L influence française dans la socialisation des élites féminines brésiliennes
228 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

L'influence française dans la socialisation des élites féminines brésiliennes , livre ebook

-

228 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Cette étude sociologique appliquée au collège Notre Dame de Sion et à ses succursales dévoile la logique qui emmène la congrégation de Sion au Brésil dans la conjoncture de laïcité de la IIIe République. Elle montre également comment le modèle de "culture scolaire catholique de tradition française", pratiqué dans ces établissements, développe chez les élèves "l'esprit de Sion", destiné aux élites féminines, basé notamment sur des rituels religieux et moraux fortement sexués et sur l'inculcation du sentiment de culpabilité.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2010
Nombre de lectures 94
EAN13 9782296703490
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’influence française dans la socialisation
des élites féminines brésiliennes
Logiques Sociales
Collection dirigée par Bruno Péquignot

En réunissant des chercheurs, des praticiens et des essayistes, même si la dominante reste universitaire, la collection Logiques Sociales entend favoriser les liens entre la recherche non finalisée et l’action sociale.
En laissant toute liberté théorique aux auteurs, elle cherche à promouvoir les recherches qui partent d’un terrain, d’une enquête ou d’une expérience qui augmentent la connaissance empirique des phénomènes sociaux ou qui proposent une innovation méthodologique ou théorique, voire une réévaluation de méthodes ou de systèmes conceptuels classiques.

Dernières parutions
Barbara LUCAS et Thanh-Huyen BALLMER-CAO (sous la direction de), Les Nouvelles Frontières du genre. La division public-privé en question , 2010.
Chrystelle GRENIER-TORRES (dir.), L’identité genrée au cœur des transformations , 2010.
Xavier DUNEZAT, Jacqueline HEINEN, Helena HIRATA, Roland PFEFFERKORN (coord.), Travail et rapports sociaux de sexe. Rencontres autour de Danièle Kergoat , 2010.
Alain BERGER, Pascal CHEVALIER, Geneviève CORTES, Marc DEDEIRE, Patrimoines, héritages et développement rural en Europe , 2010.
Jacques GOLDBERG (dir.), Ethologie et sciences sociales , 2010.
M. DENDANI, La gestion du travail scolaire. Etude auprès de lycéens et d’étudiants , 2010.
Françoise CHASSAGNAC, Les sans-abri à La Rochelle de nos jours , 2010.
Nathalie FRIGUL, Annie THÉBAUD-MORY, Où mène le Bac pro ? Enseignement professionnel et santé au travail des jeunes , 2010.
Mathieu BENSOUSSAN, L’engagement des cadres. Pratiques collectives et offres de représentation , 2010.
Tado OUMAROU et Pierre CHAZAUD, Football, religion et politique en Afrique. Sociologie du football africain , 2010.
Gérard DABOUIS, La mort. Journées de la Maison des sciences de l’homme Ange-Guépin , 2010.
Magali PAGES, Culture populaire et résistance culturelle régionale. Fêtes et chansons en Catalogne , 2010.
Marc-Antonin HENNEBERT, Les alliances syndicales internationales, des contre-pouvoirs aux entreprises multinationales , 2010.
Marcel FAULKNER, Travail et organisation. Regards croisés sur la recherche sociologique , 2010.
Olivier MAZADE, La reconversion des hommes et des territoires. Le cas Metaleurop , 2010.
Angela Xavier de Brito


L’influence française dans la socialisation
des élites féminines brésiliennes


Le collège Notre Dame de Sion à Rio de Janeiro


Préface de Eric Plaisance


L’Harmattan
© L’Harmattan, 2010
1-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-12414-1
EAN : 9782296124141

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
PRÉFACE
Eric Plaisance
Professeur émerite
CERLIS – Université Paris Descartes


