Aboutissements

Cate Tiernan

Description

Je croyais que le pire était derrière moi.
C’en est fini de mon rôle d’investigateur.
Mais à présent, une part de mon passé revient me hanter. La route devant moi est incertaine.
Déesse merci, Hunter est là. Même si Morgan sera toujours là pour moi…
Je sais qu’ensemble, nous pouvons affronter n’importe quel adversaire.
Je sais que je dois affronter mon avenir seul.

Sujets

• Sorcière

Informations

• Publié par: Éditions AdA
• Date de parution: 01 octobre 2013
• Nombre de lectures: 16
• EAN13: 9782896839520
• Langue: Français

Extrait

À ceux qui ont lutté pour maintenir la série Sorcière en vie.

Copyright © 2002 17 th Street Productions, Alloy company
Titre original anglais : Sweep: Full Circle
Copyright © 2013 Éditions AdA Inc. pour la traduction française
Cette publication est publiée en accord avec Alloy Entertainment LLC, New York, NY
Tous droits réservés. Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite sous quelque forme que ce soit sans la permission écrite de l’éditeur, sauf dans le cas d’une critique littéraire.

Éditeur : François Doucet
Traduction : Roxanne Berthold
Révision linguistique : Isabelle Veillette
Correction d’épreuves : Nancy Coulombe, Carine Paradis
Conception de la couverture : Matthieu Fortin
Photo de la couverture : © Thinkstock
Mise en pages : Sébastien Michaud
ISBN papier 978-2-89733-008-8
ISBN PDF numérique 978-2-89683-951-3
ISBN ePub 978-2-89683-952-0
Première impression : 2013
Dépôt légal : 2013
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque Nationale du Canada

Éditions AdA Inc.
1385, boul. Lionel-Boulet
Varennes, Québec, Canada, J3X 1P7
Téléphone : 450-929-0296
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Tiernan, Cate

[Full circle. Français]
Aboutissements
(Sorcière ; livre 14)
Traduction de : Full circle.
Suite de : Braver la tempête.
Pour les jeunes de 12 ans et plus.
ISBN 978-2-89733-008-8

I. Berthold, Roxanne. II. Titre. III. Titre : Full circle. Français. IV. Collection : Tiernan, Cate. Sorcière ; livre 14.
PZ23.T524Ab 2013 j813’.6 C2013-941446-0

Diffusion
Canada : Éditions AdA Inc.
France : D.G. Diffusion
Z.I. des Bogues
31750 Escalquens — France
Téléphone : 05.61.00.09.99
Suisse : Transat — 23.42.77.40
Belgique : D.G. Diffusion — 05.61.00.09.99

