Cours, Ben, cours!
287 pages
Français

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Description

Ben se réveille en sursaut. Dans sa ville, la plus laide, la plus noire, la plus sale des villes, un train a déraillé. Tout brule!
Vite, Ben installe son père dans sa poussette et tente de sortir du brasier. Dans sa fuite, il repère un oiseau blanc qui semble lui faire signe… Décidé à tenter le tout pour le tout, Ben choisit de faire confiance à la corneille, et lui emboîte le pas.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2020
Nombre de lectures 12
EAN13 9782897501815
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0324€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Texte : Philippe Garon, Sonia Cotten Illustrations : Daniela Zekina Révision : Réjean Ouellette, Sébastien Lord-Émard Conception graphique : Atelier 46 Chargée de projets : Léonore Bailhache Stagiaire : Jonathan Duguay Direction littéraire : Catherine Pion Direction artistique : Marie Cadieux
ISBN (papier) : 978-2-89750-179-2 ISBN (PDF) : 978-2-89750-180-8 ISBN (ePUB) : 978-2-89750-181-5 Dépôt légal : 4 e trimestre 2019 Bibliothèque et Archives Canada Bibliothèque et Archives nationales du Québec Impression : Marquis Date d’impression :1 er trimestre 2020
Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés pour tous les pays.
Bouton d’or Acadie reconnait l’aide financière de :
Diffuseur au Canada : Prologue Téléphone : (450) 434-0306 / 1 800 363-2864 Télécopieur : (450) 434-2627 / 1 800 361-8088 Courriel : prologue@prologue.ca
Distributeur en Europe : Librairie du Québec/DNM Téléphone : 01.43.54.49.15 Télécopieur : 01.43.54.39.15 Courriel : direction@librairieduquebec.fr
© Bouton d’or Acadie inc. C.P. 575, Moncton (N.-B.), E1C 8L9, Canada Téléphone : (506) 382-1367 Courriel : info@boutondoracadie.com
Ce livre est également disponible en format numérique. ISBN (PDF) 978-2-89750-180-8
Bouton d’or Acadie est membre du Regroupement des éditeurs franco-canadiens.




Créé en Acadie – imprimé au Canada
www.boutondoracadie.com






Bouton d’or Acadie












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- 1 -
Je vois tout. J’entends tout. Mais pour vous raconter cette histoire-là, j’ai besoin d’aide. Parce que dans le fond, moi, je ne suis qu’une vieille corneille albi- nos. En connaissez-vous beaucoup, des corneilles qui essaient de raconter une histoire ? Non, hein ? Bon. Fait que j’ai besoin de votre aide.
Premièrement, imaginez-moi. Blanche. Complète- ment. Y compris le bec et les pattes. Avec les yeux rouges. Selon certaines légendes, il ne nait qu’une corneille albinos tous les cent ans. Il parait que nous avons un don particulier, mais que nous le décou- vrons seulement au prix de bien des difficultés. Foi de vieille corneille, je peux vous dire que je ne me connais aucun superpouvoir à ce jour ! Pourtant, côté difficultés, j’ai donné ! Au fil des ans, j’ai vécu plus que ma part de rejet et de railleries. Je porte plusieurs cicatrices, dont certaines m’ont même été infligées par mes semblables. Je vole un peu croche; mon aile gauche a été maganée lors d’une collision avec un gros camion. Mais j’ai toute ma tête, par exemple ! Avec douze ans d’expérience dans le bec, j’en sais, des choses ! Et malgré mon âge vénérable, je suis restée curieuse. Peut-être un peu trop, d’ailleurs.



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Maintenant, imaginez la ville la plus laide, la plus noire, la plus sale que vous puissiez imaginer. Avec une rivière qui la coupe en deux. C’est ma ville. C’est là que Ben grandit. Ben vit avec son père dans un petit logement. Un vrai taudis. Aux yeux des gens, Ben et son père sont pauvres. Même si monsieur Baptiste est très intelligent, il n’arrive pas à se trouver de travail. Ça se comprend, il n’a ni bras ni jambes. Un « homme-tronc », comme on dit. Pas évident de se dénicher un emploi quand on est différent. La plupart des êtres humains n’ai- ment pas ce qui est différent. Même quand ils di- sent le contraire. Je suis bien placée pour le savoir, croyez-moi !
L’histoire commence pendant que Ben et son père dorment. Ben, c’est le genre de gars qui dort dur. Même si son père ronfle comme un tracteur, Ben, il dort. Mais en plein milieu de la nuit, BANG ! Ben se réveille d’un coup sec. Il ouvre les yeux. Tout brule. La boucane lui coupe le souffle. Il entre dans la chambre de son père. Pas capable de le réveiller. Vite, faut sortir ! Il le prend dans ses bras, le place dans sa poussette à trois roues, fonce vers la porte et se précipite dehors. Ouf ! Son père n'a ni bras ni



