Penser le dialogue en éducation éthique

Marie-France Daniel, Nancy Bouchard

Description

Les réflexions dialogiques sur l’éducation éthique présentées dans cet ouvrage s’adressant aux chercheurs, formateurs et acteurs dans le domaine de l’éducation montrent que le dialogue joue un rôle fondamental à cet égard.

Informations

• Publié par: Presses de l'Université du Québec
• Date de parution: 24 septembre 2012
• Nombre de lectures: 1
• EAN13: 9782760535800
• Langue: Français

Extrait

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La publication de cet ouvrage a été rendue possible grâce à l’aide financière de la Société de développement des entreprises culturelles (SODEC).

ISBN EPUB 978-2-7605-3580-0

Intérieur
Mise en pages : I NFOSCAN C OLLETTE -Q UÉBEC
Couverture
Conception : R ICHARD H ODGSON

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Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés
© 2010 Presses de l’Université du Québec
Dépôt légal – 1 er trimestre 2010
Bibliothèque et Archives nationales du Québec / Bibliothèque et Archives Canada
Remerciements
Né sous le signe même du dialogue entre des chercheur-e-s s’intéressant aux rapports entre l’éducation et l’éthique, le GRÉÉ, par cette publication, met au jour l’ouverture à la diversité des théories, perspectives et approches qui le caractérisent. C’est donc avec grand enthousiasme que nous publions ce premier collectif d’auteur(e) s du Groupe de recherche sur l’éducation éthique et l’éthique en éducation (GRÉÉ), Penser le dialogue en éducation éthique.
Dans le processus ayant mené à cette publication, je veux remercier :
Marie-France Daniel, co-directrice de l’ouvrage ;
Anita Caron et Georges Leroux, professeur-e-s émérites, pour avoir accepté notre invitation à partager leur expérience et leurs réflexions dialogiques ;
l’ensemble des auteurs de ce collectif pour l’originalité et l’apport de leurs contributions, de même que les membres du comité d’évaluation externe pour la rigueur de leurs lectures.
Nous tenons enfin à remercier les Presses de l’Université du Québec, en particulier mesdames Céline Fournier et Marie-Noëlle Germain, de leur fidèle appui à nos projets de publication, et le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada de son soutien financier.

Nancy Bouchard, directrice du GRÉÉ
Présentation de l’ouvrage
NANCY BOUCHARD

L’éducation scolaire aurait avantage à s’intéresser non seulement à l’instauration d’une société juste, mais également aux formes de vie bonne qui se manifestent si nous souhaitons qu’elle contribue à la recherche d’un mieux-vivre ensemble dans le respect des différences. Dit autrement, elle devrait s’inscrire dans la perspective d’une éthique universelle de l’être humain 1 , d’une « éducation éthique » qui interpelle le sujet tant dans sa singularité (JE) et ses relations interpersonnelles (JE-TU), que dans son universalité en tant que membre de la communauté humaine (JE/TU-IL).
Bien que la question du rapport entre l’universel et le singulier ne soit pas nouvelle en philosophie morale et politique, elle interpelle aujourd’hui l’espace socioscolaire dans son objectif d’éducation éthique, lequel ne peut plus être pensé sans une ouverture à une compréhension des autres fondée sur le respect de la diversité des identités et des formes de vie. Une telle reconnaissance de la diversité est un « impératif incontournable 2  » en éducation. Cette dernière ne peut cependant être possible sans « la reconnaissance de principes fondant l’universalité humaine 3  ».
Pour relever ce défi, l’éducation devrait favoriser le développement d’une pensée critique et la capacité à résoudre des problèmes normatifs de manière démocratique et dans le respect de l’égalité et des droits humains. Elle devrait également intensifier le dialogue des cultures et instaurer une culture du dialogue.
Les réflexions dialogiques sur l’éducation éthique présentées dans cet ouvrage s’adressant aux chercheurs, formateurs et acteurs dans le domaine de l’éducation montrent que, de fait, le dialogue joue un rôle essentiel à cet égard. Elles viennent alimenter la réflexion sur cette dimension fondamentale de l’éducation éthique qu’est le dialogue.
À la différence de la rhétorique, la prise de parole emprunte ici la voie dialogique au sens où elle s’écarte de l’idée d’un art de convaincre un auditoire sans égard pour les concernés. De fait, les textes de cet ouvrage abordent, à partir de différentes approches et théories et sous différents angles, le dialogue comme art de penser, ressentir et agir avec soi-même et autrui et avec les récits, les visions de la vie bonne, les normes et principes.
Le dialogue n’emprunte donc pas non plus la voie de la résonnance d’un discours hérité mais plutôt celle exigeant pour le sujet une posture critique logée entre sa culture première et un univers second. Prendre la parole, ainsi que le soulignait Fernand Dumont 4 , « ne se limite donc pas à faire résonner un langage antérieur qui prêterait à mon discours les éléments de son articulation ». Prendre la parole, c’est reprendre « aussi à mon propre compte une certaine distance entre un sens premier du monde disséminé dans la praxis propre à mon contexte collectif et un univers second où ma communauté historique tâche de se donner, comme horizon, une signification cohérente d’elle-même 5  ».
Pour donner à penser le dialogue en éducation éthique, nous regroupons dans ce collectif d’auteurs diverses réflexions et approches dialogiques se présentant comme suit.
En première et dernière parties, l’ouvrage s’ouvre et se clôture par la présentation des points de vue de deux professeur-e-s émérites ayant travaillé de près à des programmes qui ont marqué l’éducation éthique au Québec. Anita Caron pour l’Enseignement moral et Georges Leroux pour l’Éthique et culture religieuse ; les réflexions sur le dialogue prenant respectivement pour cadre de référence l’un et l’autre programme. La deuxième et la troisième parties constituent le corps de l’ouvrage. Les auteurs y traitent de l’éducation au dialogue en prenant pour cadre de référence une théorie, une approche, une démarche dialogique particulière pour penser le dialogue en éducation éthique.
En amont, Anita Caron présente un point de vue a posteriori , fondé sur sa longue expérience de la recherche en éducation morale au Québec, qui met en évidence l’importance de disposer d’un lieu spécifique où l’apprentissage du dialogue critique peut se faire dans les écoles. Dans cette première partie de l’ouvrage intitulée « De l’enseignement religieux à l’Éthique et culture religieuse, madame Caron montre que l’éducation morale non confessionnelle a pu évoluer au fil du temps à travers la recherche et en partenariat avec le milieu scolaire. Ces travaux, indique-t-elle, devraient inspirer la conception et la pratique du dialogue « critique » en éthique et culture religieuse. Elle rappelle que différentes approches ont été expérimentées à cet égard et que l’enseignement du dialogue critique, lorsque mené par des enseignant-e-s formés à cette fin, ont « permis à de nombreux jeunes de devenir accueillants et critiques à l’égard d’une diversité de valeurs et de modèles et de s’ouvrir ainsi à une sagesse et à une efficacité des rapports à établir avec la pluralité ».
La deuxième partie de l’ouvrage, intitulée « Éduquer au dialogue en Éthique et culture religieuse », présente les contributions de Marie-France Daniel, Claudette St-Cyr, Ronald Morris et Mathieu Gagnon. Ces contributions montrent que la réflexion sur la compétence au dialogue en éthique et culture religieuse mériterait de se poursuivre .
Marie-France Daniel , à partir de résultats issus de dix années de recherches effectuées auprès d’enfants du primaire, revisite la notion de