre cette activité ; si par contre – comme d’autres l’affirment – l’hypothèse d’une évolution darwinienne de la culture est incorrecte, elle pourra au moins être considérée comme une belle métaphore, permettant de jeter sur la traduction une lumière potentiellement intéressante.

Ce livre est conçu comme un parcours qui s’adresse à tout lecteur intéressé, au départ, à la traduction. Ainsi, le premier chapitre est consacré à une courte histoire des approches qui ont essayé de relier le darwinisme et les sciences humaines ; quelques-unes de ces approches, celles qui paraissent les plus prometteuses pour analyser la traduction, y sont également présentées.
Avant ce livre, plusieurs auteurs ont essayé de relier l’évolution darwinienne de la culture et les études traductologiques ; c’est pourquoi le deuxième chapitre présente un état de la question montrant ce qui a déjà été fait et ce qui reste – peut-être – à faire.
Le troisième chapitre s’emploie à montrer ce qu’une vision évolutionnaire de la culture peut faire pour la traduction et pour la traductologie. Deux visions possibles sont prises en considération : l’évolution de la culture est réelle ; l’évolution de la culture est « seulement » une analogie plus ou moins intéressante. Quelles conséquences, dans les deux cas, pour la traduction et pour la théorie de la traduction ?
Le quatrième chapitre offre une relecture de la traduction dans une optique évolutionnaire, en proposant que la traduction est consubstantielle à l’évolution culturelle. Une formule simple à retenir : « la traduction est évolution ». Cette vision entraînera une redéfinition du moins partielle de notre objet d’étude. En effet, le lecteur sera amené à considérer qu’il est possible de se passer du mot « traduction », et que, pour nommer cette activité, d’autres termes appartenant à d’autres domaines d’études pourraient mieux convenir. Une dernière partie du chapitre fournit une cartographie possible des études évolutionnaires de la traduction, en essayant de situer ce qui a été fait et ce qui reste à faire.

Dans les pages suivantes, cette vision quelque peu abstraite est mise à l’épreuve par des études de cas, plus ou moins développées selon le contexte.
Le cinquième chapitre, consacré à une étude des « mèmes de la traduction », explore le concept de submissiveness , que plusieurs auteurs considèrent comme largement majoritaire chez les traducteurs, alors que, pour d’autres, cette vision serait au mieux partielle. Ces divergences d’opinion peuvent être mises en perspective grâce à une lecture évolutionnaire du concept.
Le sixième chapitre constitue une sorte de charnière, traitant à la fois des « mèmes de la traduction » (à savoir, l’opposition toute prescriptive des théories sourcières et des théories ciblistes) et des « mèmes en traduction » (les ouvrages à traduire, les ouvrages traduits).
Ce sont ensuite les « mèmes en traduction », sous diverses formes, à prendre la relève. Le septième chapitre étudie un cas de sélection culturelle agissant sur (et par le biais de) la traduction, à partir d’une analyse du succès éditorial des Contes de Charles Perrault en France et en Italie.
Dans le huitième chapitre, il est proposé que la retraduction gagnerait, elle aussi, à être étudiée à partir d’une perspective évolutionniste ; la description assez rapide de quelques études de cas permet de montrer, pour les traductions multiples d’un même texte, un type de descendance proche des images en arbre qui représentent la succession des générations chez les êtres vivants.
Le neuvième chapitre est consacré à la traduction des textes religieux. Là encore, la vision évolutive des faits culturels – une vision qui touche ici la traduction, certes, mais aussi les religions elles-mêmes, conçues comme autant de mèmeplexes en évolution constante – permet de fournir des pistes intéressantes, et en partie négligées par la traductologie, pour la pratique de la traduction.
Le dixième et dernier chapitre donne une vision évolutive de la compétence traductive et de la didactique de la traduction, avec quelques simples propositions pratiques.
1. Darwinisme et sciences humaines : histoire, concepts-clés
En 1859, Charles Darwin publie, chez l’éditeur John Murray, un des ouvrages-clés de la science moderne : On the Origin of Species by Means of Natural Selection, or the Preservation of Favoured Races in the Struggle for Life (Darwin 1859). Le livre connaîtra un succès fulgurant, la première édition étant épuisée le jour de sa parution, et lancera un débat qui se poursuit encore. La défense et le perfectionnement de la théorie occuperont Darwin jusqu’à sa mort : il publiera de son vivant sept éditions de son œuvre la plus connue, en y intégrant au fur et à mesure les réponses aux principales critiques et objections qu’elle aura soulevées. Aujourd’hui – bien que des oppositions axiologiquement marquées existent et prennent parfois une ampleur alarmante (Pievani 2009, Blanke et Kjærgaard 2016) – la théorie darwinienne n’est plus en discussion dans le domaine biologique, où elle s’est convertie depuis longtemps en « science normale » (Kuhn 1972).
Les pages qui suivent ne s’intéressent pas – sinon de manière tangentielle – au succès du darwinisme dans les sciences du vivant, mais à son application à un autre domaine, celui de la culture. Un premier pas néce

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