La formation en didactique des disciplines
124 pages
Français

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La formation en didactique des disciplines , livre ebook

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Description

Après avoir donné un aperçu du malaise général provoqué par la diminution de la qualité de l'éducation et la baisse du niveau à tous les cycles de la scolarité, cet ouvrage dépeint le vaste champ d'études de la didactique et montre comment ou en quoi les différents cours de didactique permettent d'améliorer l'enseignement du français, des mathématiques et des sciences naturelles.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 12 février 2020
Nombre de lectures 52
EAN13 9782336893556
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1200€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre
Mohamed Lamine TOURÉ






La formation en didactique
des disciplines


Un défi majeur de la formation initiale
et continue des enseignants de Guinée
Copyright

© L’Harmattan, 2020
5-7, rue de l’École-Polytechnique ‒ 75005 Paris
www.editions-harmattan.fr

EAN Epub : 978-2-336-89355-6
Préface
Une éducation de qualité est un droit fondamental. Si un système éducatif est un ensemble composé de politiques éducatives qui le guident et de financements qui le soutiennent, il ne tient que par un troisième terme, ses ressources humaines qui le mettent en action, constituent le cœur battant de sa mise en œuvre. Celles-ci doivent cependant être accompagnées, dans une formation initiale et continue sans cesse améliorée, tenant compte notamment des acquis de la recherche sur les mécanismes d’apprentissage et des progrès de la pédagogie et de la didactique 1 , tenant compte aussi de l’évolution de l’environnement des élèves. La réduction des inégalités scolaires est à ce prix.
Or l’accélération exponentielle de la vitesse du changement technologique et des connaissances conduit à des évolutions sociales et sociétales profondes et remet en cause nombre de nos conceptions, y compris pédagogiques. Car, face à ces défis, les solutions pédagogiques d’hier fonctionnent moins bien ou ne fonctionnent plus. Ce constat, formulé maintes fois, est valable en Guinée comme au Canada ou en France. Partout, il faut plus que jamais inviter les jeunes à réfléchir sur la question du sens. Mais, pour que les enseignants, dans leur position déterminante, puissent répondre à cet impératif, il faut déployer plus et mieux l’« apprendre à apprendre » : c’est simple et essentiel.
Pour que chaque enseignant puisse déployer toute sa créativité pédagogique, pour qu’il puisse exercer pleinement sa liberté et pouvoir autant que faire se peut s’adapter à chaque élève, aux réalités différentes et mouvantes des élèves, il doit être formé, accompagné, notamment pour être conscient des conséquences de ses choix. « Sinon ce n’est pas la liberté, c’est jouer à pile ou face » 2 .
Complémentaire de la pédagogie, la didactique se différencie par le rôle central des contenus disciplinaires et par sa dimension épistémologique. C’est sur ce champ, parfois encore insuffisamment cultivé sur le continent africain, que Mohamed Lamine Touré apporte un bel ouvrage sur La formation en didactique des disciplines : un défi majeur de la formation initiale et continue des enseignants de Guinée . Enseignant-chercheur, Mohamed Lamine Touré part d’un constat local qui sonne comme une alarme pour le développement de ce pays grand comme la moitié de la France et assez densément peuplé (par rapport à la moyenne du continent) : la « grande majorité des enseignants du préuniversitaire sont traditionnellement des diplômés de nos universités sans formation pédagogique ni didactique » ; « des enseignants de fortune » - sans que ces mots soient nullement stigmatisants -, des enseignants pas ou peu formés aux « conditions de l’appropriation par l’élève des concepts clés propres à sa discipline et aux disciplines voisines ». Or la bonne volonté et le subtil et indispensable mélange entre bienveillance et exigence ne suffisent qu’exceptionnellement. La formation, une formation moderne, actualisée et coopérative, est indispensable.
Alors ce livre est certes un ouvrage accessible et complet de didactique appliquée aux divers champs de l’éducation guinéenne. Mais c’est d’abord, contre tout fatalisme ou pessimisme, un message d’espoir. Dans ce temps long mais d’urgence de l’éducation, la formation de formateurs doit et peut changer la donne, si l’on admet que savoir est une chose fondamentale, mais que cela ne suffit pas pour enseigner.
Éduquer, c’est s’obliger à l’essentiel. Savoir transmettre est l’une des clés de la réussite de l’enseignant et, par lui, de l’élève, de la jeunesse, de l’avenir. C’est fort de sa longue expérience d’enseignement et de recherche acquise en Guinée, au Mozambique, aux États-Unis et au Canada que Dr Mohamed Lamine Touré donne des moyens aux enseignants guinéens et aux jeunes en formation d’être des « partenaires actifs » prenant en responsabilité leurs apprentissages et leur développement professionnel.
« Éduquer, c’est se contraindre à l’avenir », rappelle souvent Philippe Mérieu. Ce livre sur la didactique en Guinée contribue à construire l’avenir, et ce, sur les bases scientifiques les plus actuelles. En cela, il participe de la plus fondamentale peut-être des aides au développement, parce qu’elle est endogène et qu’elle concerne le patrimoine humain, la jeunesse, l’avenir. Il est exemplaire à la fois de la très grande qualité atteinte par les sciences humaines en Afrique subsaharienne et de la mise à disposition locale d’un ouvrage didactique clé : car c’est un livre de sciences de l’éducation écrit par un Guinéen, sur la formation des enseignants en Guinée, et publié par L’Harmattan-Guinée.
François Taddei explique qu’« il s’agit de savoir comment cette capacité d’apprendre et enseigner par la recherche, […] comment cette vision née au début du XIX e siècle et qui est l’apanage de quelques lieux très élitistes à travers le monde, peut être démocratisée d’une part et être changée d’échelle d’autre part. […] On peut généraliser dans l’espace, dans les thématiques aussi de sorte que ce qui a fonctionné à Paris, Nairobi ou Bogota puisse être adapté à Delhi ou Kuala Lumpur » 3 .- ou à Conakry, Nzérékoré ou Kindia. C’est aussi l’objet de ce livre.
Merci à Mohamed Lamine Touré pour cette belle synthèse et ce beau livre pratique. Il sert assurément l’avenir.

