Max Valentin et le masque de l Envoûteur
210 pages
Français

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Max Valentin et le masque de l'Envoûteur , livre ebook

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Description

Lorsque l’inimaginable survient, lorsque leur monde s’écroule dans un fracas de sang et de larmes, Max Valentin, Flora Callas et Zacharie Malville ne peuvent plus compter que sur eux-mêmes.


À travers les méandres du temps et aux quatre coins du monde, leur quête s’achève, dans une terrible course contre la montre. Au crépuscule des jours, tandis que le Système Tempus est menacé d’implosion, les masques tombent et les alliés se font rares.


Les trois jeunes Voyageurs temporels sauront-ils mener à bien cette ultime mission ?




Journaliste et romancier, Alexandre Léoty vit dans la campagne toulousaine. Il livre ici son dixième roman, dernier tome d’une trilogie dédiée aux jeunes lecteurs.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 05 juin 2023
Nombre de lectures 0
EAN13 9782384830619
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Max Valentin et le masque de l’Envoûteur
Tome 3
Alexandre Léoty
 
 
 
Prologue
État de New York, 1969
 
Le side-car se colla à l’arrière d’un semi-remorque rempli à ras bord de caisses de whisky. Les trois motos n’étaient plus désormais qu’à une centaine de mètres d’eux. Flora fit une nouvelle embardée vers la droite et entreprit de doubler le camion. Ils se trouvaient sur un pont étroit qui enjambait un fleuve. Seule une mince barrière métallique les séparait des flots.
— Vous croyez que ça passe ? s’écria la jeune médium.
Que ça passe ? frémit Max. Mais de quoi est-ce qu’elle parle ?
Il fronça les sourcils. Au milieu du pont, à quelques tours de roue de là, la glissière de sécurité disparaissait sur une dizaine de mètres, avant de renaître comme par magie.
— Ne me dis pas que… bredouilla-t-il.
Les trois motos venaient de surgir derrière eux. Une rafale de balles vola dans l’air, éventrant la bâche du semi-remorque.
— On n’a plus le choix ! hurla Flora.
D’un geste brutal, elle dirigea le side-car dans le minuscule intervalle où la barrière de sécurité était manquante et projeta le véhicule dans le vide, au moment même où une gigantesque boule de feu faisait décoller à plusieurs mètres au-dessus du bitume le semi-remorque chargé de caisses de whisky.
Max, Flora et Zacharie eurent à peine le temps de sentir le souffle de l’explosion. Quelques centièmes de secondes plus tard, ils s’écrasèrent dans les eaux glacées du fleuve.
Chapitre 1   L’Équipage d’or
Trois mois plus tôt…
 
