Louis-Joseph de Montcalm : Commandant en Nouvelle-France

Josée Ouimet

Description

Bien que le passage de Louis-Joseph de Montcalm en Nouvelle-France ait été de courte durée, trois ans à peine, sa présence dans la colonie a marqué l’histoire. Après une carrière militaire, Montcalm est nommé maréchal de camp en 1756 et envoyé en Amérique du Nord pour servir lors de la guerre de Sept Ans, puis il devient lieutenant-général français des armées en Nouvelle-France.
En 1758, redoutant la défaite de la Nouvelle- France contre les Anglais, il prépare un plan de défense selon les règles classiques des batailles et demande du renfort à la métropole. Mal servi par ceux qui l’entourent, il anticipe mal l’arrivée des Anglais en 1759 à Québec.
À la suite d’une erreur stratégique, il mourra lors de la fameuse bataille sur les plaines d’Abraham et les Français subiront la défaite.

Sujets

• Juvenile Nonfiction
• Historical
• Biography
• Histoire
• Autobiography
• Biographie
• Géographie

Informations

• Publié par: Éditions de l'Isatis
• Date de parution: 14 novembre 2022
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9782925088912
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 5 Mo

Extrait

Josée Ouimet
LOUIS-JOSEPH DE MONTCALM
Commandant de la Nouvelle-France
LOUIS-JOSEPH DE MONTCALM
Commandant de la Nouvelle-France
Direction éditoriale : Angèle Delaunois
Édition électronique : Hélène Meunier
Révision : Arnaud Gros-Burdet
Illustration de la couverture : Adeline Lamarre
Illustrations intérieures : Adeline Lamarre
Adaptation ePub : Studio C1C4
© 2022 : Josée Ouimet et les Éditions de l’Isatis
Collection Bonjour l’histoire n o 28
Dépôt légal : 3 e trimestre 2022
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Titre : Louis-Joseph de Montcalm, commandant de la Nouvelle-France Josée Ouimet ; illustrations, Adeline Lamarre.
Noms : Ouimet, Josée, 1954- auteur. | Lamarre, Adeline, 1977- illustrateur.
Collections : Bonjour l’histoire ; 28.
Description : Mention de collection : Bonjour l’histoire ; 28
Identifiants : Canadiana (livre imprimé) 20220011753 Canadiana (livre numérique) 20220011761 ISBN 9782925088905 (couverture souple) ISBN 9782925088912 (EPUB)
Vedettes-matière : RVM : Montcalm de Saint-Véran, Louis-Joseph, marquis de, 1712-1759—Ouvrages pour la jeunesse. | RVM : Généraux—France—Biographies—Ouvrages pour la jeunesse. | RVMGF : Biographies. | RVMGF : Albums documentaires.
Classification : LCC FC384.1.M6 O95 2022 | CDD j971.01/88092—dc23
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* Les mots d’époque suivis d’un astérisque sont expliqués dans le glossaire du dossier Louis-Joseph de Montcalm.
Fiche d’activités pédagogiques téléchargeable gratuitement depuis le site www.editionsdelisatis.com
C’est quand un homme meurt qu’on peut connaître sa vie. Chacun apporte un souvenir, ajoute un trait au portrait qui s’esquisse.
Madeleine Ferron
La vie est une bougie dans le vent.
Proverbe japonais
Avant de commencer l’aventure
L ouis-Joseph de Montcalm naît le 28 février 1712, à Candiac, dans le Languedoc, en France. Unique héritier du marquis du même nom, il commence sa carrière militaire en 1721 comme porte-drapeau dans le régiment de Hainaut, comme l’ont fait son père et son grand-père avant lui. En 1729, Louis-Joseph obtient le grade de capitaine* dans ce même régiment. À la mort de son père en 1735, il hérite des titres de noblesse de sa famille et devient marquis* de Saint-Véran et baron* de Gabriac.
La famille de Montcalm cumule les dettes. Le 3 octobre 1736, Louis-Joseph épouse donc Anne Angélique Louise Talon de Boulay et consolide ainsi son avenir financier. Malgré ce mariage de convenance, Louis-Joseph et Angélique forment un couple aimant. De cette union, dix enfants naîtront. Seuls deux fils et trois filles survivent jusqu’à l’âge adulte.
Participant à de multiples batailles, Louis-Joseph de Montcalm en sort toujours victorieux, ce qui lui vaut plusieurs décorations et honneurs de la part du roi Louis XV*.
Alors que la guerre de Sept Ans* commence en Europe et dans les colonies, Louis-Joseph est mandaté par le roi pour prendre le commandement des armées françaises en Nouvelle-France. Obéissant, Montcalm quitte sa famille à regret, décidé à prendre une retraite bien méritée à son retour au pays.
Le 13 septembre 1759, lors de la bataille des plaines d’Abraham qui n’a duré qu’une vingtaine de minutes, il est mortellement blessé. Transporté à l’hôpital, il mourra le lendemain, loin des siens, juste avant que la colonie ne tombe entre les mains des Britanniques, ennemis jurés de la France.
Chapitre 1 SUR LES TRACES DES ANCÊTRES


