Contes de Chrysanthème
94 pages
Français

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Contes de Chrysanthème , livre ebook

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Description

La princesse Chrysanthème vogue entre deux mondes. Celui de sa mère Sombre, la reine du royaume des Cauchemars peuplé de vampires, de sorcières, de croque-mitaines et d’hommes-garous. Celui de son père, peuplé de fées, de lutins, d’animaux qui parlent et de fins heureuses.



Aidée par Ombre, son confident, Chrysanthème va passer de jeune princesse à future souveraine.








Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 10 janvier 2021
Nombre de lectures 0
EAN13 9782490647415
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0041€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le Code de la propriété intellectuelle n’autorisant, aux termes de l’article L. 122-5 (2° et 3° a), d’une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l’usage du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d’autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d’exemple et d’illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (art. L. 122-4).
Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
ISBN 978-2-490647-41-5
Éditions Kelach
Collection Les Contes des Deux Comtés
Janvier 2021
 
 
Les Contes des Deux Comtés
Les Contes de Chrysanthème
Auteure :
Audrey Calviac
Dans l’univers créé par
Mestr Tom
Illustrations : Nicolas Le Tutour
Couverture : ChaBarb
Corrections : Clémence Chanel
 
Chrysan thème
et Fiths, l’ogrillon
Je suis Chrysanthème, la princesse des Deux Comtés. Certains m’appellent Votre Majesté et d’autres Son Altesse. Ces appellations m’éloignent davantage du peuple, même si je le fais déjà très bien de mon côté. Vampires et loups-garous ne sont pas forcément ma tasse de thé. Toutefois, lorsque je viens rendre visite à ma mère, je suis bien obligée de les fréquenter.
Seul Ombre a le droit de m’appeler par mon prénom, mais il tient trop à l’étiquette. Devant les gens, il reste à une distance respectable. Cependant, le soir venu, tout en me lisant des histoires sordides du royaume de la Nuit, il se permet des Chrysanthème par-ci et des « petite princesse » par-là. Ce sont nos moments à nous.
Je me rappelle d’une fois où il me sortit d’un bien mauvais pas. J’avais alors tout juste six ans.
 
Chrysanthème vivait au château des Cauchemars et était censée être en vacances. Ces dernières étaient rares, car sa mère était très à cheval sur son éducation. De plus, sa fille ne l’aidait pas à faire d’elle une future reine du comté de la Nuit. Pour cette raison, ses vacances restaient relativement studieuses. La préceptrice du moment – une vieille sorcière replète – apprenait des tas de potions différentes à la jeune princesse et oubliait qu’elle avait également besoin de se reposer. Cueillettes et mixtures à préparer, cela n’en finissait pas. Il fallait ramper sous de gros arbres aux branches étrangleuses ou bien grimper en haut de collines délabrées où il ne fallait pas se rendre les nuits de pleine lune. Chrysanthème revenait dans des états effroyables. Alors, quand elle le pouvait, elle fuyait loin. Elle se perdait dans le jardin du château aux recoins sombres et oubliés de tous. Elle ne craignait rien. Les créatures du royaume avaient bien trop peur de sa mère, la reine des Cauchemars, pour lui toucher ne serait-ce qu’un cheveu.
Toutefois, ces vacances promettaient d’être différentes. Une nouvelle créature venait d’arriver au royaume de sa mère. Verdâtre et la dépassant d’une tête, elle était arrivée en compagnie de Chasseur, le vampire. Elle tenait de chaque côté de son corps deux enfants à la chair dodue. Ils pleuraient à chaudes larmes et suppliaient qu’on les libère. Pauvres petits êtres ! S’ils savaient ce qu’on allait faire d’eux… Dévorés par un loup-garou ? Vidés de leur sang par un vampire ? Bouillis dans la marmite d’une sorcière ? Chrysanthème réfléchissait à leur sort quand elle vit la grande créature verdâtre planter ses yeux dans les siens. Chasseur l’appela alors :
— Fiths, viens par ici, mon enfant. Je vais te présenter quelqu’un de très important.
Il grommela entre ses dents, le temps qu’il arrive :
— La demoiselle a encore pris la poudre d’escampette.
Il héla la princesse qui les rejoignit, curieuse d’en savoir plus sur ce drôle de personnage.
— Voici Chrysanthème, la princesse du royaume, débuta le vampire.
— À qui ai-je l’honneur ? demanda cette dernière, faussement désintéressée.
Le rouge monta aux joues de la créature. Il baissa les yeux vers les deux enfants qui pleuraient toujours.
— Il s’appelle Fiths. C’est un ogrillon. Il vient d’arriver au château. Ses parents nous l’envoient, car ils ont de légers soucis d’éducation avec lui.
Cette dernière phrase attisa la curiosité de la princesse. Que pouvaient lui reprocher ses parents ? Avait-il un appétit féroce ? Avait-il touché à un adulte ? Le code d’honneur des ogres interdisait formellement de toucher un humain de plus de quatorze ans. Qu’avait-il donc fait ? Ce n’était jamais facile d’aller à l’encontre de ses parents. Elle en savait quelque chose !
— Fiths est végétarien, expliqua Chasseur devant les yeux interrogateurs et impatients de la princesse.
Honteux, le susnommé était aussi rouge qu’une gueule de loup-garou après son repas. Sa réputation était faite à travers tout le royaume. Quelle horreur ! Le déshonneur s’abattrait à tout jamais sur sa famille. Chasseur, sentant le mal-être de l’ogrillon, le rassura :
— Ne t’inquiète pas, Fiths. Ton secret est bien gardé avec la princesse. Une véritable tombe, cette enfant.
— Tu n’es pas mieux en temps habituel, lui répondit Chrysanthème, un sourire sarcastique aux lèvres. Quelle mouche t’a piqué pour que ta langue soit si déliée aujourd’hui ?
Du haut de ses six ans, elle n’avait pas peur de répondre aux adultes. Cela lui attirait les foudres de bien du monde, Chasseur n’y fit pas exception. Toutefois, il s’agissait de la princesse du comté, la fille de la reine des Cauchemars. Il lui devait obéissance et respect.
— Il est temps d’apporter ces deux enfants, Fiths, déclara-t-il.
— Qui est l’heureux élu ? demanda alors la princesse.
— Ta chère préceptrice. Elle désire de l’aide. Son apprenti est un véritable fantôme.
Un grand sourire dévoila les longues canines de Chasseur. Il pouvait tout de même se permettre cet écart. Il ne s’agissait que de la vérité.
— Peut-être récompensera-t-elle l’ogrillon de les avoir capturés par un orteil ou deux.
Cette dernière phrase redoubla les pleurs des enfants et accentua le rouge des joues du petit ogrillon.
Ce dernier ne dit mot et suivit le vampire quand il reprit sa route vers la grande forêt bordant le château des Cauchemars. La princesse se posa sur un muret qui séparait quelques sentiers des jardins et les regarda s’éloigner. Une idée émergea alors dans sa tête.
Le lendemain, quand Chrysanthème arriva chez la sorcière, elle vit un des deux garçons balayer le seuil de la maison. Il ne releva pas la tête lorsqu’il sentit la fillette près de lui. Il continuait inlassablement de nettoyer dans un geste automatique. L’enfant était enchaîné à un gros boulet pour éviter qu’il ne parte trop loin.
— Si je le pouvais, je ferais de même avec toi, grogna la vieille femme de sa fenêtre.
La princesse lui sourit et entra sans prêter gare aux propos de sa préceptrice. Être de sang royal avait des avantages.
Le deuxième garçon était enfermé dans une cage et dormait recroquevillé sur lui-même, sûrement terrassé par la fatigue. Ses vêtements étaient très sales et abîmés : il avait dû travailler toute la nuit.
— L’ogrillon n’est pas resté ? demanda la fillette tout en prenant le grimoire des poisons.
La sorcière n’était pas née de la dernière pluie et se doutait bien que la princesse ne posait pas cette question par hasard.
— Tu deviens bien curieuse alors que tu ne t’intéresses à rien de ce que je te propose…
— Tuer les gens avec du poison n’a jamais été ma tasse de thé, répondit sèchement Chrysanthème.
La vieille femme ricana avant de répliquer :
— Ces enfants ne sont pas venus pour m’aider cent sept ans. Je me débrouille seule depuis des centaines d’années. Soit l’ogrillon les mangera, soit tu les tueras…
Un sourire perfide découpa en deux le visage de la sorcière et dévoila ses dents rongées par la noirceur de son âme. C’était donc là la véritable raison de la venue de ces deux enfants chez sa préceptrice. Leurs parents respectifs comptaient bien les pousser à devenir des personnes respectables au comté de la Nuit. Il en fallait davantage pour abattre Chrysanthème. Elle n’avait que six ans, mais elle avait déjà surmonté d’autres épreuves. La fillette referma brutalement le grimoire et afficha son indifférence habituelle.
Panier à la main, elle informa la sorcière de sa prochaine cueillette pour tenter de concocter un nouveau breuvage. Cette dernière l’écouta réciter la préparation et la corrigea sur des petits détails. Son enseignement portait peu à peu ses fruits ; il ne fallait jamais se décourager. La reine des Cauchemars sera ravie de l’apprendre.
Sur le sentier forestier, Chrysanthème avait les oreilles aux aguets. Elle n’était pas sotte. Si la sorcière ne lui avait pas répondu, c’est que l’ogrillon travaillait pour elle également. Mais où se cachait-il ? Grand comme il était, il serait facile de le trouver.
Elle marcha longuement et en profita pour cueillir ce dont elle avait besoin. Il ne fallait pas attiser la curiosité de sa préceptrice. Elle devait gratter au pied des grands arbres. Entre leurs racines se trouvaient alors des graines qu’ils gardaient précieusement pour attirer des petites proies, écureuils et oiseaux. Ils les dévoraient une fois attrapés avec leurs racines ou les enfouissaient sous la terre pour un prochain repas.
Une fois son panier rempli de graines et de quelques fleurs trouvées ici et là, elle continua sa quête au cœur de la forêt. Elle savait exactement où trouver l’ogrillon. Elle aurait dû y penser dès le début.
Elle arriva alors à une clairière. Une rivière la bordait et en son centre se trouvaient des arbres fruitiers. Adossé contre un des fûts, l’ogrillon dormait paisiblement, la bouche barbouillée. Il avait dû engloutir un grand nombre de fruits. Des tas de noyaux et de pépins jonchaient le sol autour de lui. La princesse toussa pour le tirer de son sommeil.
— Q… qui est là ? demanda la créature en o

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