Le livre d’Angela Xavier de Brito présente de fortes originalités. Il porte sur une institution religieuse, le collège Notre Dame de Sion à Rio de Janeiro, qui, jusqu’à présent, avait seulement été abordée par des autobiographies ou des mémoires d’anciennes élèves. Le projet qui a donné lieu au livre est bien plus ambitieux, car il est cadré par des intentions scientifiques bien explicites. Il s’est inscrit dans les activités d’un laboratoire de recherche, le Centre de recherche sur les liens sociaux (CERLIS) de l’Université Paris Descartes et il a donné lieu à de fructueuses collaborations scientifiques entre la France et le Brésil. Cette recherche fait partie d’un ensemble plus vaste qui a pour objet la circulation internationale des modèles éducatifs et elle visait plus précisément à comprendre la constitution des élites au Brésil. Sur le terrain étudié, il s’agit des élites féminines et, par conséquent, la recherche est aussi une contribution à l’analyse des scolarisations selon le genre, formant des habitus différenciés.
Le concept central est sans doute celui de « socialisation », qui provient bien des classiques de la sociologie de l’éducation française, depuis les travaux pionniers d’Emile Durkheim. Les formulations de l’auteur sont claires à ce sujet : Comment s’est constituée la socialisation des jeunes filles accueillies dans le collège de Sion ? Quelles conséquences cette socialisation a-t-elle eu sur leur vie ultérieure ? Mais, au lieu de se contenter d’une vision trop globale de cette socialisation, l’auteur s’est résolument inspirée d’une méthodologie qu’elle avait déjà éprouvée dans d’autres enquêtes sur des établissements scolaires : une approche de terrain, de type ethnographique. Cependant, la grande difficulté est ici que l’enquête ne porte pas sur l’actualité d’une école banale mais sur l’histoire d’une institution religieuse. Angela Xavier de Brito ne cache pas les problèmes soulevés, elle les aborde de front et avec lucidité. Il s’agit donc de procéder à une monographie d’un collège, de puiser dans tous les documents disponibles (sans la mise à disposition d’archives), de recueillir les témoignages d’anciennes élèves par questionnaire et surtout par interviews approfondis.
De plus, autre grande originalité, l’auteur a elle-même été élève de l’institution ! Difficulté redoublée et risque de subjectivité abusive ou, au contraire, enrichissement des données ? C’est clairement la deuxième hypothèse qui est la bonne, tant il est vrai qu’Angela a sans cesse cherché à objectiver sa propre expérience et, plus généralement, à s’interroger sans cesse sur la pertinence des méthodologies utilisées. On en veut pour preuve le chapitre remarquablement vivant qui ouvre le livre et qui retrace un jour d’activité des enfants du collège. Pour toutes ces raisons, ce livre offre au lecteur non seulement un travail scientifique d’une solidité éprouvée mais aussi un ensemble de témoignages sur ce qui fut un lieu de formation des élites féminines au Brésil. Que l’auteur en soit vivement et chaleureusement remerciée !
INTRODUCTION Le travail de la mémoire
Cet ouvrage est issu d’une recherche réalisée en 2004/2005 et vise à récupérer, non exactement l’histoire de l’institution, mais plutôt le vécu de quelques générations de femmes brésiliennes éduquées au colégio Notre Dame de Sion {1} . L’idée a pris son essor pendant les discussions menées au sein du groupe de recherche organisé par le Centre de Recherches sur le Brésil Contemporain (EHESS) sur la circulation internationale des élites brésiliennes, dont l’un des thèmes tournait autour de leur socialisation dans certains établissements d’enseignement secondaire. Comme j’ai moi-même fréquenté pendant treize ans le colégio Sion de Rio de Janeiro – du CP à la terminale classique {2} –, ces débats m’ont conduit à réfléchir de manière critique sur les spécificités des établissements destinés à la socialisation des élites féminines brésiliennes jusqu’aux années 1970 – et par ailleurs, sur ma propre trajectoire éducative.
La plupart des anciennes élèves du colégio Notre Dame de Sion de Rio de Janeiro et de l’internat de Petrópolis ont débuté leur témoignage en disant : « Je ne sais pas ce que tu veux que je dise mais, pour moi, le solde est positif ». Ce même sentiment émergeait à plusieurs reprises au cours des entretiens, où les personnes interrogées insistaient sur le résultat positif que l’éducation reçue à Sion leur avait légué. Cette expression est, en outre, littéralement reprise dans le roman autobiographique d’une ancienne élève de Sion de Rio de Janeiro intitulé Camila Ciréia : « Néanmoins, parmi tant d’erreurs et d’adresses, il m’est resté un solde positif ». (Sant’Ana, 1985, p. 212). Or, en français comme en portugais, le solde est « la différence à la clôture d’un compte entre le débit et le crédit » (Le Robert, 1975 ; Aurélio, 1985). On peut alors se demander de quoi ou de qui ces anciennes élèves se sentaient débitrices, une fois que l’existence d’un solde positif impliquerait un excédent du cr

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents