De l échec scolaire au bonheur d apprendre
272 pages
Français

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De l'échec scolaire au bonheur d'apprendre , livre ebook

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Description

L'échec scolaire est-il brusquement devenu un thème à la mode ou est-il, depuis toujours, une souffrance contenue tant pour les enfants et les jeunes qui le vivent que pour leurs parents ? Dans cet ouvrage, l'auteur retrace les luttes et les souffrances vécues des enfants qui tentent désespérément d'acquérir, chaque jour, dans les classes, les bases rudimentaires du savoir.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2008
Nombre de lectures 278
EAN13 9782336281049
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1100€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

De l'échec scolaire au bonheur d'apprendre

Madeleine Khalifa
© L’HARMATTAN, 2008
5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan 1@wanadoo.fr
9782296050273
EAN : 9782296050273
Sommaire
Page de titre Page de Copyright PREMIÈRE DÉDICACE SECONDE DÉDICACE PRÉFACE DE SERGE BOIMARE - « Lorsque la peur d’apprendre stimule le désir d’enseigner... » ON NE DEVIENT PAS INSTITUTEUR SPÉCIALISÉ PAR HASARD RENCONTRE AVEC SERGE BOIMARE ORLANE, L’ENFANT DU DEUIL LUDOVIC, DE LA VIOLENCE À LA DÉPRESSION JÉSODE, QUAND LE LIEN NE SE CRÉE PAS MARION, QUAND L’ENFANT REFUSE DE MONTRER CE QU’IL SAIT ERLY, QUAND LA JUMELLITÉ S’EN MÊLE MARTIN, L’ENFANT TYRAN RAOUL ET LA RITALINE QUAND LES PROBLÈMES NE SONT PLUS UN PROBLÈME POUR CHARLOTTE SYNTHÈSE DES CAS OBSERVÉS LA MÉDIATION CULTURELLE : UNE EXPÉRIENCE MENÉE AUPRÈS DE PETITS ÉLÈVES DITS « MOYENS » ET « BONS » UNE INSTITUTRICE SPÉCIALISÉE RACONTE SA PRATIQUE... LA MÉDIATION CULTURELLE : QUAND APPRENDRE RIME AVEC BONHEUR LISTE DES DESSINS ET DES TRAVAUX D’ENFANTS BIBLIOGRAPHIE
PREMIÈRE DÉDICACE
A Orlane, Ludovic, Marion et les autres afin qu’ils puissent apprendre en toute quiétude ....
SECONDE DÉDICACE
A Serge Boimare, pour le temps, la patience et les précieux conseils qu’il m’a offerts durant ces quatre années de travail....
Aux collègues qui m’ont écoutée , aidée et accompagnée lors de cette pratique....
A ma fille, Myriam qui, rassemblant ses souvenirs et ses émotions, m’a fourni une précieuse liste de contes et d’histoires qui ont fortement marqué son enfance....
Histoires et contes que je lui ai racontés...
A Noémie , ma petite professionnelle de l’enfance, qui n’aurait pas accepté l’idée que je n’écrive pas ce livre ...
Et, à celui sans qui ce livre n ’ aurait jamais existé... que son amour et sa patience en soient remerciés ...
PRÉFACE DE SERGE BOIMARE
« Lorsque la peur d’apprendre stimule le désir d’enseigner... »
“J’ AI eu la sensation que le savoir était en eux et qu’il n’émergeait pas”. C’est bien cette intuition forte qui soutient tout le travail et la réflexion de Madeleine Khalifa. Dans ses rencontres avec les enfants qui ont des difficultés à apprendre, elle a bien compris que derrière cette logique du manque, qui aveugle les enseignants, il y en avait encore une autre qui expliquait mieux l’échec scolaire : la logique du dérèglement.
« Leurs inquiétudes dépassaient leur volonté d’apprendre », en effet, comment Ludovic, Oriane ou Martin auraient-ils pu aller vers le savoir, alors que les contraintes et les exigences qui accompagnent l’apprentissage réactivaient en eux des idées de frustration et de manque? Comment auraient-ils pu apprendre, alors que le retour à eux-mêmes qu’imposent la réflexion et la recherche déclenchait une tempête intérieure ?
Le jour où nous voudrons réduire l’échec scolaire, il faudra bien répondre à ces questions que l’école s’acharne à éviter. Il faudra enfin cesser de croire aux seules vertus de l’entraînement supplémentaire. Madeleine Khalifa a bien perçu cette réalité et plutôt que de faire plus de ce qui ne marche pas, elle a décidé d’aider autrement les enfants qu’elle rencontre. En leur lisant des histoires, elle prend une option forte: les aider à côtoyer et à affronter ces craintes réveillées par la situation d’apprentissage et tenter d’en faire les ressorts de la pensée.
Le Petit Chaperon Rouge, La Belle au Bois Dormant, Blanche Neige seront convoquées. Elles deviennent des alliées pour aider les enfants à saisir le sens des opérations et à s’entraîner à mieux utiliser la langue. Si leurs présences sont si bénéfiques, c’est d’abord parce qu’elles réveillent l’intérêt des enfants, mais aussi et surtout parce qu’elles les aident à mettre un peu d’ordre et de cohérence dans ces sentiments parasites qui les agitent dès qu’ils doivent penser.
