Ouvrir l école aux adultes
326 pages
Français

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Ouvrir l'école aux adultes , livre ebook

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Description

Au sortir du tourbillon de 1968, Raymond Vatier nommé directeur délégué à l'orientation et à la formation continue, s'emploie à développer la coopération entre l'école et l'entreprise et à optimiser les moyens de l'éducation nationale. Mais l'instabilité brise l'élan et le projet humain n'aboutira pas totalement. Même si certaines structures perdurent aujourd'hui, la notion de formation continue intégrée au service public n'est pas vraiment entrée dans la réalité.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2008
Nombre de lectures 80
EAN13 9782336277516
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1350€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Histoire et mémoire de la formation
Collection dirigée par Jacky Beillerot (1939-2004,)
Michel Gault, Dominique Fablet, Françoise Laot

L’éducation des adultes, au sens où nous l’entendons aujourd’hui, s’est développée à partir de la Révolution de 1789 avec pour premier objectif de pallier l’absence ou les insuffisances de la formation initiale. Elle a connu d’importants changements avec la formation professionnelle des adultes, le développement de l’enseignement technique, la montée de l’éducation populaire... jusqu’à devenir véritablement un fait social à partir de la loi fondatrice de 1791 qui en assure le développement. Au sens large du terme, elle est théorisée dès l’Antiquité et apparaît plus actuelle que jamais avec des notions comme celle de l’école de la deuxième chance, de l’éducation permanente et de la formation tout au long de la vie, ou encore de la formation de soi.
La collection Histoire et mémoire de la formation constitue un instrument de référence, d’information et de réflexion, pour les formateurs et les chercheurs concernés par ce domaine d’activités et de pratiques.
Déjà parus
Cédric FRETIGNE (coord. par), Former et insérer , 2008.
F. LAOT et E. de LESCURE (sous la dir.), Pour une histoire de la formation , 2008.
Guy PALMADE, Préparation des décisions : L’étude de problèmes , 2007.
Sylvère FARRAUDIERE, L’Ecole aux Antilles françaises , 2007.
Jean-François CONDETTE , Histoire de la formation des enseignants en France (XIXe-XXe siècle), 2007.
Gilles PINTE, La CFTC-CFDT et la formation permanente , 2007.
Guy PALMADE, Réunions et formation , 2007.
Jean DUBOST, Analyse sociale et sociologies d’intervention , 2006.
Jacques DENANTES, les universités françaises et la formation continue (1968-2002) , 2006.
Jean DUBOST, Psychosociologie et intervention , 2006.
Ouvrir l'école aux adultes
Une mission originale à l'Éducation nationale 1970-1974

Raymond Vatier
© L’Harmattan, 2008 5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296069671
EAN : 9782296069671
Sommaire
Histoire et mémoire de la formation - Collection dirigée par Jacky Beillerot (1939-2004,) Page de titre Page de Copyright Préface d’Antoine Prost Préface de Jean-François Cuby Une voix dans le désert PRÉAMBULE PREMIÈRE PARTIE - 1945-1970
1945 — 1970, UNE RÉVOLUTION INDUSTRIELLE UN LABORATOIRE SOCIAL : - LA RÉGIE RENAULT DES ANNÉES CINQUANTE LA FORMATION DU PERSONNEL, - DE QUOI S’AGIT-IL ? UN TEMPS DE PRÉCURSEURS UN NOUVEAU MÉTIER ET SES MÉTHODES
DEUXIÈME PARTIE - 1970-1974
LE PROJET D’OLIVIER GUICHARD POURRAIT-ON INSTITUER UNE COOPÉRATION ENTRE ÉCOLE ET ENTREPRISE ? PREMIERS PAS D’ABORD OPTIMISER L’EXISTANT TIRER PARTI - DES ÉVÉNEMENTS POLITIQUES ET SOCIAUX CONSTRUIRE UN SYSTÈME DE FORMATION D’ADULTES ARRÊTER UNE STRATÉGIE POUR LE LONG TERME L’ÉLAN BRISÉ DIALOGUE AVEC UN - TÉMOIN DE LA PREMIÈRE HEURE
QUE CONCLURE ? - QUELS FRUITS CET ARBRE A-T-IL PORTÉS ? UNE SÉRIE DE NOTES ANNEXES ANNEXE N° 1 - CHRONOLOGIE SERRÉE D’UNE PÉRIODE FONDATRICE ANNEXE N° 2 - LIGNES D’ACTION PROPOSÉES AU MINISTRE ANNEXE N° 3 - LE GRETA, UNE INSTITUTION RICHE D’INITIATIVES INÉDITES ANNEXE N° 4 - DES VŒUX AU PARFUM PRÉMONITOIRE ANNEXE N° 5 - AVEC OLIVIER GUICHARD ET EDGAR FAURE REMERCIEMENTS À DES COMPAGNONS ET DES MUSES
Préface d’Antoine Prost
Singulière aventure que celle de cet ingénieur des Arts et Métiers, qu’un ministre – Olivier Guichard – alla chercher chez Renault pour en faire un directeur délégué à l’orientation et à la formation continue. L’initiative semblait vouée à l’échec. À l’Éducation nationale, comme partout, les directeurs venus du dehors sont toujours traités avec une suspicion qu’aggravait ici l’hostilité traditionnelle des enseignants au monde de l’entreprise, fût-elle nationalisée. En outre, le ministre confiait à Raymond Vatier une mission inédite, dont personne ou presque à l’intérieur du monde enseignant ne voyait l’intérêt ni la nécessité. Deux facteurs qui auguraient mal de l’avenir de cette nouvelle direction.

