Écume
109 pages
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Description

Mouse a grandi à bord de la Chasseresse. Rêvant au jour où elle deviendra capitaine, la jeune fille prend très à cœur son rôle protecteur envers son petit frère, Sparrow.

Mais tout son univers bascule le jour où son père disparaît. Tandis qu’un froid surnaturel s’abat sur Trianukka, le navire de Mouse devient la proie de créatures terrifiantes et sanguinaires et un mal terrible frappe Sparrow.

Le dernier espoir de Mouse réside dans une ancienne légende…

Elle part alors en quête de trois Opales mythiques, qui formaient autrefois la Couronne du roi de Trianukka, et dont la dispersion aurait divisé les tribus de la Mer, du Ciel et de la Terre qui se livrent depuis à une guerre sans merci.

En retrouvant les Opales, Mouse espère bien sauver sa famille, sa tribu et, peut-être même, le monde… Mystère et magie s’entrelacent dans ce premier tome foisonnant d’action et d’aventure.

Livre original paru en langue anglaise pour la première fois en 2017 sous le titre The Huntress: Sea aux éditions Egmont UK Limited


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 21 mars 2019
Nombre de lectures 17
EAN13 9782215172468
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0019€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Table des matières
PARTIE 1 – NOUS VOGUONS
1. Les terrodyls
2. Seuls en mer
3. Un savon et une histoire
4. Les Quais du Couchant
5. L’étranger
6. Une trace dans la glace
7. Une bonne capitaine
8. La lune de Chasseresse
9. Les Déserts de Glace
10. Mouse la Flèche
11. La mélopée des baleines
12. Mal en point
13. La tempête
14. La marée s’inverse
15. L’œil blanc
PARTIE 2 – LES GRIFFES DE L'HIVER
16. La libellule
17. Le Fest-Effroi
18. Le cercle de pierres
19. La sirène spectrale
20. À la dérive
21. Le Chasseur
22. À fond de cale
23. Une nuit sans fin
24. Le mauvais sang
25. Lever de lune sur la fin du monde
26. Un courage de balbuzard
27. Pur-Tribu
PARTIE 3 – LA FUGITIVE
28. Cliquetis-Squelette
29. Cœur de tonnerre
30. Ce que la mer a recraché
31. Crow
32. Le labyrinthe
33. Les naufrageurs
34. Un chef
35. Un nouvel équipage
36. Cap vers l’Île aux Os
37. Le Peau du Diable
38. Pris au piège
39. Fantasmagie de sang
40. Le chant du chagrin
41. Balafres de guerre
42. Le Château du Cauchemar
43. Navigation à l’estime
44. L’orage gronde
45. Les tentacules
46. L’Envol
Remerciements
Notes
À découvrir
Page de copyright
À Maman, Papa et Nick, Merci d’avoir affronté les tempêtes avec moi

