L'assassinat d'Agnès

Gilles Parent

Description

Ariane plonge dans un coup de théâtre au château, Ariane, Ying et Alex ont la chance de monter un reportage en France au sujet de l’assassinat d’Agnès Sorel, celle que l’on appelait la reine sans couronne, et qui fut l’amante du grand roi Charles VII vers 1430. Cette «Belle Agnès» mourut empoisonnée au mercure! Avec l’approbation d’une troupe de théâtre, qui va jouer ce drame en version vaudeville, l’équipe de Caméra Danger est autorisée à filmer le spectacle. Toutefois, la comédienne qui doit interpréter le rôle d’Agnès est elle-même victime d’un poison mortel et doit être remplacée par une autre au talent tout aussi impressionnant… mais aussi, au talent terriblement dangereux. Ariane s’en rendra vite compte, et au risque de sa vie elle va se faufiler entre l’enquête policière, le jeu du théâtre et la confiance en ses copains pour mener à bien un reportage émouvant, qui se déroule autour d’un château du sud de la Touraine, révélant une histoire passionnante.

Informations

• Publié par: Marcel Broquet
• Date de parution: 25 février 2013
• Nombre de lectures: 10
• EAN13: 9782897261030
• Langue: Français

Extrait

GILLES PARENT

L’ASSASSINAT D’AGNÈS



8
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Parent, Gilles, 1942-
L’assassinat d’Agnès
(Caméra danger ; 8)
Pour les jeunes de 10 ans et plus.
ISBN PAPIER 978-2-89726-045-3
ISBN EPUB 978-2-89726-051-4
1. Sorel, Agnès, ca 1422-1450 - Romans, nouvelles, etc. pour la jeunesse. I. Titre. II. Collection: Caméra danger ; 8.
PS8631.A745A87 2013 jC843’.6 C2012-942794-2 PS9631.A745A87 2013
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Dépôt légal : 1 e trimestre 2013 Bibliothèque et Archives nationales du Québec Bibliothèque et Archives Canada Bibliothèque nationale de France
© Marcel Broquet Éditeur, 2013 Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction interdits sans l’accord de l’auteur et de l’éditeur.
Du même auteur, chez le même éditeur
Dans la collection Caméra danger :
Tumulus, 2011
Incident à Val-Jalbert, 2012

