Amour, Livres et mécanique
112 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Amour, Livres et mécanique , livre ebook

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Description

Cerise, 12 ans, passionnée de littérature, est bibliothécaire bénévole et ambulante (à vélo) dans une petite ville de bord de mer breton. Survient Balthazar : Parisien, renfrogné, détestant lire et féru de mécanique. Entre eux, c'est l'étincelle, sur fond de littérature et de réparations de vans.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 30 novembre 2020
Nombre de lectures 27
EAN13 9782733891841
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0450€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© Éditions Auzou, 2019
24-32 rue des Amandiers, 75020 Paris
 
Correction : Catherine Rigal, Maxime Gillio
Mise en pages : IGS-CP
 
Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation strictement réservés pour tous les pays.
Loi n o  49-956 du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse,modifiée par la loi n o  2011-525 du 17 mai 2011.
Dépôt légal : mai 2019
Imprimé en Serbie.
Produit conçu et fabriqué sous système de management de la qualité certifié AFAQ ISO 9001.
 

Orianne Lallemand
 
 


 
 

AUZOU
À Pierre Bottero, qui m’a ouvert grandes les portesdu rêve et de l’écriture,
 
À la petite libraire qui dort en moi.
1. Ma vie de Cerise
Je m’appelle Cerise. Comme le fruit. C’est Papaqui a choisi ce prénom et, selon Maman, cela me vacomme un gant. Vu que je suis petite, plutôt rondelette et que je rougis pour un rien… Hum. Merci, lesparents.
La vérité, c’est que mon père est pâtissier et lacerise, c’est son péché mignon. Macarons cerise,tartes pistache-cerise, chaussons aux cerises, il ne sepasse pas une semaine sans qu’il invente une nouvelle « cerisade », comme il dit. Et moi ? Moi, je suissa petite cerise d’amour, la cerise sur le gâteau de sesjournées, sa cerisette chérie. Mouais.
Pour me consoler, je me dis que j’aurais pu m’appeler Pomme, Prune ou même Fraise. Ou avoir de méchants parents. Ou pas de parents du tout. Bref.J’en suis là dans mes réflexions, la bouche à demi-pleine d’un cookie croustillant (à la cerise, mmm…délicieux T ) quand la douce voix de Maman me parvient :
« Ceriseuuuuuu ! »
Toute pimpante dans sa robe fleurie, elle ouvre laporte de la pâtisserie et me fusille du regard. Fichtre…je vais devoir être très futée si je veux aller déposermes livres ce soir, comme prévu.
— Où vas-tu à cette heure-ci ? Il est 17 heures.
— Faire mes livraisons, je réponds, une fesse déjàposée sur la selle de ma bibliocyclette.
— Tu as fini tes devoirs ?
— Oui, et je me suis même avancée (un pointpour moi). Je passe chez Lucie (sa mère est la superamie de Maman, deux points pour moi), chez Juliet,et je serai rentrée pour t’aider à préparer le dîner (etde trois, normalement, c’est dans la poche).
— D’accord, sourit Maman. D’autant que j’aibesoin de toi ce soir. Avec ton père, on dîne chez lesvoisins, tu te souviens ? Et j’aimerais que tu couches ta petite sœur. (Allez, je vous laisse deviner comment elle s’appelle, la pauvre… Un indice : c’estMaman qui a choisi le prénom et le péché mignonde Maman, c’est les tartes aux pommes… Trouvé ?)Sur ce, je file chez le pédiatre avec elle, je ne suis pasen avance.
— OK, Maman !
 
