Le maudit
117 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
117 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Fantastique adolescent - 240 pages


Octobre 2018,


Une bande de copains.


Une disparition.


Des cauchemars.



... Et si le monstre sortait de son sommeil ?

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 23
EAN13 9782379613562
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le maudit

Michael Schoonjans
Frédéric Livyns
Frédéric Livyns
Michael Schoonjans


Mentions légales
Éditions Élixyria
http://www.editionselixyria.com
https://www.facebook.com/Editions.Elixyria/
ISBN : 978-2-37961-356-2
Photographies de couverture :
andreiuc88 & Digital Storm
Illustrations 3D intérieures : PixelSquid
Prologue


22 octobre 2018
Paul se redressa brusquement dans son lit. Un son étrange l’avait tiré du sommeil. Il tourna la tête et vit que son épouse n’avait rien entendu. Elle dormait profondément. Avait-il rêvé ? Il se passa les mains sur le visage et bougonna. Il savait très bien que, s’il avait le malheur de se réveiller au beau milieu de la nuit, il avait très peu de chance de se rendormir. Il se rallongea, résigné à contempler le plafond durant les prochaines heures, lorsque cela recommença : un bruit de succion faisant songer à quelque chose que l’on aspire. Le chahut prenait des proportions démesurées dans le silence épais de la demeure familiale.
Charline, sa femme, se releva en sursaut lorsqu’il se reproduisit, la surprise déformant ses traits ensommeillés. Elle aussi l’avait entendu. Il n’avait donc pas rêvé : le bruit venait bien de chez eux.
— Qu’est-ce que c’est ? demanda-t-elle à son époux.
La peur se lisait dans sa voix. Après autant d’années de vie commune, Paul savait très bien qu’elle imaginait que quelqu’un s’était introduit chez eux. C’était une de ses hantises depuis que, toute petite, elle était tombée nez à nez avec un cambrioleur dans la demeure de ses parents. Si, par chance, l’homme ne lui avait rien fait et s’était contenté de prendre la fuite, cela n’en avait pas moins laissé un traumatisme profond chez la malheureuse. Dès lors, tous les soirs, elle vérifiait immanquablement portes et fenêtres afin de s’assurer qu’elles étaient hermétiquement closes, sourde aux tendres moqueries de son conjoint.
Un nouveau bruissement leur permit d’en identifier la provenance.
— Ça vient de la chambre de Chris, affirma Charline.
— Ne bouge pas, je vais voir ce qu’il fabrique, dit Paul en s’extirpant de la chaleur confortable de la couette.
Persuadé que son gamin s’était relevé pour jouer à l’un de ses maudits jeux vidéo, il s’apprêtait à lui passer un savon. Ce n’était pas parce que c’était les vacances qu’il devait se lever au beau milieu de la nuit pour rester rivé devant la télé. L’homme ouvrit la porte à toute volée, certain de prendre le coupable sur le fait, et s’arrêta, interdit. Les lumières et la télévision étaient éteintes, rien ne laissait présager que Chris avait tout coupé à la hâte en entendant son père arriver. Il avisa le lit aux draps défaits et ressortit de la pièce.
En se dirigeant vers le rez-de-chaussée, il rassura son épouse depuis l’embrasure :
— Il n’est pas dans sa chambre. Il est certainement en bas, je vais voir.
Charline approuva d’un hochement de tête.
Paul se rendit au rez-de-chaussée, il fut surpris de constater que celui-ci était plongé dans l’obscurité. Il s’arrêta au bas des marches et appela :
— Chris ?
N’obtenant aucune réponse, il réitéra son appel :
— Chris ? Tu es là ?
Seul le silence lui fit écho. Il se rendit à la cuisine et alluma. Tout se trouvait à sa place. Son fils ne semblait pas s’y être rendu pour prendre un verre d’eau comme il l’avait supposé de prime abord. Son cœur s’emballa, il parcourut toutes les pièces en les éclairant, appelant son enfant de plus en plus fort.
Le vacarme attira son épouse qui le rejoignit, paniquée, afin de l’aider dans ses recherches. Après quelques minutes d’investigation, ils durent se rendre à l’évidence : Chris n’était plus là.
— Il est peut-être parti chez Tom ? suggéra Paul.
— Au beau milieu de la nuit ? l’interrogea Charline.
— Ce ne serait pas la première fois ! Tu te rappelles quand il était sorti en douce pour rejoindre Tom ? Ils s’étaient amusés à effrayer la fille de Gustave, le boucher, parce qu’elle leur avait dit que les monstres n’existaient pas.
Le visage de sa femme s’illumina.
— Tu as raison ! s’exclama-t-elle. Dieu sait quelle plaisanterie ils ont encore imaginée, ces deux-là ! S’il est sorti en pleine nuit sans nous prévenir, il va nous entendre !
Ils appelèrent les parents de l’ami de leur fils afin de vérifier :
— Allô ? leur répondit la voix ensommeillée de Serge, le père de Tom.
— Serge, excuse-moi de te réveiller en pleine nuit, répondit Paul, mais est-ce que Chris est chez toi ? Il n’est pas à la maison, et nous sommes très inquiets.
— Ah non ! Il n’était pas prévu qu’il vienne ! Attends, je vais voir dans la chambre de Tom s’il n’a pas débarqué cette nuit. Avec ces deux-là, on peut s’attendre à tout…
Un blanc interminable s’ensuivit, un silence rendu plus profond par l’attente angoissée de Paul. Enfin, la voix de Serge ressurgit dans le combiné :
— Non, il n’est pas là, je suis désolé. Tom dort à poings fermés. Tu es sûr qu’il n’est pas chez toi ?
— Non, non… Nous avons fouillé partout… Je vais te laisser, nous allons appeler la police…, répondit Paul.
Sa voix, automatique, ne reflétait plus aucune émotion, comme si la crainte l’avait déconnecté de la réalité.
— Là, tu m’inquiètes ! Tiens-moi au courant dès que tu as des nouvelles. Si je peux faire quoi que ce soit, n’hésite pas. Je vais laisser Tom dormir pour ne pas l’affoler mais, dès qu’il sera réveillé, je le cuisinerai pour voir s’ils n’avaient pas encore une idée tordue en tête.
— Merci, Serge.
Paul raccrocha, tremblant et désespéré. Sa femme et lui se résolurent à appeler la police, une boule au ventre.

