Ecole et société : le grand écart ?
161 pages
Français

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Ecole et société : le grand écart ? , livre ebook

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Description

Pourquoi est-il devenu plus difficile d'enseigner dans la société aujourd'hui ? Cet essai interroge les expériences quotidiennes de la classe et montre qu'entre les valeurs véhiculées par la société et les valeurs de l'apprentissage scolaire, il existe des contradictions qui mettent les élèves en porte-à-faux. L'intention de l'auteur est de mettre à plat des situations paradoxales vécues par les élèves et donc par les enseignants et par les parents.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2009
Nombre de lectures 186
EAN13 9782336278698
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Ecole et société : le grand écart ?

Chantal Jollivet-Blanchard
Du même auteur :
L’expérience de la coopération en Education, Pourquoi ? Comment ?, C. JOLLIVET-BLANCHARD & E. BLANCHARD, Paris, L’Harmattan, 2004
Les chemins de l’école en Europe, C. JOLLIVET-BLANCHARD & Eric BLANCHARD, Paris, L’Harmattan, 2008
Sous la direction de J.-M. LABELLE & J. ENEAU, dir J-Y. ROBIN, Apprentissages pluriels des adultes. Questions d’hier et d’aujourd’hui, Paris, L’Harmattan, collection « Défi Formation », 2008
© L’Harmattan, 2009
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
9782296092594
EAN : 9782296092594
Un essai original dans son écriture et novateur dans son argumentaire sur ce qui fait actuellement débat entre l’école et la société. L’auteur pose avec authenticité et impartialité les jalons d’un rapprochement entre ces deux univers.

Cet ouvrage porte la voix d’une enseignante qui ne généralise pas l’éducation, mais qui l’inscrit sans complaisance dans la réalité sociale quotidienne.

