LES MYSTÈRES DU BOUREGREG
160 pages
Français

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LES MYSTÈRES DU BOUREGREG , livre ebook

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Description

De mystérieuses lumières émanent des berges inhabitées du Bouregreg. Un personnage étrange flanqué d'une cigogne apparait à travers les branches d'une haie. Les enfants de la vallée décident de mener l'enquête…

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2015
Nombre de lectures 1
EAN13 9789954214121
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LES MYSTÈRES DU BOUREGREG
Roman jeunesseMOUNA EL AMRANI
Editions
© Marsam - 2015
15, avenue des Nations Unies, Agdal - Rabat
Tél. : 0537 67 40 28 / Fax : 0537 67 40 22
E-mail : marsamquadrichromie@yahoo.fr
Compogravure flashage
Quadrichromie
Impression
Impression & Editions Bouregreg - Salé
Dépôt légal : 2015MO3936
I.S.B.N. : 978-9954-21-412-1 MOUNA EL AMRANI
LES MYSTÈRES DU BOUREGREG
Roman jeunesseA mes enfants Lylia, Amine et Réda dont l'imagination n'a pas de
limites, et à leur mamie Nelly, sans qui rien n'aurait été possible.
Couverture
Aquarelle de Mouna El AmraniChapitre 1
Vous habitez Rabat ? Vous pensez sans doute
qu’ici, rien ne peut vous arriver ou vous étonner.
C’est aussi ce que pensaient Alia et Tarik le matin de
leur grande aventure.
— On s’ennuie ! Il n’y a rien à faire ! se lamentaient
les enfants en ce beau matin d’été.
— Si seulement on était dans les Caraïbes, on
pourrait vivre de véritables aventures à bord d’un
vaisseau pirate ! soupira Tarik qui venait de voir le
flm « Pirates des Caraïbes ».
— Oui, s’enthousiasma Alia, on aurait des épées
efflées. On arraisonnerait des navires pleins d’or et
d’épices et on serait riche !
— Ce serait la belle vie, renchérit Tarik. On serait
libre, plus d’école ! Plus de devoirs !
Fatima leur mère qui entrait, une pile de linge
propre et repassé dans les mains, sourit et les taquina :
— Plus d’école ! Vous ne sauriez plus quoi faire de
vos journées ! Ce serait terrible !
5— Maman ! Il nous faudrait une aventure
véritablement palpitante, tu comprends… Mais rien
n’arrive jamais à Rabat !
— Tu as tort ! Vous parliez de pirates, eh bien
savez-vous que la ville de Salé abritait de redoutables
èmecorsaires au 17 siècle ? L’eau du Bouregreg
montait jadis jusqu’aux murailles du Chellah,
formant ainsi des douves naturelles. Nous vivons
dans un pays chargé d’histoire !
— Mais oui, on sait ! soupirèrent les enfants. Mais
tout ça se passait il y a bien longtemps ! Tu imagines
vivre une véritable aventure en allant au marché
de Hay Nahda ? Ou en allant chez ta couturière à
Takaddoum ?
— C’est que vous ne regardez peut être pas
aux bons endroits, suggéra Fatima. Mais puisque
vous vous ennuyez tant, vous pouvez toujours
m’accompagner au mariage de la cousine Houria à
Fès. Vous savez que je prends le train tout à l’heure
Inch’Allah.
Un chœur de dénégations accueillit sa suggestion.
— Maman, tu n’es peut-être pas consciente de
cette vérité que je vais t’énoncer : il y a pire que
l’ennui.
— Vraiment ?
— Oui, c’est de s’ennuyer pendant une longue et
6interminable cérémonie de mariage en attendant les plats !
— À votre guise , capitula leur mère en riant.
Plus tard, toutefois, les enfants escortèrent leur
mère et leur petit frère Ibrahim jusqu’à leur train en
compagnie de Hajj Hamid, leur père. Des adieux
joyeux furent échangés : Fatima était contente d’aller
voir sa famille, qui pour l’occasion serait au grand
