Les drôles d'idées d'Élodie D. - Tome 1 : Disparitions et coeurs de poulet

Annie-Claude Lebel

Description

Élodie a la tête qui bouillonne d’idées plus farfelues les unes que les autres. Armée de son précieux carnet, elle note les inventions et les observations qui viennent à son esprit. Quand elle entend que des disparitions étranges surviennent dans la résidence de sa grand-mère, Élodie enquête : elle doit absolument résoudre le mystère ! Mais ça ne s’annonce pas de tout repos…

Sujets

• 6-12 ans
• Toute la fiction jeunesse
• Fiction
• Jeunesse Aventure
• Action
• Adventure
• Juvenilee Fiction
• Fiction Jeunesse

Informations

• Publié par: Éditions de l’Envolée
• Date de parution: 01 mai 2022
• Nombre de lectures: 2
• EAN13: 9782894889503
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 4 Mo

Extrait

609, route du Président-Kennedy, local 1
Lévis (Québec) G6C 1J6 CANADA
Téléphone : 418 833-5607
Télécopieur : 418 833-9723
[e-mail] www.envolee.com



Annie-Claude Lebel
auteure
Valérie Desrochers
illustratrice
Valérie Huot
coordonnatrice à l’édition
Odette Désilets
conceptrice-réalisatrice graphique
Éliane Garneau, Steeve Gobeil, Sandra Guimont et Véronique Simard
révision linguistique
Les drôles d’idées d’Élodie D.
Disparitions et cœurs de poulet
© 2022, Éditions de l’Envolée
Tous droits réservés
Dépôt légal
Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2022
Dépôt légal
Bibliothèque et Archives Canada, 2022
ISBN 978-2-89488-935-0
ISBN 978-2-89488-936-7 (PDF)
ISBN 978-2-89488-950-3 (EPUB)
Aucune portion de cette publication ne peut être reproduite, entreposée dans un système de récupération ou transmise, sous quelque forme ou par quelque moyen que ce soit, sans le consentement préalable, par écrit, de l’éditeur .



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Annie-Claude Lebel


Valérie Desrochers
illustratrice








À ma sœur Valérie et à mon frère Rémi, qui ont su rendre mon enfance pétillante, surprenante et hilarante !









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Chapitre 1
Ce matin-là, je me suis réveillée le sourire aux lèvres. Rien n’aurait pu venir troubler mon bonheur en cette journée de rentrée scolaire. Enfin, c’était ce que je croyais.
Je me suis levée d’un bond de mon lit. J’adorais cette période de l’année. Il y avait toujours une odeur d’espoir dans l’air. Je sais bien que l’espoir n’a pas d’odeur, mais s’il en avait une, ce serait celle d’une école fraichement lavée qui luit sous les rayons du soleil.
J’ai enfilé un jean et mon teeshirt favori. J’avais soigneusement préparé ma tenue la veille. Je ne voulais pas perdre de temps à choisir mes vêtements en cette jour- née aussi importante ! Je me suis ensuite



regardée dans le miroir de ma chambre. Je me trouvais jolie, avec mes taches de rousseur et mes yeux pétillants. J’ai brossé mes cheveux bouclés, que j’ai toujours bien du mal à coiffer. J’ai pris une grande inspiration et j’ai souri à mon reflet. Je me sentais d’attaque pour cette journée de nouveautés.
Bien sûr, comme chaque année, j’avais une petite boule de nervosité dans l’esto- mac. Est-ce que je serais dans la même classe que mes amies ? Je ne m’imaginais pas seule, assise à ma place, sans per- sonne à qui parler. Comment pourrais-je survivre à une année complète sans ma meilleure amie Olivia ? J’aimais mieux ne pas y penser pour l’instant !
J’ai pris mon sac d’école et j’y ai glissé les effets scolaires qui trainaient sur mon petit bureau. Je me suis dirigée vers la porte de ma chambre, puis je me suis re- tournée. J’ai pris le cahier quadrillé posé


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sur mon lit. Je n’allais tout de même pas oublier le plus important : mon cahier d’idées.
Je l’apportais partout depuis ma pre- mière année. J’y notais tout ce qui me passait par la tête : des idées d’inven- tions, des problèmes mathématiques, des observations bizarres. Pendant que les autres filles de mon âge s’intéressaient à la danse, à la peinture ou à la gym- nastique, moi, j’avais des gouts… disons, particuliers. Ça décourageait un peu ma mère, grande artiste dans l’âme.
Elle avait bien essayé de m’ins- crire à des cours de gymnastique, mais elle avait bien vu que je ne me ren- drais jamais aux Olympiques : au pre- mier cours, j’avais assommé la fillette derrière moi en essayant de faire une roue latérale. L’année suivante, elle m’avait inscrite à des cours de danse, mais les mécanismes qui dirigeaient les projec-


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teurs de lumière m’intéressaient plus que les chorégraphies. Ma mère avait bien dû se rendre à l’évidence. J’avais l’esprit scientifique, et non artistique !
J’ai ouvert mon cahier pour regarder les pages que j’avais remplies pendant les vacances. J’avais noté plusieurs idées lors de mes journées à la plage.
J’ai refermé mon cahier avec un sourire en coin. Je l’ai glissé dans mon sac, puis je suis sortie de ma chambre. J’ai dévalé les escaliers jusqu’à la cuisine. Ma mère était déjà debout et semblait nerveuse. C’était la première journée de maternelle de mon petit frère Raphaël, son petit dernier, son bébé. C’était une grosse étape pour lui, et pour ma mère également.
— Ça va, maman ? lui ai-je demandé. Pas trop stressée ?
— Non, ça va. Toi, comment te sens-tu ?



