Foison de vies
99 pages
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Foison de vies , livre ebook

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Description

Trois vies sont racontées dans ce roman, selon trois axes différents : trois narrateurs différents. Alternant l’introspection, le roman d’action et les questions existentielles et métaphysiques, il aborde trois âges, trois sagesses en devenir ou devenue, et utilise l’artifice de l’anticipation pour poser différents sujets, actuels et futurs sur qu’est-ce que l’humain, ses limites, ses connaissances, sa définition, ses interactions.
Trois histoires, trois vies, des questions, des doutes, des existences troublées, confrontées à des décisions importantes, et peut-être l’une des plus importantes…
Chapitre 1Vie 1Célian se rend à l’école comme tous les jours. Son cartable sur le dos flotte au rythme de sa course. Il est souvent en retard, ayant des difficultés à se lever à temps. Il n’est pas du matin. Il croise la dame au chien, comme tous les matins, qui ne lui fait même pas un sourire, comme tous les matins. À l’angle de la rue, il aperçoit le précepteur qui attend à l’entrée, scrutant sa montre. Oui, il sait ! Il est en retard. Il arrive, essoufflé, mais à l’heure tout de même.« C’était limite, encore une fois ! », dit le précepteur pour toute phrase d’accueil.Célian se dirige dans la classe où se trouvent les autres camarades. Enfin, les camarades, ceux qui partagent la même salle de cours. Juste le temps de poser, son sac, sortir sa tablette et s’asseoir, et voici le professeur qui rentre dans la classe. Tout le monde se lève et attend le signal. Une fois donné, tout le monde s’assoit et allume sa tablette. Ce matin, cours de mathématiques et cours de logiques. Les mathématiques sont un jeu pour Célian. Il n’en perd pas une miette, mais il s’ennuie. Les autres sont trop lents. Alors le professeur lui met plus d’exercices que les autres. Mais ce sont toujours les mêmes problèmes, seuls les nombres changent. Aucun intérêt. Il les fait mais sans plaisir. Il voudrait apprendre la suite, mais il faut attendre.Dans le passé, il a demandé à avoir la suite en avance, mais ce fut une gêne énorme, car le professeur hésitait mais surtout l’ensemble de la classe l’a ensuite regardé comme un anormal.« Il se prend pour qui, celui-là ! », entendait-il, à peine chuchoté par « ses camarades ».Il n’avait plus jamais demandé.Le cours de logique commence. Il s’empêche de lever la main ou d’indiquer sur sa tablette en mode collégial qu’il a fini. Seul le professeur le voit. Il ne veut plus attirer l’attention sur lui. Là aussi, cela lui avait valu quelques réprimandes dans la cour de récréation. Pourquoi appelle-t-on cela d’ailleurs une cour de récréation lorsque les plus forts physiquement en profitent pour torturer les plus faibles ? On devrait l’appeler la chambre des martyres. Évidemment, il ne s’en laissait pas compter. Il était peut-être plus fin et plus petit que les autres, mais il se relevait toujours, même avec la bouche ensanglantée, et il continuait à se défendre, comme un fou, appliquant une tactique très basique : frapper et encore frapper jusqu’à ce que l’autre en ai assez…Avec les filles, ce n’est guère mieux. Il peut passer du temps à les regarder, de loin, comme si elles étaient des anges tombés du ciel, et dont lui, pauvre gavroche, ne pourrait s’en approcher que si un miracle un jour voulait bien l’autoriser à exprimer ce qu’il ressent. Mais il ne peut pas, il est dans son monde toute la journée. Il vit sa vie en double, loin des autres, mais parmi eux néanmoins. Ils sont dans son monde, mais ils ne sont pas méchants, ils ne sont pas égoïstes, ils sont à son écoute, tout comme lui peut l’être souvent quand un élève est mal. Il l’écoute alors, et l’autre le remercie. Mais le lendemain, il rejoint le groupe des harceleurs, oubliant le moment de complicité et de communication de la veille.Le repas du midi n’est guère mieux. Attablé quasiment seul, il mange en espérant que personne ne viendra l’embêter, comme souvent. Il mange vite, si vite qu’il est très vite sorti et se retrouve dans le centre de documentation. Il parcourt tous les livres mis à sa disposition, et des autres élèves, mais il est bien l’un des rares à venir ici. Sur le panneau de commande, il demande à accéder à un de