Temps, temporalité et complexité dans les activités
223 pages
Français

Temps, temporalité et complexité dans les activités , livre ebook

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Description

Les conceptions du temps expriment les convictions les plus profondes de toute époque et de toute culture. Cet ouvrage est centré sur les temporalités sociales articulées aux temporalités individuelles et sur les interactions qui se tissent entre ces temporalités. L'intention est d'organiser une diversité de points de vue d'auteurs soutenus par le paradigme de la complexité. Le contenu des articles conduit à discuter des temporalités éducatives et formatives.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2013
Nombre de lectures 45
EAN13 9782296539723
Langue Français
Poids de l'ouvrage 7 Mo

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Extrait

d’auteurs soutenus par le paradigme de la complexité permettant la compréhension des conits
s’inscrivent dans des formes d’expérience humaine, voire des îgures temporelles de l’existence
L’état complexe du temps et la complexité des temporalités s’explorent dans la signiîcation d’un
également diversiîées. Il s’agit davantage d’une dialectique entre expériences vécues dans des
, docteure en sciences de l’ éducation, chercheuse et membre du conseil scientiIque
questions des temporalités, des savoirs professionnels et des situations d’apprentissage professionnel.
de rédaction de la revue scientiIque en ligne
recherche sont actuellement la formation des enseignants, éthique professionnelle, la médiation socio-
Illustration de couverture : Léonard de Vinci,
COORDINATION PASCAL ROQUET, MARIA JOSÉ GONÇALVES, LUCIE ROGER, ANA PAULA VIANACAETANO
TEMPS, TEMPORALITÉ ET COMPLEXITÉ DANS LES ACTIVITÉS ÉDUCATIVES ET FORMATIVES
« … car l’ingénium a été donné aux humains pour comprendre, c’est-à-dire pour faire »
CoIllNecGtÉioNnIUM
Temps, temporalités et complexité dans les activités éducatives et formatives
Ingenium Collection dirigée par Georges Lerbet et Jean-Louis Le Moigne «Car l’ingenium a été donné aux humains pour comprendre, c’est-à-dire pour faire». Ainsi G. Vico caractérisait-il dès 1708 « la Méthode des études de notre temps », méthode ou plutôt cheminement – ces chemins que nous construisons en marchant – que restaure le vaste projet contemporain d’une Nouvelle Réforme de l’Entendement. Déployant toutes les facultés de la raison humaine, l’ingenium – cette « étrange faculté de l’esprit humain qui lui permet de conjoindre », c’est-à-dire de donner sens à ses expériences du « monde de la vie » – nous rend intelligibles ces multiples interactions entre connaissance et action, entre comprendre et faire, que nous reconnaissons dans nos comportements au sein des sociétés humaines. A la résignation collective à laquelle nous invitent trop souvent encore des savoirs scientifiques sacralisant réductionnisme et déductivisme, « les sciences d’ingenium » opposent la fascinante capacité de l’esprit humain à conjoindre, à comprendre et à inventer en formant projets, avec cette « obstinée rigueur » dont témoignait déjà Léonard de Vinci. La collection « Ingenium » veut contribuer à ce redéploiement contemporain des « nouvelles sciences de l’ingénierie » que l’on appelait naguère sciences du génie, dans nos cultures, nos enseignements et nos pratiques, en l’enrichissant des multiples expériences de modélisation de situations complexes que praticiens et chercheurs développent dans tous les domaines, et en s’imposant pragmatiquement l’ascèse épistémique que requiert la tragique et passionnante Aventure humaine. Derniers parusAlvaro MALAINA,Le paradigme de la complexité et la sociologie, 2012. Jacques MIERMONT,Écologie des liens, Troisième édition revue et corrigée, 2012. Louis-José LESTOCART,Entendre l’esthétique dans ses complexités, 2008. Julien MAHOUDEAU,Médiation des savoirs et complexité, 2006. P. ROGGERO (dir.),La complexité territoriale : entre processus et projets, 2006. J. CLÉNET, D. POISSON,Complexité de la formation et formation à la complexité, 2005. P. LEGUY, L. BREMAUD, J. MORIN, G. PINEAU,Se former à l’ingénierie de formation, 2005. ème Jacques MIERMONT,édition revue et augmentée)Ecologie des liens (2 , 2005. Marie-José AVENIER (dir.),Ingénierie des pratiques collectives. La Cordée et le Quatuor, 2000.
Coordination : Pascal Roquet, Maria José Gonçalves, Lucie Roger, Ana Paula Viana-Caetano
Temps, temporalités et complexité dans les activités éducatives et formatives
© L'HARMATTAN, 2013 5-7, rue de l'École-Polytechnique ; 75005 Parishttp://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-00627-7 EAN : 9782343006277
INTRODUCTION
Les conceptions du temps, aussi bien que son organisation so-ciale et culturelle expriment les convictions les plus profondes de toute époque et de toute culture. Au-delà d’une référence au temps cosmologique, cet ouvrage est centré sur les temporalités sociales articulées aux temporalités individuelles, et sur les interactions qui se tissent entre ces temporalités. Chaque sujet individuel s’intègre dans différents contextes dont les logiques temporelles sont sou-vent conflictuelles et oppressives. Soumis à des contraintes socié-tales et institutionnelles, à la fois communes et différenciées, les individus interagissent et s’affrontent, chacun avec ses différentes visions, expériences et attentes du temps. Quels facteurs sous-tendent ces tensions ? Comment sont-ils vécus, accentués, gérés, intégrés ? Comment l’éducation et la formation peuvent-elles ren-forcer ces conflits ou bien aider à les comprendre et à faire face ?
