LES Cristaux d orleans
163 pages
Français

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LES Cristaux d'orleans , livre ebook

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Description

En passant par cette porte, tu trouveras ce que tu cherches, mais aussi ce que tu n’as jamais cherché… 
Féroce et irascible comme le carcajou, Lucy Wolvérène, 17 ans, sent la colère bouillir en elle depuis qu’elle a été arrachée à la communauté crie dont elle est originaire. À Québec, en 1907, vivant du fruit de ses vols, la jeune femme se moque des autorités aussi bien que des hommes-corbeaux qui sillonnent la ville la nuit. Quand la possibilité de perpétrer le coup du siècle se présente, elle est prête à tout mettre en œuvre pour y parvenir… même si ça implique de se rendre sur l’île d’Orléans, siège d’une forteresse où se retrouvent les plus dangereux criminels de la cité.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 14 octobre 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9782764441947
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0550€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

DE LA MÊME AUTRICE CHEZ QUÉBEC AMÉRIQUE
Le Programme , coll. Magellan, 2018.
• LAURÉAT, PRIX JEUNESSE DES UNIVERS PARALLÈLES 2020
• FINALISTE, PRIX JEUNESSE DES LIBRAIRES 2019, VOLET QUÉBEC, 12-17 ANS
• LAURÉAT, PRIX DE CRÉATION LITTÉRAIRE DE LA VILLE DE QUÉBEC ET DU SALON INTERNATIONAL DU LIVRE DE QUÉBEC 2019, CATÉGORIE JEUNESSE
La Cache, Tome 2 – L’Ambre bleu , coll. Magellan, 2016.
La Cache, Tome 1 – L’Effet jus d’orange , coll. Magellan, 2015.
• FINALISTE, PRIX JEUNESSE DES LIBRAIRES 2015, VOLET QUÉBEC, 12-17 ANS
• MEILLEUR ROMAN JEUNES ADULTES, LE MEILLEUR DE 2015, ITUNES
Direction Saint-Creux-des-Meuh-Meuh , Hors collection, 2014.
• FINALISTE, PRIX DU GOUVERNEUR GÉNÉRAL DU CANADA 2015



Projet dirigé par Stéphanie Durand, éditrice

Conception graphique et mise en pages : Nathalie Caron
Révision linguistique : Sabrina Raymond et Flore Boucher
Photographie en couverture : Lorado / istock.com
Conversion en ePub : Fedoua El Koudri

Québec Amérique
7240, rue Saint-Hubert
Montréal (Québec) Canada H2R 2N1
Téléphone : 514 499-3000, télécopieur : 514 499-3010

Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada.
Nous remercions le Conseil des arts du Canada de son soutien. We acknowledge the support of the Canada Council for the Arts.
Nous tenons également à remercier la SODEC pour son appui financier. Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC.


Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

Titre : Lucy Wolvérène / Sandra Dussault.
Noms : Dussault, Sandra, auteur. | Dussault, Sandra, Cristaux d’Orléans.
Collections : Magellan.
Description : Mention de collection : Magellan
Identifiants : Canadiana (livre imprimé) 2020008111X | Canadiana (livre numérique) 20200081128 | ISBN 9782764441923 (vol. 1) | ISBN 9782764441930 (PDF : vol. 1) | ISBN 9782764441947 (EPUB  : vol. 1)
Classification : LCC PS8607.U875 L83 2020 | CDD jC843/.6—dc23

Dépôt légal, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2020
Dépôt légal, Bibliothèque et Archives du Canada, 2020

Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés

© Éditions Québec Amérique inc., 2020.
quebec-amerique.com



À mon père, Simon, fier descendant du premier Toussaint Toupin-Dussault d’Amérique.


When I go into the ground I won’t go quietly, I’m bringin’ my crown When I go into the ground Oh, they gotta bury me, bury me face down
( Bury Me Face Down , grandson)