Pourtant, R. Vatier réussit une œuvre considérable avant d’être finalement rejeté de l’Éducation nationale comme un corps étranger. Pendant cinq ans, entouré d’une équipe légère, il donna à l’Éducation nationale les moyens institutionnels d’intervenir dans la formation permanente. C’est lui qui a créé les DAFCO (délégués académiques à la formation continue), les GRETA (groupes d’établissements), les CAFOC (centres académiques de formation continue) qui forment les animateurs et les conseillers en formation. À travers ces structures, il a diffusé des idées dérangeantes : que la formation permanente est un enjeu majeur de l’évolution économique et sociale, et que l’Éducation nationale a vocation pour y intervenir ; qu’on ne forme pas des adultes comme on enseigne à des élèves et qu’il faut, pour y parvenir, des compétences particulières ; que les professeurs ne les possèdent pas automatiquement mais qu’ils peuvent les apprendre et qu’elles pourraient même transformer leur pédagogie... Il n’a certes pas convaincu la majorité du monde enseignant, mais la minorité active qu’il a suscitée a tenu bon. Si l’Éducation nationale occupe aujourd’hui une place non négligeable dans ce qui est devenu le marché de la formation continue, c’est à lui et à son équipe qu’on le doit.

Pour une part, cette réussite s’explique par le contexte. Le choc de 1968 avait ébranlé l’Éducation nationale, affaiblissant les résistances au changement. Tandis que les partisans du statu quo rongeaient leur frein en préparant leur revanche, les modernisateurs voyaient s’ouvrir des possibilités que certains allaient d’ailleurs gâcher par une radicalisation verbale insoucieuse des réalités. Au-dehors de l’Éducation nationale, dans les entreprises et surtout les plus grandes, la formation continue apparaissait comme la condition même de la croissance et de l’emploi. Les patrons y voyaient le moyen d’accompagner, sinon de précéder, l’évolution rapide des technologies ; les syndicats, celui de préserver à terme les emplois. Sur ce sujet, les uns et les autres pouvaient se rencontrer et signer en juillet 1970 un accord « gagnant/gagnant », pour utiliser une expression qui n’avait pas cours alors. Le gouvernement lui-même poussait en ce sens. Le Premier ministre, J. Chaban-Delmas, avait lancé le thème de la « Nouvelle société », et les équipes du Plan, d’où venait son conseiller social, Jacques Delors, l’avaient convaincu que la formation continue était la clé de l’avertir. Pour la généraliser, notamment dans les PME, la loi du 16 juillet 1971 en assurait le financement en lui affectant 1 % de la masse salariale. L’initiative d’O. Guichard venait à point ; c’était bien le moment d’engager l’Éducation nationale dans la formation permanente.

Le succès. n’était pas pour autant assuré. Il s’explique par l’action propre de R. Vatier tout autant que par ces conditions favorables. Son expérience, antérieure lui avait donné une connaissance intime des pratiques de formation en entreprise, de leur diversité, des conditions pratiques de leur réalisation; il savait ce que souhaitaient et les directions et les syndicats. Il connaissait tout le monde dans le milieu des directeurs de personnel et des responsables de formation. Il pouvait donc mieux que quiconque imaginer comment une organisation comme l’Éducation nationale devrait s’y prendre pour aborder ce domaine nouveau pour elle. Il voyait tout ce qu’elle pourrait apporter, et il comprit très vite tout ce qui lui manquait et qu’il lui faudrait apprendre. Ses méthodes d’organisation et de gestion, qui rompaient avec l’habituelle bureaucratie administrative, sa politique de dialogue au sein de l’Éducation nationale et de communication à l’extérieur, la qualité de ses collaborateurs firent le reste. Ce livre raconte la rencontre d’un homme, d’une équipe et d’un contexte.

Mais il a lui-même une histoire qui l’explique et permet de mieux le comprendre. Progressivement abandonné par les ministres, puis cong

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