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jambes, mais il pèse quand même cent livres. Ben a beau être habitué, ça reste pesant pour un enfant de douze ans... À l’extérieur, partout, du feu, de la grosse boucane noire. Les habitants courent dans tous les sens en criant comme des perdus. Il demande de l’aide, mais personne ne s’occupe de lui. « Faut que je retourne chercher notre livre ! » qu’il se dit. Mais impossible de rentrer dans l’édifice. Le feu est trop fort. Tout d’un coup, BANG ! Une autre explosion. Une autre. Puis une autre. Ça n’arrête pas. Ben a mal aux oreilles tellement c’est intense. La chaleur n’est pas endurable. Ça pue le diable. Faut se sauver. Mais par où aller ?
Rendons-nous à l’étape numéro 70 pour la suite.





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- 2 -
La troupe s’enfonce dans la forêt en silence. Nous suivons un étroit sentier pendant plusieurs ki- lomètres, jusqu’à aboutir à proximité d’une clairière où il y a beaucoup d’activité. Tout le monde se cache dans les buissons pour mieux observer ce qui se passe sans être vu. Au cours de nos aventures, sommes-nous entrés dans un étrange tunnel où nous avons failli rester prisonniers ?
Si oui, rendons-nous à l’étape numéro 32 . Si non, direction étape numéro 81 .




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- 3 -
Au moment où les gardiens semblent moins attentifs, Ben adresse un clin d’œil à ses compa- gnons et se met à courir le plus vite possible. Bien que tous les prisonniers soient attachés ensemble, ils arrivent à coordonner leurs mouvements sur plusieurs mètres avant que les soldats ne réagis- sent. Mais la fuite aura été de courte durée... Une fraction de seconde avant de perdre connaissance, j’entends des coups de feu. Chaleur. De toute ma vie de corneille, je ne me suis jamais sentie aussi bien. Et légère. J’ouvre les yeux. Je vole. Dans un ciel étoilé. Sans savoir où se trouvent le haut et le bas. Je vole, mais je ne sens plus aucune résistance de l’air. Plus aucune contrainte. Ben se trouve à mes côtés. Il vole lui aussi. En fait, c’est une autre corneille albinos qui vole à mes côtés, mais je sais que c’est Ben. Il est devenu une corneille. Et nous rejoignons d’autres corneilles. Noires, blanches, ça n’a plus aucune importance. Nous sommes des milliers maintenant.



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Nous ne savons pas où nous allons, mais ça ne nous dérange pas. Nous volons. Ensemble. En si- lence. Notre aventure est terminée. Celle sur Terre du moins. Celle avec les humains.
Et si nous avions pris une autre décision ?
Tu peux retourner à l’étape numéro 85 pour suivre une autre piste.





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- 4 -
Je lâche un petit cri à Ben en lui adressant un clin d’œil. Faut croire que nous commençons à déve- lopper une sorte de complicité, parce qu’il com- prend aussitôt mon idée. Sans avertissement, il vire de bord la poussette de son père et part à courir à toutes jambes. Moi, je fais de mon mieux pour ralentir la gang de kimonos en picossant la tête des trois ou quatre qui réussissent à nous rattraper. Mais peine perdue. Les autres finissent par nous cerner avec un sourire en coin. Tentative de fuite ratée. Faut oublier ça.
Direction, la ville (66) . De toute façon, c’est là qu’il faut aller...




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- 5 -
Même avec Don Ponderosa et ses cinq malamutes, nous ne faisons pas le poids contre cinq gardiens armés. Par contre, nous pouvons négocier. Ben décide de ruser et se met à genoux en pleurnichant :
S’il vous plait, ne nous faites pas de mal ! Mon père est inconscient et mon ami est devenu fou à cause de la catastrophe !
Le géant comprend rapidement la tactique de Ben et joue le jeu. Il se met à chantonner tout bas en se balançant d’un pied sur l’autre, se tortillant les doigts, comme si son esprit était dérangé.
Je voulais juste venir voir notre ville une dernière fois. Dans quelques minutes, nous repartirons pour toujours. Que la paix et l’honneur soient avec ceux qui laissent les esprits dérangés retrouver la paix.
Mais ces paroles n’émeuvent pas les cinq soldats. Ils s’approchent de nous avec leurs menottes.
Devrions-nous les laisser nous capturer (53) ou tenter de fuir (73) ?




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- 6 -
Je croasse haut et fort pour annoncer mon arrivée à mes camarades

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