Elzé et la sorcière du Château des Brumes
88 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Elzé et la sorcière du Château des Brumes , livre ebook

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88 pages
Français

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Description

Un jeune garçon Elzé, une jolie sorcière professeur de dessin, un étrange château, un milliardaire, une marmotte, des korrigans... Est-ce une comptine, une devinette ? Non, c'est une drôle d'histoire et si vous êtes curieux et aimez l'aventure, ouvrez ce livre et rencontrez tous ces personnages.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2010
Nombre de lectures 56
EAN13 9782296705067
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Elzé et la sorcière
du château des Brumes
© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-12601-5
EAN : 9782296126015

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Alain Grinda


Elzé et la sorcière
du château des Brumes


L’Harmattan
Du même auteur

aux Editions de l’Envol :
Le Silence des Merveilles
Treize randonnées autour du Mont Bégo
Mireille-Merveille et le Garagaï

aux Editions de Bergier :
Lou Pichoun de la Gordolasque
Les Mille et une Merveilles
Madone de Fenestre
Le Conteur du Mercantour

aux Editions de L’Harmattan
Une semaine de Contes dans le Mercantour

aux Editions du Losange
La grange de l’Oncle Ernest

en tirages limités Lou Gimbert :
Victor Bois, une vie à Belvédère
Firmin, un homme de la Gordolasque.


Illustration de couverture : Patricia Vernet
L’atelier de peinture
D e nos jours, les sorcières n’ont plus l’aspect qu’elles avaient autrefois. Elles n’ont ni nez crochus pleins de verrues, ni bouches édentées, et on ne les voit plus, les nuits de pleine lune, chevaucher des balais dans le ciel. Mais peu de gens savent cela. Aussi, dans notre quartier, personne ne sait que Thérésine Résina est une sorcière.
Oui, cette jeune et jolie Thérésine Résina qui vient d’ouvrir un atelier de peinture au Centre culturel !
Sur la porte de son atelier, elle a affiché l’écriteau suivant :





Et au-dessous, elle a accroché un pinceau tellement gros qu’il ressemble à un petit balai.



