L Empire Hargor
136 pages
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L'Empire Hargor , livre ebook

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Description



Almus a désormais accepté ses responsabilités d’Élu et cessé de vivre dans la peur de son ennemi. Mais le chemin est encore long d’ici l’affrontement final.


Pour sauver la vie de son amie Dalane, il a traversé les Quatre Terres en un temps record. Almus et ses compagnons doivent maintenant franchir une barrière pourtant réputée infranchissable et gagner l'empire hargor. Comme si cela ne suffisait pas, Mira prédit un affrontement avec un dragon, dont Almus pourrait bien ne pas sortir vivant !

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 09 février 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782374534350
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L'Élu de Milnor
Tome 3 L'Empire Hargor
Sophie Moulay
Collection Les ados du Fou Les Éditions du 38
La prophétie
Lorsque la constellation du Griffon entra dans la maison du Roi, nous, les sept Sages, gardiens de la magie de Milnor, ignorions encore que le chancre de l’insatisfaction rongeait le cœur de notre Élu. Nous lui dispensions alors avec ferveur nos connaissances. Enchantés de ses progrès, nous entreprîmes de l’initier aux arts secrets de la diplomatie. Sans doute était-il trop immature pour se rendre compte de l’honneur que nous lui faisions. En effet, à dater de ce jour, l’Élu s’opposa de plus en plus ouvertement à nous. Nous vécûmes ses épisodes de colère avec beaucoup de chagrin.
Quand il devint évident qu’il mettait la vie de ses amis et l’avenir de Milnor en danger, nous décidâmes de consulter les Oracles. Pour la première fois, nous formâmes le cercle sacré en présence de l’Élu et psalmodiâmes les paroles rituelles. À l’Oracle qui daigna nous apparaître, nous confiâmes nos craintes et il réfléchit longuement avant de nous livrer sa prophétie.
Nous, les sept Sages de Milnor, allions à nouveau nous séparer de notre fils spirituel. L’Élu devait parcourir les routes des Quatre Terres, infestées de brigands, au cœur de l’hiver glacial, à destination de l’obscur empire hargor, cette contrée maléfique gouvernée par un véritable démon assoiffé de sang.
Nous poussâmes de hauts cris et implorâmes l’Oracle de trouver une alternative à ce périple mortel. Le Grand Maître le supplia à genoux. L’Oracle s’entêta : un tel voyage serait formateur, parfait pour venir à bout d’un Élu en pleine adolescence.
Le cœur lourd et les larmes aux yeux, nous assistâmes au départ de notre futur sauveur et gravâmes ses traits dans nos mémoires tant nous doutions le revoir un jour. L’Élu quitta Obélane, insouciant des périls qui le guettaient. Lorsque le navire qui nous l’arrachait disparut sur l’horizon, le Grand Maître s’effondra et dut garder le lit des semaines durant.

Extrait des Chroniques de l’Élu , par le Sage Santos.
1. Pondor
Alors que l’aurore se levait sur la forêt de Parlys, auréolant les arbres d’une lueur dorée, Almus songea qu’à cette heure endormie, les bois revêtaient une apparence bien ordinaire. Qui aurait pu deviner que ces lieux abritaient de nombreuses espèces de prédateurs, tous pourvus de crocs acérés ? Les griztis, les carnoies composaient pourtant le quotidien – et parfois le menu – de Gizdrill, l’ermite hargor.
Cette étape dans ces bois pleins de danger s’était révélée cruciale. Les adolescents n’y avaient-ils pas semé définitivement l’assassin lancé aux trousses de Noir-Cœur, laissant aux griztis le soin d’écrire la conclusion ? Sans Gizdrill, jamais Almus n’aurait connu l’existence du passage qui reliait les Quatre Terres et l’empire hargor. De plus, il avait glané quantité d’informations sur la culture hargore. Elles lui seraient utiles pour parvenir jusqu’à Dalane, son amie arvienne détenue par l’empereur Salifus. Plus important encore, Almus avait compris qu’à vivre dans l’ombre de l’Ennemi, la peur le paralysait et lui faisait accumuler les erreurs. Aussi s’était-il promis d’en apprendre davantage sur son futur adversaire afin de le combattre pied à pied. Il lui fallait donc se rendre à Hoggu où Dalane était retenue prisonnière. En effet, selon Maître Bindus, la lettre que l’empereur hargor avait adressée à Almus portait la marque de l’Ennemi.
Malgré sa nuit blanche, l’adolescent ne ressentait pas les effets de la fatigue. Au contraire, il avait le sentiment de s’éveiller d’une interminable période trouble. D’ailleurs, le moment n’était-il pas venu d’aller secouer un peu ses amis ? Une longue route les attendait s’ils voulaient respecter l’échéance imposée par l’Oracle.