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— Bien. J’adore les premières journées d’école ! Mais j’espère ne pas être toute seule dans ma classe, sans amis, ai-je répondu en mettant des céréales dans un bol.
— Tu as des amis ? C’est nouveau, ça ! a crié une voix moqueuse.
Ma sœur est entrée dans la cuisine pendant que je versais du lait pour com- pléter mon déjeuner. Elle était affublée d’une drôle de tenue : une jupe rose, des bas collants jaunes et un chemisier vert à pois. Elle avait essayé de se coiffer, sans succès, et des mèches ébouriffées dépassaient des nombreuses queues de cheval qui ornaient sa tête. Le clou du spectacle : ses paupières étaient garnies d’une épaisse couche de fard turquoise et des brillants multicolores recouvraient ses joues.


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— Impossible que tu ailles à l’école comme ça, lui ai-je soufflé entre deux bouchées de céréales.
— Quoi ? J’aime ça, moi.
— Victoria, va te changer. Et va te dé- maquiller avant que ton père te voie.
— Mais maman ! C’est mon style. Je veux être belle pour ma première journée de troisième année.
— Tu ressembles à un clown, lui ai-je souligné.
— MAMAN ! Élodie est méchante avec moi.
— Je suis peut-être méchante, mais je suis honnête.
— Victoria, fais ce que je te dis et re- tourne te préparer.
Ma sœur a quitté la cuisine en soupi- rant de rage. J’avais de la difficulté à ne


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pas rire. Pendant l’été, elle avait eu une phase d’affirmation de sa personnalité, qui passait majoritairement par ses vê- tements. Nous en avions vu de toutes les couleurs, sans jeu de mots.
Mon frère est entré en bâillant dans la cuisine, suivi de près par mon père. Celui-ci a embrassé ma mère sur le front en lui souhaitant un bon matin.
— Comment ça va, mon loup ? a demandé ma mère à mon frère.
— Bien. Je peux avoir du café, maman ?
— Non, Raphaël. Le café, c’est pour les adultes.
— D’ailleurs, j’en prendrais bien un, moi, a lancé mon père.
J’avais presque terminé de déjeuner lorsque ma sœur est revenue dans la cuisine. Elle avait toujours son chemisier,


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mais elle avait troqué sa jupe et ses bas pour des jeans bleu pâle, ce qui était cer- tainement moins dommageable pour la rétine. Nous avons tous fini de manger, puis nous nous sommes mis en route pour l’école.
Sur le chemin, j’ai croisé Olivia, ma meilleure amie. Elle habitait à deux pas de chez moi, et nous avions toujours été dans la même classe. Enfin, jusqu’à ce moment : nous allions bientôt découvrir si c’était le cas cette année aussi.
— Salut Élo !
— Salut Olivia ! Prête pour cette nou- velle année ?
— Tu parles ! Je suis plus prête que jamais ! En espérant ne pas être dans la



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classe de monsieur Gaëtan. Il m’a tou- jours fait peur avec ses gros sourcils.
— Je pense qu’il a pris sa retraite, tu t’inquiètes pour rien ! Cela dit, j’espère qu’on sera encore dans la même classe cette année.
— Oh oui, il le faut, m’a dit mon amie. Je ne survivrai pas sans toi !
Nous avons continué notre chemin vers l’école en faisant nos prédictions au sujet de nos futurs camarades de classe. Une fois arrivées, nous nous sommes dirigées vers le fond de la cour d’école, où les deux enseignantes de cinquième année atten- daient les élèves, de grandes pancartes en main. Nous avons regardé l’affiche de madame Stéphanie en essayant d’y trouver nos noms. J’ai vite repéré le mien : j’étais souvent au début des listes étant donné mon nom de famille, Després, qui commence par la lettre D. Le nom


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Olivia Fernandez était inscrit quelques lignes plus loin.
— Génial ! Une autre année ensemble ! s’est écriée mon amie.
— Génial… Une AUTRE année en- semble… a dit une voix moqueuse derrière nous.
Je me suis retournée pour voir qui imi- tait Olivia de la sorte. Un grand sentiment d’impuissance et de découragement m’a envahie lorsque j’ai constaté qui serait à nouveau dans ma classe cette année.


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Chapitre 2
Devant nous se tenait Justin Dumais, que je surnommais affectueusement « la pire personne que je connaisse ». Justin était un garçon méprisant, qui adorait trouver de nouvelles façons de me mener la vie dure. Comble de malheur, nous étions dans les mêmes groupes depuis la maternelle. Déjà, à cette époque, il était désagréable : il coupait des morceaux de mes bas collants sous la table ave