Les diverses approches proposées dans cet ouvrage sur les questions du temps et des temporalités sont principalement issues d’un symposium intitulé « temps, temporalités et complexité » dans le cadre du Colloque international francophone « Complexi-té 2010 : la pensée complexe : défis et opportunités pour l’éducation, la recherche et les organisations organisées à Lille (31 mars 1er avril 2010) aux temporalités diversifiées. »
L’intention est d’organiser une diversité de points de vue soute-nus par le paradigme de la complexité permettant la compréhension des conflits temporels dont il est question, tout en favorisant égale-ment une récursivité créative entre eux. Le lecteur trouvera donc, d’une part des approches larges qui situent comment, dans la société actuelle, une pluralité d’idées et de vécus du temps se trouve en inte-
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raction et en conflit, et d’autre part, des approches plus spécifiques qui questionnent l’organisation, l’expérience et l’apprentissage du temps dans le domaine de l’éducation et de la formation, passant par les questions de la gouvernance et de la nécessité d’envisager un temps non linéaire comme un opérateur du processus de modélisa-tion de la complexité. La modélisation complexe est explicitée et testée sous différents aspects de façon distincte en fonction des réfé-rentiels théoriques et des objets d’analyse des différents auteurs – une modélisation avec des fonctions diversifiées : des niveaux, des zones d’expérience, des positionnements ou des cadres temporels, ou bien des finalités pédagogiques.
De nature surtout théorique et critique, la plupart des approches développées dans la première partie de l’ouvrage portent sur la conceptualisation et la modélisation de ces temporalités hétéro-gènes et de leurs interactions : trois niveaux de temporalités (ma-cro-historique, mésoconjoncturel et microindividualisé) sont proposés pour étudier les activités professionnelles et formatives dans le paradigme du temps vécu (Roquet), la diversité des percep-tions et des représentations du temps est abordée dans une perspec-tive épistémologique liée au paradigme de la complexité (Gonçalves), le rapport collectif et individuel au temps s’appuie sur une émergence des positions temporelles de plus en plus articulées (Lesourd), enfin la problématique du “vivre présent” en éducation est questionnée dans son rapport à la liberté (Viana-Caetano). Par ailleurs les rapports entre sujet et temporalités sont abordés dans deux articles : penser un hors temps du sujet, ainsi qu’un hors-temps de l’inconscient (Zerillo) développe la singularité des sujets lorsque se présente la figure du kairos (Paturet).
Dans la seconde partie de l’ouvrage, les rapports au temps, les temporalités dans les activités éducatives et formatives font l’objet d’une analyse des sociétés, des institutions et des individus dans le vécu des expériences temporelles. La mise en perspective des théo-ries de la critique en Sciences de l’Éducation est développée dans leur rapport au temps (Alhadeff-Jones), tandis qu’une analyse de l’imagination créatrice en pédagogie et en éducation est proposée à travers les mutations psychosociétales (Gaillard). La complexité des temporalités scolaires au Portugal, mais certainement aussi dans d’autres pays, offre la possibilité de penser l’imprévisibilité comme
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un atout éducatif (Freire). Les deux dernières contributions québé-coises s’intéressent à la formation des enseignants : d’une part à la gestion complexe des espaces-temps dans la formation (Roger et Maubant), et d’autre part aux temporalités discontinues dans la cons-truction des routines professionnelles (Lacourse et Kalubi).
Les différentes approches compréhensives présentes dans cet ouvrage font ressortir un ensemble de tensions qui méritent d’être définies. Les tensions entre l’oppression d’un temps global qui vise la réglementation spatio-temporelle, mais qui est aussi contrai-gnante et dérégulatrice de notre temps biologique, en sont un exemple. D’autres tensions se développent dans nos sociétés mo-dernes et postmodernes : les tensions entre le temps programma-tique, synchronisateur et de régulation de l’horloge et le temps subjectif, phénoménologique, de notre construction interne. Des tensions entre la rationalité de positionnements aprioristiques qui structurent fortement la gestion du temps et l’expérience de la dé-rive dans laquelle le temps est suspendu et nous échappe. Des ten-sions entre le temps qui se comprime et le temps qui s’élargit pour élargir notre autonomie ou bien pour nous piéger dans l’ennui de ne pas savoir quoi faire. Des tensions entre, d’une part la libération qui peut constituer le vécu du temps au présent, où tous les temps sont « au présent », mobiles et, d’autre part, l’emprisonnement dans l’instant, lorsqu’on perd les repères du passé et qu’on perd également une ampleur de visions qui se projettent dans l’avenir, ces deux formes se révélant nécessaires pour la construction d’un regard critique sur soi-même, sur les autres et sur la société. Des tensions entre cette perte de repères et un processus d’aliénation, qui se traduit par une absence de corps qui découle de l’absence de présent, en raison d’un esprit qui vit soit dans le présent, soit dans le futur, jamais dans l’ici et maintenant. Des tensions entre l’angoisse de l’incertitude et le plaisir du moment. À ces tensions concernant la gestion de l’expérience du temps s’ajoutent d’autres tensions qui découlent de la confrontation entre paradigmes, éthos, emplacements temporels ou générations. Bien que ces tensions puissent correspondre à des changements sociaux, elles coexistent éventuellement dans une même période historique. Ces tensions sont vécues par les individus dans les institutions et dans la société en général. L’école est l’un des lieux où ces tensions se manifes-
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