De l Autre Côté du Tableau
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De l'Autre Côté du Tableau , livre ebook

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Description

Porter des regards différents pour des réponses singulières


Entre des parents vindicatifs, des élèves gauches, des représentants agacés, des collègues illuminés, des interprétations erronées, monsieur Crayon ne sait plus où donner de la tête. Une rentrée compliquée, un cycle piscine difficile, des cartables trop lourds, des êtres fantastiques et une simple vis bousculent la vie du directeur. Rien ne va plus... à l’école Dici.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 04 janvier 2019
Nombre de lectures 1
EAN13 9782368325421
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

De l’autre côté dutableau

Rien ne va plus …
LaSAS 2C4L – NOMBRE7, ainsi que tous les prestataires deproduction participant à la réalisation de cet ouvragene sauraient être tenus pour responsable de quelque manièreque ce soit, du contenu en général, de la portéedu contenu du texte, ni de la teneur de certains propos enparticulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelque ouvrage qu'ilsproduisent à la demande et pour le compte d'un auteur ou d'unéditeur tiers, qui en endosse la pleine et entièreresponsabilité.
Thierry CHAMBON


De l’autre côté dutableau

Rien ne va plus …
Sommaire


RéunionParents-Enseignant.9

Lepoids du cartable47

Etsi demain était aujourd’hui61

CyclePiscine pour les C.P69

Pourune vis.85

Troublesde la vision93
RéunionParents-Enseignant.
A Sophie C.
Réunionà préparer
Madame Course a sa réunion d’informations ce soir.Consciencieuse et professionnelle, elle prépare, entre midi etdeux heures, tout en mangeant son sandwich pris sur le pouce, laliste des points qu’elle désire aborder avec lesparents. C’est une année importante qu’elleconsidère essentielle avec le grand saut dans l’inconnu :la sixième. D’ailleurs, en dehors de ce jourexceptionnel, elle a pris une habitude chaque jour de la semaine doitdevenir une routine rare. En conclusion, tous les jours sontidentiques. Elle avale rapidement son repas, tout en travaillant pourgagner du temps qu’elle n’obtiendra jamais. Elle laisseson fils adoré à la cantine pour être plus aucalme. Monsieur Crayon, le directeur s’assoit à côté.Pour lui, c’est le courrier administratif qui, comme lesarchives nationales, ne cesse de s’accumuler. Au menu :sollicitations diverses, des enquêtes capitales, des lettresagressives ou semi-anonymes et les comptes à effectuer. Dèsqu’il aura fini, il passera à l’ordinateur de sonbureau pour répondre aux courriels. Madame Geek, en face, avecses copies, et Monsieur Legentil avec sa grande pile de livrets demathématiques, complètent le charmant tableau. La salledes maîtres est en pleine effervescence et l’aspirine duRhône disparaît dans la tasse à café. Cecompagnon incontournable attend sagement dans la poche externe ducartable en cuir. La table ressemble à s’y méprendreau plan de travail d’un grand restaurant côtécuisine où les piles d’assiettes sales, les couverts auxfonctions étranges, s’entassent, attendant qu’unplongeur en apnée de haut fond suicidaire se lance. Lescahiers, livrets, courriers, trousses éventrées etfeuilles volantes tiennent le décor. La réalitédépasse la fiction et ces deux heures de détente sontles bienvenues pour le travail.
Curieuxcomme à son habitude, Monsieur Crayon, entre une gorgée,deux bouchées et trois courriers, demande à sa voisinede table : « que faites-vous, Madame Course, de sibeau pour que cela vous absorbe autant ? »
— Je prépare ma réunion de ce soir à18h pour les parents d’élèves.
— Cen’est pas votre première réunion, cela faitquinze ans que vous faîtes le CM2, cela va aller comme sur desroulettes.
— Oui,mais la moindre des corrections est d’affiner les points pourêtre efficace et surtout pour éviter toutes lesquestions pièges. À 19 heures, cela doit êtrefini. J’ai le travail scolaire de mon fils Diego et lapréparation de ma classe pour le lendemain.
— Nevous inquiétez pas, ils vous chasseront. À 19 heures,cela m’étonnerait, se met à rire le directeur.
— Onverra bien. Je suis contente car le début de l’annéea bien démarré avec les élèves.
— Celane fait que quinze jours, ne soyez pas trop pressée.
— Ilsbougent un peu, mais je ressens qu’ils ont besoin d’uncadre, d’une référence. Vu ma façond’enseigner, c’est parfait. Et puis n’oublions pasque c’est leur dernière année à l’écoleprimaire.
— Maisce n’est pas la fameuse génération, intervient,songeuse, madame Geek, dans la conversation.
— Ahoui, les CP que j’ai eus il y a cinq ans, renchéritMonsieur Legentil entre deux additions.
— C’estvrai, je les avais oubliés, ceux-là, surenchéritMonsieur Printemps, les yeux sur une publicité vantant lesmérites d’un parc animalier. J’ai passé uneannée au C.E « extra-ordinaire ». Endeux mots, extra-ordinaire, je précise.
— Jepeux vous assurer qu’ils ont bien changé depuis leurpremière année. Ils sont gentils, silencieux ettravailleurs. Avec l’âge, ils s’assagissent.
— Maisils n’étaient pas méchants. Bien au contraire,une classe bien sympathique. Ils ne nous ont pas posé de réelsproblèmes. Ce sont les parents. Oh là là, jevous plains, s’inquiète Monsieur Printemps.
— Moiaussi, ajoute Madame Geek.
— Demême, rajoute Monsieur Legentil.
— Jene suis pas née de la dernière pluie. Cela va bien sepasser.
