Apprendre et enseigner d hier à aujourd hui
419 pages
Français

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Apprendre et enseigner d'hier à aujourd'hui , livre ebook

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Description

Deux très anciens potaches décident d'évoquer entre eux leurs souvenirs communs de "jadis et naguère", dans une classe de terminal au lycée Fontanes de Niort. Au-delà d'un simple divertissement pascalien, s'est ainsi élaboré peu à peu une véritable dimension anthropologique, suscitée par ce microcosme historiquement marqué. Ces courants mémoriels conjugués, croisés et régulés, se veulent une contribution authentique à ce qu'il est convenu d'appeler "éducation comparée": le passé et le présent devenus vases communicants.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2010
Nombre de lectures 284
EAN13 9782296700826
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Apprendre et enseigner
d'hier à aujourd'hui
 
Souvenirs d'une classe de philo
au lycée Fontanes à Niort
(1956-1957)
Education compare
Collection dirigée par Dominique Groux
 
La collection éducation comparée est destinée aux enseignants et futurs enseignants, aux formateurs et aux parents d'élèves, aux chercheurs et décideurs.
Elle veut montrer l'utilité et les bénéfices que l'on peut attendre de la démarche comparative dans le domaine éducatif et la nécessité absolue de mettre en place des échanges au niveau des collèges, des lycées et des universités.
 
Déjà parus
 
M.-A. HUGON, G. PEZEU, V. BORDES (coord.), Éduquer par la diversité en Europe, 2010.
C. GONÇALVES, D. GROUX, Approches comparées de l'enseignement des langues et de la formation des enseignants de langues, 2009.
L. PORCHER, L'éducation comparée : pour aujourd'hui et pour demain, 2008.
S. HANHART, A. GORGA, M.-A. BROYON et T. OGAY (dir.), De la comparaison en éducation. Hommage à Soledad Perez, 2008.
Philippe MASSON, Pour une formation des enseignants à l'Europe, 2004.
Denis POIZAT, L'éducation non formelle, 2003.
Dominique GROUX et Henri HOLEC (dir.), Une identité plurielle, Mélanges offerts à Louis Porcher, 2003.
Dominique GROUX (dir.), Soledad PEREZ, Louis PORCHER, Val D. RUST, Noritomo TASAKI, Dictionnaire d'éducation comparée, 2003.
Dominique GROUX (dir.), Pour une éducation à l'altérité, 2002.
Richard ETIENNE et Dominique GROUX (dir.), Echanges éducatifs internationaux : difficultés et réussites, 2002.
Soledad PEREZ et Olivia STROBEL (dir.), Education et travail, Divorce ou entente cordiale ? , 2001.
Dominique GROUX et Louis PORCHER, Les échanges éducatifs, 2000.
Jean-Michel CARTIER & Louis PORCHER
 
 
Apprendre et enseigner
d'hier à aujourd'hui
 
Souvenirs d'une classe de philo
au lycée Fontanes à Niort
(1956-1957)
 
 
L'H ARMATTAN
© L'HARMATTAN, 2010
5-7, rue de l'École-Polytechnique ; 75005 Paris
 
Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
 
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmatan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
 
ISBN : 978-2-296-12048-8
EAN : 9782296120488
Érudition : De la poussière secouée d'un livre dans un
crâne vide.
Vie : Macération spirituelle préservant le corps de la
putréfaction.
 
[Ambrose G. Bierce : Dictionnaire du Diable, 1911]
 
 
 
Avertissement au lecteur
 
 
Au début, nous ne cherchions qu'un divertissement de vieux hommes désireux d'évoquer leurs souvenirs communs de « jadis et naguère », dans une classe terminale (de philosophie) au lycée Fontanes de Niort, en 1956-1957.
Peu à peu s'est imposée à nous l'idée que l'entreprise n'aurait qu'un sens étroitement anecdotique si nous ne lui conférions pas une véritable profondeur anthropologique, en esquissant son environnement et son contexte social propre.
Enfin, nous avons été irrésistiblement amenés à la conclusion que nos recherches menaient vers une contribution effective à une authentique « éducation comparée », qui mette en perspective le passé et le présent (en l'occurrence ceux d'une classe de baccalauréat).
Ces trois rivières sont ici présentes en même temps, « eaux mêlées » que nous nous sommes efforcés d'orienter, d'articuler, de maîtriser et de conduire.
D'avant-hier à demain
 