Un hurlement strident parvint aux oreilles de Max. Un cri suraigu, presque inhumain, qui provenait de loin. La sonnerie de Saint-Rose venait à peine de retentir et les élèves avaient commencé à se rassembler lentement dans les couloirs, les yeux encore rougis par le sommeil. Ils se dirigeaient d’un pas machinal en direction du réfectoire, où le petit-déjeuner les attendait. Un air glacial glissait doucement le long des murs de pierre du pensionnat. Rien ne distinguait ce début de matinée hivernale du précédent et de celui d’avant.
Rien, à l’exception de l’abominable hurlement qui venait de retentir au rez-de-chaussée du lycée Saint-Rose.
Max jeta un regard inquiet en direction de Zacharie et Flora puis se rua vers l’escalier de marbre qui menait au Grand hall. Ses coéquipiers le suivirent au pas de course. Quelques instants plus tard, ils étaient tous les trois parvenus au rez-de-chaussée.
Le spectacle qu’ils découvrirent alors les fit frémir.
Claire Prince se tenait au milieu du Grand hall, une main plaquée sur la bouche. La jeune pilote tremblait de tous ses membres. Comme si elle avait croisé le diable en personne.
En entendant Max s’approcher d’elle, l’adolescente poussa un nouveau hurlement. Puis elle chancela et s’effondra sur le sol glacé. À quelques mètres de là, sur l’épais tapis persan qui balisait l’entrée de la pièce, Max distingua une masse informe. Était-ce cette chose qui avait provoqué la crise de panique de leur camarade de classe ?
Max contourna le corps étendu de Claire Prince, faisant signe à Zacharie et Flora de s’occuper d’elle. Puis il s’approcha de la mystérieuse masse recouverte d’un drap aux reflets pourpres.
Le pilote tressaillit. Son cœur battait à tout rompre.
Bon sang, mais qu’est-ce que c’est que ce machin ?
Il se pencha lentement puis, d’une main tremblante, souleva le drap avec délicatesse. Il sursauta, en même temps qu’un hurlement guttural s’échappait de sa bouche.
— Non… non, ce n’est pas possible…
Postés à quelques mètres derrière lui, Zacharie et Flora tentaient de ranimer Claire Prince. En entendant son ami hurler, le jeune Martiniquais se releva et courut le rejoindre.
— Qu’est-ce qui se passe ? demanda-t-il. Qu’est-ce que c’est, mon vieux ?
Max ne répondit pas, se contentant de pointer un doigt vacillant en direction de la forme étendue sur le sol.
Quelque chose s’échappait du drap.
Quelque chose d’abominable…
Zacharie grimaça à son tour. Ce qu’il venait d’apercevoir était à la fois ignoble et totalement surréaliste. Une main. C’était une main humaine, rugueuse et finement ridée. Une main aux doigts ornés de bagues en or que tous les élèves de Saint-Rose connaissaient bien.
Max prit une profonde inspiration et se rapprocha à nouveau de la forme. Puis, d’un geste sec, il tira le drap vers lui.
Il fut alors pris d’une incontrôlable nausée.
Le corps meurtri d’Elsa de Giverny se tenait devant eux, allongé sur le sol en position fœtale. La vieille femme était vêtue d’une chemise de nuit sombre, ses longs cheveux blancs soigneusement noués en chignon. Son visage creusé de rides profondes reflétait l’horreur la plus totale.
Ses yeux grands ouverts hurlaient la douleur.
Max s’effondra sur le sol.
L’Administratrice générale de Saint-Rose n’était plus.
Elsa de Giverny était morte.
 
