Péril sur la montagne : Caméra Danger No 6

Geneviève Lamothe

Description

Sur les traces de la construction du chemin de fer transcanadien en passant par une aventure en haute montagne.

À travers Ariane, Alex et Ying, du groupe de reporters Caméra Danger, ils partiront sur les traces de la construction du chemin de fer transcanadien, lequel les mènera dans une aventure en haute montagne, à la recherche des ancêtres de Ying. Cette énigme mettra leur force, leur intelligence et leur débrouillardise à rude épreuve. Les lecteurs suivront avec eux la grande histoire de la création un peu folle d’un chemin de fer traversant les montagnes et la quête de Ying pour comprendre d’où il vient… Ils doivent faire preuve de courage, de curiosité et… posséder une lampe de poche, car il leur sera impossible d’arrêter la lecture, même une fois la nuit tombée…

Sujets

• Jeunesse Aventure
• Juvenilee Fiction
• Adventure
• Action

Informations

• Publié par: Les Éditions Crescendo!
• Date de parution: 12 octobre 2012
• Nombre de lectures: 1
• EAN13: 9782897261665
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

De la même auteure, romans jeunesse:
Un génie, non merci! , Éditions porte-Bonheur, 2007,
Tempête en tête , Éditions Porte-Bonheur, 2009,
La Folle enquête Ferron , Marcel Broquet, Éditeur.
À Marc et Denis-Alain, inoubliables compagnons d’aventure, qui m’ont tant appris sur la vie et sur moi-même, à travers l’expérience de la montagne.
I

Départ vers l’Ouest


— Ying a l’air troublé, s’inquiète Ariane en s’adressant à Alex.
— C’est son voyage à Vancouver dans sa famille qui le tourmente si j’ai bien compris.
— Il m’a dit qu’il a des choses à aller régler là-bas. Je m’inquiète un peu, car j’ai l’impression qu’il ne devrait pas y aller seul, confie Ariane.
— Mais son père a refusé de l’accompagner, note Alex.
— Il s’est fâché contre lui parce que Ying l’a questionné à propos de l’histoire de ses ancêtres, de la raison de leur immigration ici et de leur destin. Il paraît que son père refuse depuis toujours de lui en parler et Ying a décidé que c’était assez, qu’il a le droit de savoir. Il a décidé de braver son père et d’aller à Vancouver questionner ses tantes, en espérant arriver à avoir quelques indices à propos de son histoire familiale.
— Ouf, une chicane avec le paternel, ce n’est jamais de tout repos. Pauvre Ying. Ce ne sera pas un voyage facile.
— D’autant plus que dans la culture chinoise, on ne brave jamais l’autorité et encore moins celle du père. C’est très courageux de la part de Ying. Il aurait sans doute besoin de soutien face à sa famille. Je pense vraiment qu’on devrait y aller avec lui !
— Il ne voudra jamais, s’objecte Alex.
Ariane réfléchit. Quiconque l’observe peut sentir la force de caractère et l’assurance d’Ariane tant dans sa manière de parler avec énergie, que dans sa façon de bouger avec souplesse. C’est une fille qui ne se laisse pas facilement décourager, c’est évident.
— Mais oui, si on lui propose un super reportage !
Alex approuve l’idée d’Ariane par un hochement de tête et des applaudissements énergiques.
— Qu’as-tu en tête ? lui demande-t-il.
— Et bien, j’ai pensé qu’un reportage portant sur une page d’histoire de l’Ouest canadien dans laquelle les Chinois ont été des acteurs importants pourrait peut-être séduire Ying.
— C’est-à-dire ?
— La construction du chemin de fer transcanadien.
En un instant, des milliers d’images traversent l’esprit d’Alex. Il trouve l’idée d’Ariane très inspirante et suggère d’aller la proposer illico à Ying.
— Avec un sujet pareil, je n’aurai aucun problème à convaincre mon père de payer nos billets d’avion, se réjouit Alex. Fils unique de parents très riches, Alex ne passe jamais inaperçu avec sa carrure d’athlète, ses yeux pers et son petit sourire qui charme tout le monde. Pour lui, le mot « limite » n’existe pas, tant grâce à ses moyens financiers qu’à son audace et sa témérité.
— À moins qu’on y aille en train ! lance Ariane à moitié sérieuse.
— Ce serait une idée géniale si seulement nous avions plus de temps devant nous. Mais tu sais comme moi que les vacances de Noël sont trop courtes.
Tous deux d’accord, ils vont rapidement retrouver Ying au salon. Ce dernier est affairé au montage d’un petit clip de Noël amusant que les amis ont tourné pour ne pas perdre la main durant le congé. Il rigole, seul devant son écran, en visionnant les images tournées quelques jours plus tôt. Ce Ying est sans contredit un boute-en-train qui répand de l’énergie partout où il passe. Comme il est asiatique, ses yeux bridés accentuent la constante bonne humeur qui se dégage de son visage.
Quand Ying les aperçoit dans le cadre de porte, tous deux silencieux, il devine tout de suite qu’ils mijotent quelque chose. C’est qu’après autant d’aventures ensemble, le trio commence à se connaître par cœur. Le projet Caméra Danger ne date pas d’hier. Pour ceux qui ne seraient pas encore au courant, Caméra Danger est une équipe d’apprentis reporters qui a fait sa réputation en diffusant plusieurs reportages, disons… explosifs , sur Internet.
La bande de jeunes de 17 ans déniche à chaque fois des histoires incroyables et, armés de leur caméra semi professionnelle, ils foncent hors des sentiers battus pour raconter ce qui ne l’a jamais été, souvent au péril de leur vie.
Ils ont gagné la sympathie des grands médias qui suivent leurs aventures et s’empressent de leur faire bonne presse dès que l’occasion se présente. Ce qui a eu vite fait de leur permettre de rejoindre aussi le grand public et a propulsé leur amitié à un degré supérieur en moins de temps qu’il n’en faut pour crier «Action !».
— Dans quelle histoire avez-vous l’intention de m’embarquer cette fois ? s’inquiète Ying.
Alex et Ariane se regardent, le premier fait signe à la seconde de parler d’abord, mais elle lui fait le même signe au même moment. Ils hésitent, bafouillent et finalement Ariane fonce.
— On aimerait t’accompagner en Colombie-Britannique, commence Ariane.
— On a pensé que ça serait bien de profiter du fait que tu as de la famille là-bas, pour aller faire un reportage sur la construction du chemin de fer transcanadien à la fin du 19 e siècle, enchaîne Alex.
— Comme la communauté chinoise été fortement impliquée dans ce projet, il nous semble que ce serait une chance d’en découvrir un peu plus sur les immigrants chinois dont ta famille fait partie, ajoute Ariane.
— Moi, j’ai toujours voulu en apprendre davantage sur ce méga projet de construction, précise Alex.
— On pourrait voir un peu la chaîne de montagnes Columbia, car l’un des points forts de la construction est dans ce secteur, renchérit Ariane.
— Et en plus…
Ying les interrompt.
— Ça va, j’ai compris, vous allez trop vous ennuyer de moi ! Pas besoin d’en ajouter. Je peux emprunter ton téléphone Alex pour appeler ma tante et lui demander si elle accepte d’héberger des apprentis reporters ?
— Tu es génial ! s’exclame Ariane en sautant dans les bras de Ying qui rougit.
— Super ! Bien sûr, fais tous les appels nécessaires, mon téléphone est ton téléphone ! répond Alex.
L’excitation monte d’un cran dans le clan. L’idée de s’envoler vers l’Ouest canadien tous ensemble les enchante et le sourire sur le visage de Ying réjouit ses deux amis. Alex et Ariane sont ravis que leur manigance ait réussi.
Au fond, croient-ils, Ying espérait secrètement être accompagné par ses compagnons.
Et les voilà repartis dans les préparatifs incontournables à chaque mission. Ils font tous comme s’il s’agissait d’un reportage comme tant d’autres, mais à l’intérieur d’eux, ils savent bien que celui-ci sera différent, vraiment différent, car une partie concerne la vie personnelle de l’un d’entre eux.
Et ça, c’est la première fois.
Ariane prend Alex à part un instant.
— Qu’est-ce qu’on va faire si sa famille refuse de lui parler de ses ancêtres ? lui demande-t-elle.
— On fera comme dans les films policiers, tu feras la bonne police et moi, la méchante police ! Ça marche à tous les coups ce truc-là ! dédramatise Alex pour calmer Ariane.
Elle lui donne une petite tape sur l’épaule du revers de la main et retourne aux préparatifs, le cœur plus joyeux.


Ariane a pris quelques heures pour faire des recherches à propos du chemin de fer transcanadien afin d’orienter un peu le séjour du groupe dans l’ouest du pays. Alex et Ying l’on rejointe chez-elle pour voir quel genre d’itinéraire ils devront prévoir. Fernand est avec eux, car vu le mauvais temps, il neige et vente à ne pas voir à un mètre devant soi depuis deux jours, il tenait à s’assurer du transport de ses jeunes protégés, à défaut de pouvoir les accompagner en Colombie-Britannique, ce qu’il ne peut s’empêcher de regretter. Il sirote une tisane au salon avec le père d’Ariane, tandis que le trio tient son traditionnel caucus pré tournage .
— L’ampleur de ce projet d’ingénierie est telle qu’il va nous falloir choisir un angle ou un lieu plus précis sur lequel concentrer notre reportage car sinon, on risque de se perdre, annonce Ariane. Je suggère que l’on axe notre reportage sur la section la plus dangereuse de toute la traversée du Canada par le chemin de fer, les montagnes de la chaîne Columbia. Qu’est-ce que vous en dites ?
Cela semble faire très plaisir aux garçons comme plan, tous deux hochent la tête vigoureusement, les yeux brillants et le sourire aux lèvres.
— Parfait ! lance-t-elle. Il y a une section particulièrement intéressante, le col Rogers, je crois que ce devrait être un incontournable pour nous. Ce fut l’un des endroits les plus problématiques à traverser et il a été marqué par plusieurs incidents, notamment un nombre incalculable d’avalanches qui bloquaient toute circulation et que des ouvriers devaient aller dég