Le savoir en reliance
198 pages
Français

Le savoir en reliance , livre ebook

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198 pages
Français

Description

Cet ouvrage traite de l'intelligence reliante et pratique ou métis que développe l'univers mental du chercheur, de l'ingénieur, de l'étudiant ou de l'artisan en formation... Il s'agit de ce que Giambattista Vico, théorisant pour "La Science Nouvelle ", dès 1725, appelait "cette étrange faculté de l'esprit humain qui permet de relier, de manière rapide, appropriée et heureuse, des choses séparées". Š

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Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2012
Nombre de lectures 80
EAN13 9782296505766
Langue Français
Poids de l'ouvrage 7 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

C u l t u r e s , é d u c a t i o n s e t p a t r i m o i n e s
Le savoir en reliance Les voies de la recherche
Mohammed Melyani
Le Savoir en reliance
Cultures, éducations et patrimoines Collection dirigée par Mohammed Melyani et Abderrahman Tenkoul Avec la collaboration de Mohammed Amar, Farida Bouhassoune, Ahmed Chabchoub, Fouad Chafiqi, Abdelwahab Dbich, El Khamar El Alami , Abdelmajid Kaddouri, Martine Lanibayle, Nadir Marouf, Pascal Galvani , André de Peretti, Gaston Pineau , Collectionmultidisciplinaire, elle concourt à la réflexion contemporaine sur les sciences de l'Homme et leurs usages. Privilégiant l'approche plurielle, elle publie des travaux sur le lien culture - éducation - patrimoines, leurs transmissions, développements, actions et applications à des domaines pratiques de la vie sociale. C'est en faisant interagir les disciplines, leurs concepts et leurs méthodes, que l'on veut réinterroger les liens culture - éducation - patrimoines. La zone méditerranéenne, notamment les relations franco-marocaines, est privilégiée, mais la collection n'est pas fermée à l'étude des autres régions, en ce qu'elle apporte un progrès à l'analyse des relations entre l'action des différentes formes culturelles, d'éducation et de patrimoines.
Mohammed MELYANI Le Savoir en reliance Les voies de la recherche Préface : André de Peretti
© L’HARMATTAN, 2012 5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-296-99468-3 EAN : 9782296994683
        
