Les tulipes rouges de Téhéran
81 pages
Français

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Les tulipes rouges de Téhéran , livre ebook

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Français

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Description

Le vieux bonhomme est étrange : sait-il seulement qu'à quelques mètres d'ici le métro court sous terre pour les mener à Téhéran ? Amir, le poète charmeur d'oiseaux, Réza, rescapé du tremblement de terre qui a anéanti sa ville natale et Nima, réfugié afghan, aiment pourtant ces fleurs aux pétales rouge vif, comme du sang. Ne dit-on pas " Sur la tombe d'un soldat mort pour sa patrie fleurira une tulipe rouge ?"

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2007
Nombre de lectures 271
EAN13 9782336274140
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0450€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Du même auteur :
Chez l’Harmattan jeunesse : Théo et la maison dans les arbres, 2003
Chez d’autres éditeurs jeunesse : Maniguette a disparu, Le Patio, 2001 La malédiction de l’hedrbe à la feuille coupée, SolAir, 2004 (Prix du Roman jeunesse) Thomas L’Aristoloche et l’empoisonneur fou, Le Pommier, 2006 (Prix du salon jeunesse de Narbonne)
Nouvelles : Cinéma solo, Delphine Montalant Editions, 2005
© L’Harmattan, 2007
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan I @wanadoo.fr
9782296036727
EAN : 9782296036727
Sommaire
Du même auteur : Page de Copyright Page de titre Jeunesse L’Harmattan - Collection dirigée par Isabelle Cadoré, Denis Rolland, Joëlle et Marcelle Chassin Dedicace Amir, Réza et Nimâ au paradis de Zahrâ Le trésor du vieil homme La « Tulipomania » Le carré des oubliés Le quartier des martyrs Amir partage son secret La prophétie des perruches Les tulipes rouges ont disparu À la rencontre de l’étranger Deux perruches et un poème L’histoire de l’étranger Mauvaise nouvelle pour Amir Retour au cimetière L’accident d’Amir Epilogue POUR EN SAVOIR PLUS
Les tulipes rouges de Téhéran

Guillemette Resplandy
Jeunesse L’Harmattan
Collection dirigée par Isabelle Cadoré, Denis Rolland, Joëlle et Marcelle Chassin
Stéphanie ROCHEFORT et Valérie CROWLEY, Le fou rire du lion, 2007.
Nadia GHALEM, Mamadou et le fantôme de Drummondville, 2007.
Noël LE COUTOUR, Le trésor de Galam au Sénégal, 2007.
Jacqueline DÉBORDES, Rinzin, un petit Tibétain astucieux, 2007.
J-Michel LEMAIRE, Caïenne, l’Indien qui voulait unir les tribus, 2007.
Geneviève BRIOT, Najib l’enfant de la nuit, 2007. .
Michel CRÉZÉ, Chapati et l’astronome en Inde, 2007.
Françoise KERISEL, Chevalier de Saint-George, musicien d es
Lumières/Chevalyé de Saint-George, mizisyen des Lumières, 2007
Ivona BȐEZINOVÁ, La classe ensorcelée, 2006.
Paul-Etienne CHIPP, Le silence d’Isidore, 2006.
Danièle FOSSETTE, Trois enfants et une baleine à Mayotte, 2006.
Nadine LE MOY, Matallah , esclave de Karakour, 2006.
Isabelle MONTPLAISIR, L’oiseau de cuivre incarnat, 2006.
Gérard GUILLET, Un toit pour toi, 2006.
Françoise KERISEL, Philosophes de la Grèce antique, 2006.
Fabrice BLAZQUEZ, Awa, petite détective du Sénégal, 2006.
Danièle FOSSETTE, Le gâteau de Madame Lapoule, 2006.
Régine MFOUMOU-ARTHUR, L’esclave Olaudah Equiano , 2006.
Daniel LEDUC, Grandole le géant, 2006.
Ali BADRI, Azad, l’oiseau migrateur , 2006.
Nadia GHALEM, Le trésor de Tipaza, 2006.
Jean-Jacques MICHELET, Le radis radin , 2006.
Geneviève CECCALDI, Sandy entre deux rives , 2006.
Renée CLÉMENCE-GOTIN, Le cheval à trois pattes / Chouval a twa pat , 2006.
Françoise UGOCHUKWU, Chizoba dans la ville, 2006.
Aux enfants d’Iran
Amir, Réza et Nimâ au paradis de Zahrâ
22 mars, Téhéran,capitale de la République Islamique d’Iran.

Amir, Réza et Nimâ sont pressés. Très pressés. Ils courent dans les couloirs du métro, évitent de justesse un groupe de femmes et leurs jeunes enfants accrochés aux pans de leur tchador 1 , bousculent un marchand ambulant, et se font copieusement insulter. Que leur importe ! Ils ont fait la fête hier au soir pour célébre no rouz 2 , la plus joyeuse cérémonie de l’année et ils ont eu du mal à se réveiller ce matin. Il leur faut donc rattraper leur retard.
Pourquoi courent-ils ? Ils n’ont pourtant pas classe aujourd’hui et comme tous les enfants d’Iran, filles et garçons, ils pourraient profiter de deux semaines de vacances bien méritées.