ses auteurs favoris, auteur de poésie. Les rimes s’enchaînent librement sur les pages déplacées d’un coup de doigt de droite à gauche sur l’écran posé devant lui. La mer, l’amante, la mort, la vie… Tout est soulevé dans les airs, comme une plume déviée par le vent de l’inspiration. Rien n’y est laissé au hasard. Et l’heure de cours se fait rappeler à lui, par une alerte sur son écran. Il referme le livre et court, encore, vers sa salle de cours.Vie 2Le vieil homme sourit. Il regarde autour de lui et ne voit rien de plus beau. Les lumières ne sont plus diffuses mais assemblées, prenant corps comme un château de sable humide formant une structure cohérente, sans se dissoudre sous les doigts. Rien ne pourrait le faire quitter ce lieu. Moi, Kushim, je le transporte dans un univers sans limites et sans dimension. Le temps n’est plus, il n’y a plus de demain, plus d’hier, même si la machine biologique du vieil homme se détériore inévitablement.Plusieurs fois, je lui ai proposé de le modifier pour le réparer et empêcher son affaiblissement progressif. Mais cet humain, ce qu’il en reste, s’y refuse, préférant rester intègre autant que possible et profiter pleinement de ce qui lui est permis, pour la première fois de l’humanité, de découvrir en pleine conscience, avec tous ses sens, même si aucun repère concret du passé ne peut plus s’appliquer ici.Son âge avancé ne lui permet plus de se déplacer comme il le voudrait. C’est moi, Kushim qui l’y aide, en suivant, voire devançant, les envies et désirs de mon compagnon. Jamais il n’aurait pensé découvrir ce lieu, cette possibilité. Il en oublie parfois de tenter de transmettre, sans certitude, ses impressions et ses données à ses amis restés en arrière.Mais il est heureux. Il est enfin arrivé au bout de son chemin. En fait, pas tout à fait… Il lui reste encore quelques petites choses à réaliser, à analyser.Vie 3C’est l’heure du grand départ. Je suis lieutenant et attaché à son fauteuil, regardant par le hublot et les écrans de retransmission, les différents blocs de saisies qui se détachent les uns après les autres. Au-dessus de moi, l’infini de l’espace, derrière moi, une planète qui désespère de trouver un avenir et des réponses à ses questions. Je ne suis pas le premier à partir ainsi, dans un vaisseau suréquipé, vers les fonds infinis, abysses de l’espace. Mais je suis le premier à partir avec pour seule mission de ne pas revenir mais d’essayer de renvoyer des informations sur ce que je découvrirais, par un moyen ou un autre. J’ai notamment à ma disposition un nouveau genre d’ordinateur qui doit permettre, par ses composants intriqués quantiquement avec d’autres présents sur Terre, de pouvoir communiquer, dans un seul sens, les découvertes et les informations que je serais amené à vouloir partager.Les objectifs de ma mission sont à la fois clairs et imprécis. Une grande part d’incertitude, cette part qui faisait défaut dans les précédentes missions, a été imposée par les plus grands scientifiques. L’incertitude, l’imprévisible est la quintessence de la découverte. Tout prévoir ne servant à rien, car cela ne conduirait qu’à trouver ce que l’on sait déjà, il a été préféré de définir une trajectoire probable, laissant une grande part au hasard et aux décisions du pilote, accompagné de son ordinateur.Le moment est venu, les moteurs s’allument et voici le vaisseau, capsule oblongue et d’une taille limitée, qui se propulse vers le vide infini. D’abord lentement, puis, en jouant sur les effets de catapultes gravitationnelles, il prend une grande vitesse. Cette opération se répétera de multiples fois, ceci pour encore et toujours accélérer. L’objet est d’aller le plus loin possible, soit dans cette galaxie, notre Voie Lactée, soit peut-être même au-delà. Le vaisseau assure la survie de l’humain, moi. C’est sa priorité absolue. Il dispose d’un système nouveau, ingénieux, qui reste autosuffisant, entre les énergies solaires, tant photons que radiations d’autres natures, la matière sombre qui représente plus de 26 % de la matière de notre univers et l’énergie sombre avec près de 70 % de l’énergie disponible. Toutes ces énergies et ses matières permettent de produire des aliments, de l’énergie pour le vaisseau et son habitant unique, un lieutenant seul, mais pour la première fois de ma vie, je me sens libre et utile. 

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2018
Nombre de lectures 11
EAN13 9782363159465
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0020€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Foison de vies


Deux Cent Cinquante Et Un

2018
ISBN:9782363159465
Cet ebook a été réalisé avec IGGY FACTORY. Pour plus d'informations rendez-vous sur le site : www.iggybook.com
 
 
A cet enfant, que cet adulte tient par la main, dont l’esprit et le cœur s’enflamment toujours autant sur ces rivages, le bruit des vagues rythmant ses évasions
 
Chapitre 1
 

 
Vie 1
Célian se rend à l’école comme tous les jours. Son cartable sur le dos flotte au rythme de sa course. Il est souvent en retard, ayant des difficultés à se lever à temps. Il n’est pas du matin. Il croise la dame au chien, comme tous les matins, qui ne lui fait même pas un sourire, comme tous les matins. À l’angle de la rue, il aperçoit le précepteur qui attend à l’entrée, scrutant sa montre. Oui, il sait ! Il est en retard. Il arrive, essoufflé, mais à l’heure tout de même.
« C’était limite, encore une fois ! », dit le précepteur pour toute phrase d’accueil.
Célian se dirige dans la classe où se trouvent les autres camarades. Enfin, les camarades, ceux qui partagent la même salle de cours. Juste le temps de poser, son sac, sortir sa tablette et s’asseoir, et voici le professeur qui rentre dans la classe. Tout le monde se lève et attend le signal. Une fois donné, tout le monde s’assoit et allume sa tablette. Ce matin, cours de mathématiques et cours de logiques. Les mathématiques sont un jeu pour Célian. Il n’en perd pas une miette, mais il s’ennuie. Les autres sont trop lents. Alors le professeur lui met plus d’exercices que les autres. Mais ce sont toujours les mêmes problèmes, seuls les nombres changent. Aucun intérêt. Il les fait mais sans plaisir. Il voudrait apprendre la suite, mais il faut attendre.
Dans le passé, il a demandé à avoir la suite en avance, mais ce fut une gêne énorme, car le professeur hésitait mais surtout l’ensemble de la classe l’a ensuite regardé comme un anormal.
« Il se prend pour qui, celui-là ! », entendait-il, à peine chuchoté par « ses camarades ».
Il n’avait plus jamais demandé.
Le cours de logique commence. Il s’empêche de lever la main ou d’indiquer sur sa tablette en mode collégial qu’il a fini. Seul le professeur le voit. Il ne veut plus attirer l’attention sur lui. Là aussi, cela lui avait valu quelques réprimandes dans la cour de récréation. Pourquoi appelle-t-on cela d’ailleurs une cour de récréation lorsque les plus forts physiquement en profitent pour torturer les plus faibles ? On devrait l’appeler la chambre des martyres. Évidemment, il ne s’en laissait pas compter. Il était peut-être plus fin et plus petit que les autres, mais il se relevait toujours, même avec la bouche ensanglantée, et il continuait à se défendre, comme un fou, appliquant une tactique très basique : frapper et encore frapper jusqu’à ce que l’autre en ait assez…
Avec les filles, ce n’est guère mieux. Il peut passer du temps à les regarder, de loin, comme si elles étaient des anges tombés du ciel, et dont lui, pauvre gavroche, ne pourrait s’en approcher que si un miracle un jour voulait bien l’autoriser à exprimer ce qu’il ressent. Mais il ne peut pas, il est dans son monde toute la journée. Il vit sa vie en double, loin des autres, mais parmi eux néanmoins. Ils sont dans son monde, mais ils ne sont pas méchants, ils ne sont pas égoïstes, ils sont à son écoute, tout comme lui peut l’être souvent quand un élève est mal. Il l’écoute alors, et l’autre le remercie. Mais le lendemain, il rejoint le groupe des harceleurs, oubliant le moment de complicité et de communication de la veille.
Le repas du midi n’est guère mieux. Attablé quasiment seul, il mange en espérant que personne ne viendra l’embêter, comme souvent. Il mange vite, si vite qu’il est très vite sorti et se retrouve dans le centre de documentation. Il parcourt tous les livres mis à sa disposition, et des autres élèves, mais il est bien l’un des rares à venir ici. Sur le panneau de commande, il demande à accéder à un de ses auteurs favoris, auteur de poésie. Les rimes s’enchaînent librement sur les pages déplacées d’un coup de doigt de droite à gauche sur l’écran posé devant lui. La mer, l’amante, la mort, la vie… Tout est soulevé dans les airs, comme une plume déviée par le vent de l’inspiration. Rien n’y est laissé au hasard. Et l’heure de cours se fait rappeler à lui, par une alerte sur son écran. Il referme le livre et court, encore, vers sa salle de cours.