PARTIE 1 N OUS VOGUONS
Les terrodyls
Les bêtes nous attaquent.
Je suis dans la cuisine mal éclairée où j’aide Pipistrelle à saler un steak de renne cru quand le premier cri fend l’air. Mes doigts se figent, de petits cristaux de sel froid s’incrustent dans ma peau. Puis le cri s’éteint. Je sens mes os se liquéfier, mais hors de question que mes genoux me lâchent ! Pip arrête de siffloter, son regard s’assombrit. À peine un battement de cœur plus tard, le tintement de la cloche d’alarme brise le silence.
Grand-Ma me dit toujours que je n’ai pas le droit d’aller sur le pont quand les terrodyls à grandes ailes arrivent. Il y a deux étés, ils ont tué Grand-Pa. Mais, cette fois, il faut que je défende notre bateau.
Je coince mon couteau dans ma ceinture et pousse mon hurlement de bataille le plus féroce.
– Mouse ! s’exclame Pip en tentant de me rattraper.
Seulement, le sang de renne rend ses mains glissantes et je parviens à m’échapper en me tortillant.
Je sors en courant des cuisines, cavale dans les coursives sombres avant de déboucher dans l’armurerie. Ses relents familiers de pourriture et de rouille me frappent les narines. Des lances, des dagues, des haches et des harpons étincellent dans l’obscurité. J’ouvre un coffre en orme, j’attrape mon arc et un carquois rempli de flèches trempées dans du poison de grenouille. Puis je grimpe l’escalier jusqu’au pont de tempête.
Là, je suis saisie par le bruit des bottes qui martèlent le plancher et des capes qui se frôlent. Les terrodyls nous ont pris par surprise : l’hiver approche, ils auraient dû être en train de préparer leur nid…
La corne de bataille mugit.
– Tous à vos armes ! Préparez les arcs et les lances ! s’écrie Grand-Ma, postée sur le gaillard d’avant. Dépêchez-vous, bande d’empotés !
– Bien, Capitaine ! tonne l’équipage.
Le soleil se couche, les ombres s’étirent. Les Capes noires de Grand-Ma sont alignées à bâbord et à tribord, le long du parapet. Elles sortent une flèche de leur carquois dans un grand wish . Les rameurs ont quitté leur banc et la Chasseresse dérive, battue par la mer. Je ne suis arrivée sur le pont que depuis quelques secondes, mais déjà une vague glaciale se fracasse contre la coque et me trempe des pieds à la tête.
L’affreux croassement, entre grincement et craquement, se fait à nouveau entendre. Alors je titube et me jette à plat ventre sur le pont, les mains sur les oreilles. Mon arc heurte le bois. Une ombre me survole, portée par deux vastes ailes poilues. Leurs battements couvrent le bruit de mon cœur.
– Mouse ! s’écrie une voix tremblante.
Je tourne la tête vers la poupe. Par l’écoutille entrouverte, j’aperçois Sparrow qui a les larmes aux yeux. Je lance à mon frère :
– Chante ! Chante pour les baleines !
Mon frère est né avec un don, celui de la mélopée des baleines. Grand-Ma dit que ce don est une offrande aux baleines, les dieux de la mer, en échange de leur protection. Comme les terrodyls détestent leur chant mélancolique, c’est peut-être la seule chose qui peut nous sauver. Car nous sommes seuls, sans aucun autre bateau de commerce à l’horizon…
Sparrow prend une grande inspiration et sa Mélopée s’élève dans la nuit. Le vent emporte sa voix par-dessus la mer, puis vient à nouveau chercher des bribes de son chant. Les notes, d’un bleu vif, s’envolent en tremblotant.
Un autre cri me vrille le cerveau. Trois terrodyls de trois mètres de long tournent en rond au-dessus du bateau. Les cris qu’ils jettent en animalangue se mélangent en un appel hargneux :
– Tuer, mort, mourir, faire mal, noyer, attaquer, mort, courir, tuer !
L’un d’eux plonge sur moi. Je roule sur le côté et ses griffes ne lacèrent que le pont. La bête pousse un cri strident et me vise à nouveau. J’essaie de me relever mais son aile me renverse et m’envoie valser dans un tonneau de harengs salés.
Soudain, l’écoutille claque dans un bruit sourd. La voix de Sparrow est à présent étouffée. Les baleines l’entendront-elles encore ?
Deux des terrodyls descendent en piqué sur le bateau. De leurs têtes aussi pointues qu’une lance, ils tentent de percer la coque pour nous faire sombrer. Les flèches volent autour d’eux.
La voix de Grand-Ma domine l’agitation.
– Repoussez ces monstres, mais ne les faites pas tomber sur nous !
Elle arpente le pont, parée de son armure en écailles de sirène spectrale, ses cheveux argentés flottant dans le vent.
– Convoquez mon apprentie, il reste peut-être encore une goutte de Mélopée dans son bâton !
Les flèches fusent toujours vers les monstres. Alors les terrodyls attaquent les Capes noires en poussant des cris perçants et en faisant claquer leurs mâchoires. Puis Gerbil traverse le pont à grandes enjambées, son bâton de bois surmonté d’un cristal tournoyant au-dessus d’elle. Des volutes bleues de Mélopée s’échappent du cristal en gémissant, et cette nouvelle vague de notes repousse les terrodyls.
Saisissant ma chance, je me relève et me précipite à tribord. L’écume salée me fouette le visage. Le vent me plaque les cheveux sur les yeux. Grand-Ma ne m’a pas vue. Si je reste à sa gauche, elle ne me verra pas à cause de son œil de verre.
La mer houleuse s’étend devant moi. La lune monte dans le ciel et projette sa clarté sur les vagues qui roulent et déferlent autour de nous. Les flèches et le bâton de Gerbil ont réussi à mettre en fuite les terrodyls. Mais la mélopée de baleine contenue dans le bâton s’épuise déjà, laissant place à un silence qui me donne la chair de poule. Je sens que la Chasseresse retient son souffle avant la prochaine attaque.
Seuls en mer
Je jette un regard vers la mer et mon cœur manque de s’arrêter : un immense aileron gris fend les flots non loin de nous. Ce doit être le requin aux dents acérées qui rôde autour de notre bateau depuis des jours.
– Chasse, serpente, froid de mort , murmure-t-il dans l’eau. Quête, croque, cherche os . Noyade bientôt, bientôt, bientôt.
Pip pense que c’est ce même requin qui a dévoré tout un équipage trois mois auparavant, quand les terrodyls ont coulé leur bateau. Son épave doit reposer au fond de la mer, à présent, pris d’assaut par les sirènes spectrales, ces noyés qui perdent la vue et se recouvrent d’écailles, et par les grandgousiers, capables d’avaler une personne entière en une seule bouchée.
Mais ce n’est pas aujourd’hui qu’on ira rejoindre cette épave, je le jure ! J’ai promis à Ma de protéger Sparrow et je tiendrai ma promesse.
J’ai le cœur qui se serre en pensant à Ma. À ce moment-là, la voix de Sparrow s’élève à nouveau, aiguë et pure. Ses notes bleues glissent en scintillant sur l’eau.

Dieux de la mer,
Qui étincelez comme les glaciers,
Clair de Lune, le phare sur la côte…

Les terrodyls poussent un nouveau hurlement si puissa

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