Accroupie derrière une carriole abandonnée par son propriétaire, Lucy observait avec attention la transac tion qui se déroulait dans la pénombre, près d’une bitte d’amarrage, à une cinquantaine de pieds de là. Il était plus de minuit et le quai était désert, mais les deux hommes discutaient quand même à voix basse, en jetant de temps en temps des coups d’œil inquiets autour d’eux.
— T’as raison d’avoir peur, sale menteur, murmura Lucy pour elle-même.
— Qu’est-ce que tu dis ? demanda le colosse age nouillé juste à côté d’elle.
— Rien, David. Tais-toi, maintenant.
Le jeune homme serra les lèvres pour éviter de répli quer. Il travaillait avec elle depuis assez longtemps pour savoir que quand la patronne était de mauvaise humeur – ce qui s’avérait la plupart du temps –, il valait mieux suivre ses ordres sans rien dire. Elle pouvait être cinglante lorsqu’on la contrariait, et parfois même méchante. Malgré les six pieds et deux pouces qu’il avait atteints l’été précédent, David ressentait encore pour elle un mélange de crainte et d’admiration.
Dans les soubassements de la ville de Québec, Lucy Wolvérène, dix-sept ans, avait acquis sa réputation de voleuse grâce à ses plans ingénieux et sans faille. On chuchotait qu’elle arrivait à escalader les murs fortifiés de la citadelle, et qu’elle pouvait ouvrir n’importe quel coffre-fort, peu importait l’épaisseur de ses parois. Elle se moquait des autorités autant que des terribles hommes-corbeaux qui terrorisaient la ville la nuit. Cette fille aux origines amérindiennes était entourée d’une aura de mystère, et quand arrivait à leurs oreilles la rumeur qu’elle avait accompli un vol spectaculaire et inexplicable, les gens qui la côtoyaient lui attribuaient de nouveaux pouvoirs, toujours plus extraordinaires et ridicules d’une fois à l’autre.
Cela la faisait bien rire.
Mais David connaissait son secret, qui n’en était pas réellement un : elle savait bien s’entourer, tout simplement. Lorsqu’elle avait dérobé le collier de perles de madame la mairesse pendant le discours de son mari à l’inauguration du nouvel hôtel de ville, elle l’avait discrètement refilé à Marguerite qui courait plus vite que quiconque et en quelques secondes, la minuscule fillette avait disparu avec le butin. Convaincus que c’était l’adolescente qui l’avait volé, les gendarmes avaient eu beau fouiller Lucy, la déshabiller et la menacer de lui arracher les ongles, ils n’avaient pu retenir aucune charge contre elle. Marguerite n’avait eu qu’à mettre le collier en lieu sûr en attendant que la pa tronne soit libérée.
Et lorsque le crucifix grandeur nature de l’église Saint-Jean-Baptiste avait disparu, le soir même de son installation, David apprit que Lucy avait payé un mous saillon slovaque pour aller chercher l’objet juché à dix pieds de hauteur. Moussaillon réputé pour son adresse à gravir en quelques secondes le mât du bateau sur lequel il naviguait et qui avait accosté dans la mati née au port de Québec. Le crucifix s’était volatilisé et, quelques heures plus tard, le bateau reprenait le large en direction du golfe, avec à son bord un mousse ravi, aux poches un peu plus remplies qu’à son arrivée.
Lucy Wolvérène agissait rarement seule, mais c’était elle le cerveau. Chaque coup était préparé des jours à l’avance, souvent sans que personne soit mis au courant. Et quand elle vous contactait parce qu’elle avait besoin de vos compétences particulières, vous n’aviez d’autre choix que d’accepter. Parce qu’on ne refusait rien à Lucy Wolvérène.
— Tu viens avec moi ce soir, avait-elle annoncé à David avec un résidu d’accent de sa langue maternelle. J’ai besoin de tes bras.
Il avait acquiescé sans poser de questions. Il savait que c’était inutile, qu’elle ne lui livrerait aucune autre information, mais il savait aussi que la paie serait bonne. Pour une bagarre sans trop de blessures, elle lui donnait généralement cinquante sous, ce qui était énorme quand on savait que c’était ce que gagnait un ouvrier pour une journée à l’usine. Pour casser un bras ou une jambe, David recevait le double. Et si elle lui demandait de mettre quelqu’un hors circuit pour tou jours, le salaire montait en flèche. Il ne l’avait fait qu’une fois, pour un homme qui devait avoir posé un geste terrible, mais David n’était pas du genre à trop réfléchir. Sans remords, il lui avait tranché la gorge au fond d’une ruelle et il avait observé l’homme se vider de son sang à ses pieds. Il en avait ressenti un dégoût teinté d’excitation et depuis ce soir-là, il espérait presque que Lucy exige de lui qu’il recommence. C’est pourquoi, chaque fois qu’il l’accompagnait, il avait toujours sur lui un revolver et deux couteaux bien affilés.
La lune sortit de derrière un nuage et David ne put s’empêcher d’admirer le profil de sa patronne. Ses traits fins étaient figés dans une expression d’intense concentration qui la rendait encore plus belle qu’à l’ordinaire, malgré les efforts qu’elle faisait pour ressembler à un garçon. Il remarqua pour la première fois une légère bosse sur l’arête de son nez ainsi qu’un tout petit grain de beauté au-dessus de son sourcil droit. Ses cheveux courts et très noirs encadraient parfaitement son visage à la peau sombre et lui donnaient un air faussement innocent. David ne l’avait pas connue au temps où elle gardait les cheveux longs, mais il avait entendu dire plusieurs fois qu’à cette époque, elle ressemblait à une princesse amérindienne. Il arrivait très bien à l’imagi ner. On racontait qu’elle les avait coupés après avoir eu le cœur brisé, mais David n’y croyait pas.
Comment son cœur aurait pu être brisé, puisqu’elle n’en avait pas ?
— T’as fini de me dévisager ? gronda-t-elle entre ses dents, agacée.
Honteux de s’être fait prendre, David reporta son attention sur les deux hommes qui semblaient en être venus à un accord. Ils se serraient la main en souriant de leurs dents gâtées. L’un d’eux était un gueux, vêtu de haillons, et David se deman

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