Une rame de métro arrive enfin. Ils ne sont pas les seuls à vouloir en prendre possession et les trois garçons doivent jouer des coudes pour trouver une place confortable, ce qui n’est pas facile car ils sont très lourdement chargés.
Amir, le plus grand des trois, âgé d’environ une douzaine d’années, porte à bout de bras une cage recouverte d’un tissu noir. Ce sont des oiseaux, de petites perruches que l’enfant veut protéger en leur évitant de s’affoler au milieu de tant de vacarme et de voyageurs affairés. Une longue boîte en bois ballotte à son cou, il a ainsi les mains réservées à l’usage exclusif de ses oiseaux et de leur demeure. Celle-ci est bien lourde et l’enfant souffle régulièrement sur ses doigts endoloris sciés par la cage. Amir et ses deux copains sont partis trop tard ce matin, ils n’ont pas trouvé de places assises et le voyage est bien pénible avec ces petits compagnons ailés.
Le deuxième, Réza, le plus petit en taille mais au regard décidé dévoilant un caractère bien trempé, porte sous le bras une étrange machine. L’engin, enveloppé de tissus bariolés, paraît très lourd et ce curieux paquet carré, d’une quarantaine de centimètres de largeur et d’une quinzaine de centimètres d’épaisseur, n’est pas d’un transport facile. Sous son bras, il a roulé un petit tapis usagé. Réza se fait régulièrement rabrouer par les autres voyageurs parce qu’il occupe trop de place. Il lui faut montrer beaucoup d’agilité pour garder l’équilibre dans ce métro bondé et ne pas perdre son tapis ni faire tomber son drôle d’engin qu’il ne veut pas lâcher.

Le troisième, Nimâ, ne porte pas grand-chose : un grand tissu blanc soigneusement plié et de vieux journaux, le tout roulé dans un sac plastique qu’il tient à la main. C’est lui le plus inquiet et il se mord les doigts tant sa crainte d’être en retard est grande.
- Crois-tu qu’il m’en aura encore gardé aujourd’hui, demande-t-il brusquement à son copain Réza.
- Mais bien sûr, le rassure celui-ci. Qu’est-ce que tu imagines, c’est toi qui lui rends service en le débarrassant de ses vieilles fleurs à moitié pourries.
- Moi, c’est pour «notre endroit» que je m’inquiète, intervient Amir. Hier, nous avions une place de choix. Et aujourd’hui ? Il me faut absolument un bel arbre pour nous installer sinon mes oiseaux vont souffrir de la chaleur car la journée s’annonce exceptionnellement chaude.
- Et moi, je ne dois pas être trop loin d’un point d’eau pour arroser mes fleurs.
- On verra bien, soupire Réza, agacé par les jérémiades de ses deux copains. Moi, je peux m’établir n’importe où.
- Pas si sûr, rétorque Amir, si tu veux mon avis, tu n’as pas le choix et tu dois rester avec nous à l’entrée, sinon tu te feras jeter.
Le métro ralentit enfin et s’arrête. Les voilà arrivés. De nouveau, il leur faut jouer au plus malin pour gagner la sortie rapidement, tout en restant le plus poli possible. Après tout, leurs compagnons de voyage recroiseront peut-être bientôt leur route et auront l’occasion de leur donner quelques tomans 3 . La plupart d’entre eux se dirigent vers le mausolée de l’ayatollah Khomeini, édifié à quelques centaines de mètres de la sortie du métro, mais les trois garçons, eux, se rendent « au paradis de Zahrâ », le plus grand cimetière de Téhéran.

Ouf ! Nul n’est venu accaparer leur place de prédilection. À l’entrée du cimetière, tout près des fleuristes dont les magasins attirent les visiteurs, il y a un petit bouquet de pins qui les attend, et c’est là que les trois gamins s’installent.
Nimâ détale très vite chez ses amis les fleuristes pour récupérer quelques fleurs dont il saura faire bon usage. Réza s’allonge sous un arbre, tranquille comme un pacha, ne daignant pas encore dérouler son tapis. Amir découvre la cage de ses perruches et leur offre à boire. Il a disposé à ses pieds la longue boîte en bois et y range de petits papiers soigneusement pliés.
Il fait bon en ce premier matin de printemps, il a même plu dans la nuit et le sol est encore légèrement humide au pied du bouquet d’arbres. Mais la journée risque d’être chaude car « le paradis de Zahrâ », desservi si facilement par le métro, est situé aux portes du désert. Ne pas pouvoir profiter de l’ombre d’un arbre qui a gardé ses feuilles durant tout l’hiver, entamerait sérieusement le moral et les forces des trois jeunes garçons et compromettrait leur travail. Mais quel travail ?
La foule qui se rassemble à l’entr

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