Pil était si content de quitter la forêt qu’il s’enhardit à caresser Qrill, le loup géant qui les avait conduits jusqu’à la route de Pondor. Curieusement, l’animal ne broncha pas et donna un coup de sa langue gigantesque au jeune écuyer.
Finalement, c’est vrai que ce sont de petits agneaux ! s’écria l’ancien voleur.
Puis, ils chevauchèrent sans relâche toute la journée. Ce soir-là, fidèle à sa promesse, Almus poursuivit le déchiffrage des pattes de mouche de Gizdrill, mais il ne reconnut pas la plupart des noms de lieux employés. L’ensemble formait un journal de bord passionnant, truffé de détails sur la société hargore.
Almus n’oubliait pas sa deuxième promesse, celle d’offrir à Mira un anniversaire mémorable. Tandis que la voyante s’isolait dans un fourré, il mit ses comparses au courant et chargea Pil d’imaginer un bon repas.
J’ai ma petite idée, mais il faudra que vous me procuriez quelques ingrédients à Pondor, dit le jeune écuyer.
Noir-Cœur connaît la ville dans ses moindres recoins ; il nous trouvera tout ce que nous voulons au meilleur prix.
Almus n’ajouta pas qu’il avait besoin de se débarrasser de son ami assassin pendant une heure ou deux.

Deux jours plus tard, les jeunes gens arrivèrent aux abords de Pondor. Soufflé par l’immensité des remparts qui bordaient la capitale pourpre, Pil murmura :
J’avais oublié combien Pondor était grande.
Pas tant que ça, grommela Noir-Cœur qui n’avait cessé de s’assombrir à mesure que la ville grignotait l’horizon. Je dirais même qu’elle n’est pas assez grande à mon goût !
Tu t’inquiètes pour la guilde ? demanda Mira. Comment tes anciens maîtres pourraient-ils se douter que tu viens te jeter dans la gueule du loup ? Ils croient sûrement que Guiliès a rempli son contrat. Et puis, tu ne crains rien avec nous.
C’est plutôt vous qui ne risquez rien avec moi, corrigea Noir-Cœur.
Il rugit soudain :
Comment ont-ils pu m’envoyer un assassin aussi incompétent ? Ne leur avais-je pas prouvé ma valeur ?
Almus devina que ce n’était pas son orgueil blessé qui faisait parler ainsi son ami, mais la culpabilité. Bien que le neveu du chef suprême de la guilde ait essayé à plusieurs reprises de tuer Noir-Cœur, celui-ci se croyait responsable de la mort atroce de son collègue.
Noir-Cœur, murmura-t-il, il avait fait son choix. Tu ne peux pas t’en vouloir. Nous avons tenté de le dissuader de nous suivre.
Nous n’avons pas ménagé nos efforts pour le semer, appuya Pil. Qu’est-ce qu’on aurait pu faire de plus pour l’empêcher de pénétrer dans la forêt de Parlys ?
L’assassin garda le silence de longues minutes avant d’avouer :
Vous avez sans doute raison ! Mais l’idée d’être responsable d’une mort me révulse au plus haut point ; je sais, drôle d’attitude chez un assassin !
Ex-assassin, s’exclamèrent en chœur ses trois compagnons, lui arrachant enfin un vrai sourire.
À l’approche des portes, Almus jeta une couverture sur le panier de Farceur. Le griffon piailla de mécontentement. L’adolescent se demandait quoi faire de son ami à quatre pattes pendant qu’il accomplirait les tâches qu’il s’était fixées quand, à sa grande surprise, Mira prit les devants.
Échangeons nos chevaux ! Je vous attendrai avec Farceur un peu après la porte est de la ville.
Incroyable ! pensa l’Élu. Elle nous laisse le champ libre pour organiser son anniversaire. Comme si elle savait et voulait nous faciliter les choses ! Il se corrigea : elle sait .
Juchée sur Pinto, Mira s’éloigna sur l’avenue qui traversait Pondor d’est en ouest.

Il y a un petit marché, dans les faubourgs nord, suggéra Noir-Cœur. Les prix y sont plus bas qu’au grand marché et je ne risque pas de tomber sur des connaissances.
Allez-y sans moi, dit Almus d’un ton dégagé. Je vous rejoindrai à la porte est.
Comment ça ? s’écria Pil. Tu te dégonfles ! Tu n’as pas envie qu’on te voie acheter une robe ?
Pas du tout ! Rien ne me ferait plus plaisir que de chercher un cadeau pour Mira, mais je dois envoyer un message à Obélane.
Que veux-tu dire aux Sages ?
J’ai besoin du nouveau nom de la ville d’Ister. Il nous faut très vite la réponse sinon nous ne parviendrons jamais à localiser le col dont Gizdrill nous a parlé.
Crois-tu que nous aurons assez d’argent ? s’inquiéta Noir-Cœur. Nous avons dépensé plus que de raison quand nous nous sommes échappés des prisons du comte, à Pulsanne.
J’essaierai de régler cela avec les Sages, promit Almus. Où est le bureau des magiciens messagers ?
D’ici ? Le mieux est que tu empruntes cette avenue ; elle te mènera dans les quartiers riches, aux abords du palais royal. Je suis sûr qu’il y a un bureau par là.
Parfait, s’exclama Almus avec un enthousiasme qu’il était loin de ressentir. Amusez-vous bien !
Il se dépêcha de talonner Libellule.

Comme l’avait prédit Noir-Cœur, Almus n’eut aucune difficulté à dénicher le bureau des magiciens messagers. L’endroit jouissait d’une vue spectaculaire sur le palais royal. Ce dernier n’était pourtant pas beau ; sa construction datait de l’époque des guerres pourpres, où l’on bâtissait des édifices massifs, imprenables plutôt qu’élégants. Cependant, les architectes modernes profitaient de la réfection d’ailes tombées en décrépitude pour laisser libre cours à leur imagination. Ici, une tour trapue habillée de marbre blanc jouxtait un mur percé d’une multitude de petites fenêtres aux rideaux colorés. Là, des tuiles jaunes surplombaient de solides murs défensifs. Malgré tous ces styles qui se côtoyaient sans réellement se mélanger, Almus trouvait le palais de Hamilto le Deuxième sympathique et dénué de prétention.
Le bureau des magiciens messagers était désert. Véritable institution sans laquelle les Sages n’auraient pas tant d’influence sur la politique des Quatre Terres, cette corporation était née quatre siècles auparavant. Un magicien, Karun, avait alors réussi à communiquer d’esprit à esprit avec un de ses collègues. Les Sages de l’époque virent là l’occasion d’accélérer les échanges stratégiques et chargèrent Karun de former des apprentis magiciens à cette nouvelle discipline. Almus ne savait pas exactement de quelle manière cette magie fonctionnait, mais la distance entre les messagers constituait un paramètre crucial : les messages à

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