complet : des cousines éloignées aux grandes tantes
édentées, et de se remettre au fait de l’actualité
familiale. Les enfants quant à eux, savaient que leur
père serait moins strict sur l’heure du coucher et
planifaient secrètement une longue soirée DVD.
Le train parti, Hajj Hamid proposa aux enfants
d’aller manger une glace avant de revenir à la maison.
Ils s’attablèrent mais hélas, juste avant de pouvoir
passer commande, Hajj Hamid reçut un coup de
téléphone de son travail.
__ Adieu notre merveilleux Banana Split ! se
lamenta Tarik.
— Désolé les enfants, mais c’est une urgence. Ce
n’est que partie remise, expliqua-t-il.
— Une urgence à la Régie d’eau et d’électricité!
Dis plutôt qu’ils veulent gâcher notre dimanche !
grogna Alia dépitée.
— Qu’est-ce qu’ils peuvent bien avoir à faire de
si urgent ?
7— Et bien apparemment ils ont reçu de nombreuses
plaintes des quartiers surplombant la vallée du
Bouregreg. Les gens se plaignent de coupures
d’électricité anormales. Ils décrivent également des
lueurs mystérieuses qui surgissent brusquement
pendant la nuit sur les berges du feuve pourtant
inhabitées. Ils disent aussi qu’ils n’ont jamais vu
autant de brouillard dans cette zone en plein été.
— Ce sont peut-être des djinns des eaux ? Ou des
feux follets ? s’écria Alia dont l’imagination fertile
s’emballait vite.
— Ne dis pas de bêtises, voyons ! Il doit
s’agir d’un dysfonctionnement tout bête. Mais il
n’empêche que je dois aller vérifer les compteurs
électriques qui alimentent les réverbères de
l’avenue des Zaers, sur la partie qui longe la vallée.
Des employés de la Régie y ont noté des relevés
anormaux. J’en ai juste pour une minute, c’est sur
le chemin de la maison.
Arrivé à proximité du compteur électrique où
l’on avait signalé l’anomalie, Hajj Hamid se gara.
Il descendit de voiture et recommanda à ses enfants
de ne pas bouger pendant qu’il opérait ses propres
vérifcations.
Il constata, tout comme les autres employés
de la Régie avant lui, que le compteur alimentant
8les réverbères de l’avenue des Zaers semblait
fonctionner à plein régime. Pourtant, puisqu’il
faisait grand jour, tout était éteint. Il y avait donc
une vraie anomalie. Mais d’où pouvait-elle bien
provenir ? Il regarda à droite puis à gauche, mais ne
put rien voir de particulier, si ce n’est un gros câble
branché sur un réverbère ; il serpentait le long du
trottoir, traversait l’épaisse haie de buissons épineux
longeant la route pour fnalement se perdre sur les
rives de la vallée.
Intrigué, Hajj Hamid décida de le suivre, bien qu’il
ne semblât mener nulle part.
À ce moment-là, un brouillard dense commença à
se lever, rendant impossible toute progression. Hajj
Hamid ne pensa pas à s’en étonner. Le temps était
souvent brumeux tout près des berges du Bouregreg,
comme si le feuve lui-même secrétait cette humidité
nébuleuse pour s’en envelopper.
Alors, il tenta de tirer l’étrange câble mais celui-ci
résistait. Il se dit qu’il devait être coincé par une roche
quelque part et que vu le temps qu’il faisait, il valait
mieux revenir plus tard. Il n’avait en défnitive rien
trouvé d’exceptionnel.
L’affaire aurait pu en rester là si Tarik et Alia
étaient sagement restés assis dans la voiture à
9attendre leur père. Alia lisait tranquillement, mais
Tarik commençait à trouver le temps long. Il brûlait
de se dégourdir les jambes sur l’herbe fraîche qu’il
apercevait depuis la fenêtre ouverte de la voiture.
N’y tenant plus, il ouvrit la portière et descendit.