— Quele ministre de l’Éducation nationale vous entende monenfant. vous nous raconterez demain, rassure le directeur en tapotantsur son épaule par compassion. Qui sait, peut-être queles parents ont grandi ?
— Etse sont assagis, rajoute Monsieur Legentil.
— Jen’y crois guère, complète Madame Geek.
— Moinon plus, clôt Monsieur Printemps.
Lemaigre repas interminable se termine une heure trente plus tard.Monsieur Legentil pour conclure ce moment agréable de détentedans le silence des cris des enfants de la cantine sort une bonneblague ?
— Qui est-ce qui fait ses six heures à l’école parjour ?
— …
— Lamachine à café !
— Elleest excellente, éclate Monsieur Crayon.
— Amusant,sourit Madame Geek
— Tiens,je la ressors ce soir à la réunion pour — rireun peu, plaisante Madame Course.
MonsieurLegentil se lève et part dans sa classe préparer lematériel d’arts plastiques. Madame Geek en fait toutautant pour caler la projection de la séance de géographieà partir de l’ordinateur. Monsieur Printemps nettoie sadizaine de tasses sales. Monsieur Crayon disparaît dans lebureau pour répondre aux mails. Madame Course téléphoneen catastrophe à sa mère pour lui demander de récupérerDiego ce soir, encore une fois, exceptionnellement aprèsl’étude, pour sa réunion de prérentrée.
L’appel
L’étudevient de finir et aussitôt le dernier élèvefranchissant le portillon, un flot important de parents s’engouffrepour serrer la main de madame Course au passage qui leur répondpar un doux « bonjour ». Sa classe se remplitet malgré la dizaine de chaises supplémentairesprévues, Monsieur Noproblème, un papa sympathique, surles recommandations de la maîtresse complète le nombrede sièges par ceux de la classe voisine. Avec 25 élèves,d’un vif calcul, l’enseignante compte bien unequarantaine de parents. La plupart sont venus. Se tenant dans uneposition intermédiaire sur son haut tabouret de bar, face àeux, elle débute sa réunion.
— Mesdames,messieurs, avant de vous présenter la classe de CM2, veuillezcompléter les feuilles qui circulent en y indiquant le nom etle prénom de votre enfant, le vôtre et si cela estnécessaire vous pouvez compléter par des informationsque vous jugez indispensables. Merci beaucoup par avance.
— Jedois mettre mon numéro de téléphone personnel,madame Course, demande d’un air faussement incrédulemonsieur Bellâtre ?
L’assistancemasculine sourit, certaines font la moue.
— Vousêtes venu seul ce soir. Vous comptez repartir à deux.Pour votre 06, inutile monsieur Bellâtre, nous l’avonstoutes. Mais je ne m’inquiète pas, votre téléphoneva vibrer et vous aussi avant la fin de la soirée.
L’assistanceféminine sourit, le papa tique.
— Laréunion de ce soir est de vous présenter rapidementcette année charnière et préparatoire pour lasixième. Ce que j’attends de vos enfants pour le travaildemandé… Les feuilles sont déjà deretour, je vous remercie pour votre efficacité. Je vaisessayer de mettre un visage de parents sur l’élèveque j’ai en classe… Madame Macaroni, inutile de lever ledoigt. Ça y est, la boucle est bouclée. J’auraieu les trois garçons. Cette année, j’ai le petitdernier : Fajito. Comment vont les grands ?
— Jesuis contente que Fajito vous ait. Cela va lui faire du bien.Choucroute est en seconde professionnelle. Mais c’est dur pourlui. Son père biologique, qui a été absentpendant quinze ans, vient de donner de ses nouvelles et Choucrouteest bien perturbé. D’autant plus qu’il y a labarrière de la langue, il est allemand. Ce n’est pasparce qu’on s’est connus à la fête de labière à Munich, il y a 16 ans qu’au nom des loisEuropéennes, il peut maintenant jouer son rôle.
— Vouslui donnerez bien le bonjour.
— Aupapa ?
— Non,à Choucroute.
— Ilparle souvent de vous. Il garde un bon souvenir. Quant à Rai,je l’ai changé de collège. Il s’acoquinaitavec des camarades peu fréquentables. Il croyait que c’étaitCarnaval. Je l’ai mis dans le privé. Rien ne vaut leprivé.
— Vousavez parfaitement raison. Rien ne vaut le privé. Et maintenantFajito.
— Fajitoest adorable. Il est un peu sourd de l’oreille. Ne vousinquiétez pas si parfois il pousse des rugissements de moteur.C’est un fou de Fast and go fast . Il a la collectioncomplète en Blu-ray.
— Jel’avais déjà repéré dans la cour del’école. Je vois que vous indiquez qu’il y a unpapa.
— Ouiet non. Fajito, tout comme Rai et Choucroute n’ont pas de père.Un à Düsseldorf, un à Rio de Janeiro et un je nesais pas où ? C’est pour ça que j’aibarré en long, en large et en travers la partie « parent2 » sur la fiche de renseignements. Ce n’est pasparce qu’on rencontre dans une bodéga un gratteur deguitare à la Gipsy Queen à la féria qu’onest en droit de revendiquer sa paternité. Mais, depuis finjuin, j’ai un compagnon. Il est adorable avec les enfants, illes couvre de cadeaux que je ne pourrais même pas payer avecmon salaire d’agent d’entretien. Ils l’appellentpapa. C’est pour ça que j’ai rajouté le nomde mon ami : Jésus du Coca. C’est un commercialcolombien qui travaille dans l’export-export uniquement. Je levois une semaine sur deux. C’est un amour. Il dit que je suissa couverture. Choucroute est fou furieux que l’Allemandl’appelle. Il préfère un million de fois Jésus.Surtout quand tous les deux se retrouvent le soir sur le perron de laporte en train de se détendre avec des niñas artisanales. Qu’est-ce qu’ils rient. Je

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