La diversité culturelle à l école en outre-mer
264 pages
Français

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La diversité culturelle à l'école en outre-mer , livre ebook

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Description

L'école française, qui est le lieu du partage historique du grand espoir de la trilogie "Liberté, Egalité et Fraternité", pose à travers sa diversité culturelle le problème de la singularité et de l'universalité à la lumière de l'humanisme qu'elle enseigne. Se demander, au XXIe siècle, ce que l'école française en outre-mer fait à la société et à l'individu revient à évaluer l'importance persistante du poids historique des idéologies coloniales. En quoi l'identité des outre-mers ne s'accommode-t-elle pas avec l'identité nationale ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2010
Nombre de lectures 54
EAN13 9782296704473
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La diversité culturelle à l’école
en outre-mer
Paulette DURIZOT JNO-BAPTISTE


La diversité culturelle à l’école
en outre-mer

Les leçons post-coloniales de l’humanisme


Préface de Jean-Pierre Boyer
Postface de Gabriel Langouët
©L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-12528-5
EAN : 9782296125285

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
Préface
A partir de l’exemple de la Guadeloupe, Paulette Durizot Jno-Baptiste nous invite à une réflexion approfondie sur la prise en compte de la diversité culturelle au sein de nos systèmes éducatifs. Se plaçant sous le patronage spirituel d’Aimé Césaire, elle montre que la diversité des cultures ne constitue pas un obstacle à l’universalisme : bien au contraire, la reconnaissance de cette diversité constitue le fondement d’un humanisme revivifié.
J’ai été très impressionné par l’étendue et la profondeur des connaissances qu’elle développe sur l’histoire, l’évolution et la situation actuelle des écoles françaises de l’outre-mer. N’étant pas un spécialiste de cette question, je m’abstiendrai de tout commentaire et je me bornerai à exprimer ma reconnaissance à Paulette Durizot Jno-Baptiste : j’ai beaucoup appris, à la lecture de son ouvrage, sur l’un des aspects essentiels de l’enseignement en France. Il m’importe cependant de souligner à quel point sa réflexion rejoint, illustre et enrichit les grands débats qui se déroulent actuellement au sein d’instances internationales telles que l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), et qui sont rappelées à juste titre dans son ouvrage.
Sur un plan personnel, il m’est en effet agréable de rappeler que Paulette Durizot Jno-Baptiste a été désignée par le recteur de la Guadeloupe comme correspondante du réseau des écoles associées à l’UNESCO, et que cette désignation a été le point de départ d’une coopération fructueuse, tant avec l’Organisation internationale qu’avec sa Commission nationale.
Le Système des Ecoles Associées (reSEAU), réseau mondial à déclinaison nationale créé par PUNESCO en 1953 afin de développer ses idéaux auprès des plus jeunes, est un laboratoire d’innovation pédagogique qui ne compte pas moins de 8000 établissements répartis sur l’ensemble de la planète, des écoles maternelles aux instituts de formation des maîtres.
L’appartenance au réseau des écoles associées permet de développer une coopération étroite avec des établissements scolaires de différents pays et cultures qui partagent des valeurs communes, favorise la participation active des parents, valorise et diffuse les bonnes pratiques, facilite le développement de compétences clefs pour la vie courante, renforce le sens des apprentissages et la dynamique des équipes.
En France, ce réseau est constitué d’environ 170 établissements ancrés dans le système éducatif et qui ont inscrit dans leur projet d’établissement des actions éducatives pluridisciplinaires à visée internationale. Ces actions répondent aux problématiques suivantes : apprentissage intercuhurel, sensibilisation aux problèmes mondiaux et à la solidarité internationale, éducation à la paix et aux droits de l’homme, au développement durable, au respect du patrimoine.
Paulette Durizot Jno-Baptiste veille ainsi à la qualité des projets engagés et accompagne la conception de nouvelles actions dans un souci de cohérence avec les valeurs de l’UNESCO et de collaboration régionale autour de problématiques partagées. Personne extrêmement dynamique et très impliquée auprès des différents acteurs, qu’ils soient institutionnels ou de terrain, elle constitue un relais précieux pour la Commission nationale.
Son ouvrage s’inscrit aussi dans cette perspective : vibrant plaidoyer pour une éducation interculturelle, il fait écho aux préoccupations de l’UNESCO, telles qu’elles ont en particulier été formulées à la suite du rapport de la Commission internationale sur l’éducation pour le vingt et unième siècle, présidée par Jacques Delors, qui met l’accent sur l’un des « piliers » de l’éducation : apprendre à vivre ensemble. C’est bien un nouvel humanisme qu’il s’efforce de définir, un « humanisme du divers », grâce à une éducation qui, pour reprendre le propos du rapport de l’UNESCO, « doit mettre chaque individu en mesure de se comprendre lui même et de comprendre l’autre, à travers une meilleure connaissance du monde ».


Jean-Pierre Boyer

Secrétaire général de la Commission
française pour l’UNESCO
Novembre 2009
Introduction
La critique post-coloniale de l’école française en Amérique appelle pour le 21 ème siècle une perspective politique qui favorise le dialogue interculturel à l’échelle planétaire. L’orientation éducative de l’ouvrage s’appuie sur les valeurs de l’humanisme tel qu’il est appréhendé par Aimé Césaire (1913-2008). Les faiblesses relatives de l’école post-coloniale nous invitent à contribuer à la refondation du concept de diversité culturelle. Il est question d’encourager une critique constructive de l’École qui incite à la réflexion commune sur le remodelage de l’avenir.
La Guadeloupe, notre terrain privilégié d’observation, est un département français d’Amérique situé dans les petites Antilles en Amérique centrale. Elle fait partie des terres qui bordent la mer Caraïbe, ici essentiellement insulaires, c’est-à-dire de Trinidad à Cuba. Les caractéristiques de ces dernières, intrinsèques à leur taille, influencent la structure de leur marché du travail et bien sûr leur système éducatif : États-nations, États associés à la grande puissance étatsunienne ou européenne, territoires autonomes ou départements d’outre-mer, les îles caribéennes restent dépendantes du commerce extérieur, des organismes internationaux, des politiques nationales métropolitaines. Devenues départements français en 1946, les îles des Antilles françaises, Guadeloupe, Saint-Martin, Saint-Barthélémy et Martinique, et la Guyane située sur le continent sud-américain entretiennent encore dans leurs écoles la logique conflictuelle associée à l’histoire coloniale. Les données qualitatives et quantitatives rapportées par Michel Giraud, Léon Gani et Danielle Manesse (1992), soulignent les inégalités des résultats obtenus dans les écoles françaises hexagonales.
Leur ouvrage, L’école aux Antilles. Langues et échec scolaire , rend compte de l’importance du décalage qui existe entre le rendement des systèmes éducatifs antillais et celui du système métropolitain en défaveur des premiers. Leurs interrogations (1992 : 9) : « Quel est donc, dans sa continuité et ses adaptations, le projet éducatif fondamental mis en œuvre aux Antilles françaises ? À quelles finalités a-t-il répondu et répond-il encore ? Quelles attentes sociales ont conditionné son émergence et conditionnent aujourd’hui son actualisation ? Bref, quelle place et quelle fonction pour l’école aux Antilles ? » Selon les auteurs, l’incohérence tient à une série de contradictions dont la principale serait que l’école y dispense − sans modifications d’importance − l’enseignement français tel qu’il fut construit selon des modèles pédagogiques et culturels propres à la France métropolitaine. L’école antillaise se trouverait inévitablement en décalage par rapport aux réalités locales : « Elle ne prend que très peu en compte la spécificité géographique, socioculturelle et linguistique des pays antillais et les discours qui s’y tiennent présentent un caractère francocentrique marqué (1992 : 155). »
Les « erreurs » historiques des écoles colouiales relèvent, à nos yeux, de l’échec de la culture européenne prépondérante qui fait dire à Aimé Césaire dans IDENTITÉ ET POLITIQUE De la Caraïbe et de l’Europe multiculturelles (1995 : 7, préface) que le multiculturalisme est un vrai défi pour l’universa

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