La porte des justes       Prix du salon du livre de Boulay
242 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

La porte des justes Prix du salon du livre de Boulay , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
242 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description




Points clés



De la guerre 39/45 en Lorraine à la guerre civile du Liban(1975), les tribulations d’un professeur de français au Liban, devenu professeur d'arabe en France après la guerre civile libanaise. Un témoignage interculturel très émouvant devenu un classique.






Contenu



L’auteur rapporte comment l’inscription en hébreu de la porte de la synagogue de Bichte, a inspiré à un fils d’ouvrier paysan lorrain l'amour de l'arabe et du Liban ; un cheminement surprenant qui le conduira aux études supérieures, à la non-violence, puis au voyage et à l’enseignement comme professeur d'université !



Ce récitémouvant et original démarre avec les horreurs de la Seconde Guerre mondiale, se poursuit avec la guerre d'Algérie et décrit les fortes identités lorraines et libanaises, non comme des justifications de repli identitaire, mais comme les fondations d'une ouverture à l'autre.



L’auteur manifeste une profonde tendresse envers les femmes et les hommes qu’il a rencontrés « de Bitche à Beyrouth » et montre comment ils constituent autant de jalons de son propre destin.



Edgard Weber livre ses mémoires, de son enfance au Bitcherland — un pays où l'on parle Platt, mais aussi latin et allemand à l'église, et bien entendu français — et de ceux sa prime maturité au pays des Cèdres aux prises avec une guerre civile horrible.





Pour tout public. Publié avec le soutien du Centre Régional du Livre de Lorraine






L’auteur



Directeur d’Institut et professeur émérite, Edgard WEBER a enseigné la langue, la littérature et la civilisation arabes à l’université de Toulouse, puis à l’université de Strasbourg.



Auteur de nombreux ouvrages scientifiques, d’essais, de traductions. Prix littéraire du Pays boulageois 2015.







Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 novembre 2016
Nombre de lectures 1
EAN13 9791091590303
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LA PORTE DES JUSTES
EDGARD WEBER
LA PORTE DES JUSTES
Collection République
LA VALETTE-ÉDITEUR
www.lavalettediteur.fr
La Valette-Éditeur 2014 ISBN : 979-10-91590-05-1
À Guilhem et Anna
LIVRE UN
Où commence une histoire ?
« Comment es-tu devenu professeur d’arabe ? » me lança Éric K., un soir où, avec d’autres amis, j’étais son invité. C’est rare, un Lorrain qui enseigne l’arabe, non ? Que pouvais-je répondre à cette question posée des centaines de fois ? Je lui fis remarquer sans conviction : « Rare ? Peut-être ? Il est vrai qu’avec le nom que je porte, personne ne trouverait bizarre que j’enseigne l’allemand. — Avoue que ça suscite la curiosité ! Le choix d’une carrière n’est jamais anodin. C’est peut-être ton cas ? insista-t-il. — Sans doute, si l’on croit au hasard ou au destin… et si, notamment, je n’avais pas appris le judo dans le sous-sol de la synagogue de Strasbourg ! — Quoi ? s’exclama l’autre invité. Il y a un lien entre la synagogue de Strasbourg et l’enseignement de l’arabe ? — C’est grâce à la synagogue que j’ai été envoyé au Liban. — Et pourquoi donc le Liban ? — Parce que je n’ai jamais voulu apprendre à tuer les gens… Ils m’ont alors proposé le Liban. »
9
Je voyais que les amis s’amusaient de mes réponses sibyllines. Je sentais aussi que je pouvais enchaîner des récits comme dans lesMille et Une Nuitsqu’il m’arrivait parfois de conter. Les histoires s’y enchevêtrent, se renvoyant en un suspense qui, à peine dévoilé, prépare déjà une autre surprise. « C’est fou ! Qui a voulu t’apprendre à tuer les gens ? — Si vous faites le service militaire, vous apprenez à tuer. Mais moi, je n’ai pas voulu apprendre l’art de la guerre, si tuer est un art. — Tu es antimilitariste ? — À l’époque, on disait objecteur de conscience. »
La guerre d’Algérie n’était pas encore terminée quand j’atteignis l’âge du service militaire. J’aurais pu y être envoyé si on ne m’avait pas accordé les sursis. Beaucoup d’étudiants de ma classe refusaient de porter les armes, pourne pas faire la guerre à des gens qui ne nous avaient rien fait. Et comme le statut d’objecteur n’existait pas encore, je devais donc choisir entre le service, la prison ou la coopération.
« Tu n’as pas fait l’armée ? — Non ! Mais je n’avais pas non plus le courage d’aller en prison ! Alors j’ai épuisé tous les sursis jusqu’en 1966 et je suis finalement parti en coopération. — Au Liban ! ponctua Éric, sans me laisser terminer la phrase. — Oui, mais j’avais un billet pour Tel Aviv. Je devais m’embarquer en septembre 1966 à Marseille lorsqu’en août, un télégramme du ministère des Affaires Étran-gères m’informa, sans aucune explication, que tous les
10
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents