Expérience esthétique et savoirs artistiques

Gilles Boudinet, Corinne Sanchez-Iborra

Description

Cet ouvrage interroge les notions d'expérience esthétique et de savoirs artistiques, telles qu'elles s'articulent, sans pour autant se confondre, en éducation artistique et culturelle. Entre le pôle du sensoriel et celui des savoirs en arts, différentes perspectives sont ici suivies : les fondements des enseignements de l'art, de la relation entre l'expérience sensible/esthétique et les formes artistiques ; les dispositifs de médiation artistique et les identités professionnelles qui s'y croisent ; les représentations et postures qui sous-tendent le champ de l'éducation artistique.

Sujets

• Éducation
• ARts
• Esthétique

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 15 mars 2017
• Nombre de lectures: 18
• EAN13: 9782140032332
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

EXPÉRIENCE ESTHÉTIQUE
Gilles Boudinet,ET SAVOIRS ARTISTIQUES
Corinne Sanchez-Iborra (Éd.)
Cet ouvrage interroge les notions d’expérience esthétique et de
savoirs artistiques, telles qu’elles s’articulent, sans pour autant se
confondre, en éducation artistique et culturelle. Entre le pôle du
sensoriel et celui des savoirs en arts, différentes perspectives sont
ici suivies : les fondements des enseignements de l’art, de la relation
entre l’expérience sensible/esthétique et les formes artistiques ; les
dispositifs de médiation artistique et les identités professionnelles qui
s’y croisent ; les représentations et postures qui sous-tendent le champ EXPÉRIENCE ESTHÉTIQUE
de l’éducation artistique.
ET SAVOIRS ARTISTIQUESLes textes présentés ici font suite à un séminaire organisé par l’axe
« Politique des arts et de la culture en éducation et en formation » du
laboratoire ECP situé à l’Université Lumière-Lyon 2, en collaboration
avec l’Ecole Supérieure du Professorat et de l’Education de l’Académie
de Lyon, Université Claude Bernard Lyon 1, et le soutien du réseau
Art(s), Langage(s), Formation, éducation, Apprentissage(s) initié par
l’Institut français de l’Éducation-ENS de Lyon.
Gilles BOUDINET est Professeur des Universités en Sciences de
l’éducation à l’Université Lumière-Lyon 2. Il est l’auteur de travaux
sur l’éducation artistique et musicale, l’esthétique, la philosophie de
l’éducation et de la culture.
Corinne SANCHEZ-IBORRA est formatrice en Arts plastiques à
l’ESPE (Ecole Supérieure du Professorat et de l’Education) de
LyonUniversité Claude Bernard Lyon 1. Elle est Docteure en Sciences de
l’ éducation et ses travaux de recherche portent sur la médiation artistique
et culturelle, les partenariats culturels.
17,50 €
ISBN : 978-2-343-11412-5
Gilles Boudinet,
EXPÉRIENCE ESTHÉTIQUE ET SAVOIRS ARTISTIQUES
Corinne Sanchez-Iborra (Éd.)Expérience esthétique
et savoirs artistiques ARTS,
TRANSVERSALITÉ,
ÉDUCATION
Collection dirigée par Gilles Boudinet
Cette collection présente, dans une perspective
interdisciplinaire, des ouvrages qui proposent une
réflexion sur les arts et les pratiques esthétiques en termes
de médiation culturelle et d’éducation.
Elle s’adresse aux étudiants, chercheurs et
universitaires impliqués par ce thème, ainsi qu’aux
enseignants et intervenants concernés par les réflexions
sur les pratiques de l’art dans les champs de l’éducation et
de l’animation.
Dernières parutions
FABRE S., Normativité de l’éducation artistique. Le « Pont des
arts », 2017.
TERRIEN P., La métamorphose de l’émotion musicale : entre
expériences et savoirs, Réflexions didactiques en musicologie,
2016.
TERRIEN P. et LEROY J.-L., La voix et l’éducation musicale.
Contribution à la réflexion et à l’action pédagogique (II), 2012.
TERRIEN P. (éd.), Musique & Vidéo. Contribution à la
réflexion et à l’action pédagogique, 2010.
LEMONCHOIS, M. Pour une éducation esthétique.
Discernement et formation de la sensibilité, 2003.
SOULAS, B. Art, Musique, Ecole. Discernement et esthétique,
2002.
HARTER, J.-L. Le Jeu. Essai de déstructuration, 2002.
BOUDINET, G. Pratiques tag. Vers la proposition d’une
« transe-culture », 2001. Gilles BOUDINET
Corinne SANCHEZ-IBORRA
(Éd.)
Expérience esthétique
et savoirs artistiques © L’Harmattan, 2017
5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris
www. harmattan.com
[e-mail]
ISBN : 978-2-343-11412-5
EAN : 9782343114125