Alia tenta de lui faire entendre raison mais bien
mollement. Elle était en réalité tout aussi curieuse
que son frère.
Tarik furetait, cherchant des escargots. Il espérait
trouver des espèces à coquille différente pour son
élevage.
— Reviens, on va se faire gronder, lui dit Alia,
d’une voix assez peu convaincante…
— Attends, attends, je vois un escargot magnifque,
il est juste sous les branches de la haie. J’en ai pour
une minute !
Il s’accroupit et introduisit son bras
précautionneusement à travers les épines pour tenter
de capturer l’escargot qu’il convoitait.
— Hé, Alia, viens voir ! Il y a quelque chose de
bizarre de l’autre côté de la haie !
Prestement, Alia sortit de la voiture, et,
s’agenouillant comme son frère, tenta de distinguer
quelque chose à travers l’épais rideau de feuillage. Le
brouillard, plus dense encore de l’autre côté, rendait
la visibilité diffcile.
1011C’est ainsi qu’ils virent un être minuscule, vêtu
d’une djellaba à rayures et d’un tarbouche, tirer
frénétiquement sur un câble électrique. Une cigogne
qui se tenait près de lui semblait l’encourager à voix
basse. Les enfants se frottèrent les yeux. Médusés,
ils regardaient l’étrange apparition. Ils ne songeaient
même pas à parler, tant ils étaient absorbés par ses
moindres gestes. Le câble devait s’être coincé quelque
part, car le petit être tirait dessus de toutes ses forces,
arc-bouté à un rocher. La cigogne, vraisemblablement
pour l’aider, tenta même de le saisir dans son bec,
sans plus de succès.
De guerre lasse, toujours suivi de son amie, le
petit être noua alors le câble à une branche basse,
puis sauta dans le plus curieux des véhicules.
Celui-ci semblait être fabriqué à partir de pièces
disparates assemblées au petit bonheur. Un vieux cageot
de légumes en bois, auquel était attaché un tambour
de machine à laver usagé, faisait apparemment offce
de carrosserie. Les roues venaient d’un tricycle aux
couleurs un peu passées. Et pour renforcer cette structure
bringuebalante, des petits panneaux publicitaires
vantant les mérites de boissons gazeuses étaient collés
ça et là. Enfn, cette étrange machine était surplombée
d’un couscoussier bosselé duquel émanait une vapeur
bleuâtre qui se fondait dans le brouillard environnant.
12Toute formée de bric et de broc qu’elle était, la
voiture démarra néanmoins à une vitesse stupéfante,
les deux acolytes à son bord.
À ce moment-là, le brouillard devint si dense que
les enfants ne purent rien distinguer de plus. Ils se
frottèrent les yeux encore et encore, mais l’étrange
véhicule et ses mystérieux occupants avaient disparu.
Ils retournèrent en courant à la voiture, et parlant
tous les deux en même temps, racontèrent toute
l’histoire à leur père. Celui-ci les écouta d’abord d’une
oreille distraite. Il avait en effet l’habitude des
histoires invraisemblables inventées par ses enfants et
il était préoccupé par le rapport qu’il devait écrire.
Mais il dressa l’oreille quand, au milieu de leurs
propos décousus, il entendit les mots suivants :
— Alors le petit homme a noué le câble électrique
à l’arbre et après, il est parti….
— Le câble électrique ? Quel câble électrique ?
hurla-t-il.
Stupéfaits par sa voix tonnante, les enfants
restèrent bouche bée un instant, puis Alia reprit ses
esprits et expliqua plus calmement :
— Le câble que le petit bonhomme a attaché à
l’arbre avec la cigogne ! Papa, tu n’as donc rien
écouté ? Après il est monté da

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