— P lus tard, tu verras, tu deviendras capitaine, ensuite colonel*. Et pourquoi pas général* !
L’enthousiasme de Louis-Daniel de Montcalm, le père de Louis-Joseph, fit sourire le garçonnet de neuf ans qui venait de vivre un entraînement d’enseigne* dans le régiment de Hainaut.
Au château de Candiac, où la famille de Montcalm avait pris racine quelque cent ans plus tôt, le métier de soldat s’exerçait de père en fils. À la noblesse de robe* de la famille s’ajoutait la noblesse d’épée*, conférant ainsi à l’unique héritier de la famille de Montcalm de Saint-Véran le plus bel avenir.
Très jeune, Louis-Joseph avait été initié au maniement des armes. Son père lui avait aussi enseigné les stratégies militaires, avec en exemple ses propres honneurs récoltés sur les champs de bataille.
— Allons, monsieur mon mari, cessez de lui mettre toutes ces chimères* en tête. Ce n’est encore qu’un enfant ! se récria sa femme, Marie-Thérèse de Lauris de Castellane.
— Madame, à son âge, j’avais déjà participé à deux batailles comme porte-drapeau* et j’en retirais la plus grande fierté. J’avais hâte de me retrouver devant l’ennemi.
— N’aviez-vous donc pas peur, père ? osa Louis-Joseph.
Louis-Daniel inspira profondément et plongea ses prunelles sombres dans celles du gamin, levées vers lui.
— La peur, mon fils, ne doit jamais dicter nos actes, à nous, les officiers de Sa Majesté. Notre devoir doit passer avant tout. Il faut aussi penser à conserver nos titres de noblesse et nos terres. Nous sommes des seigneurs*. Il ne faut pas l’oublier.
La harangue* de Louis-Daniel avait fait sourciller Marie-Thérèse.
Combien de fois avait-elle dû réprimer son envie de dire tout haut ce qu’elle pensait tout bas ? Combien de fois avait-elle dû subir l’attente du retour de celui qui était allé se battre aux quatre coins du pays ? La famille de Montcalm se définissait par les faits d’armes, victoires ou défaites, des militaires de cette famille qui achetait, souvent à prix d’or, des postes toujours plus élevés dans la hiérarchie* militaire.
— La peur doit donner des ailes, conclut Louis-Daniel.
Louis-Joseph baissa le front, se soustrayant au regard de feu de son père. Il déglutit avec difficulté, une boule se formant dans sa gorge nouée.
L’enfant qu’il était aurait préféré vivre encore quelque temps dans ce château qu’il aimait tant. Pour s’y amuser d’abord, mais surtout pour demeurer auprès de sa mère qu’il adorait.
Louis-Joseph tourna la tête vers Marie-Thérèse, quêtant une réaction de sa part.
Délaissant un moment son travail de broderie, celle-ci lui offrit un sourire affectueux.
— Le métier d’enseigne n’est pas si difficile après tout. Et puis, il n’est pas dit que tu te retrouveras très vite sur les champs de bataille, le réconforta-t-elle.
Elle accompagna cette remarque d’un regard vers son mari qui lui décocha un clin d’œil complice.
— J’ai vu personnellement à ce que notre fils soit traité de la meilleure manière. Et puis, il pourra revenir souvent au château, du moins s’il se conforme bien aux règlements et affiche un comportement exemplaire en tous points, confirma-t-il.
Rassuré, Louis-Joseph sourit.
Comprenant que l’entretien était terminé, le garçon se leva.
— Puis-je me retirer dans ma chambre, père ? demanda-t-il.
— Oui, mon fils.
Louis-Joseph quitta la pièce. Il comprenait déjà que son destin le mènerait, inévitablement, sur les traces de ses ancêtres.
— Je m’engage à faire honneur à la famille de Montcalm, se promit-il en gravissant l’escalier menant à l’étage de la maison.
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