Denis Rolland
Professeur des universités, Université de Strasbourg,
membre senior de l’Institut universitaire de France,
Ancien recteur.
1 Sur cette diffusion et résonnance vers et sur le terrain des résultats de la recherche, voir par exemple la Fabrique des Ateliers du Conseil scientifique de l’Education nationale en France, notamment sa mise en œuvre que j’ai impulsée en Normandie. Cf . https://www.reseau-canope.fr/fileadmin/user_upload/Projets/conseil_scientifique_education_nationale/PRESENTATION_FAA_NORMANDIE.pdf
2 Stanislas Dehaene, à propos de Apprendre ! Les talents du cerveau, le défi des machines, https://www.lexpress.fr/actualite/societe/cerveau-la-malnutrition-est-plus-risquee-que-les-ecrans_2031328.html 04-09-2018 .
3 François Taddei, à propos de son livre Apprendre au XXI e siècle , in https://usbeketrica.com/article/il-faut-plus-d-argent-sur-les-manieres-d-apprendre , 20-09-2018.
Introduction
« Ce sont les enseignants, plus que tout autre groupe, qui déterminent les attitudes et modèlent les idées et les aspirations d’une nation » (Julius Nyerere 4 , 1966).

En 1947, les nations du monde affirmaient dans la Déclaration universelle des droits de l’homme que « toute personne a droit à l’éducation ». À cette affirmation collective s’ajoutait le souhait d’éradiquer la pauvreté sur terre et de faire valoir les droits de tous les individus, hommes ou femmes, filles ou garçons, des quatre coins du monde. Après l’amer constat fait par l’UNESCO révélant que quelque 100 millions d’enfants n’avaient toujours pas accès à l’enseignement primaire et que le milliard d’adultes considérés analphabètes étaient laissés pour compte, les participants à la Conférence de Jomtien (Thaïlande) avaient été amenés à adopter, en 1990, la Déclaration mondiale sur l’éducation pour tous .
Chemin faisant, les 1 100 représentants de 164 pays réunis en avril 2000 à Dakar (Sénégal) ont adopté les objectifs de l’Éducation pour tous (EPT) afin de réaffirmer notamment l’importance d’offrir à tous les enfants – garçons et filles – l’accès à un enseignement primaire gratuit, obligatoire et de bonne qualité. Ces objectifs devaient être atteints en 2015. Mais le temps a coulé, les gouvernements et les chefs d’État se sont succédé, sans que ces déclarations prononcées à l’unisson aient réellement mobilisé les pays du monde, surtout ceux d’Afrique. Pour atteindre les objectifs de l’EPT, la Guinée, à l’instar des autres pays francophones d’Afrique subsaharienne, a besoin d’asseoir un vaste programme de formation des enseignants de « bonne qualité ». Ceci est d’autant plus important que l’un des objectifs de l’EPT est « [l’amélioration de] la qualité de l’éducation, notamment pour ce qui concerne la lecture et l’écriture, le calcul et les connaissances de base de la vie quotidienne &

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