Les drôles d'idées d'Élodie D. - Tome 2 : Panique et robotique

Annie-Claude Lebel

Description

Élodie poursuit sa cinquième année du primaire avec confiance et détermination. Toujours accompagnée de son précieux carnet, elle couche sur papier ses idées débordantes. Elle ne se doute toutefois pas qu’un nouveau venu
viendra chambouler sa tranquillité. Comment Élodie et ses camarades parviendront-ils à affronter ce défi hors de l’ordinaire ?

Sujets

• Jeunesse Aventure
• Action
• Adventure
• Juvenilee Fiction

Informations

• Publié par: Éditions de l’Envolée
• Date de parution: 08 mai 2023
• Nombre de lectures: 8
• EAN13: 9782898460579
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 4 Mo

Extrait

1-609, route du Président-Kennedy
Lévis (Québec) G6C 1J6 CANADA
Téléphone : 418 833-5607
Télécopieur : 418 833-9723
[e-mail] www.envolee.com



Annie-Claude Lebel
autrice
Valérie Desrochers
illustratrice
Valérie Huot
coordonnatrice à l’édition
Odette Désilets
conceptrice-réalisatrice graphique
Éliane Garneau, Sandra Guimont et Véronique Simard
révision linguistique
Les drôles d’idées d’Élodie D.
Panique et robotique
© 2023, Éditions de l’Envolée
Tous droits réservés
Dépôt légal
Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2023
Dépôt légal
Bibliothèque et Archives Canada, 2023
ISBN 978-2-89846-053-1
ISBN 978-2-89846-056-2 (PDF)
ISBN 978-2-89846-057-9 (EPUB)
Aucune portion de cette publication ne peut être reproduite, entreposée dans un système de récupération ou transmise, sous quelque forme ou par quelque moyen que ce soit, sans le consentement préalable, par écrit, de l’éditeur.



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Annie-Claude Lebel


Valérie Desrochers
illustratrice







À Émile et Louis, mes beaux garçons…
… et au petit bébé qui bouge dans mon bedon alors que j’écris ces lignes.









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Chapitre 1
Perdue dans mes pensées, je mar- chais vers l’école en essayant d’éviter les flaques d’eau qui envahissaient le trottoir. Le mois d’avril était arrivé, avec ses bour- rasques humides, sa pluie glaciale et sa boue neigeuse qui finissait toujours par s’infiltrer dans mes bottes. J’ai replacé le capuchon de mon imperméable bleu ma- rine par-dessus mes cheveux bouclés. Je détestais cette période de l’année : tout était si gris et morne ! Après le long hiver, le temps semblait interminable avant le retour du printemps ensoleillé.
« Élo ! Attends-moi ! »
Je me suis retournée avec un grand sourire. Cette voix, je pouvais la recon- naitre entre mille. C’était celle d’Olivia, ma meilleure amie depuis la maternelle. Elle




courait vers moi, éclaboussant tout au- tour d’elle, au grand désespoir des deux enfants de première année qui se trou- vaient sur son chemin. Son imperméable, d’un jaune criard, pouvait être remarqué à des kilomètres à la ronde. Je l’ai saluée alors qu’elle s’approchait :
— Avais-tu peur de te faire frapper par une voiture, Oli ? En tout cas, tu peux être sure que tout le monde te voit très bien !
— Ha. Ha. Quelle bonne blague ! Tu as décidé de t’inscrire à l’École nationale de l’humour ? m’a-t-elle répondu avec ironie.
— Pas avant d’avoir fini mon primaire, lui ai-je répliqué.
Olivia et moi avons continué notre chemin vers l’école. Nous connaissions ce chemin par cœur, puisque nous le par- courions deux fois par jour depuis six ans. Nous avons franchi la clôture qui menait à la cour de récréation. Puisqu’il pleuvait


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ce jour-là, nous sommes immédiatement entrées dans l’école. Nous sommes mon- tées à l’étage vers la classe de madame Stéphanie. J’ai accroché mon imper- méable dégoulinant sur mon crochet et j’ai mis mes chaussures.
Dans la classe, quelques élèves étaient déjà arrivés. Je me suis assise à ma place et j’ai sorti mon matériel scolaire de mon sac. Il restait quelques minutes avant le début des cours. J’ai donc saisi mon ca- hier d’idées et je l’ai ouvert. Je possédais ce cahier depuis mon entrée en première année. Il ne me quittait jamais : à l’inté- rieur, je notais des idées d’inventions, des réflexions diverses, des problèmes mathématiques, et plus encore. Avec le temps, il est devenu bien garni, rempli de mes créations les plus loufoques.
J’ai pris un crayon dans mon étui et j’ai griffonné l’idée qui m’était venue à l’esprit en marchant vers l’école.


