Les handicaps à la scolarisation de la jeune fille en Afrique noire
219 pages
Français

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Les handicaps à la scolarisation de la jeune fille en Afrique noire , livre ebook

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Description

L'auteur s'est appesanti sur les principaux facteurs de blocage de la scolarisation de la jeune fille en Afrique noire. En abordant les cas du Togo, du Bénin et du Tchad, il a fait une analyse minutieuse des déterminants institutionnels, culturels et socio-économiques qui font obstacle à la scolarisation de la jeune fille. Cette situation dramatique interpelle la conscience moderne en raison des multiples contradictions qu'elle génère et qui freinent le développement intégral du continent noir.

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Publié par
Date de parution 01 février 2008
Nombre de lectures 5 156
EAN13 9782336279329
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’HARMATTAN, 2008
5-7, rue de l’École-Polytechnique; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan 1@wanadoo.fr
9782296049864
EAN : 9782296049864
Les handicaps à la scolarisation de la jeune fille en Afrique noire

Essè Amouzou
Avant - propos.
Certains principes en Afrique noire doivent être défendus, proclamés et promus, au-delà des cultures et des traditions ancestrales. Parmi ceux-ci, la charte des Droits de l’Homme est un texte fondamental pour la communauté humaine. Et l’humanité inclut les êtres féminins, -mieux, elle repose sur elles.
Dans l’Afrique noire traditionnelle, il existe encore des religions, des coutumes, des rites et des mœurs qui restent largement favorables à la non scolarisation des filles parce qu’elles sont de sexe féminin. L’idée que l’on continue de se faire de la femme étant toujours rétrograde, il va sans dire que les efforts pour l’émancipation et l’épanouissement de la future femme restent dans l’impasse malgré la volonté affirmée de certains dirigeants politiques de lever les obstacles qui obstruent la voie à une véritable évolution de la gent féminine.
Si dans les sociétés industrielles, la condition des femmes a spectaculairement progressé au cours du XXe siècle comme l’écrit si bien Christine OCKRENT dans le livre noir de la condition des femmes en Afrique noire, les filles et partant les femmes du continent africain n’ont pas encore conquis leur place pour la simple raison que les couvents et les fétiches n’ont pas encore fini de dire leur mot et la coutume qui veut voir la fille en train de servir la mère en permanence au foyer demeure toujours vivace.
Le débat autour de cette question sur la situation de la fille n’est pas encore clos. Les pouvoirs publics et les organisations internationales ainsi que les ONG de proximité continuent d’oeuvrer inlassablement pour faire reculer davantage les frontières de l’ignorance en vue de permettre une meilleure scolarisation des filles en Afrique.
Quand on sait que l’amélioration de la condition des filles dans le domaine éducatif et le développement économique sont étroitement liés, on comprend l’importance capitale qu’il convient d’accorder à la lutte contre toutes les formes de régression qui sont responsables du retard des filles dans plusieurs domaines de la vie sociale.
L’auteur
INTRODUCTION
La problématique du genre demeure une préoccupation largement partagée, tant au niveau national qu’international. Les littératures traditionalistes devenues aujourd’hui caduques et qui ont fait de la fille en général celle qui doit uniquement s’occuper de la cuisine et du ménage sont aujourd’hui subrogées par des discours valorisants du genre féminin. Il n’est donc plus à démontrer qu’au regard des exigences du développement qui intègrent pour des raisons de viabilité et de représentativité la couche féminine, la base de la personnalité intégrative de ce maillon féminin est sans nul doute l’éducation et la scolarisation.
En effet, dans les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) en matière d’éducation, une part importante est réservée à la scolarisation de la jeune fille. Il n’est donc plus question, eu égard à la nécessité de parvenir à une Education Pour Tous (EPT) d’ici 2015, d’entretenir une inégalité des chances d’instruction et de scolarisation entre les filles et les garçons. Le vœu en la matière est d’arriver à une parité - genre dont la finalité serait que tous entrent dans leurs droits fondamentaux et parviennent à s’imposer sur l’échiquier de la culture et du développement.
