Lili entre deux tropiques
94 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Lili entre deux tropiques , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
94 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Après neuf mois de préparatifs, Lili et ses amis s'envolent enfin vers l'Équateur. L'ambiance est fébrile au sein du groupe d'élèves et de profs qui participent au voyage. Mais pour Lili, il y a une ombre au tableau. En la conduisant à l'aéroport, ses parents se sont encore disputés. Et s'ils décidaient de se séparer durant son absence...
À des milliers de kilomètres de la maison, le climat tropical et l'accueil chaleureux des Équatoriens lui font vite oublier ses soucis. Et quand elle s'aperçoit que l'intérêt que lui témoigne Matteo ne la laisse pas indifférente, Lili se demande si toute cette chaleur n'a pas fini par lui monter à la tête!

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 24 février 2022
Nombre de lectures 7
EAN13 9782897626426
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0450€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

SARAH JALBERT
Les données de catalogage sont disponibles auprès de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et de Bibliothèque et Archives Canada.
Éditrice : Joëlle Sévigny Conception de la couverture et infographie : Marie-Ève Boisvert, Éd. Michel Quintin
Illustration de la page couverture : Mathieu Benoit
Adaptation numérique : Studio C1C4

La publication de cet ouvrage a été réalisée grâce au soutien financier du Conseil des arts du Canada et de la SODEC.
De plus, les Éditions Michel Quintin reconnaissent l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada pour leurs activités d’édition.
Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC
Tous droits de traduction et d’adaptation réservés pour tous les pays. Toute reproduction d’un extrait quelconque de ce livre, par procédé mécanique ou électronique, y compris la microreproduction, est strictement interdite sans l’autorisation écrite de l’éditeur.
ISBN 978-2-89762-612-9 (papier)
ISBN 978-2-89762-642-6 (ePub)
ISBN 978-2-89762-641-9 (ePDF)
Dépôt légal – Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2022
Dépôt légal – Bibliothèque et Archives Canada, 2022
© 2022, Éditions Michel Quintin inc.
Éditions Michel Quintin
Montréal (Québec) Canada
editionsmichelquintin.ca
info@editionsmichelquintin.ca
En posant le pied à l’aéroport, je prends conscience pour la première fois de la grande aventure que je m’apprête à vivre. Il est très tôt le matin, j’ai l’impression d’avoir des cernes jusqu’au menton, et pourtant, je me sens habitée d’une énergie nouvelle, d’un mélange de fébrilité, de peur et d’enthousiasme. Ça se comprend : c’est aujourd’hui que le voyage en Équateur auquel j’ai décidé de participer il y a plus d’un an débute officiellement. Quinze élèves du programme d’études internationales de mon école secondaire, trois profs accompagnateurs et moi-même le préparons depuis près de neuf mois. Ce voyage est le fruit de bien des efforts : c’est le résultat de plusieurs campagnes d’autofinancement (merci à ma famille qui s’est empiffrée de café, de chocolat et de fromage), d’un lave-o-thon et d’une salissante collecte de canettes. Dans quelques heures, nous embarquerons dans un avion qui survolera une bonne partie du continent pour rejoindre ce pays d’Amérique du Sud situé sur la côte Pacifique, à la frontière entre les deux hémisphères de la planète Terre. Nous séjournerons littéralement au beau milieu du monde pendant douze jours…
Mais, pour l’instant, je ne suis qu’à l’aéroport. Mon père, ma mère et moi nous dirigeons d’un pas rapide vers le restaurant qui sert de point de rencontre au groupe. J’ai des papillons dans le ventre. Je regarde mes parents pour leur faire part de mon excitation, mais je me rends compte qu’ils affichent un air grave.
—  Ne faites pas cette tête-là, les gens pourraient croire qu’on s’en va à des funérailles…
Bon. Ni mon père ni ma mère ne semblent me trouver drôle. Ils se sont encore chicanés tout à l’heure, dans la voiture, d’où leur face d’enterrement. J’espère seulement que mes amis ne s’apercevront de rien.
Devant le restaurant, mes camarades de classe et leurs parents sont presque tous là, de gros sacs à dos dispersés un peu partout à leurs pieds. Ils conversent joyeusement les uns avec les autres. Je salue de la main mon amie Olivia, qui pousse un petit cri en me voyant et court à ma rencontre.
—  Liliii! Prête pour le grand départ? s’enquiert-elle en m’enlaçant.
Pour toute réponse, je dépose sur le sol mon sac à dos plein à craquer. Je m’éloigne un peu de mes deux parents en leur demandant de garder un œil sur mes bagages. Olivia s’agrippe à mon bras, visiblement euphorique.
—  Kim et Karine ne sont pas encore arrivées! s’exclame-t-elle en levant les yeux au ciel.
—  Évidemment! dis-je en pouffant de rire.
Olivia, Kim et Karine sont mes meilleures amies depuis le début du secondaire. Ça fait bientôt quatre ans qu’elles font partie de mon quotidien, et j’ai oublié à quoi ressemblait ma vie avant qu’elles s’y taillent une place de choix.
Olivia, une petite blonde au visage rond et au toupet carré, est la bollée du groupe. Que dis-je : elle est la bollée de l’école. Pour elle, obtenir moins de quatre-vingt-quinze pour cent dans un examen n’est simplement pas une option. Son monde tourne autour de ses performances scolaires. Le pire, c’est qu’elle ne vise pas l’excellence pour impressionner un parent tyrannique ou pour se pavaner avec ses bonnes notes : elle est vraiment passionnée par les études. C’est la Hermione Granger de notre école secondaire. (Cette comparaison lui fait toujours plaisir parce qu’elle est aussi une fan finie de la série Harry Potter .)
