M. Mouchabière nous surveille
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M. Mouchabière nous surveille , livre ebook

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Description

Retrouvez une histoire extraite de l'ouvrage "Les bêtises du Petit Nicolas".

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 14 juin 2013
Nombre de lectures 235
EAN13 9782365900515
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0002€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

M. Mouchabière nous surveille

Q UAND NOUS SOMMES DESCENDUS dans la cour pour la récré, ce matin, à l’école, avant de nous faire rompre les rangs, le Bouillon, qui est notre surveillant, nous a dit :
– Regardez-moi bien dans les yeux, vous tous ! Je dois aller travailler dans le bureau de M. le Directeur. C’est donc Mouchabière qui va vous surveiller. Vous me ferez le plaisir d’être sages, de bien lui obéir et de ne pas le rendre fou. Compris ?
Et puis, le Bouillon a mis sa main sur l’épaule de M. Mouchabière et lui a dit :
– Courage, Mouchabière, mon petit !
Et il est parti.
M. Mouchabière nous a regardés avec des grands yeux et il nous a dit : « Rompez ! », avec une voix toute petite.
M. Mouchabière, c’est un nouveau surveillant, pour lequel nous n’avons pas encore eu le temps de trouver un surnom rigolo. Il est beaucoup plus jeune que le Bouillon, M. Mouchabière, on a l’impression que ça ne fait pas longtemps qu’il allait à l’école, lui aussi, et c’est la première fois qu’il nous surveille tout seul pendant une récré.
– À quoi on joue ? j’ai demandé.
– Si on jouait aux avions ? a dit Eudes.
Comme on ne savait pas ce que c’était, Eudes nous a expliqué : on se divise en deux camps, les amis et les ennemis, et on est des avions. On court les bras ouverts, on fait « vrr » et on essaie de faire des croche-pieds aux ennemis. Ceux qui tombent, c’est des avions abattus, et ils ont perdu. Nous, on a pensé que c’était un chouette jeu, et surtout qui ne risquait pas de nous faire avoir des ennuis.

Bon, a dit Eudes, moi je serais le chef des amis, je serais le capitaine William, comme dans un film que j’ai vu, où il abat tous les ennemis en rigolant, ratatatat et, à un moment, lui aussi est abattu lâchement, mais ce n’est pas grave, on le met dans un hôpital, comme celui pour mon appendicite, et il guérit et il repart abattre d’autres ennemis et, à la fin, la guerre est gagnée. C’était très chouette.
– Moi, a dit Maixent, je serais Guynemer, c’est le plus fort de tous.
– Et moi, a dit Clotaire, je serais Michel Tanguy, c’est une histoire que je lis en classe dans mon journal Pilote , et c’est terrible ; il a toujours des accidents avec ses avions, mais il s’en tire parce qu’il conduit bien. Et il a un chouette uniforme.
– Moi, je serais Buffalo Bill, a dit Geoffroy.
– Buffalo Bill, c’était pas un aviateur, c’était un cow-boy, imbécile ! a dit Eudes.
– Et alors, un cow-boy n’a pas le droit de devenir pilote ? a répondu Geoffroy. Et, d’abord, répète ce que tu as dit !
– Ce que j’ai dit ? Qu’est-ce que j’ai dit ? a demandé Eudes.
– Le coup, là, que j’étais imbécile, a répondu Geoffroy.
– Ah ! oui, a dit Eudes. T’es un imbécile.
Et ils ont commencé à se battre. Mais M. Mouchabière est arrivé en courant et il leur a dit d’aller au piquet tous les deux. Alors, Eudes et Geoffroy ont ouvert leurs bras, et ils sont allés se mettre au piquet en faisant « vrr ».
– Je suis arrivé avant toi, Buffalo Bill, a crié Eudes.
Mouchabière les a regardés, et il s’est gratté le front.
– Dites, les gars, j’ai dit, si on commence à se battre, ça sera comme pour toutes les récrés, on n’aura pas le temps de jouer.
– T’as raison, a dit Joachim ; alors, allons-y, on se divise en amis et en ennemis et on commence.
Mais, bien sûr, c’est toujours la même chose : les autres ne veulent jamais être les ennemis.
– Ben, on a qu’à être tous amis, a dit Rufus.
– On ne va tout de même pas s’abattre entre amis, a dit Clotaire.
– Pourquoi pas, a dit Maixent. Il y aurait des amis et des moins-amis. Alceste, Nicolas et Clotaire seraient les moins-amis ; Rufus, Joachim et moi, on serait les amis. Allez, on y va !
Et Rufus, Joachim et Maixent ont ouvert les bras, et ils ont commencé à courir en faisant « vrrr », sauf Maixent qui sifflait, parce que, comme il court très vite, il disait qu’il était un avion à réaction.

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