*
 
Un flocon de neige se déposa sur la vitre recouverte de givre. Max était prostré sur son lit. Malgré le feu qui embrasait la cheminée du dortoir des garçons, il grelottait encore. Jamais il n’aurait imaginé être témoin d’une scène aussi atroce. L’image du cadavre d’Elsa de Giverny étendu sur le sol du Grand hall dansait dans son esprit depuis plusieurs heures.
Une fois l’alerte donnée, Marcus Hutchinson avait demandé aux élèves de regagner leurs chambrées. Tous les cours de la journée avaient été annulés et un couvre-feu général avait été décrété. Max s’était rendu dans son dortoir d’un pas fiévreux. Il s’était allongé sur son lit et ne l’avait pas quitté depuis. Il n’avait pas prononcé un seul mot. À quelques mètres de là, Zacharie s’était lui aussi installé sur son couchage, le regard dans le vide. Malgré tous les dangers qu’ils avaient eu l’occasion d’affronter au cours de ces derniers mois, les deux lycéens n’avaient jamais été confrontés d’aussi près à la mort de l’un de leurs proches.
— Je n’arrive pas à le croire, murmura finalement Max.
— Je sais, mon vieux, se contenta de répondre Zacharie. C’est inimaginable.
Max avala sa salive avec difficulté.
— Mais… qu’est-ce qui a bien pu se passer ? Je veux dire… Évidemment, elle n’était plus toute jeune, mais… tu crois que c’est son cœur qui a lâché ? Évidemment, après tout ce que la pauvre femme a subi en Martinique… La torture et tout le reste… {1}
— Ça pourrait être ça, c’est sûr, répondit Zacharie. Mais j’ai bien peur qu’il faille chercher l’explication autre part…
Max se redressa.
— Qu’est-ce que tu veux dire ?
Le jeune métis détourna lentement le regard.
— Je n’en suis pas sûr, répondit-il. Il faut que je réfléchisse à quelque chose. Un truc qui me trotte dans le crâne…
Il s’allongea sur son lit, les bras repliés derrière la tête, et ferma les yeux. Max avait compris. Son ami avait besoin de faire le point sur le flot de réflexions qui inondait son cerveau aux capacités surhumaines. Il avait manifestement mis le doigt sur quelque chose, mais ne parvenait pas à savoir exactement de quoi il s’agissait. Les pièces du puzzle devaient se rapprocher les unes des autres avant qu’il ne puisse en dire davantage.
Max soupira longuement.
Toute cette histoire le replongeait malheureusement plusieurs mois en arrière, lorsque l’été précédent, ses coéquipiers et lui étaient parvenus in extremis à sauver la vie d’Elsa de Giverny et de Jonaz Abriel, retenus en otage dans les Antilles du début du XIX e  siècle par la Vigie perdue. En songeant à cette pauvre femme, égarée dans sa haine et sa folie, Max sentit une boule d’angoisse naître au creux de son estomac.
Il ne faut pas que je pense à ça… Surtout pas…
Il se retourna pour faire face au mur du dortoir. Son regard se perdit doucement dans les zébrures de la pierre brune, puis redescendit le long du rideau de velours tiré contre sa fenêtre, avant d’atteindre la minuscule caisse métallique qui faisait office de table de chevet. Un journal plié en deux y avait été déposé la veille. Max ne put s’empêcher de sourire. Depuis le début de l’année, un petit groupe d’élèves de Première année avait pris l’initiative de publier régulièrement un journal gratuit de quatre pages, consacré à la vie du pensionnat. Une revue sobrement baptisée les Échos de Tempus , qu’ils rédigeaient et imprimaient dans leur propre espace de travail installé dans un recoin discret du Hangar des équipages.
L’idée en avait étonné plus d’un, Max y compris. Quel pouvait être l’intérêt d’un tel journal ? Après tout, Saint-Rose ne comptait que vingt-sept élèves et une petite dizaine d’enseignants ! Bien sûr, on pouvait ajouter à ce lectorat potentiel la vingtaine d’hommes de maison, les cuisiniers, l’infirmière et les quelques autres intervenants des services administratifs et techniques… Mais tout de même, si, au total, dans ses heures les plus fastes, le pensionnat provençal accueillait en son sein soixante-dix ou quatre-vingts personnes, c’était vraiment un maximum.
Qui est-ce que ça peut bien intéresser, un tel machin ? se demanda Max en attrapant la dernière édition du journal, déposée discrètement la veille au matin sur sa table de chevet par l’un des membres de la rédaction.
La plupart du temps, Max se contentait de jeter un regard distrait à la Une du journal, avant de le jeter directement dans sa corbeille à papier. Non pas qu’il se désintéressât de la vie de Saint-Rose. Après tout, il faisait partie intégrante de ce lycée, et, bien qu’il n’osât pas se l’avouer, les petits échos de couloirs et les rumeurs en tout genre attisaient autant sa curiosité que celle de ses camarades. Mais plus l’année avançait, plus les gros titres avancés par le journal lui hérissaient le poil.
Ils n’en ont pas marre, franchement, à force ?
Le petit groupe de journalistes en herbe semblait en effet s’être donné pour mission, sans la moindre nuance, de tresser des lauriers à Max et à ses deux coéquipiers, qu’ils avaient affublés du surnom grotesque d’« Équipage d’or ».
Par curiosité, Max déplia sur son lit son exemplaire de l’édition de la semaine. À la lecture du gros titre qui en barrait la Une, il ne put s’empêcher

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