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1
Morgan
Déesse, comment suis-je arrivée là ?
Je me tiens pieds nus sur une grève étroite et rocailleuse, et les cailloux pointus mordent la plante de mes pieds. Je chancelle à gauche et à droite et je peine à marcher. Le vent se lève et souffle fort ; il emmêle mes cheveux sur mon visage, si bien que je suis presque incapable de voir devant moi. Une faible odeur d’eau saumâtre, d’algues et de poisson flotte dans l’air.
Où suis-je ? Comment ai-je abouti là ?
Je m’aperçois que j’ai peur. Être là me fait incroyablement peur. Chaque cellule de mon corps me supplie de quitter cette plage. Je pourrais plonger dans le lac ou fuir vers les bois qui longent l’eau. N’importe quoi pour quitter cette rive rocailleuse où je me sens si vulnérable, si seule. Où suis-je ? De quel lac s’agit-il ? Ce lieu m’est complètement inconnu. Je jette un coup d’œil vers les bois, et c’est alors qu’une ombre noire apparaît au-dessus de moi.
Froide. Sombre. Et de plus en plus grosse.
Mon corps entier se raidit. Chaque par-celle de moi sait que cette ombre est synonyme de danger. Je lève les yeux et suis étonnée de découvrir comme elle est près et, instinctivement, je m’accroupis sur la rive couverte de galets. À présent, je peux voir sa source : un énorme faucon aux plumes sombres vole directement au-dessus de moi, et ses yeux dorés et haineux brillent. Qui es-tu ? hurle mon esprit. Que me veux-tu ? Mais quelque chose d’autre a attiré le regard du faucon.
Ravagée par la panique, je vois devant mes yeux le faucon replier ses ailes contre ses flancs pour plonger comme une flèche. À quelques mètres de l’eau, il balance ses pattes puissantes devant lui et cingle la surface de l’eau de ses griffes courbées et affûtées. L’instant d’après, il déploie ses ailes larges et sombres pour battre l’air et se soulever, d’abord lentement, puis avec une vitesse croissante. Entre ses griffes se tord frénétiquement une truite arc-en-ciel mouchetée qui bombe le dos comme un arc dans l’espoir de se libérer. Le faucon s’élève plus haut pour bientôt devenir un point noir dans le ciel, et je vois le regard vide du poisson qui annonce sa mort.
Je ressens une peur accablante, et ce, même si le faucon a disparu. Tout mon corps semble engourdi et chancelant, comme si je venais d’éviter la mort de justesse. Sans le comprendre, je sais que le faucon était à mes trousses. Il est à mes trousses.
Il faut que je quitte cette plage !
Je cours vers les arbres, et les cailloux volent sous mes pieds. Bientôt, je boite, je trébuche tout en jetant un coup d’œil par-dessus mon épaule : je cherche désespérément à gagner l’abri des arbres avant le retour du faucon. Soudain, avec la même rapidité avec laquelle le faucon est survenu, j’atteins l’entrée du bois et je plonge dans l’obscurité. Il y fait plus frais. Je dois attendre une minute avant que mes yeux ne s’habituent à la pénombre. Le sol est couvert d’aiguilles de pin, de vignes rampantes et de morceaux de feuilles secs et craquants, érodés par les intempéries. Je survole les lieux des yeux, mais je n’aperçois aucun sentier, aucune destination. Le tronc d’un arbre tombé se trouve tout près, et sur sa surface est poussé un bouquet de champignons pâles et grêles qui rappelle une forêt des contes du Dr. Seuss. De grosses fourmis noires grouillent sur le tronc et se déplacent rapidement en une file sinueuse.
Oh Déesse, où suis-je ? Comme je ne le sais pas, je me sens si seule et effrayée. Quelle est cette forêt ? Ma seule certitude : je dois trouver le moyen d’en sortir. Il faudra que je me fraye un sentier par moi-même. Un coup d’œil rapide me permet de repérer une section où la végé­tation est moins touffue, et je m’y dirige. Je repousse de minces branches à mon passage et je m’enfonce plus profondément dans la forêt.
Puis, je me tiens silencieuse et immobile dans la forêt pour m’apercevoir que tous mes sens picotent. De la magye. Il y a de la magye ici. Bien plus que le faible bourdonnement régulier d’énergie que la majorité des sorcières de sang entendent et ignorent en l’identifiant comme un simple bruit de fond. Cette magye est créée et mise au monde d’après un concept, un effort et une pensée. Ma peau picote, mon souffle s’emballe.
Je ferme les yeux et je projette mes sens à la recherche de la source de cette magye. Je me concentre, je ralentis les battements de mon cœur, je demeure parfaitement immobile… là. Mes yeux s’ouvrent grands et se fixent automatiquement devant moi, à onze heures, au nord, légèrement à l’ouest. Je me faufile parmi les arbres qui ont poussé en files serrées, j’enjambe des troncs tombés et des vignes grimpantes qui me montent jusqu’aux cuisses pour me bloquer le chemin. Je m’approche davantage de cette vibration élusive et irrésistible ; la vibration d’une sorcière qui puise le pouvoir de l’air. À présent, l’odeur de l’humus, des écorces sèches, de champignons et d’insectes est recouverte de rubans entrecroisés de fumée provenant d’herbes qui brûlent. D’une certaine manière, je sais sans l’ombre d’un doute qu’une sorcière de sang puissante effectue cette magye, qu’elle m’est étrangère, mais qu’elle peut m’apprendre des choses. Mes doigts se mettent à me démanger en signe d’anticipation : que peut-elle m’apprendre ? Quelle partie de mon pouvoir puis-je lui montrer ? Ma poitrine se gonfle tant de fierté que d’incertitude : je sais que je suis forte, d’une force inhabituelle, et que j’ai impressionné des sorcières beaucoup plus savantes. Je sais aussi que mes réussites sont souvent le fruit du hasard, que mes compétences sont imprévisibles parce que je ne suis ni formée ni initiée.
Je peux la sentir à présent, la magye qui se faufile dans les arbres comme un parfum. Ces vibrations me sont étranges : est-ce une bonne magye à l’œuvre ? Et si ça ne l’était pas ? Mais je le remarquerais s’il s’agissait de magye noire. J’hésite un moment. Et si… Mais je continue d’avancer. Droit devant