Touloulou au pays des Mantous

Edmond Lapompe-Paironne

Description

Touloulou, un petit crabe rouge, vit au pied d'un cocotier dans une île de la Caraïbe. Heureux et insouciant, il a beaucoup d'amis mais il rêve d'un autre pays, le pays des Mantous. Un jour il quitte son cocotier et ses amis. Tout au long de son voyage, il fera des rencontres pleines de surprises et vivra des aventures palpitantes.

Sujets

• Nouvelles
• Histoires
• Romans
• Récit

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 mai 2008
• Nombre de lectures: 326
• EAN13: 9782336252971
• Langue: Français

Extrait

Jeunesse L’Harmattan
Collection dirigée par Isabelle Cadoré, Denis Rolland, Joëlle et Marcelle Chassin
Edith PAULY, Gigi la grenouille qui voulait voir la mer !, 2008.
Francis WEILL, L’inoubliable voyage au pôle Nord de M. Mac Ohm et de Wou-wou le chien, 2008.
Francis WEILL, Un ébouriffant éléphant. Histoire fantastiques et drolatiques d’Afrique , 2008.
Anne LABBE, Asgrim et le cheval dérobé aux dieux, 2008.
Carlos Henriques PEREIRA, Jerico, le taurillon de Villa FrancalJerico, o tourinho de Vila Franca (bilingue françaisportugais), 2007.
Pierre LIMA de JOINVILLE, Quatre compères et le fleur soleil des Antilles , 2007.
Françoise KERISEL, Le serment d’Hippocrate, 2007.
Houchang MORADI KERMANI, Les invités de maman. Une soirée à Ispahan, 2007.
Laurent MONTEL et Sarah GABRIELLE, Éby et son Petit Chaperon rouge, 2007.
Patrice BALUC-RITTENER, Nuits de perles amères, 2007.
Larissa CAIN, J’étais enfant dans le ghetto de Varsovie, 2007.
Yoanne TILLIER, Youssouf et le Pirate de Mayotte, 2007.
Marie-Pierre ROBINEAU, Surya part à Kandy, 2007.
Stéphanie ROCHEFORT et Valérie CROWLEY, Le fou rire du lion, 2007.
Nadia GHALEM, Mamadou et le fantôme de Drummondville, 2007.
Noël LE COUTOUR, Le trésor de Galam au Sénégal, 2007.
Jacqueline DEBORDES, Rinzin, un petit Tibétain astucieux, 2007.
J-Michel LEMAIRE, Caïenne, l’Indien qui voulait unir les tribus, 2007.
Geneviève BRIOT, Najib l’enfant de la nuit, 2007.
Michel CRÉZÉ, Chapati et l’astronome en Inde, 2007. Françoise KERISEL, Chevalier de Saint-George, musicien des Lumières/Chevalyé de Saint-George, mizisyen des Lumières, 2007
Touloulou au pays des Mantous

Edmond Lapompe-Paironne
© L’Harmattan, 2008 5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com [e-mail] [e-mail]
9782296056251
EAN : 9782296056251
Sommaire
Jeunesse L’Harmattan - Collection dirigée par Isabelle Cadoré, Denis Rolland, Joëlle et Marcelle Chassin Page de titre Page de Copyright LE RÊVE DE TOULOULOU LE MANCHOT LE DÉPART DE TOULOULOU TOULOULOU ET LE PÈRE-COA TOULOULOU ET LA MÈRE-MOLOKOÏE LE CHASSEUR DE CRABES LE SAUVETAGE LE RETOUR DE TOULOULOU TABLE DES MATIÈRES
LE RÊVE DE TOULOULOU
Dans une crique isolée de la côte des Caraïbes, un petit crabe rouge vivait en bordure de mer à l’ombre d’un sous-bois. Il y avait là de jeunes raisiniers 1 , des amandiers centenaires et un cocotier au tronc interminable. A tout moment, le petit crabe risquait de se faire écraser par un coco sec tombé du haut de son arbre. C’est pourquoi il avait creusé son trou sous la racine d’un immense amandier, un peu à l’écart du cocotier géant.