Dans la collection La mandragore :
Le complot d’A thabaska, 2011
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Les derniers jours de février étaient encore acceptables quant à la qualité de la neige. Par contre, le mois de mars s’annonçait anormalement chaud… La météo à long terme n’enthousiasmait personne chez les adeptes de sports d’hiver, pas plus que chez les gestionnaires de stations. Si le mois de mars devait détruire le manteau neigeux, sans égard pour les passionnés de la glisse, aussi bien en profiter maintenant et se faire plaisir… C’est ce que pensait Alex en s’éclatant avec sa planche sur une pente de bosses dans un sous-bois de la station de ski Bromont, à une vingtaine de kilomètres du domaine de sa famille.
Il arrivait au bas de la piste quand il sentit la vibration de son iPhone, il vit que l’appel était d’Ariane.
— Je t’écoute.
— Je te lis : « Agnès Sorel est de toute évidence morte empoisonnée. C’est la conclusion d’une étude des restes de son corps effectuée par des chercheurs de quatre laboratoires d’universités, dont un paléo-pathologiste. Les prélèvements d’ADN, l’étude de la génétique, les tests de toxicologie et de parasitologie convergent tous vers le fait que la Belle Agnès a succombé à une forte dose de mercure. Toutefois, cette conclusion n’apporte pas la preuve absolue qu’Agnès fut la victime d’un assassinat… Elle a pu succomber à une exagération, une erreur de dose, pour traiter un problème de santé dont elle souffrait, notamment un parasite intestinal. Il demeure que quelqu’un de son entourage, soit le médecin lui-même, soit une dame de compagnie, aurait forcé la dose et, de ce fait, l’aurait assassinée ! » . Point à la ligne. Le reste parle des lieux de son tombeau et des sculpteurs qui l’ont façonné, conclut Ariane.
— Et alors ? Qui était cette Agnès ?
— C’était la maîtresse du roi Charles VII !
— Ah bon, et pourquoi tu me fais la lecture d’une nouvelle dont l’affaire remonte au quinzième siècle ?
— Parce qu’une troupe de théâtre va jouer une pièce qui relate l’assassinat de cette Agnès, qui était connue sous le nom de la Belle de France et aussi sous celui de la reine sans couronne, et que cette pièce va se jouer dans la cour d’un château que le roi Charles VII a fait construire peu de temps avant l’assassinat de cette beauté qui a tout de même laissé une descendance de 23 familles. De très nombreuses têtes couronnées, dans différents pays d’Europe, sont d’ailleurs issues de ces 23 familles !
— Ouais, mais ça, on s’en fout…
— T’as raison, mais ce qui est intéressant à mon avis, c’est l’énigme de cet événement qui a fait couler beaucoup d’encre à travers les siècles et qui ne semble s’être résolue qu’en 2005, après que l’on ait ramassé les restes de la Belle Agnès pour les analyser. Pourquoi tant de temps ? Bizarre je trouve ! Je pense que ce serait chouette de monter un reportage là-dessus. Pour cette fois, ce serait du pur divertissement par le biais du théâtre et on resterait tout de même dans notre ligne historique.
— Un château de Charles VII… Une soirée de comédie ou tragédie, qu’importe… Tu veux dire qu’on ferait un autre reportage en Europe ? Et dans le seul but de filmer un « show » ?On arrive de là, il n’y a pas plus de deux ou trois semaines…
— Alex, je sens que tu hésites. Avant de prendre une décision, j’aimerais qu’on se réunisse avec Ying et qu’on discute sérieusement de la valeur d’un tel reportage.
— Ça vient d’où, ton emballement ?
— Mon père !
— Ton père ? Tu m’intrigues ! Dans ce cas-là, c’est OK pour samedi prochain chez moi. Appelle Ying, je m’arrangerai avec Fernand… Il vous prendra à Montréal. Ciao !
— Ciao Alex.
On était le mardi. Ariane était des plus optimistes, elle savait par expérience que lorsque Alex acceptait une rencontre, c’était parce que la moitié du chemin pour le convaincre était fait. Quant à Ying, il était toujours prêt à embarquer. Jamais il n’avait mis en doute un sujet de reportage. C’était dans sa nature de vouloir en savoir plus et toujours plus, peu importe les obstacles, surtout financiers, car de par son statut de famille très modeste, il ne pouvait guère contribuer dans ce domaine. Dès qu’elle l’eut rejoint, Ying n’a posé qu’une seule question : « Quand est-ce qu’on part ? » .
***

Le samedi suivant, Alex accueillait ses collègues de l’agence comme de coutume, de manière bien décontractée. Chacun l’apprécia, surtout Fernand qui avait mis plus de deux heures pour faire le trajet de Montréal à Lac Brome car les averses de neige avaient rendu la circulation un peu lente. Il partagea un moment avec l’équipe dans la bibliothèque le temps d’un café et de quelques brioches faites maison. Il était 16 heures et Alex brûlait d’envie de connaître la raison qui avait poussé le père d’Ariane à mettre une telle idée de reportage dans la tête de sa fille…
— Bon, maintenant qu’on a croqué un morceau, débite-nous ton récit Ariane, lui dit Alex en versant à nouveau un peu de café à chacun et saluant Fernand qui partait voir une émission de télé sur l’origine des voitures de sport et sur celles qui ont laissé leurs marques.
— Ouais, fit Ying, durant le voyage, j’ai essayé d’en savoir un peu plus que ce que tu sais déjà, Alex, mais elle ne voulait pas en parler. Par contre, je peux dire qu’on a causé des commentaires qui entrent à la tonne sur notre reportage à Constance… C’est formidable, vivement qu’on termine le montage final… On en parlera après. Bon, à toi Ariane…
— J’aimerais que vous gardiez vos questions pour la fin de mon exposé, dit Ariane
— Ce n’est pas nouveau, dit Ying, on sait que t’aimes l’art oratoire… Silence ! Madame va parler !
Ariane lui jeta un regard du coin de l’œil qui limita instantanément toute tentative de poursuivre une insinuation désagréable sur sa loquacité spontanée.
— La semaine dernière, mon père a organisé un petit souper de famille pour nous raconter son voyage en Belgique avec un visionnement de très belles photos. Faut que je vous dise qu’il avait posé sa candidature il y a des mois pour participer à un stage de formation sur les nouvelles technologies de restauration de tableaux anciens. Il a finalement été sélectionné après de nombreuses démarches et une panoplie de questionnaires. Il était fou de joie… Il aurait pu emmener ma mère, mais ça aurait été à ses frais et ça coutait trop cher… Son stage se tenait au Musée royal des Beaux-Arts d’Anvers, en Belgique. Il était là presque en même temps que nous étions à Constance, on aurait quasiment pu