29 octobre 2018
Tom s’allongea dans son lit avant d’allumer sa lampe de chevet. Depuis quelques nuits, il faisait des cauchemars horribles et craignait de dormir dans le noir complet. Ses parents, compréhensifs, vu la situation, répétaient malgré tout avec tendresse qu’à douze ans, il était un peu tard pour avoir des terreurs nocturnes. Mais il ne pouvait pas s’en empêcher, les ténèbres l’oppressaient sans raison.
Allongé sur le dos, il parvenait à entendre les bruits rassurants de l’activité familiale monter du rez-de-chaussée : la voix bourrue d’un inspecteur de police provenant de l’un des feuilletons que son père suivait chaque soir à la télé, ou le son du lave-vaisselle. Il tourna la tête et soupira en regardant la photo de vacances prise avec Chris, son meilleur ami. Elle datait de l’été passé.
Les deux familles s’entendaient à merveille depuis que Chris et lui étaient tout petits, leur connivence n’était un secret pour personne. Aussi attachants que turbulents, les gamins aimaient faire les quatre cents coups, jouer des tours à tout le monde. Ce tempérament jovial et farceur était en quelque sorte leur marque de fabrique. Même s’ils étaient parfois exaspérés par leurs frasques, les adultes les trouvaient amusantes sans pour autant le leur avouer. Cela aurait à coup sûr été pris pour un encouragement.
Ce temps béni semblait si loin maintenant…
Chris avait disparu depuis une petite semaine et, malgré le zèle des policiers, conjugué à l’aide des villageois qui avaient organisé une battue dans les environs, le garçon manquait toujours à l’appel. Que s’était-il passé dans ce petit hameau paisible que rien ne différenciait d’un autre ? Toutes les hypothèses avaient été envisagées, allant de la simple escapade à l’enlèvement, même si cette dernière semblait peu probable. En effet, ce genre d’événement ne s’était jamais produit dans les environs et rien de suspect, hormis un bruit étrange entendu par les parents, n’avait été relevé alors que leur chambre se situait juste à côté de celle de leur fils, au premier étage de leur maison. Il y avait par conséquent peu de chance qu’un ravisseur ait pu s’introduire chez eux pour commettre son méfait sans se faire remarquer.
Tom savait très bien que la fugue était inenvisageable. Chris avait tous ses amis ici, sa famille était aimante, il adorait son village et n’avait par conséquent aucune raison de se faire la malle. Les recherches continuaient maintenant sur un mode mineur. L’empressement des premiers jours avait fait place à une forme de résignation. Les investigations étaient moins approfondies, au grand dam des parents du jeune homme et de Tom, son meilleur ami. En une semaine, les villageois et les forces de l’ordre oubliaient déjà cet événement.
Le garçon vivait très mal cette brusque et inexplicable absence. D’ordinaire enjoué, il s’était renfermé sur lui-même jusqu’à devenir taciturne et, à de rares occasions, franchement antipathique. Face à ce changement comportemental, ses parents avaient envisagé de lui faire consulter un psychiatre afin de l’aider à surmonter cette épreuve, mais il n’avait pas voulu. Pire, il avait fait une crise à chaque fois qu’ils avaient abordé le sujet. Ils s’étaient donc résignés à attendre encore un peu, espérant que cela passerait avec le temps.
Il s’allongea et se força à fermer les yeux, inspirant profondément. Au bout de quelques minutes, ses paupières devinrent lourdes, le sommeil l’emporta.

Tom courait à la poursuite de Chris au cœur d’une immense forêt qu’il reconnaissait parfaitement. En effet, ils y étaient déjà venus ensemble ; ils l’avaient explorée au cours de l’été dernier, juchés sur leurs VTT. Les vacances annuelles que prenaient ensemble leurs deux familles étaient l’occasion pour eux d’arpenter les bois sur leurs bécanes, dans cette nature qu’ils ne pouvaient trouver en ville.
Voyant qu’il commençait à prendre trop d’avance, son ami s’arrêta sur la piste qui serpentait entre les arbres.
— Purée, Marcel, grouille-toi un peu ! Tu te traînes comme une limace !
— Ç a va, ç a va, tempéra Tom en souriant face au patronyme utilisé pour l’appeler.
Marcel…
Ce surnom dont Chris l’affublait n’était autre que son troisième prénom. Son ami en avait pris connaissance en lisant sa carte d’identité et, depuis, il n’avait de cesse de l’appeler comme cela. Il trouvait sa blague tellement drôle qu’il poussait même leur bande de potes à faire de même pour que ce sobriqu

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents