Danger pleine lune

Viviane Julien

Description

Une collection de chrysalides tropicales, n'est-ce pas un peu étrange comme présent? Et c'est encore plus surprenant lorsqu'on s'aperçoit que l'un des cocons se métamorphose en un papillon chatoyant doté de la parole et de pouvoirs magiques!
Dès lors, des phénomènes tout aussi renversants se produisent : les chaises se mettent à danser, les livres bavardent ensemble et les bottines s'envolent dans le ciel!
Fasciné, Alex délaisse tout pour se consacrer à sa nouvelle amie, Ourougou, qui le prévient: «Si tu tiens à moi, ne laisse jamais la fenêtre ouverte un soir de pleine lune... »

Sujets

• Magie
• Fée
• Amitié
• Contes pour tous
• Marín
• Pupa
• Papillon

Informations

• Publié par: Québec Amérique
• Date de parution: 27 juin 2013
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9782764423134
• Langue: Français

Extrait

Rock Demers présente
Du même auteur

LITTÉRATURE JEUNESSE
Dans la collection Contes pour tous publiée aux Éditions Québec/Amérique
Le jeune magicien , 1987.
C’est pas parce qu’on est petit qu’on peut pas être grand , 1987.
La grenouille et la baleine , 1988.
Fierro… l’été des secrets , 1989.
Bye bye chaperon rouge , 1989.
La championne , 1991.

Traductions et adaptations
Opération beurre de pinottes , 1985.
Les aventuriers du timbre perdu , 1988.
Vincent et moi , 1990.
Contes pour tous # 14 Danger pleine lune
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales d u Québec et Bibliothèque et Archives Canada

Julien, Viviane
Danger pleine lune
(Collection Littérature jeunesse) (Collection Contes pour tous)
ISBN 978-2-8903-7648-9 (Version imprimée)
ISBN 978-2-7644-2292-2 (PDF)
ISBN 978-2-7644-2313-4 (EPUB)
I. Titre. II. Collection : Collection littérature jeunesse (Québec/Amérique). III. Collection : Contes pour tous.
PS8569.U44)48 1987 jC843’.54 C87-096129-2
PS9569.U44J48 1987
PQ3919.2.]84J48 1987



Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada pour nos activités d’édition.
Gouvernement du Québec Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres Gestion SODEC.
Les Éditions Québec Amérique bénéficient du programme de subvention globale du Conseil des Arts du Canada. Elles tiennent également à remercier la SODEC pour son appui financier.

Québec Amérique
329, rue de la Commune Ouest, 3 e étage
Montréal (Québec) H2Y 2E1
Téléphone : 514 499-3000, télécopieur : 514 499-3010

Pour le Canada en langue française :
© 1987 Les Éditions Québec Amérique inc.
© 1987 Éditions La Fête
Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés

Ventes internationales :
Éditions La Fête
387, rue Saint-Paul Ouest,
Montréal (Québec) Canada H2Y 2A7
Téléphone : 514 848-0417, télécopieur : 514 848-0064
[e-mail] www.lafete.com

Dépôt légal : 2 e trimestre 1993
Bibliothèque nationale du Québec

Mise en pages et versions numériques : Studio C1C4
Réimpression : juin 1992, décembre 1994, décembre 2001

Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés
©1987 Éditions Québec Amérique inc.
www.quebec-amerique.com
Imprimé au Canada
Viviane Julien
Danger pleine lune
Quand j’étais jeune, les maisons de ma petite ville natale me semblaient plus hautes, le ciel plus bleu, les jours plus longs, et dans ma tête, j’imaginais un monde rempli de territoires inconnus. C’est de ces territoires et de cette époque que m’est venue l’histoire d’OUROUGOU, que je dédie à tous ceux qui, comme moi, aiment rêver les yeux grands ouverts.
BRETISLAV POJAR
P ar les grandes fenêtres de la classe, une lumière rosée pénètre en douceur en cette fin d’après-midi. Penchés sur leurs cahiers, les écoliers copient leurs leçons du lendemain. Pour un peu, on entendrait voler une mouche. C’est peut-être les premières odeurs printanières qui engourdissent les enfants. Quoi qu’il en soit, la tête penchée sur son pupitre, Alex rêvasse. Ses cheveux roux flamboient sous la caresse des rayons roses. Ses yeux songeurs indiquent clairement qu’il est à mille lieues de l’école… son esprit vagabonde sur les vastes mers du globe où son père, médecin-marin, vogue quelque part sur un grand navire. C’est lui qui soigne l’équipage. Alex soupire, puis sursaute brusquement au son de la cloche qui annonce la fin de la journée scolaire. Comme une volée d’oiseaux que dérange le coup de feu du chasseur, les enfants referment leurs cahiers avec fracas. Ils sont libres ! Autant la classe était muette, autant la sortie est bruyante.
Alex a rangé ses cahiers dans son sac et suit les autres en courant jusqu’au bas de l’escalier où l’attend son amie Lucie. Elle sourit en l’apercevant et secoue ses couettes marron. C’est normal qu’elle soit là à l’attendre, comme chaque jour d’ailleurs. Ils font toujours la route ensemble puisqu’elle habite la maison d’en face. Lucie a neuf ans, Alex dix. Il est aussi grand et mince qu’elle est rose et potelée.
Bonjour, claironne Lucie.
Eh, suis-moi, se contente de répondre Alex en partant à la course sur le sentier qui mène aux terrains vagues où se retrouvent les enfants après l’école. Lucie a peine à le suivre. Elle rit lorsqu’il s’arrête brusquement en faisant volte-face. Elle se retrouve nez à nez avec lui.
Tu sais quoi ? demande Alex. Je serai magicien quand je serai grand.
Je croyais que tu voulais faire de la plongée sous-marine…
Eh ben, j’ai changé d’avis. Je préfère travailler avec des lapins et des colombes plutôt qu’avec des poissons. Je ferai des tours époustouflants. J’ai passé la nuit à pratiquer un vieux truc que mon père m’a appris. Tu veux voir ?
Ouais, répond Lucie un peu méfiante.
Tiens, prends ça, c’est un vieux bouton. Cache-le sur toi, où tu voudras. Je ferme les yeux, évidemment.
Lucie a l’air sceptique.
Et tu me diras où je l’ai mis ?
Qu’est-ce que tu penses ! C’est ça le truc !
D’accord.
De ses dix doigts, Alex se cache les yeux, dissimulant à peine un petit sourire en coin. Lucie a retiré sa botte blanche et mauve. Elle y glisse le bouton.
Et voilà. Où il est ?
Elle n’a pas eu le temps de fermer la bouche qu’Alex y plonge un bouton identique qu’il tient entre le pouce et l’index. Son rire fuse devant l’air ahuri de sa copine.
Eh ben, là dans ta bouche !
C’est pas juste, tu triches ! proteste Lucie.
Mais Alex a repris sa course et Lucie le suit. Une course qui les mène tout droit au petit lac caché derrière les arbres. Alex dégringole la pente vers le rivage où a hiverné une vieille chaloupe. C’est pour lui un lieu de prédilection et il y vient souvent regarder vivre l’étendue d’eau qui se transforme parfois dans son imagination en une vaste mer agitée par les vagues. Il s’arrête un instant et caresse le bord de la vieille barque. Ses yeux se sont remplis de brouillard.
Avec ce bateau, je pourrais atteindre la mer, dit-il à mi-voix. Je pourrais partir et retrouver le navire de mon père…
Réaliste, comme les filles le sont souvent, Lucie proteste.
Mais non, tu ne pourrais pas, il est plein de trous, ton bateau.
Alex lui lance un regard noir. Sur le petit lac, l’hiver s’attarde. De gros blocs de glace flottent au loin et tournoient sous la poussée du vent qui se lève. Alex les fixe du regard pendant un moment.
Eh ben, je vais grimper sur une banquise et flotter jusqu’à l’océan.
Lucie lève les yeux au ciel. Décidément !
T’as pas inventé la logique, hein ? Elle fondra au soleil, ta banquise, et tu te retrouveras au fond de l’eau avant même d’avoir quitté le lac !
Alex est carrément agacé. Pourquoi se mêle-t-elle toujours de démolir ses rêves ? Mais au fond, il sait bien qu’elle a raison. Il rit.
Alors je nagerai ! Je suis un maître nageur et l’océan n’est pas plus loin qu’à trois centimètres sur la carte !
Alex a jeté un regard envieux à l’oiseau qui vient de quitter la grève en battant des ailes. Lucie hausse les épaules alors que son copain éclate de rire pour masquer le drôle de petit nœud qu’il a dans la gorge à la pensée de son père.
Aussitôt, il remonte la pente au galop, talonné par Lucie. Des éclats de voix leur parviennent, Alex hésite un moment, puis sur un ton où transparaît nettement une note de défiance, il annonce :
Ils jouent au football, allons-y !
Menés par le costaud Vincent, les gars de la classe jouent en effet au football dans le grand terrain vague entre le lac et la ville. C’est la course, la bousculade, les hurlements, les chutes spectaculaires alors que le ballon noir et blanc voltige d’un coup de pied à l’autre. Les ordres fusent et les contrordres abondent dans la plus belle confusion.
Lance !
Cours !
Va le couvrir !
Écarte-toi !
Raté ! Encore une fois !
Au milieu de la mêlée générale, Vincent a repéré Alex et Lucie en bordure du terrain.
Tiens, tiens, on a des spectateurs.
Le ballon a roulé