En 1975, l’année internationale de la Femme était décrétée et la décennie des Nations Unies pour la femme (1975-1985) a été mise en exergue par la Conférence Mondiale des Nations Unies. Les cinq (5) conférences internationales organisées respectivement à Copenhague en 1980, à Nairobi en 1985, à Mexico en 1990, à Beijing (Pékin) en 1995 et la session extraordinaire de l’Assemblée Générale des Nations Unies à New York en 2000 sur le thème : « Femmes en l’an 2000 : égalité entre les sexes, développement et paix pour le 21 ème Siècle » avaient pour but fondamental d’œuvrer à l’intégration complète de la femme et à la restitution totale de ses droits.
Aussi, quel que soit le niveau d’analyse considéré sur le plan national et/ou international, les options et les stratégies valorisantes convergent vers une impérieuse nécessité de faire de la fille ce qu’elle doit être, c’est-à-dire une véritable actrice du développement qui, par conséquent, doit disposer d’un outillage culturel et intellectuel pour s’intégrer harmonieusement, en ce troisième millénaire, dans le vaste mouvement de la mondialisation.
Dès lors, s’appesantir sur les facteurs qui facilitent la scolarisation de la fille de même que sur ceux qui justifient sa déscolarisation et sa non-scolarisation, c’est aborder un thème brûlant de l’heure. Aujourd’hui et plus que jamais, il convient d’étudier minutieusement tous les éléments qui entrent dans l’analyse des tendances discriminatoires de la jeune fille surtout en matière d’éducation où il est question de voir ce qui explique la faible proportion de filles.
En outre, comme le souligne un rapport de l’UNICEF, deux tiers (2/3) des enfants non scolarisés sont des filles alors que deux tiers (2/3) des analphabètes sont des femmes (cf. UNICEF — situations des enfants dans le monde — rapport de 1996). Ces références, quoique basées sur des statistiques internationales, indiquent que le genre féminin, quel que soit le milieu concerné, est affecté à la fois par la déscolarisation et la non-scolarisation. Il ne s’agit donc pas d’observer ces deux phénomènes mais de voir ce qui les justifie et les explique afin de chercher les voies et moyens pour les réduire et si possible les enrayer définitivement.
Ceci est d’autant plus important que «dans la plupart des pays, on constate au niveau du primaire que deux écoliers sur trois sont des garçons et que les filles abandonnent plus fréquemment et plus tôt que leurs condisciples de l’autre sexe. » (Chabaud, 1971). Cela se remarque à travers différentes sources statistiques : en 1990, on évalue que 62% de tous les analphabètes sont des femmes alors que ce taux n’était que de 60% en 1980; en 2005, sur les 860 millions d’adultes analphabètes au monde, les 3/4 étaient des femmes alors que sur les 104 millions d’enfants non scolarisés, 57% étaient des filles.
Cette situation masque en fait des disparités perceptibles entre les régions et les pays. Et à l’intérieur même de ces pays, les écarts sont importants : les pays d’Afrique Subsaharienne apparaissant comme ceux où la variable genre influe considérablement dans l’envoi des enfants à l’école.
En effet, en Afrique Noire, le bilan de l’EPT (Education Pour Tous) en l’an 2000 révèle que non seulement 58% de filles n’ont pas accès à l’école, mais également qu’il existe un grand nombre d’abandon parmi celles qui y accèdent. (P. AKAKPO —2001).
« Dans 11 pays dont 7 se trouvent en Afrique Subsaharienne, les filles ont moins de 20% de chance que les garçons d’entrer à l’école. Les pays dont l’indice de parité entre les sexes (IPS) est inférieur à 0,80 risquent de ne pas atteindre les objectifs — de l’Education Pour Tous (EPT) d’ici 2005. Le Bénin, le Burkina Faso, la Guinée Bissau, le Mali, le Niger, le Pakistan, le Tchad sont les pays qui enregistrent le plus mauvais score en matière d’accès des filles à l’école, avec des Indices de Parité entre les Sexes inférieurs à 0,75 » (Anonyme, 2005).
C’est justement pourquoi la présente contribution se propose de faire un voyage de prospection et d’analyse critique dans les dédales de la situation relative à la déscolarisation et de la non scolarisation des filles dans trois pays de l’Afrique subsaharienne où le problème reste des plus préoccupants. Il s’agit en l’occurrence des pays comme le Togo, le Bénin et le Tchad où il y a nécessité de déceler les facteurs et déterminants majeurs de ce phénomène. Ceci est d’autant plus important que la scolarisation des filles apparaît sans conteste comme un enjeu fondamental du- développement humain durable.
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