LA VRAIE VIE
73 pages
Français

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Description

J.-F. fréquente l’Institut, une école où on lui inculque la soumission la plus totale. Ses enseignants lui répètent toujours que la vraie vie est cent fois pire, ce qui est difficile à croire. En s’enfuyant de cette prison, J.-F. découvrira que ses enseignants lui ont menti : la vraie vie, c’est mille fois pire.
J’ai décidé de m’enfuir de l’Institut le 12 mars de l’an 20 de l’ordre nouveau. Il est rare que je retienne les dates, mais, ce matin-là, le maître nous avait demandé de l’écrire dans vingt langues mortes différentes: latin, grec, araméen, portugais, allemand, français, et cætera. Il aurait été difficile de l’oublier.
Autrefois, paraît-il, chacun aurait utilisé son ordinateur personnel et se serait débarrassé de cette corvée en quelques minutes. Mais cette pratique décadente était devenue impossible et nous avions passé la journée à fouiller dans de vieux livres moisis et des encyclopédies poussiéreuses avant de transcrire nos réponses à la main, sur du papier fabriqué avec des arbres transformés. (…)
P.-X. avait alors transgressé les règlements en prononçant quelques mots. Ce n’était pas pour poser une question, ce qui n’était permis qu’en cas de force majeure. Ce n’était pas non plus un acte de rébellion, j’en suis convaincu. Je dirais plutôt que P.-X. s’était parlé à lui-même (…) Mais quelques instants plus tard, le voyant vert s’allumait sur l’interphone. Nous avons aussitôt arrêté nos recherches, nous nous sommes levés et mis au garde-à-vous.
— Monsieur P.-X. est prié de se présenter au bureau du directeur, a dit une voix métallique.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 16 mars 2016
Nombre de lectures 25
EAN13 9782764431016
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0350€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

DU MÊME AUTEUR CHEZ QUÉBEC AMÉRIQUE
JEUNESSE
L’Étrange Pouvoir de Léo Langelier , coll. Bilbo, 2015.
Bienvenue à Wawa ! – Tout plein d’histoires sur les noms des lieux , 2014.
Lazare Vollant , coll. Magellan, 2014.
Arthur Prophète , coll. Magellan, 2014.
Le Guide du tricheur 2 – L’École , 2013.
Granulite , coll. Bilbo, 1992, nouvelle édition, 2013.
Drôles d’écoles ! – Tout plein d’histoires avec des écoles , 2013.
Cocorico ! – Tout plein d’histoires qui parlent des langues , 2013.
• FINALISTE, PRIX DU LIVRE JEUNESSE DES BIBLIOTHÈQUES DE MONTRÉAL
Le Guide du tricheur 1 – Les Jeux , 2012.
Schlick ! – Tout plein d’histoires avec des mots , 2012.
Hò , coll. Titan+, 2012.
• PRIX ALVINE-BÉLISLE 2013
• FINALISTE, PRIX DU GOUVERNEUR GÉNÉRAL 2012
• FINALISTE, PRIX DU LIVRE JEUNESSE DES BIBLIOTHÈQUES DE MONTRÉAL
La Cagoule , coll. Titan+, 2009.
Lola superstar , coll. Bilbo, 2004.
Kate, quelque part , coll. Titan+, 1998.
Le Match des étoi les , coll. Gulliver, 1996.
Guillaume , coll. Gulliver, 1995.
• MEN TION SPÉ CIALE : PRIX SAINT-EXU PÉRY (FRANCE)
SÉRIE KLONK
12 titres parmi lesquels :
Klonk contre Klonk , coll. Bilbo, 2004.
Le Testament de Klonk , coll. Bilbo, 2003.
SÉRIE SAUVAGE
Sauvage , série regroupée, 2010.
6 titres parmi lesquels :
Sales Crapauds , coll. Titan, 2008.
Les Horloges de M. Svonok , coll. Titan, 2007.
ADULTE
Toute une vie sur les bancs d’école , hors collection, 2016.
Ostende , coll. Littérature d’Amérique, 1994, coll. QA compact, 2002, coll. Nomades, 2015.
Nowhere man , coll. Tous Continents, 2013.
À deux pas de chez elle , coll. Tous Continents, 2011.
Voyeurs, s’abstenir , coll. Littérature d’Amérique, 2009.
Vous êtes ici , coll. Littérature d’Amérique, 2007.
Mélamine Blues , coll. Littérature d’Amérique, 2005.
Adieu, Betty Crocker , coll. Littérature d’Amérique, 2003.
Fillion et frères , coll. Littérature d’Amérique, 2000, coll. QA compact, 2003.
Je ne com prends pas tout , coll. Littérature d’Amérique, 2002.
Vingt et un tableaux (et quelques craies) , coll. Littérature d’Amérique, 1998.
Miss Septembre , coll. Littérature d’Amérique, 1996.
Les Black Stones vous revien dront dans quelques ins tants , coll. Littérature d’Amérique, 1991.




Projet dirigé par Stéphanie Durand, éditrice
Conception graphique : Sara Tétreault et Nathalie Caron
Mise en pages : Pige communication
Révision linguistique : Annie Pronovost et Sophie Sainte-Marie
En couverture : Réalisé à partir d’oeuvres photographiques de
© bikeriderlondon / shutterstock.com et
© Honza Krej / shutterstock.com
Conversion en ePub : Nicolas Ménard
Québec Amérique 329, rue de la Commune Ouest, 3 e étage
Montréal (Québec) H2Y 2E1
Téléphone : 514 499-3000, télécopieur : 514 499-3010
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada pour nos activités d’édition.
Nous remercions le Conseil des arts du Canada de son soutien. L’an dernier, le Conseil a investi 157 millions de dollars pour mettre de l’art dans la vie des Canadiennes et des Canadiens de tout le pays.
Nous tenons également à remercier la SODEC pour son appui financier. Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC.



Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Gravel, François
La vraie vie (Titan +) Pour les jeunes.
ISBN 978-2-7644-3086-6 (Version imprimée)
ISBN 978-2-7644-3100-9 (PDF)
ISBN 978-2-7644-3101-6 (ePub)
I. Titre. II. Collection : Titan +.
PS8563. R388V72 2016 jC843’.54 C2015-942301-5 PS9563. R388V72 2016
Dépôt légal, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2016
Dépôt légal, Bibliothèque et Archives du Canada, 2016
Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés
© Éditions Québec Amérique inc., 2016.
quebec-amerique.com



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J’ai décidé de m’enfuir de l’Institut le 12 mars de l’an 20 de l’ordre nouveau. Il est rare que je retienne les dates, mais, ce matin-là, le maître nous avait demandé de l’écrire dans vingt langues mortes différentes : latin, grec, araméen, portugais, allemand, français, et cætera . Il aurait été difficile de l’oublier.
Autrefois, paraît-il, chacun aurait utilisé son ordinateur personnel et se serait débar rassé de cette corvée en quelques minutes. Mais cette pratique décadente était devenue impossible et nous avions passé la journée à fouiller dans de vieux livres moisis et des encyclopédies poussiéreuses avant de transcrire nos réponses à la main, sur du papier fabriqué avec des arbres transformés. « C’est un travail de moine, avait dit le maître au début de la journée, qui contribuera à développer votre patience et vous rapprochera de Dieu. »
Un travail de moine ? Comme personne n’avait compris le sens de cette expression, nous avions été quelques-uns à froncer les sourcils et à nous consulter du regard.
Le maître n’avait pas apprécié cette manifestation d’insolence, mais il avait quand même essayé de rattraper son erreur.
— « Travailler comme un moine » est une expression révolue. Cet héritage d’une religion interdite m’a échappé et je m’en excuse. Je vous prie de ne jamais l’utiliser. Maintenant, travaillez.
Cet aveu était vraiment étrange. Nos maîtres s’expliquaient rarement, et s’excusaient encore moins.
P.-X. avait alors transgressé les règlements en prononçant quelques mots. Ce n’était pas pour poser une question, ce qui n’était permis qu’en cas de force majeure. Ce n’était pas non plus un acte de rébellion, j’en suis convaincu. Je dirais plutôt que P.-X. s’était parlé à lui-même, comme nous le faisons tous parfois quand nous croyons être seuls.
— Tout ça ne nous dit pas ce qu’était un « travail de moine », avait-il simplement murmuré.
Ces mots lui avaient échappé, voilà tout, mais notre salle d’étude était si sonore que les moindres bruits se répercutaient partout. Nos maîtres entendaient tout ce qu’on disait, même si nous étions assis dans la vingtième rangée.
Nous avions été si étonnés que nous nous étions tous tournés vers P.-X., puis vers le maître.
Comme celui-ci ne réagissait pas sur le coup, nous avons pensé que P.-X. s’en tirerait. Mais quelques instants plus tard, le voyant vert s’allumait sur l’interphone. Nous avons aussitôt arrêté nos recherches, nous nous sommes levés et mis au garde-à-vous.
— Monsieur P.-X. est prié de se présenter au bureau du directeur, a dit une voix métallique.
P.-X. a baissé la tête et s’est dirigé lentement vers la porte. Quand il l’a franchie, tout le monde l’a bien regardé : nous savions que nous ne le reverrions plus jamais dans notre classe d’élite.
Je n’avais de mon côté rien fait de mal, mais je risquais d’être convoqué chez le directeur, moi aussi. Tout le monde en effet savait que P.-X. était assis à côté de moi dans la salle d’étude. Le directeur chercherait à savoir s’il n’y avait pas un sens caché à la remarque de P.-X., si ce n’était pas une sorte de code secret destiné à déclencher quelque mouvement de dissidence. Il supportait mal que nous communiquions entre nous, et encore moins que nous répondions aux maîtres. À la cantine, nous n’avions même pas le droit d’adresser la parole aux cuisiniers et aux employés qui assuraient le service. Nous étions là pour écouter, fouiller dans de vieux livres à la recherche de la Véritable Parole de Dieu et prier, un point c’est tout.
Voilà à quoi nous occupions nos cerveaux et nos doigts douze heures par jour, sept jours sur sept. Nous devions nous considérer comme honorés d’avoir été choisis, et remercier Dieu de cette chance inouïe. Nos maîtres ne cessaient de nous répéter qu’étudier à l’Institut était un privi

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