Vie 2
Le vieil homme sourit. Il regarde autour de lui et ne voit rien de plus beau. Les lumières ne sont plus diffuses mais assemblées, prenant corps comme un château de sable humide formant une structure cohérente, sans se dissoudre sous les doigts. Rien ne pourrait le faire quitter ce lieu. Moi, Kushim, je le transporte dans un univers sans limites et sans dimension. Le temps n’est plus, il n’y a plus de demain, plus d’hier, même si la machine biologique du vieil homme se détériore inévitablement.
Plusieurs fois, je lui ai proposé de le modifier pour le réparer et empêcher son affaiblissement progressif. Mais cet humain, ce qu’il en reste, s’y refuse, préférant rester intègre autant que possible et profiter pleinement de ce qui lui est permis, pour la première fois de l’humanité, de découvrir en pleine conscience, avec tous ses sens, même si aucun repère concret du passé ne peut plus s’appliquer ici.
Son âge avancé ne lui permet plus de se déplacer comme il le voudrait. C’est moi, Kushim qui l’y aide, en suivant, voire devançant, les envies et désirs de mon compagnon. Jamais il n’aurait pensé découvrir ce lieu, cette possibilité. Il en oublie parfois de tenter de transmettre, sans certitude, ses impressions et ses données à ses amis restés en arrière.
Mais il est heureux. Il est enfin arrivé au bout de son chemin. En fait, pas tout à fait… Il lui reste encore quelques petites choses à réaliser, à analyser.
Vie 3
C’est l’heure du grand départ. Je suis lieutenant et attaché à son fauteuil, regardant par le hublot et les écrans de retransmission, les différents blocs de saisies qui se détachent les uns après les autres. Au-dessus de moi, l’infini de l’espace, derrière moi, une planète qui désespère de trouver un avenir et des réponses à ses questions. Je ne suis pas le premier à partir ainsi, dans un vaisseau suréquipé, vers les fonds infinis, abysses de l’espace. Mais je suis le premier à partir avec pour seule mission de ne pas revenir mais d’essayer de renvoyer des informations sur ce que je découvrirais, par un moyen ou un autre. J’ai notamment à ma disposition un nouveau genre d’ordinateur qui doit permettre, par ses composants intriqués quantiquement avec d’autres présents sur Terre, de pouvoir communiquer, dans un seul sens, les découvertes et les informations que je serais amené à vouloir partager.
Les objectifs de ma mission sont à la fois clairs et imprécis. Une grande part d’incertitude, cette part qui faisait défaut dans les précédentes missions, a été imposée par les plus grands scientifiques. L’incertitude, l’imprévisible est la quintessence de la découverte. Tout prévoir ne servant à rien, car cela ne conduirait qu’à trouver ce que l’on sait déjà, il a été préféré de définir une trajectoire probable, laissant une grande part au hasard et aux décisions du pilote, accompagné de son ordinateur.
Le moment est venu, les moteurs s’allument et voici le vaisseau, capsule oblongue et d’une taille limitée, qui se propulse vers le vide infini. D’abord lentement, puis, en jouant sur les effets de catapultes gravitationnelles, il prend une grande vitesse. Cette opération se répétera de multiples fois, ceci pour encore et toujours accélérer. L’objet est d’aller le plus loin possible, soit dans cette galaxie, notre Voie Lactée, soit peut-être même au-delà. Le vaisseau assure la survie de l’humain, moi. C’est sa priorité absolue. Il dispose d’un système nouveau, ingénieux, qui reste autosuffisant, entre les énergies solaires, tant photons que radiations d’autres natures, la matière sombre qui représente plus de 26 % de la matière de notre univers et l’énergie sombre avec près de 70 % de l’énergie disponible. Toutes ces énergies et ses matières permettent de produire de

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