Un anoli 2 et un vieux crabe cé-ma-faute 3 étaient ses plus proches voisins. C’était du reste ses plus fidèles amis, ainsi qu’une jeune femelle colibri. Elle venait souvent aux nouvelles, et toujours à la tombée du jour.
Lui, le petit crabe rouge, montrait toujours une immense joie de vivre, et ceci du matin jusqu’au soir. Ses amis l’avaient tout naturellement surnommé : Touloulou le Bienheureux.
D’habitude, il se déplaçait gaiement en bordure de la plage en quête de nourriture. Il aimait beaucoup les raisins bien mûrs, au goût sucré. Grâce à ses pinces, Touloulou déchiquetait par petits bouts le raisin de son choix, puis portait les morceaux à sa bouche avec une grande délicatesse. A ses yeux qui clignotaient par instants, on sentait vraiment son bonheur de vivre sur la petite plage au sable noir connue de personne. Le calme y régnait, seulement troublé par le clapotis des vagues.

Pourtant, ce jour-là, Touloulou ne semblait pas apprécier les douceurs habituelles de ce coin enchanteur. Il avait le regard d’un enfant en peine. Même les chants si joyeux des oiseaux ne le faisaient plus sourire. Il n’avait pas fait attention non plus à une amande, encore verte, qui venait de tomber de son arbre à quelques mètres de lui. Il était resté immobile, face à la mer, indifférent à ce qui se passait autour de lui. Il n’avait pas non plus levé la tête pour saluer l’arrivée de la jeune femelle colibri venue aux nouvelles.

- Mais qu’a-t-il donc ? avait demandé Vol-au-Vif en suçant le nectar d’une fleur.
- Personne ne sait, lui avait répondu monsieur Mea-Culpa, le vieux crabe cé-ma-faute. Depuis ce matin, tout le monde le trouve bizarre. Il reste là, des heures durant, à regarder la mer sans s’occuper de ce qui peut tomber du ciel. Si ça continue, il va bientôt se faire écraser par la chute d’un coco sec !

L’une des pinces de monsieur Mea-Culpa était aussi grosse que le reste de son corps. A longueur de journée, il n’arrêtait pas de se taper la poitrine en signe de contrition. Il pratiquait indéfiniment ce rituel au bord de son trou, toujours prêt à s’y enfouir au moindre bruit bizarre.
- Si tu es malade, Touloulou, il faut le dire ! Ce n’est vraiment pas gentil de ta part de laisser tes amis dans l’inquiétude.

Le temps de lever les yeux vers Vol-au-Vif pour lui répondre, elle avait déjà filé vers d’autres fleurs, voulant encore profiter de leurs délices avant le coucher du soleil. En effet, le ciel devenait rouge à l’horizon et la mer semblait fatiguée à force de clapoter par vagues successives sur la plage. Touloulou s’était alors senti encore plus triste, prêt à pleurer à chaudes larmes. Et lorsque le soleil s’était noyé dans la mer et que le soir avait envahi la crique de son ombre, Touloulou avait regagné son trou pour y passer la nuit. Là, il s’était aussitôt endormi et avait fait un rêve étrange.
Dans son sommeil, Touloulou avait été fasciné par un autre monde beaucoup plus grand que la minuscule crique où il avait toujours vécu. En ce lieu inconnu, les rayons du soleil avaient du mal à se frayer un chemin à travers le feuillage fourni des arbres.
De plus, les racines apparentes des palétuviers s’enchevêtraient comme les tentacules d’une pieuvre géante.

Au beau milieu de ces ténèbres vivaient des créatures bizarres aux pattes couvertes de longs poils. Elles ressemblaient à de lointains cousins que Touloulou ne connaissait pas mais dont il avait entendu parler.
Il tenait cette vision de sa mère du temps où il se faisait raconter des histoires avant de s’endormir. Elle lui disait que pour aller là-bas, il fallait être courageux car on risquait à tout moment de perdre la vie. Ce voyage au bout du monde exigeait de pénibles journées de marche, à traverser des endroits où l’on devait affronter les pires dangers.

Mais dans son rêve, Touloulou semblait oublier toutes ces terribles menaces, au point de sourire malgré lui. Il voyait ce nouveau monde avec des yeux pleins d’envie, comme ceux d’un aventurier parti à la recherche d’un fabuleux trésor. A son réveil, Touloulou avait retrouvé sa bonne humeur, bien décidé à quitter au plus vite la crique afin de rejoindre le pays de son rêve…

Dehors, monsieur Mea-Culpa se tenait debout au bord de son trou. Comme à son habitude, il se tapait la poitrine avec sa grosse pince au moment où Touloulou fit son apparition.
- Bonjour monsieur Mea-Culpa, belle journée, n’est-ce pas !…
- Salut, Touloulou, tu sembles de bien meilleure humeur ce matin. Ça nous change de ta morosité de ces derniers jours.
- C’est normal, monsieur Mea-Culpa, j’ai l’intention d’aller au Pays des Mantous