Pour ouvrir : entre l’expérience esthétique
et les savoirs artistiques


Cet ouvrage réunit différentes contributions présentées lors
des séances du séminaire « De l’expérience esthétique aux
savoirs artistiques ». Ce séminaire, réunissant des chercheurs
et des formateurs d’enseignants, est organisé au sein de l’axe
« Politique des arts et de la culture en éducation et en
formation » de l’équipe d’accueil Éducation, Cultures,
Politiques, située à l’Université Lumière-Lyon2, en
collaboration étroite avec l’Ecole Supérieure du Professorat et
de l’Education de l’Académie de Lyon, Université C.
BernardLyon1, et le soutien du réseau Art(s), Langage(s), Formation,
éducation, Apprentissage(s) initié par l’Institut français de
l’Éducation-Ecole Normale Supérieure de Lyon.


Il faut se souvenir de la « Querelle des Bouffons » qui au
eXVIII siècle opposa sur le terrain de la musique
JeanJacques Rousseau à Jean-Philippe Rameau. D’un côté le
philosophe aspire à privilégier, au travers de la mélodie, la
dimension du sujet sensible. De l’autre, le compositeur,
notamment avec son Traité de l’Harmonie réduite à ses
principes naturels, donne le primat à la « grammaire »
harmonique, aux « objets » musicaux et à leurs règles de
combinaison alors inférées depuis les phénomènes de la
résonance. Sujet sensible ou objets de savoir constituant le
système d’une discipline, ici la musique : ce débat,
probablement aussi ancien que l’éducation elle-même (se
centrer sur l’élève ou sur les savoirs, sur le sujet ou sur les
contenus), se reconnaît aisément dans l’histoire des réflexions
sur les enseignements artistiques. Ainsi se situent les deux
5 notions qui composent le titre de cet ouvrage : les « savoirs
artistiques » et « l’expérience esthétique ». Pourtant, si le débat
invite souvent à trancher au profit d’un pôle, force est de
considérer que ces deux notions n’en sont pas moins chargées
d’une polysémie très problématique.
D’une part, le pôle des « savoirs artistiques » se heurte à la
difficulté de la définition des divers champs qui le composent.
Que les orientations privilégient l’épistémologie de savoirs de
type déclaratif (esthétiques, culturels, technologiques…) ou
procédural, les disciplines artistiques semblent souvent déroger
aux schémas didactiques développés pour les autres matières, à
commencer par celles de sciences. En effet, elles posent très
fréquemment le problème de la saisie non seulement de leur
unité, de la délimitation, pour utiliser ici le vocable des
didacticiens, de leur « matrice », mais aussi des savoirs de
référence susceptibles d’être transposés et convertis en savoirs
enseignés. Non sans rappeler le clivage entre les formes jugées
académiques et celles populaires, une opposition se reconnaît
alors entre l’attachement à privilégier des savoirs d’ordre
déclaratif-théorique, institués par l’historicité d’un contexte
donné, et celui porté aux « savoirs faire » de pratiques sociales
estimées significatives et dites « de référence ». Sur ce point, il
est possible, par exemple, de percevoir une trace de la critique
sociale adressée à des savoirs qui agiraient comme les signes
d’un habitus de classe. A contrario, on reconnaîtra aussi ici les
suspicions à l’encontre de la scolarisation de pratiques parfois
qualifiées « d’informelles » (le rap, la culture hip-hop, les
« cultures émergentes »…) qui, du même coup, restent
radicalement en porte-à-faux avec les didactiques propres à ce
qu’on nomme la « forme scolaire ». Une telle disjonction ne
peut qu’affecter la notion même de « savoir », fût-elle alors
limitée à un « savoir-faire », qui se trouve ainsi souvent rabattue
sur le domaine de seules compétences individuelles.
Au-delà, ce qui est déjà posé n’est rien d’autre que la question
de la légitimation des savoirs artistiques. Comment et par qui
ceux-ci sont-ils légitimés pour être institués dans un dispositif
d’enseignement ? Cette question de la légitimation des