L'ouvrage qui suit est un mélange d'anecdotes et de réflexions. C'est évidemment volontaire. Sans doute résulte-t-il en partie du hasard, celui de deux très anciens condisciples, ayant appartenu à une même classe lycéenne dans les années cinquante et qui, plus de trente ans après, se retrouvent fortuitement, puis vingt années encore s'étant écoulées, décident de mettre en commun leurs forces et leurs souvenirs pour tracer un portrait de cette époque-là, sans convoquer d'abord les références « scientifiques » qui tiennent habituellement le haut du pavé.
Peu à peu se sont dégagées les deux pistes qui, tout du long, nous ont guidés. Celle qui conduit à retrouver les traces mémorielles qui, à deux, sont plus faciles à reconstituer, plus fiables, qu'elles ne pourraient l'être solitairement. Celle qui vise à contribuer à reconstruire un état antérieur de l'Ecole, désormais définitivement évanoui, certes, et qui ne peut être que lacunaire et incertain, approximatif sans doute mais probablement aussi, riche de signification, d'enseignement (sans jeu de mots), de leçons à tirer.
Ainsi nous est venue la tentation de mener un travail d'éducation comparée, entre naguère et aujourd'hui puisque nous avons été, l'un et l'autre, enseignants pendant toute notre existence. Le plus souvent en effet, les enquêtes d'éducation comparée mettent en regard deux situations spatiales, nationales la plupart du temps, statiques et qui, par définition, ne peuvent se préoccuper de continuité. Rarissimes, pour ne pas dire inexistantes, sont les tentatives de mener à bien une comparaison de deux époques, certes relativement peu éloignées à l'échelle des siècles, mais qui explore une certaine profondeur historique.
Quelles sont les relations entre une classe terminale en 1956-1957, et une classe pareille aujourd'hui ? La subjectivité qui préside à tout souvenir constitue-t-elle un obstacle dirimant à la validité d'une telle comparaison ? Tout soigneusement pesé, il nous a semblé que non, et que, par conséquent, nous pouvions légitimement tenter l'aventure. Il fallait, pour cette raison même, et paradoxalement en apparence seulement, nous fixer sur les souvenirs anecdotiques, que nous piochions dans nos mémoires.
Il se trouve que nos infirmités étaient complémentaires à cet égard. L'un de nous se souvenait avec une particulière clarté de tous les épisodes proprement scolaires: cours, professeurs, condisciples, événements de la vie quotidienne d'une éducation en train de se faire. L'autre conservait des traces jamais effacées de l'environnement de l'époque: chansons, publicités, habitudes linguistiques caractéristiques de l'adolescence. Il nous a donc semblé que l'entreprise méritait d'être conduite et se montrait prometteuse.
Il va de soi que, de chaque côté, celui qui était le plus riche pouvait avoir recours à son camarade, qui n'était nullement une terre vierge mais conservait, lui aussi, une mémoire vive, ou qui pouvait être sollicitée, d'un état des lieux « que nous avions autrefois partagé ». Bien des fois nous avons abouti ainsi par tâtonnements particulièrement excitants et fructueux, à la reconstruction fiable de ce passé lointain. Espérons que le lecteur y trouvera autant de plaisir que nous en avons pris.
Nous n'étions pas particulièrement amis, autrefois. Nous le sommes devenus par le fait d'avoir choisi, sans le savoir, à peu près le même métier. Et cette alliance tardive a trouvé sa fécondité en nous amenant à rectifier quelques « préjugés » au sens bachelardien du terme. L'un d'entre nous, par exemple, s'est vu offrir, pour les étrennes de 1957, un volume de Spinoza dans la Pléiade. C'était pour nous qui n'appartenions qu'à la minuscule bourgeoisie (celle qui, à l'époque, s'inscrivait dans le faible pourcentage de la population qui poursuivait des études secondaires), un cadeau royal.
Celui qui en avait bénéficié s'en montrait fier, et même peut-être un peu faraud. Il l'apporta aussitôt en classe, et le posa sur son pupitre, autant pour le professeur, qui se proclamait hautement spinoziste, que pour les autres élèves qui en bavaient des ronds de chapeau. L'autre de nous deux, sans hésiter, attribua à l'heureux impétrant une attitude qui lui paraissait probable: celui-ci exhibait son cadeau, fier comme Artaban, mais ne s'en servirait pas parce qu'il n'était pas manifestement orienté vers la philosophie.
Ce souvenir n'a nullement varié pendant plus de trente ans. Nous en avons reparlé ensemble, comme de toute cette époque. Quelle

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