La lecture de ce livre invite les parents comme les enseignants à s’asseoir ensemble à la table ronde !
Éric Blanchard
De tout cœur, un grand merci à
Eric, pour sa relecture et ses précieux conseils
Anne, pour ses remarques éclairantes lors de nos discussions
François, auteur de l’illustration de couverture
Sommaire
Page de titre Du même auteur : Page de Copyright Remerciements Avant-propos La concordance des temps entre l’École et la Société Les règles : je respecte, tu respectes, ils contournent... Négociation : non singulier Patience et longueur de temps... Qui est-ce qui zappe ? Le sujet ! Verbe avoir par tous les temps et à toutes les modes Moi, pronom très personnel L’école : complément essentiel du verbe apprendre ? Impératif présent : coopérons ! Sujet de rédaction : Écrivez un message dans une bouteille que vous lancerez à la mer...
Avant-propos
Les valeurs de l’École et de la société sont en train de se distendre. C’est un constat que l’on peut entendre sous différentes formes, tant dans les médias que dans les discours quotidiens. Cet essai a pour intention de mettre à plat ces distensions, sans les discriminer, afin que chacun des protagonistes puisse poser sa réflexion sur sa propre manière de faire avancer les choses. Pour que chacun soit en mesure d’inventer de nouveaux possibles. École et société doivent en effet trouver des voies inédites pour faire face aux contradictions qui trop souvent les opposent aujourd’hui. Éduquer signifie donner des repères. La société et l’École qui éduquent les enfants doivent donc faire en sorte que ces repères soient cohérents et convergent vers les mêmes valeurs de référence.
Dans cette réflexion, il ne s’agit pas non plus de s’interroger sur la philosophie de l’École dans sa globalité, mais plutôt de porter un éclairage sur l’apprentissage scolaire. Ce sont les élèves en train d’apprendre et les pédagogues en train d’enseigner qui focalisent ici notre attention. L’hypothèse de cette étude repose en effet sur l’idée selon laquelle les contradictions que les enfants rencontrent entre la société et l’école ne facilitent pas l’acquisition des attitudes nécessaires à la mise en œuvre de leur apprentissage.
Même en dehors des zones dites sensibles, pour la plupart des professionnels de l’éducation, la tâche d’enseignement semble devenir de plus en plus difficile. Il est par conséquent essentiel de s’interroger sur la nature de tous ces nœuds qui apparaissent au quotidien dans les classes. Au-delà des constatations rapides sur le manque de concentration des élèves, leur manque de motivation, leur difficulté à fournir des efforts..., l’étude menée ici est celle d’une enseignante de l’école primaire qui fait part de son regard de praticienne. Une enseignante qui tente de comprendre les relations entre la société et son école au travers des contradictions qui obligent les élèves à apprendre au milieu d’injonctions paradoxales.
Pas de nostalgie dans les propos de cet essai, pas de coupable non plus. C’est le présent que chacun doit pouvoir regarder en face. Un présent scolaire chargé de défis qui sont la responsabilité de tous. Cet essai s’adresse donc aux enseignants et aux parents, ainsi qu’à tous ceux qui sont concernés par l’Éducation.
La concordance des temps entre l’École et la Société
Jules Ferry, par ses lois sur l’instruction gratuite, obligatoire et laïque de 1886, a officialisé leur liaison qui durait depuis des centaines d’années. Comme d’autres couples se jurent fidélité pour le meilleur et pour le pire, l’École et la Société ont uni leur destin ce 28 mars 1882. L’une et l’autre promettant de se « prêter assistance » quoiqu’il arrive... La société devant offrir à l’École tous les moyens nécessaires à son existence, l’École devant assurer à la Société sa descendance et sa pérennité. Un mariage de raison en quelque sorte. Il devient indispensable en cette fin de siècle mouvementé et plein d’espoirs, de ritualiser, de structurer, d’ordonner une relation souvent bâtie sur des inégalités. Plus question d’abandonner certains sur les bords du chemin social. Mais pas question non plus, de ne pas profiter de l’élan éducatif sans lequel la société ne peut franchir le pas décisif de la modernité. Car la loi répond aussi à travers cette union à une nécessité grandissante, celle de ne pas laisser l’École aux mains d’un autre pouvoir : celui de la religion. L’Église est ainsi mise officiellement à l’écart de l’Instruction publique. L’École devient à la fin du XIXe siècle un ascenseur social que peuvent prendre tous les enfants qui accèdent enfin à l’Éducation. Les instituteurs sont par la même, promus chevilles ouvrières de ce mariage qui repose sur la conviction forte selon laquelle le progrès social advient grâce à l’École.
Cet accord formidable a engagé réciproquement l’École et la société qui ont grandi durant tout le siècle dernier, l’une par l’autre, l’une grâce à l’autre. Nombre d’élèves ont effectivement profité de l’école de la République pour accéder à un statut social supérieur à celui de leurs parents. De l’ère Ferry à l’époque actuelle, en passant par l’entre-deux-guerres, Vichy, la libération, les trente glorieuses, mai 68..., la société et l’École ont dû sans cesse trouver des arrangements, inventer, créer, pour que l’une s’adapte à l’autre. Tout changement social implique en effet un mouvement dans le monde de l’école qui doit soit appliquer de nouvelles instructions, soit innover pour faire face aux attentes nouvelles. L’essor de l’enseignement technique dans les années 20 ou l’accueil massif des étudiants dans les années 60 sont des exemples rapides de ces réajustements permanents qui sont à l’œuvre dans cette relation réciproque qui lie l’École à la société.
Aujourd’hui, le couple est de nouveau en crise. Mais, même si le siècle dernier a assisté à des périodes de doutes, à des réaménagements douloureux parfois, la société et l’École ont toujours gardé en toile de fond, une confiance mutuelle. Cette fois, l’École, depuis un peu plus de trente ans, n’arrive plus à répondre à une attente de la société sur laquelle repose leur liaison. Non seulement, les sociologues montrent que l’École a tendance à ne pas remplir son rôle d’ascenseur social, mais elle conforterait plutôt les schémas sociaux existants. La culture transmise par l’École ne permet pas suffisamment aux enfants des catégories défavorisées de se positionner plus haut sur l’échelle sociale. Face à cela, la société n’arrive plus à accueillir dans des conditions professionnelles satisfaisantes, les étudiants ou les jeunes en fin de cursus. Le chômage et la précarité sont devenus des faits de société tellement prégnants que désormais, une grande partie de la population exprime une inquiétude quant à son avenir. Non seulement, obtenir un diplôme après huit ans d’études universitaires ne garantit pas un emploi, mais un emploi obtenu, même après de longues années d’études, ne garantit plus du tout une rémunération à la hauteur des efforts fournis.
La crise s’est donc installée entre les deux protagonistes. Elle est présente dans tous les débats, qu’ils soient politiques ou sociaux. Les caricatures et les raccourcis alimentent l’argumentation pour désigner le principal responsable. Et cela, que l’on se place du côté de la soci

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