Je vérifie une dernière fois que les livres à distribuer sont bien dans ma sacoche, j’enfourche mabibliocyclette et je fonce. BIBLIOCYCLETTE.C’est moi qui ai inventé le mot, et j’en suis très fière !Je vois encore la tête de Maman et Papa quand jeleur ai annoncé mon projet : me trouver un vélo eten faire une bibliothèque ambulante pour distribuerdes livres à mes amis (et du bonheur donc, parceque les livres, c’est du bonheur ☺ ), mais aussi à tousceux qui ne peuvent pas bouger de chez eux. Il ya une petite bibliothèque dans mon village, maisla plupart du temps, elle est fermée, et puis elle estsombre et elle sent mauvais. Franchement, elle nedonne pas envie, et c’est là que moi, Cerise, future bibliothécaire de renom, j’interviens : trouver LElivre qui plaira à chacun et le lui apporter, c’est mondéfi !
Mes parents ont été épatés. Tellement épatés quePapa m’a trouvé une bicyclette d’occasion, une vraiehollandaise qui vient d’Amsterdam, m’a-t-il expliqué.Il a fixé un joli panier à l’avant, Maman a ajouté deuxsacoches colorées de chaque côté du porte-bagages, etmoi je l’ai peinte en rose (oui, j’ai douze ans, j’aimele rose et j’assume !).
Au guidon de ma bibliocyclette, je pédale fièrement dans les rues du bourg. J’aime le mois demars : c’est encore l’hiver et pourtant, on sent leprintemps partout, comme si la nature frémissaitd’impatience. Il fait froid et puis on se réveille unmatin et vlouf ! il fait doux et on sait pour sûr quele printemps est là (vous avez déjà ressenti, cela,vous aussi ?). Dans le jardin de Lucie, les premiersbourgeons sont sortis et des jonquilles parsèmentla pelouse. En garant mon vélo, je pense au poèmede Victor Hugo que j’ai recopié hier soir pour monamie Juliet :
«  Voici le printemps ! (…)
Il semble que tout rit, et que les arbres verts
Sont joyeux d’être ensemble et se disent des vers. 1  »
Extra, non ? Moi, ces vers me donnent envie desourire ! Mais ce n’est pas de la poésie que j’apporte àLucie aujourd’hui. Première de la classe en sciences,Lucie est aussi logique que fleur bleue (étonnantmélange, n’est-ce pas ?). « Je te préviens, m’a-t-elle ditla première fois que je lui ai proposé mes services,j’aime les histoires d’amour, mais pas les trucs gnangnan. » Hé bien, je lui ai dégoté un livre qui a toutpour lui plaire : E=MC 2 , mon amour 2 . Je l’ai trouvésur une brocante, entre deux magazines de cuisine.J’espère qu’elle va aimer. Moi, j’ai adoré ☺
Dring ! Dring ! La sonnette est forte chez Lucie, je trouve cela gênant, c’est comme si je criais « Jesuis là ! Dépêchez-vous ! », et bigre, ce n’est pasdu tout mon genre ! C’est Nathalie, sa mère, quim’ouvre.
— Bonjour Cerise, comment vas-tu ? fait-elleavec un grand sourire, et les dizaines de braceletsqu’elle porte aux poignets chantent pour me saluer.
Je la regarde, fascinée : aujourd’hui, la meilleureamie de ma mère a les cheveux bleus. Pauvre, pauvreLucie…
— Bonjour Nathalie, je vais bien, merci. Je suisvenue apporter un livre à Lucie.
— Entre, ma grande. Elle est dans sa chambre,pour changer !
Lucie est allongée sur son lit, son cahier de mathssur les genoux. Les maths et la physique, c’est sa passion, elle aime que les choses soient carrées. J’imagineque c’est la façon qu’elle a trouvée pour survivre entreune mère aux cheveux bleus et un père artiste decirque.
— Salut Cerise ! s’exclame-t-elle, ravie. Toi, tu astrouvé un livre pour moi…
— Tout juste ! C’est une histoire d’amour entredeux enfants surdoués, et juré, ce n’est pas nunuche,j’explique, en lui tendant le livre.
Sourcils froncés, Lucie détaille la couverture. Ilfaut dire que l’image, deux préados qui s’embrassent,ne joue pas en ma faveur. Il est temps de sortir monargument choc.
— Tiens, lis ce passage, c’est un de mes préférés :
«  Je fais “Oui, oui” d’enthousiasme et je cherche frénétiquement à toute allure à dire quelque chose d’intéressant, mais j’ai les circuits intégrés qui tournent à vide.Pas la peine de savoir extraire des racines carrées pour nepas être capable d’aligner trois mots à un garçon.  »
 
Lucie se penche sur le livre et je la vois qui sourit.Diantre ! J’ai vu juste : c’est gagné ☺

1   Extrait du poème « Printemps » de Victor Hugo, recueil Toute la lyre . À dévorer les jours de soleil… et les autres aussi !

2   E=MC2, mon amour , de Patrick Cauvin. QuandDaniel, onze ans, rencontre Lauren, onze ans aussi, sa vie debanlieusard s’illumine soudain. À cheval entre le monde del’enfance et celui des adultes, une explosion d’émotions etl’amour avec un grand A.
2. Les livres & moi
Enchantée, je remonte sur mon vélo et je pédalede plus belle. J’ai encore un peu de temps avant d’arriver chez Juliet, j’en profiterais bien pour continuer àme présenter (autant qu’on se connaisse, on va passerun petit moment ensemble, enfin j’espère !). Parlonspeu, parlons bien, parlons livres ☺
Vous l’avez compris : j’adore lire. Depuis toutepetite, je dévore tout ce qui me tombe sous la main.Quand Capucine, ma meilleure amie, rêve de la dernière paire de baskets à la mode, moi je m’imaginetenir enfin entre les mains le prochain tome de la sérieque je suis en train de lire (et qui, bien sûr, ne paraîtra pas avant des mois, entre nous, certains auteursexagèrent : pensent-ils à tous ces lecteurs désespérés qui attendent la suite des aventures de leur héros préféré ?). Vu mon appétit livresque, mes parents ont vitecompris qu’il fallait m’inscrire à la bibliothèque de laville voisine sous peine de finir ruinés. Par chance,elle est proche de mon coll

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