Peut-être que la sorcière s’est trahie… Peut-être qu’elle l’a fait exprès… Allez savoir ! Des parents ont inscrit une douzaine d’enfants à cet atelier du mercredi sans se douter de rien.
Il est vrai que, pour les enfants qui veulent absolument dessiner et peindre, ce cours est vraiment un cours de peinture. Pendant trois heures, le mercredi après-midi, on dessine et on peint. Tous les enfants, sans aucune exception, rapportent chez eux, le soir, de grandes feuilles de papier couvertes de couleurs. Des paysages, des fleurs, des fruits ou parfois des formes étranges, mais enfin toujours de la peinture, ce qui rassure les parents qui auraient cru voir, sur l’écriteau, un balai de sorcière au lieu d’un pinceau.
En réalité, Thérésine Résina fait semblant d’apprendre à peindre, mais ce qui l’intéresse, c’est la sorcellerie. Bien sûr, elle ne veut pas apprendre la magie à tous. Un seul élève lui suffirait, pourvu qu’il ait des yeux pour voir et des oreilles pour entendre.
Mais cet élève-là existe-t-il ? Voici de nombreuses années que Thérésine Résina le cherche sans le trouver. Que n’a-t-elle pas imaginé ? Elle s’est transformée en directrice de centre de vacances, en animatrice de club équestre, en monitrice de ski, en maître-nageur, en médecin scolaire, en éducatrice pour enfants handicapés, en institutrice pour enfants surdoués. Un hiver, elle a fait le père Noël dans un magasin de jouets ; l’été suivant, elle a vendu des glaces à la vanille sur la plage. Elle a été visiteuse bénévole dans un hôpital pour enfants, et, dernièrement, elle a été mamie conteuse, puis professeur de piano.
Mais rien n’y a fait. Chaque fois qu’elle croyait tenir l’oiseau rare, celui-ci s’envolait dans les nues. Déménagements, parents méfiants ou accidents et c’était fichu. Cette fois-ci, Thérésine Résina était sûre d’elle. L’atelier de peinture était une excellente idée. Un mercredi, dès que les enfants ont été installés, elle leur a dit :
Aujourd’hui, vous allez peindre ce que vous voyez par la fenêtre. Regardez bien avant de commencer. Sachez voir. Prenez votre temps. Ne vous mettez pas à peindre n’importe quoi comme n’importe qui.
Les enfants ont regardé par la fenêtre et, les malheureux, ils n’ont vu que ce que tout le monde pouvait voir : une colline, une bastide et ses deux cyprès. Aussi se sont-ils appliqués à ne représenter que cela sur leur feuille blanche.
Thérésine Résina les regarda faire sans rien dire. Puis elle examina tous les dessins, les uns après les autres, avec une extrême attention. Elle arriva au dernier sans avoir trouvé ce qu’elle cherchait. Elle paraissait déçue et complètement désemparée. Puis brusquement son visage s’illumina.
Elle dit :
Regardez-moi bien tous. Je vais vous apprendre à faire l’ombre.
Tous les regards se tournèrent vers elle. Thérésine Résina en profita pour examiner les visages de ses élèves avec la même attention qu’elle avait eue pour leurs dessins.
Pour faire l’ombre, il faut faire comme cela, dit-elle en s’adressant à tous, mais en regardant Elzé droit dans les yeux.
Et elle mélangea avec son pinceau de la peinture violette à de la peinture noire. C’est du moins ce que virent tous les enfants qui ne savaient pas regarder. Mais Elzéard Galichet, que tout le monde appelait Elzé, lui, vit bien autre chose. Il vit le geste que fit Thérésine Résina avant que son pinceau ne touche le papier. C’était un geste rapide et mystérieux. Comme une écriture dans l’air. Aussitôt le ciel s’obscurcit tellement qu’il fallut allumer les lampes, et cela n’inquiéta aucun de ces enfants qui pourtant avaient des yeux mais qui ne voyaient pas.
Tu as compris ?
Cette fois, la question ne s’adresse qu’à Elzé.
Oui, il a compris. C’est vrai : le Créateur peut tout. Thérésine Résina a eu raison d’écrire cela sur la porte de son atelier. Elzé Galichet en tremblait d’émotion. Il ne répond pas, mais la sorcière sait dès à présent qu’Elzé est bien l’enfant qu’elle cherche depuis si longtemps.
Pendant que ses camarades s’appliquent à peindre l’ombre des deux cyprès sur leurs feuilles en mélangeant les couleurs, le gros nuage noir qui a obscurci le ciel s’éloigne et la clarté revient.
Elzé, lui, ne peint plus. Il revoit sans cesse, dans sa tête, le geste mystérieux de Thérésine Résina ; ce geste du pinceau dans l’air, élégant comme une écriture japonaise. Il le revoit avec une telle précision qu’il a l’impression de se souvenir de ses moindres détails. Il aimerait l’imiter. En même temps, un nouveau nom lui vient. Ce n’est plus Thérésine Résina, mais Thérésine Bérésina.
Ne reste pas le nez en l’air. Vas-y ! Essaie et tu y arriveras. Aie confiance ! Je suis sûre que tu as compris.
Elzé Galichet a peur. Peur de savoir lui aussi. De savoir tout faire. Et peut-être alors de faire n’importe quoi.
Mais la sorcière le regarde avec de si jolis yeux qu’il n’ose pas refuser. Il prend son pinceau et, tout doucement, il ébauche un geste qui ressemble à celui qu’il a vu. Aussitôt, le gros nuage noir réapparaît et le ciel s’emplit d’ombres menaçantes.
Tu vois, quand tu veux, tu peux !
Très occupés à faire leurs ombres, ses camarades n’ont rien compris. Ils croient que le professeur félicite Elzé Galichet pour sa peinture. Ils n’ont pas vu que son pinceau n’a pas touché le papier.

Et Thérésine Bérésina, comme l’appellera parfois sans le vouloir Elzé, a jugé bon de ne pas aller plus loin pour la première fois. Elle a sans doute bien fait car cette première leçon a profondément troublé Elzé. Il faut dire que ce garçon est un enfant bien élevé, aussi intelligent que discret, qui ne souhaitait vraiment pas devenir magicien ou sorcier, ni même vivre des aventures extraordinaires. Il était l’enfant unique d’Adrienne et Étienne Galichet qui l’adoraient. Adrienne travaillait à mi-temps à la bibliothèque municipale et Etienne était contremaître à la manufacture d’allumettes. Depuis deux ans, ils avaient, à force d’économies, réussi à acquérir une jolie petite villa qu’ils payaient par mensualités.
Elzé pensait sans arrêt à ce qu’il avait appris pendant le cours de peinture. Il se demandait s’il était vraiment capable de changer le temps, de faire la pluie ou le beau temps par de simples gestes. Et si cela étai

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