La Fabuleuse Histoire de Ferréol (que tout le monde appelait Beth) , livre ebook
118
pages
Français
Ebooks
2025
Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus
Découvre YouScribe et accède à tout notre catalogue !
Découvre YouScribe et accède à tout notre catalogue !
118
pages
Français
Ebooks
2025
Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus
Publié par
Date de parution
18 février 2025
EAN13
9782764454541
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
8 Mo
On ne l’attendait pas. Lui ne semble pas avoir la moindre envie d’être ici, dans ce village loin de tout, bordé par le fleuve et frappé par le vent. Mais ce que dit Ferréol de sa vie d’avant est plus que bizarre, peut-être même invraisemblable ! A-t-il réellement vécu tout ce qu’il raconte ? Et si la vérité était encore plus incroyable que ses histoires ?
Un roman passionnant et finement écrit sur l’importance de l’amitié et le pouvoir de la fiction.
Publié par
Date de parution
18 février 2025
EAN13
9782764454541
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
8 Mo
De la même auteure chez Québec Amérique
Jeunesse
Le Secret des fleurs , Albums, 2025.
William & Mini , coll. Gulliver, 2022.
La Forêt des possibles , coll. Sa[voir], 2022.
Un crâne dans le petit bois , coll. Gulliver, 2021.
L’Abécédaire-passoire , Albums, 2021.
Aurore et le pays invisible , coll. Gulliver, 2020.
La Bergère de chevaux , coll. Gulliver, 1995.
Berthold et Lucrèce , coll. Bilbo, 1994.
• Finaliste aux Prix du Gouverneur général du Canada 1995
Les Péripéties de P. le prophète , coll. Gulliver, 1994.
La 42 e sœur de Bébert , coll. Gulliver, 1993.
Victor , coll. Gulliver, 1992.
Bibitsa ou l'étrange voyage de Clara Vic , coll. Gulliver, 1991.
La vraie histoire du chien de Clara Vic , coll. Gulliver, 1991.
Gaspard ou le Chemin des montagnes , coll. Gulliver, 1984.
Série Cyrus, l’encyclopédie qui raconte
12 titres parmi lesquels :
Cyrus, L’encyclopédie qui raconte, tome 12 , 1996 ; réédition, Hors collection, 2018.
Cyrus, L’encyclopédie qui raconte, tome 11 , 1996 ; réédition, Hors collection, 2018.
Cyrus, L’encyclopédie qui raconte, tome 10 , 1996 ; réédition, Hors collection, 2018.
Cyrus, L’encyclopédie qui raconte, tome 1 , 1995 ; réédition, Hors collection, 2017.
Adulte
Anna, les cahiers noirs , coll. Littérature d’Amérique, 1996.
Projet dirigé par Virginie Lessard-Brière, adjointe éditoriale
Conception graphique et mise en pages : Audrey Guardia
Révision linguistique : Sabrina Raymond
En couverture : Montage réalisé à partir d’illustrations de stonepic / stock.adobe.com et usankova312 / stock.adobe.com
Production des versions numériques : Marylène Plante-Germain
Québec Amérique
7240, rue Saint-Hubert
Montréal (Québec) Canada H2R 2N1
Téléphone : 514 499-3000
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada.
Nous remercions le Conseil des arts du Canada de son soutien. We acknowledge the support of the Canada Council for the Arts.
Nous tenons également à remercier la SODEC pour son appui financier. Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC.
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Titre : La fabuleuse histoire de Ferréol (que tout le monde appelait Beth) / Christiane Duchesne.
Noms : Duchesne, Christiane, auteur.
Collections : Gulliver jeunesse.
Description : Mention de collection : Gulliver
Identifiants : Canadiana (livre imprimé) 20240032667 | Canadiana (livre numérique) 20240032675 | ISBN 9782764454527 | ISBN 9782764454534 (PDF) | ISBN 9782764454541 (EPUB)
Classification : LCC PS8557.U265 F29 2025 | CDD jC843/.54—dc23
Dépôt légal, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2025
Dépôt légal, Bibliothèque et Archives du Canada, 2025
Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés
© Éditions Québec Amérique inc., 2025.
quebec-amerique.com
À la mémoire de ceux et celles qui ont veillé sur mon enfance.
C. D.
Il y a des mystères de ce côté de la vie, et il y a des mystères de l’autre côté. Il y a des mystères partout. Aussi bien les accueillir sans se poser de questions.
Christian Bobin
Les champs sont de longs draps tendus pour recevoir, en plein jour, on ne sait quels éclats d’étoiles.
Robert Lalonde
AVANT-PROPOS
Beth a disparu à la fin du mois de mai. C’est un nom de fille, Beth, mais lui, on l’appelait comme ça à cause de Beethoven, le musicien, Ludwig van B.
On avait essayé toutes sortes de noms. Un jour, on l’a appelé Ludwig, on l’a aussi appelé Vanquelquechose et ça s’est terminé en Beth. Il faudrait qu’il revienne parce qu’on voudrait comprendre.
Journal de Mini, le dimanche 8 juin 1958
Quand il est arrivé à l’école, Beth avait quatorze ans. En vrai, il s’appelait Ferréol Jensen et il avait son nom en horreur. Il parlait avec un très léger accent.
Il connaissait mille choses, maîtrisait trois langues, mais il était très mauvais en calcul. Il se vantait d’avoir lu l’ Iliade et l’ Odyssée et en récitait de longs fragments par cœur. Il disait qu’il faisait des expériences de chimie dans la cuisine de sa grand-mère, qu’il pouvait marcher sur un fil sans tomber, qu’il ne mangeait jamais de viande, seulement ce qui venait de la mer, des rivières et des lacs. À l’âge de trois ans, il avait décidé de changer de prénom. À chacun de ses anniversaires, il en choisissait un nouveau. Un jour, il s’était appelé Orion comme la constellation. Sa grand-mère, elle, l’appelait toujours Lapin. Finalement, tout le monde à l’école avait fini par l’appeler Beth.
Il était arrivé en plein mois de janvier, il avait disparu à la fin du mois de mai avec sa grand-mère. La maison avait été fermée comme lorsqu’on quitte à la fin des vacances ou pour toujours.
Pendant des jours, Mini avait tout imaginé, le meilleur et le pire. Jusqu’à ce que Beth revienne…
~1~
À l’école du petit village au bord du fleuve, une seule classe : les garçons et les filles ensemble, les grands et les petits aussi. À l’époque, les écoles de campagne étaient ainsi faites. En ces journées d’hiver, le poêle à bois arrivait tout juste à chauffer la grande pièce pour les trente élèves. Il y avait parmi eux la bande des sept petits Blanchet, Lili Gaudreau, le grand Paulo, William et Mini – les inséparables –, les deux frères Collin, les deux sœurs Miron et tous les autres qu’il serait bien trop long de nommer.
Toute jeune et jolie avec ses cheveux bouclés, mademoiselle Olive s’occupait de « sa grande petite marmaille » comme elle aimait les appeler. Ils formaient une sorte de famille heureuse, les grands aidant les petits sous le regard attentif de l’aîné de la classe. L’aîné, c’était le grand Paulo à qui mademoiselle Olive faisait entièrement confiance. Il venait à l’école sur son cheval qui répondait au nom de Pierre. Par jours de très mauvais temps, Paulo pouvait mettre Pierre à l’abri dans une petite grange à côté de l’école. C’est là qu’on remisait des outils et le bois pour le poêle.
L’automne avait été magnifique, l’hiver avait commencé bien tard, mais en force. Rien ne laissait prévoir l’arrivée d’un nouvel élève – un nouveau au beau milieu de l’année scolaire, ça n’arrivait pas souvent. Mademoiselle Olive n’en avait rien dit.
Le nouveau, c’était lui, celui qu’on appellerait bien vite Beth.
La classe était commencée depuis déjà une heure. Ce matin-là, il neigeait à plein ciel. Beth entra dans la classe, une rafale à ses trousses, et la porte claqua derrière lui.
— Je m’appelle Ferréol, marmonna-t-il, essoufflé, le bonnet de travers et les lunettes embuées.
Il avait un accent étranger, mais à peine. C’est à sa manière de prononcer les R qu’on le remarquait, sans plus.
Tout le monde resta muet d’étonnement. Un nouvel élève en plein mois de janvier ? Les élèves ouvraient de grands yeux, surtout le plus petit des Blanchet, toujours craintif, toujours inquiet. Beth restait là sans bouger, le dos contre la porte.
Mademoiselle Olive lui offrit son merveilleux sourire et lui souhaita la bienvenue.
— Je t’attendais depuis déjà deux jours, fit-elle remarquer gentiment.
— C’est à cause de la tempête, répondit Ferréol.
— Tu partageras le pupitre de Paulo.
Beth retira ses bottes et tout son attirail qu’il suspendit au dernier crochet à côté de la porte, réchauffa ses mains au-dessus du poêle à bois qui ronronnait et alla s’asseoir au fond de la classe, son sac d’école au bout du bras. Paulo lui tendit la main en geste de bienvenue. Beth se contenta d’un signe de tête et sortit ses livres un à un. Il avait les cheveux très blonds, presque blancs, et ses petites lunettes lui donnaient un air trop sérieux.
Mademoiselle Olive lui présenta officiellement sa classe, Beth l’écouta nommer chaque élève, du plus petit des Blanchet jusqu’au grand Paulo. La première chose que Beth dit à Mini, plus tard à la récréation, c’est qu’il trouvait extraordinaire que ce soit son vrai nom. Elle ne l’avait pas démenti, elle s’appelait Mini, c’était comme ça.
~2~
Le nom de Beth, c’est William qui l’avait trouvé. Ferréol avait demandé dès le premier jour qu’on l’appelle Paul, mais comme il y avait déjà Paulo et que ça se ressemblait trop, il avait opté pour Pierre. Encore là, à cause du nom du cheval de Paulo, William avait suggéré qu’il se choisisse un autre nom. C’est ainsi que, des jours plus tard, il fut décidé qu’il s’appellerait Beth pour la simple raison qu’il avait parlé des sonates de Beethoven. Il rêvait de les jouer toutes, les unes après les autres et sans s’arrêter, peu importait le temps qu’il y mettrait. À part mademoiselle Olive, Paulo, William et Mini, personne dans la classe ne connaissait Beethoven.
Quand William avait fait sa suggestion, Beth avait souri pour la première fois depuis son arrivée et il avait dit que ce nom-là, c’était décidé, il le garderait pour la vie. Mini avait applaudi, contente qu’il n’ait pas été froissé, car il aurait bien pu déclarer que lui seul avait le pouvoir de changer de prénom. À partir de ce jour-là, il s’appellerait donc Beth, pour toute la classe et pour tout le monde sauf pour sa grand-mère.
Beth n’était pas très grand, on l’aurait cru du même âge que William. Paulo restait le plus grand de la classe, le plus vieux aussi, avec seulement quelques mois de plus que Beth. William avait dix ans et Mini neuf.
Beth avait raconté qu’à trois ans, l’année de son premier changement de nom, il avait décidé que le piano à queue de sa grand-mère lui appartenait pour toujours et qu’il ne permettrait à personne d’autre qu’elle d’en jouer. Il l’avait baptisé Pianocchio – le piano, pas sa grand-mère, qui, elle, s’appelait Félicia. Il avait vite appris à jouer, à inventer des musiques à quatre m