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La cloche a sonné, annonçant le début de la période de lecture. J’ai rangé mon cahier bien précieusement dans mon bu- reau, puis j’ai sorti mon roman La frousse du siècle , que je relisais pour la quatrième ou la cinquième fois. C’était un roman mettant en scène deux garçons qui de- vaient résoudre une enquête dans un ci- metière. J’adorais les romans d’enquête ! J’imaginais toujours mille scénarios pos- sibles et j’essayais de trouver le dénoue- ment de l’histoire avant de terminer la lecture du livre. Bon, je connaissais déjà la fin de celui-là, mais il me passionnait toujours autant chaque fois.
« Encore le même livre poche ? » a dit une voix derrière mon dos.
J’ai soupiré. Des petits commentaires comme celui-là, j’en entendais depuis la maternelle. J’avais eu le malheur, année après année, d’atterrir dans le même


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groupe que Justin Dumais, que je sur- nommais affectueusement « le pire gar- çon de l’histoire de l’humanité ». En plus, comme mon nom de famille, « Després », commençait par la même lettre que le sien, nous étions souvent assis l’un à côté de l’autre. Mais pourquoi les ensei- gnants tenaient-ils tant à nous placer en ordre alphabétique ? Ma mère m’avait toujours dit que Justin m’embêtait parce qu’il m’appréciait. Il devait avoir une sta- tue de moi dans sa chambre tellement il m’aimait, au nombre de fois où il était dé- sagréable avec moi ! Je me suis retournée vers lui.
« Au moins, je sais lire, moi ! » lui ai-je répliqué.
Il a ouvert la bouche pour me répondre. J’ai tout de suite enchainé :
« Et les cartes de hockey ou le dos des boites de céréales, ça ne compte pas comme de la lecture. »


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À ma droite, Olivia a éclaté de rire. Justin m’a fusillée du regard. Au moment où il allait répliquer, madame Stéphanie est entrée en classe. Justin s’est tu et a fait semblant de lire sa revue. Je me suis re- plongée dans mon roman d’enquête.
Gabriel se tourne vers Akim : « Quoi ? s’exclame-t-il, mais as-tu perdu la tête ?
— C’est la seule solution, lui répond son ami, la gorge serrée. Si on ne résout pas ce mystère, les conséquences seront terribles pour toi, moi, et tous les élèves de l’école…
« Nous allons commencer » a soufflé la voix de madame Stéphanie. J’ai ar- rêté ma lecture, me tirant tant bien que mal de l’histoire, et j’ai rangé mon roman dans mon bureau. Pendant que les autres élèves rangeaient leurs livres et chucho- taient entre eux, j’ai regardé mon ensei- gnante, qui attendait que nous soyons prêts. Je l’aimais vraiment, madame Stéphanie. Avec elle, tout était simple.


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Même les gros examens de fin d’année qui approchaient me semblaient sur- montables avec elle. Elle m’encourageait et m’aidait quand j’en avais besoin. Je me trouvais tellement chanceuse de l’avoir comme enseignante !
Tous les élèves étaient finalement prêts à commencer la journée. Madame Stéphanie a pris la parole.
« Bonjour tout le monde. J’espère que vous avez passé une belle fin de semaine ! De mon côté… j’ai quelque chose d’im- portant à vous dire. »
Le silence régnait dans la classe. Personne ne bougeait. Qu’est-ce que notre enseignante avait à nous annon- cer ? Un examen important ? Une activité spéciale ?
Madame Stéphanie a attendu quel- ques secondes. Le suspense était à son


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comble. J’ai retenu ma respiration.
« Je suis enceinte, a-t-elle annoncé. Aujourd’hui, c’est ma dernière journée avec vous. Je vous quitte dès demain. »


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Chapitre 2
Mon cerveau a mis quelques secondes à analyser l’information. Je ne devais pas être la seule, car tous les élèves affi- chaient un air incrédule. Même Justin, qui semblait toujours inébranlable, a été sur- pris par la nouvelle.
— Euh… mais… je ne comprends pas… a soufflé Olivia.
— Je suis tellement déçue de devoir vous quitter, a murmuré madame Stéphanie, l’air chagriné. J’aurais vraiment aimé pou- voir continuer l’année avec vous.
— Mais vous n’avez même pas de be- daine ! s’est exclamé Justin. Vous n’allez surement pas accoucher demain matin. Pourquoi devez-vous partir ? Vous pour- riez rester encore un peu avec nous !


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Il reste juste trois mois avant la fin de l’année ! Une grossesse, ça dure quoi… six mois ?
Madame Stéphanie a soupiré.
— Neuf mois, en fait, Justin. Je sais, le bébé n’arrivera qu’en novembre, mais il me manque des anticorps…
— On va vous en trouver, alors ! s’est ex- clamée Olivia. Ma grand-mère a de bons trucs pour avoir plus d’anticorps. Quand j’ai le rhume, je dors avec des ognons dans mes bas. Vous pourriez essayer ça ?
— ARK ! s’est exclamé Justin. Elle va bien trop puer des pieds !
— Merci de la suggestion, Olivia, a souri tristement madame Stéphanie. En fait, c’est un peu plus compliqué que ça. Mon corps n’est pas immunisé contre cer- taines maladies. Si je les attrape, comme je ne les ai jamais eues avant, ça peut être dangereux pour le bébé. Et à l’école,


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il y a beaucoup de monde, donc le risque est grand pour moi.
C’est vrai que les virus couraient vite, parmi les enfants ! Quelques semaines plus tôt, nous avions tous été enrhumés. Telle