Cette mise en récit des inquiétudes à travers le Conte permet à ces enfants, dans un même mouvement, d’approcher ce qui les parasite et d’en prendre de la distance. C’est ainsi qu’ils dégagent de nouvelles ressources pour faire fonctionner leur pensée et qu’ils n’ont plus ce besoin irrépressible de raconter leur vie et leurs angoisses dans un cadre qui n’est pas fait pour cela. Grâce à la médiation de la culture, ils peuvent enfin tisser des fils entre leur histoire et celle des autres.
Contrairement à ce que disent les partisans de l’immobilisme, il ne s’agit pas ici de psychanalyse appliquée, mais bien d’une démarche pédagogique médiatisée par la culture. L’accès à la dimension symbolique, si importante pour appréhender le savoir, se trouve dans ces liens et dans ces ponts que nous devons encourager les enfants à faire pour sortir de ce personnel qui les enferme afin d’aller vers l’universel.
Mais l’intérêt de l’observation de Madeleine Khalifa ne s’arrête pas là. Tout en suivant le cheminement des enfants, elle porte aussi un regard lucide sur le ressenti du pédagogue face à la difficulté d’apprentissage. “La culture, nous dit-elle, est un moyen de lutter contre la lassitude de l’enseignant. Ce sentiment insidieux et pernicieux qui commence à se manifester par une impression de déjà fait, de déjà-vu, que l’on appelle pudiquement l’”usure professionnelle“. Il faut la remercier de cette sincérité, lorsque l’échec scolaire nous contraint à appauvrir en permanence notre message et à revoir nos ambitions à la baisse, l’empêchement de penser des élèves peut être contagieux pour ceux qui le côtoient, n’ayons pas peur de le dire.
Souhaitons que cette leçon d’humanité, que nous transmet Madeleine Khalifa, soit reprise par d’autres. Les enseignants, qui rencontrent la difficulté d’apprentissage dans une classe ordinaire, pourraient en tirer grand profit. Peut-être un jour verrons-nous alors que le propos de celle qui voulait devenir “la maîtresse des mauvais élèves” rendra aussi service aux meilleurs.
ON NE DEVIENT PAS INSTITUTEUR SPÉCIALISÉ PAR HASARD
O N ne devient pas instituteur spécialisé par hasard, ou si certains d’entre nous le croient, je pense qu’ils se trompent.
Pour ma part, je dois mon métier à la maladresse d’un jeune maître d’école, muté à sa demande à Casablanca où le soleil, les hibiscus en fleurs, et le parfum des lauriers roses palliaient largement la nostalgie de sa Picardie natale.
Cet homme était un enseignant qui ne supportait pas les enfants en difficulté. Je me souviens bien de lui. Il a marqué ma vie scolaire d’une pierre noire que je me suis efforcée de rendre blanche comme la couleur de sa blouse. Il s’appelait Monsieur Lapon et détestait les élèves qui n’apprenaient pas. Longtemps, je me suis interrogée sur les raisons qui motivaient cet homme à humilier la petite fille vive et originale que j’étais.
Originale, là était mon travers et cet homme n’aimait pas les enfants différents. Une fois, lasse de ses punitions répétitives que mon père furieux doublait, il me vint cette pensée « il doit bien exister des maîtresses pour les derniers de la classe et s’il n’y en a pas, j’inventerai ce métier. Je deviendrai la maîtresse des derniers de la classe! » .
Ainsi, Monsieur Lapon devenu certainement, avec les années, un collègue, a semé chez l’enfant en souffrance que j’étais une vocation qui ne me quitte guère depuis près de 25 ans.
Comme beaucoup de métiers qui exigent un certain don de soi, il faut, je crois, à un moment de son parcours professionnel, prendre du recul et s’éloigner un peu pour mieux y revenir.
C’est dans cet état d’esprit que je pris un congé de formation pour réfléchir sur ma pratique et m’éloigner un peu du terrain qui menaçait de m’enliser.
Je m’inscrivis donc, avec la bénédiction de l’Education Nationale, à l’université de la Sorbonne, en Sciences de l’Education. Là, d’éminents professeurs m’aidèrent à donner à mes expériences passées la réflexion que j’attendais. L’un d’eux, intrigué, quelque peu, par la passion que je manifestais lors de mes recherches sur « L’enfant intelligent qui n’apprenait pas. » m’adressa à un de ses confrères qui venait d’écrire un ouvrage dont on parlait beaucoup en sciences humaines.
C’est ainsi que je rencontrai, pour la première fois, Serge Boimare, au centre Claude Bernard, à Paris, où il était le directeur pédagogique et où il mettait en pratique depuis de longues années « Une démarche psychopédagogique auprès d’enfants et d’adolescents qui avaient pour point commun de refuser avec force les apprentissages scolaires. »
J’arrivai un peu en avance. J

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