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Partie I : Ingénierie créatrice du savoir -------------------------------- 11
1- Métis et savoir-faire en ingénierie du savoir. ----------------------- 13 2- Ingénierie versus ruses ------------------------------------------------- 17 3- Ingénierie de la connaissance et gestion de l’incorporel --------- 29 4- D'une démarche qui "fabrique" à un processus qui "laisse advenir" -------------------------------------------------------------------- 37 5- Expérience, transformation et intuition ----------------------------- 53 6- De l’ingénierie adaptative à l’épistémologie de la pratique ------ 81 Conclusion de la première partie ---------------------------------------- 91
Partie II : De l’expérience transformatrice ---------------------------- 93
1- Ingénierie créatrice et transformations méthodologiques. ------- 95 2- De l’intériorisation des normes d’apprentissage------------------ 109 3- De l’apprentissage de la recherche ---------------------------------- 121 4- Cyberculture et nouveaux modes de transformations------------ 153 5- Maître et disciple : l’expérience de la transformation ----------- 167 Conclusion de la deuxième partie -------------------------------------- 191
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C’est une lecture pleine d’agréments, portant à de fertiles réflexions aussi bien qu’à des dispositions pratiques et poétiques, qu’on peut attendre de l’ouvrage de Mohammed Melyani. J’aimerai placer, en tête de mes propres satisfactions, le sentiment que cet auteur a su bien user de ce que Giambattista Vico, théorisant pour « La Science Nouvelle », dès 1725, appelait « cette étrange faculté de l’esprit humain qui permet de relier, de manière rapide, appropriée et heureuse, des choses séparées ».
Car nous pouvons être bel et bien saisis, au travers des pages et des chapitres des deux Parties de ces thèses sur l’«Autoformation» et l’«Ingénierie», par la « reliance » intelligente qui nous est assurée ; entre des données lexicographiques qu’elles soient grecques ou arabes, de même qu’à des références culturelles nous mettant en rapports contrastés avec des sagesses chinoises et des subtilités musulmanes, aussi bien qu’avec des conceptualisations et des enquêtes méthodiques, plus communément occidentales !
Nous voyons ainsi, au long des pages, mis en relief par des perspectives ou des citations orientales, savoureuses, l’« Ingenium » occidental en œuvre dans les disciplines universitaires. Nous pouvons y être plusieurs fois mis en éveil par « Le rêve du Papillon » de Tchouang-Tseu, mais aussi heureusement éclairés en voyant les sciences des moyens et des modélisations bien affinées en tant que « sciences de la ruse » par l’« habile pensée musulmane » !
Plus généralement, on peut sentir réconciliés, reliés étroitement, l’Homo Sapiens et l’Homo Faber ; peut-être aussi Pythagore et Ulysse, sinon Bergson et les Soufis ! Côte -à- côte à nos déambulations hypothético-déductives, « démonstratives », sont rappelées des « monstrations », selon une autre logique, intuitivo-imaginative, ou mieux « empiricoinductive », indispensable aux créations et à l’Autoformation. Et il est aussi piquant d’entrevoir les relations entre le « Maître » et le « Disciple » accommodées dans l’esprit de la mystique musulmane : amoureusement ! Car l’effort original de Mohammed Melyani est de tenter de mieux relier les investissements universitaires, et le rapport au savoir des étudiants, à leurs potentialités concrètes, à leurs « figures d’apprentissage » personnelles, à leur diversité, à leurs idiosyncrasies respectées : tant en eux, comme en chacun, « la totalité du soi dépasse le moi « conscient ». S’il se et nous prépare donc à l’examen des problèmes existentiels de l’apprentissage en université, d’abord par des réflexions fines sur l’ingénierie de la connaissance, il entreprend corrélativement, dans les
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formes d’une recherche, de nous faire approcher originalement du vécu ressenti par 120 étudiants en formation initiale, mais aussi de l’épreuve, « initiatique », subie par 17 doctorants affrontés aux tourments d’une « thèse ».
Le « compagnonnage » des enseignants est alors dessiné progressivement aux côtés des étudiants, dans leurs péripéties responsables d’apprentissages cognitifs autant que de formation personnelle (ou « l’auto » s’entend !) et ce dessin (ou dessein) est tracé dans des termes qui incitent opportunément à échapper aux banalisations et aux médiocres routines d’enseignements abstraits, faits d’avance et sans souci des personnes réelles, en universités closes!
Mais il s’agit, opportunément pour notre époque émulsionnaire, de restaurer les relations aussi bien entre théories et pratiques, qu’entre « chercheurs » et « ingénieurs », entre universités et entreprises de productions, en vivante inter-fécondité. Car la complexification de tous les rapports entre les acteurs et les symbolisations, dans l’accélération planétaire de tous les changements d’échelle imposés aux phénomènes humains, requiert désormais le développement généralisé de processus et approches de médiation : aussi bien au plan mondial qu’à celui de chaque individu, multiplement.
Il y a, dans ces conditions, une invitation heureuse que nous fait Mohammed Melyani, d’accorder à la « stratégie » de l’ingénierie » (apportée aux projets de formation et d’autoformation) une précaution de « laisser advenir », de savoir tirer parti de la situation pour se laisser « porter par elle », de « faire parler la réalité » afin de plus adéquatement « piloter le changement » intériorisé. Ainsi peut-être mise à profit l’« expérience » concrète d’« essais » et d’« erreurs », forgeant la conscience et ouvrant l’esprit des apprenants sur l’ampleur du réel, au-delà des abstractions inductives.
On peut alors se trouver heureusement étonné de voir rehausser « l’expérience et l’autoformation » jusqu’au niveau de la « Sophia », c’est-à-dire du « Féminin créateur », signifiant une « vie » réanimée dans le travail intellectuel et l’ajustement des rapports professionnels. Paul Claudel jadis avait bien désigné comme « co-naissance » le partage des savoirs et la communication de l’expérience en réciprocité. Et Mohammed Melyani peut citer avec justesse Kierkegaard rappelant que « La vérité n’existe pour l’individu que lorsqu’il la reproduit en action ». Il y ajoute que cette Vérité poursuivie, en acte et en potentialité imaginative, ne peut être dissociée des sollicitations de la Beauté.
Oui, l’intuition peut être encouragée en chacun pour assurer une « structuration adaptative » ou adaptatrice « du réel », préparant la reliance des « parties » au « tout ». Oui, l’« empathie » ou l’« insight » peuvent aider
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à une unification intérieure, appropriée aux acquisitions de savoirs et à l’ajustement des projets professionnels. Dans le même temps, il est sage que soit comprise et soutenue l’organisation patiente du « processus créatif » permettant la fabrication progressive « d’objets et d’outils », aussi bien que d’idées et de conceptualisations originales.
A ces effets, Mohammed Melyani nous présente, d’après G. Wallas, une distinction pertinente de cinq « stades de la construction et de l’expérimentation » en université : l’« information » anxieusement recherchée ; l’« incubation » patiente ; l’« illumination », par nature souvent brève, par laquelle se forme la « solution » des problèmes posés : la « vérification » des intuitions et de la « solution » au « crible de la raison déductive » ; enfin la « formulation » assurant un « passage au niveau » de l’intuition collective… et des habitudes universitaires. Au terme du changement personnel obtenu durement, il est souligné avec Henri Bergson que celui-ci est « chose spirituelle et imprégnée de spiritualité ».
On ne s’étonnera donc pas que l’auteur insiste sur la « révélation » inhérente à l’intuition compréhensive et qu’il nous invite à prendre en considération un « temps psychique discontinu », en lequel se mouvoir, la main cependant donnée à un surprenant « guide invisible ». Il nous raccorde ainsi à « l’Imagination créatrice dans le soufisme d’Ibn Arabi », telle qu’exposée par Henri Corbin. Et il profile, dans les parcours de formations, entre autres « capacités résilientes » que les individus ont à développer auto-formativement, celle énoncée par Schopenhauer : de ne point céder à l’adversité mais de marcher « hardiment contre elle ». Ce qui est tellement ajusté aux épreuves des « thésards » !
Mohammed Melyani nous met donc en mesure de partir « du constat du blocage des étudiants à l’université » pour mieux définir un « accompagnement méthodologique ouvert », en vue de les aider à rechercher opiniâtrement un « état de compétence » et un courage pour « plonger dans l’inconnu » avec leur(s) « bagage(s) de connaissances ». Il s’agit, par suite, de traiter le paradoxe créatif d’une « assistance »,- selon une attitude et un soutien d’ingénierie -, à la « construction de l’autonomie du futur chercheur ».
Par « un va-et-vient multivarié entre théorie et pratique », les étudiants pourront être entraînés à « décoder » et « décortiquer » une réalité, puis à « rassembler et regrouper des éléments », enfin « à faire parler la réalité » et à « interpréter les données ». Ils auront, accompagnés, à passer par « trois épreuves initiatiques » : « l’expérience de soi, celle de la connaissance, celle de la méthode », reliées en boucles de changements. C’est ce que tend à vérifier la recherche auprès d’échantillons d’étudiants dont les résultats sont exposés dans la deuxième partie de l’ouvrage : ils sont d’un vif intérêt,
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