Mes autres amies proches, les jumelles Kim et Karine, sont deux grandes échalotes aux jambes interminables… de quoi rendre jalouse n’importe quelle mannequin. Hormis leur visage et leur corps quasi identiques, elles n’ont presque aucun point commun, si ce n’est celui d’être tout le temps en retard. Kim, dont les cheveux châtains sont coupés au-dessus des oreilles, est une hippie-végétarienne-écolo-féministe, toujours prête à défendre les moins bien nantis, les femmes, les vieux, les minorités visibles, sans oublier notre belle planète… tandis que le seul souci de sa sœur est de porter des tenues à la mode et de soigner son apparence. Je dois avouer que les efforts de Karine pour se mettre en valeur donnent de bons résultats, puisque la majorité des gars de notre école sont pâmés sur elle. Contrairement à ceux de sa sœur, ses cheveux, toujours soyeux et bien placés, sont presque aussi longs que ses jambes. J’ai beau me creuser les méninges, je ne me souviens pas de l’avoir déjà vue sans maquillage. Mais sous ses faux airs de fille un peu superficielle se cache un très, très grand cœur, et elle vient en aide à ses amies coûte que coûte en cas de besoin.
Quant à moi, je suis la plus athlétique et… la plus maladroite de notre quatuor. Selon les avis absolument pas objectifs d’Olivia, de Kim et de Karine, ma gaucherie ferait partie de mon charme! Physiquement, rien d’extraordinaire à signaler : je ne suis ni grande ni petite, et mes cheveux bruns ne sont ni très courts ni très longs (de toute façon, ils sont toujours coiffés en queue de cheval, alors leur longueur ne change pas grand-chose). Le seul atout qui me vienne en tête, ce sont mes yeux : certains disent qu’ils sont couleur caramel, d’autres, orangés. En tout cas, il paraît qu’ils sont spéciaux. Mais ce qui me démarque des autres filles, ce sont surtout mes aptitudes sportives. Pendant l’année scolaire, j’ai la chance d’être la capitaine de l’équipe de volleyball, tandis que je joue au soccer durant la période estivale. Et sans vouloir me vanter, je me débrouille assez bien dans la plupart des autres sports. C’est grâce au volleyball et au soccer que je me suis fait de nombreux amis, en particulier des gars. Toutes les filles me trouvent super chanceuse d’en côtoyer autant et d’être si souvent intégrée dans leurs groupes d’amis. Chaque fois que quelqu’un m’en fait la remarque, ça me rend fière : je me sens différente, importante et cool. Mais l’envers de la médaille, c’est que je n’ai jamais eu de chum parce que je considère mes amis comme mes frères et, inversement, ils me voient parfois comme une sœur, parfois comme  one of the boys . Ce qui signifie que, du haut de mes quinze ans, je n’ai encore jamais embrassé personne. Eh non! Même ma petite voisine de dix ans a déjà franchi l’étape du premier baiser. D’un côté, ça commence à me complexer, mais d’un autre côté, ça m’arrange. Je n’ai jamais eu envie d’être en couple. Ça semble plus de trouble qu’autre chose, et je suis très bien seule. Mais quand j’ose l’affirmer haut et fort, aucune de mes amies ne me croit, surtout pas Kim, qui sort avec le même gars depuis le début du secondaire et qui ne comprend pas quels seraient les avantages à rester célibataire.
En tout cas. Olivia, Kim, Karine et moi formons un groupe un peu dépareillé, c’est vrai, mais nous nous complétons bien, et nous nous aimons toutes les quatre d’un amour inconditionnel. Nous sommes inséparables.
—  Les profs ont dit qu’on ira enregistrer nos bagages dès l’arrivée des jumelles. Elles ne devraient plus tarder…, me lance Olivia.
—  Il faudrait inventer un nouveau record Guinness. Celui des « Jumelles qui ont accumulé le plus grand nombre de retards dans leur vie ».
—  Elles le remporteraient haut la main, c’est certain!
Gilles et Sylvie, les parents d’Olivia, viennent à notre rencontre. Je discute avec eux tout en répondant aux salutations de mes camarades surexcités. Mon père et ma mère se rapprochent en arborant un sourire forcé et échangent quelques banalités avec les parents de ma meilleure amie. Nous restons tous les six plantés près du restaurant, un peu à l’écart des autres.
—  Comment tu te sens? Es-tu stressée? me demande soudainement mon père.
—  Non, non, ça va.
—  Tu as bien rangé ton passeport dans ton sac banane? Et es-tu sûre d’avoir assez d’argent sur toi? ajoute ma mère, nerveuse.
—  Oui, maman, ne t’en fais pas.
Mes parents sombrent dans le mutisme en regardant autour d’eux, peut-être pour éviter de se parler. À quelques mètres de nous, j’entends Jenny dire à Marjorie qu’elle a glissé quatre maillots dans ses bagages et qu’elle espère revenir au Québec avec un beau bronzage. Je roule les yeux. Certaines personnes du groupe croient encore que nous allons nous prélasser au soleil pendant douze jours. Pourtant, notre destination est loin d’être une formule tout compris! Nos profs nous ont préparé un itinéraire rigoureux qui ne laissera pas beaucoup de place à la détente. Même si nous avons des activités touristiques prévues, le but de ce voyage d’immersion est avant tout de découvrir la culture locale, de pratiquer notre espagnol, de faire du bénévolat et de mettre à profit nos apprentissages du programme international.
Lorsque, à bout de souffle, les jumelles et leur

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents