Le fantôme tourmenté

Soraya Benhaddad

Description

Les nuits d’Elsa sont hantées par le fantôme d’une jeune fille qui lui répète chaque fois : « Tu n’as pas le droit. » Que signifient ces mystérieuses apparitions ? Rongée d’inquiétude, Elsa demande à sa grand-mère de lui venir en aide. Celle-ci remuera ciel et terre pour percer ce mystère et redonner la tranquillité d’esprit à sa petite-fille. Pendant ce temps, Elsa fera une rencontre qui n’est peut-être pas étrangère aux manifestations de la revenante…

Sujets

• Apparition
• Jeunesse
• Cimetière
• Spiritisme
• Roman

Informations

• Publié par: Bouton d'or Acadie
• Date de parution: 30 mars 2011
• Nombre de lectures: 3
• EAN13: 9782896825332
• Langue: Français

Extrait

Table des matières
1. Une promenade au cimetière
2. Des pleurs dans la nuit
3. La peur au ventre
4. Rose, la grand-mère
5. Une alliée inattendue
6. L'appel au médium
7. Des réponses de l'au-delà
8. Une rencontre agréable
9. Une dernière séance de spiritisme

Pour la publication de ce livre, Bouton d'or Acadie a bénéficié de l'aide du Conseil des Arts du Canada, du ministère du Patrimoine canadien et de la Direction des arts du Nouveau-Brunswick.

Titre : Le Fantôme tourmenté Texte : Soraya Benhaddad Couverture : Jocelyne Doiron Mise en pages : Marguerite Maillet

Papier ISBN 2-922203-59-X PDF ISBN 978-2-89682-183-9 ePub ISBN 978-2-89682-533-2

Dépôt légal : 2e trimestre 2003
Bibliothèque nationale du Canada
Bibliothèque nationale du Québec
Centre d'études acadiennes (Université de Moncton)
Distributeur : Prologue et Bouton d'or Acadie

Tous les droits d'adaptation et de traduction sont réservés pour tous les pays. Toute reproduction de l'ensemble ou d'une partie de cet ouvrage, par quelque procédé que ce soit, est strictement interdite sans l'autorisation écrite de l'éditeur.

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À ma mère,
douceur incarnée,
que j'aime plus que tout.
Remerciements

Je voudrais remercier Madame Marguerite Maillet, qui a suffisamment cru en cette histoire pour la publier. C'est un véritable bonheur de travailler avec elle.
J'adresse aussi mes remerciements à Diane Comeau pour les judicieux conseils qu'elle m'a prodigués après avoir lu ce roman. Diane possède une intelligence du cœur à laquelle je suis très sensible.
Par ailleurs, je désire exprimer ma reconnaissance au personnel du CLSC Notre-Dame-de Grâce et du CLSC de Lachine, aux membres de la merveilleuse équipe de PIMO ainsi qu'au personnel du Centre de réadaptation Constance Lethbridge, en particulier Micheline Bolduc et Josée Malo.
Enfin, je tiens à dire un gros merci à mon mari, qui a toujours cru en moi.
Chapitre 1

Une promenade
au cimetière
A s-tu envie de faire quelque chose de spécial aujourd'hui ? interroge Pascal. Elsa réfléchit un instant. Soudain, ses yeux s'écarquillent, comme si elle venait de trouver la meilleure idée, et elle déclare :
– Si on allait au cimetière...
– Au cimetière ? Quelle idée ! réplique Pascal, surpris par cette proposition. Mais Elsa insiste :
– S'il te plaît ! C'est super cool ... J'adore les cimetières. J'aime m'y promener quand il fait beau. Tout y est si calme, si reposant. – Pour être calme, c'est calme. Je dirais plutôt mortel. Je te trouve morbide. Mais enfin, Elsa, si tu cherches la tranquillité, pourquoi ne pas aller au parc du Mont-Royal ?
– Allez, Pascal, fais-moi plaisir. J'adore me promener dans les cimetières. Il y a une atmosphère très particulière. Je suis certaine que tu aimeras ça tout comme moi.
– Tu es incroyable, Elsa. C'est bien la première fois qu'une fille m'invite au cimetière.
– Allons, chiche ! On y va.
Elsa prend son sac à dos et quitte le café sans attendre son compagnon. Pascal ramasse rapidement ses affaires et la rejoint.
Dehors, la journée est agréable. Le ciel est très bleu, pas un nuage à l'horizon. Il est presque trois heures de l'après-midi. Les trottoirs grouillent de gens qui vont dans tous les sens. Certains paraissent pressés tandis que d'autres flânent. Elsa et Pascal marchent silencieusement, en se tenant par la main. Le cimetière n'est pas très loin.
Cela fait quelques mois déjà qu'ils sortent ensemble. Ils se sont connus à la fête d'une amie commune. Entre eux, ce n'est pas l'amour avec un grand A, mais ils s'aiment bien, sans plus. Ce qu'on remarque tout de suite, c'est qu'ils sont très différents. Ils n'ont pas les mêmes goûts, et encore moins les mêmes centres d'intérêt.
Elsa est une belle blonde aux yeux verts. Elle est grande, élancée, et a du caractère. Très sociable et extravertie, elle se fait vite des amis. À l'inverse, Pascal est un garçon plutôt taciturne. Personne n'arrive à le dérider, à part Elsa. Il est non seulement grand de taille mais aussi très costaud. Ses cheveux sont noirs et lui tombent sur les épaules. Parfois, il les attache en queue de cheval, surtout quand il fait chaud. Ses yeux sombres lui donnent un air ténébreux qui plaît beaucoup aux filles. Pascal aime toujours rencontrer Elsa dans un endroit où il peut se restaurer. Autrement, il préfère rester seul avec elle. Elsa, quant à elle, adore être dehors et rencontrer des amis. Elle considère que les hivers sont trop longs. Pendant cette saison, elle passe la plupart de son temps libre à la maison. Par contre, en été, elle profite au maximum de chaque journée. Elle veut sortir et s'oxygéner. Heureusement, Pascal cède toujours à ses caprices.
À peine ont-ils quitté le chemin de la Côte des-Neiges avec son vacarme, qu'Elsa et Pascal sont accueillis par le gazouillis des oiseaux dans les arbres longeant les allées du cimetière.
Effectivement, le spectacle est enchanteur. Tout est verdoyant. Certaines tombes sont décorées de fleurs fraîchement déposées alors que d'autres semblent abandonnées, car aucune fleur ne témoigne du passage d'un proche. Elsa et Pascal se promènent un bon moment. C'est vraiment un vaste cimetière qui s'étend sur une partie de la montagne. Tous deux ressentent une grande quiétude. Après avoir sillonné les allées pentues du cimetière, ils s'assoient sur un banc pour se reposer un peu.
– Alors, Pascal, avoue que c'est un endroit magnifique.
Pascal ne dit rien. Il écoute la nature qui s'éveille après un long hiver, et savoure la tranquillité des lieux. Elsa prend son silence pour un acquiescement et continue sur sa lancée :
– Chaque fois que j'ai besoin de solitude, je me précipite au cimetière. Tu es le seul à connaître mon coin secret. Dis donc, je te trouve bien silencieux... Aurais-tu la trouille, Pascal? demande-telle avec une pointe d'ironie.
– Moi, la trouille ? Peur des morts ? Qu'est-ce que tu vas chercher là ! Les morts sont inoffensifs.
Ce que tu vois dans un cimetière, ce n'est que leurs tombes, avec à l'intérieur des corps décomposés et des squelettes. Quand tu meurs, ton âme va au ciel et n'en revient plus jamais.
– Ce sont des suppositions, rien de plus, rétorque vivement Elsa. Personne n'est encore revenu pour nous dire comment ça se passe de l'autre côté.
Elle se lève d'un bond pour explorer les environs. Elle n'est pas du genre à rester longtemps sans rien faire. Sa curiosité la pousse toujours vers l'avant, en quête de découvertes. Elle s'approche d'une tombe qui paraît toute récente et dont le marbre blanc vient probablement d'être posé. Une merveilleuse couronne de fleurs multicolores y a été déposée. Elsa remarque aussi que plusieurs bouquets de lys blancs entourent la tombe. Intriguée, elle lit à haute voix l'épitaphe :

Lyse Labelle
1986-2001
À notre belle fleur de lys,
Tu es partie si subitement,
nous laissant profondément malheureux.
Jamais, au grand jamais,
nous n'oublierons la joie de vivre
que tu incarnais par ta seule présence.
Nous te garderons tendrement
au fond de notre cœur pour toujours.

Papa et maman

À la fin de sa lecture, Elsa se sent toute bouleversée. Elle fait aussitôt demi-tour et retourne s'asseoir auprès de Pascal, le visage assombri.
– Tu sais, la fille qui est enterrée là avait notre âge ! lui dit-elle en poussant un soupir de découragement.
Elsa lui désigne la tombe garnie de lys. Comme il demeure silencieux, elle enchaîne :
– Pauvre fille ! Quinze ans à peine. Quelle tristesse ! Je me demande comment elle est morte…
– Ce sont des choses qui arrivent, fait remarquer Pascal sans émotion.
– Ça donne le cafard ! Ouf, je me sens mal tout à coup, lance-t-elle en essuyant une larme sur le point de couler.
– La visite des cimetières ne te réussit pas. Allons-nous-en, Elsa. Je n'aime pas du tout cet endroit.
À contrecœur, Elsa le suit dans la grande allée.
Chapitre 2

Des pleurs
dans la nuit
-T &