Love in New York
172 pages
Français

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Description

Une ville, deux cultures, trois semaines, quatre amies. Quatre filles à New York vont apprendre à se connaître et unir leurs forces pour aller à l’assaut de la Grosse Pomme et croquer la vie à pleines dents !
Pauline acceptera-t-elle sa nouvelle famille ? Gabrielle se décidera-t-elle enfin à écouter son cœur ? Leila parviendra-t-elle à faire face à sa famille et à ses origines ? Morgane saura-t-elle apprivoiser ses sentiments ?


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 02 novembre 2015
Nombre de lectures 34
EAN13 9782215130529
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Emmanuelle Kecir-Lepetit
Love in New York
Sommaire
Partie I
1 – Le départ
2 – Breakfast chez les Hutchinson
3 – Le choc
4 – Jetlag
5 – La lionne, la biche et le chaton
6 – Le grand frère
7 – Rencontres
8 – Un vent de liberté
9 – Why not ?
Partie II
10 – Cadeaux !
11 – Le pied à l’étrier
12 – La claque
13 – Chassés-croisés
14 – Sortilèges
15 – Un ange passe...
16 – Un dîner presque parfait
17 – Brocéliande
18 – L’embrasement
Partie III
19 – Time is running !
20 – Portes closes
21 – Mise au point
22 – Sur le fil
23 – La princesse monte au Bronx
24 – Le puzzle
Partie IV
25 – L’orage couve
26 – Le dragon
27 – Black Friday
28 – Disparue !
29 – Mount Sinai Hospital
30 – Rendez-vous et au revoir
31 – Summertime
Copyright
Dans la même collection
À ma bande à moi, Alix, Carole et bien sûr Manue, ma « campagnarde » pas trouillarde. E. K. -L.
Partie I
« Je suis belle, ô mortels ! comme un rêve de pierre. »
Baudelaire, La Beauté
1 Le départ
Vendredi 31 juillet, Paris, 4 h 50 du matin
– D ’un geste brusque, Leila stoppa la sonnerie de son réveil avant même la fin du premier bip. Puis elle attendit en silence, dans son lit, l’oreille aux aguets. Non, rien. Aucun bruit ne filtrait de la chambre de ses parents, située juste à côté de la sienne. Il ne s’était pas réveillé.
Elle se redressa, parmi ses draps défaits, et frissonna. Pourtant, il ne faisait pas froid, loin de là. La nuit avait même été caniculaire. Mais la température n’avait rien à voir avec ses frissons. La culpabilité, oui.
Pour la première fois de sa vie, elle s’apprêtait à désobéir à son père. À défier son autorité. Cela pouvait prêter à sourire ; la plupart de ses camarades de son ancien lycée se seraient même fichus d’elle s’ils avaient su. Mais pour Leila cette désobéissance n’était pas un acte anodin. Elle s’était toujours attachée à respecter les règles que lui fixait son père – jamais d’ailleurs elle ne les avait trouvées abusives.
Sauf cette fois-ci.
Elle avait eu beau tenter de le convaincre, argumenter, lui démontrer par a + b combien son projet était solide et même positif pour elle et son avenir, il était resté inflexible. C’était non, un point c’est tout. Elle n’irait pas à New York. La ville lui semblait trop dangereuse, pour une jeune fille de 16 ans et demi, sans adulte pour la chaperonner. Et même si la mère de Pauline était présente, elle n’aurait pas le temps de la surveiller en permanence, n’est-ce-pas ?!
Non, il ne voulait rien entendre. Rien. Leila s’était retrouvée face à un mur.
Elle le revoyait encore, il y a quinze jours, se tenant tout droit et maigre dans son bleu de travail, le visage blême comme la statue du commandeur, sous le néon blafard de la cuisine :
– Tu n’iras pas, ti entends ma fille ? Ti n’iras pas.
Quand il était en colère, il reprenait les intonations de ceux qui arrivent tout juste du bled. Un accent dont Leila ne pouvait s’empêcher d’avoir honte, malgré le respect et l’amour qu’elle portait à son père. Alors elle avait explosé, d’un seul coup, de tous ces silences retenus depuis tant d’années, ces non-dits, ces malaises sur lesquels elle n’avait jamais réussi à poser de mots :
– Tu ne me comprends pas de toute façon, tu ne m’as jamais comprise ! On ne se parle jamais. Pour toi, je suis juste là pour récolter des bonnes notes, c’est ça ?
– Ça n’a rien à voir…
– Ça a tout à voir ! Cette année, je me suis crevée au travail pour intégrer le lycée Carnot et j’ai réussi ! Tu m’as dit que tu étais fier de moi, mais tu ne me fais pas confiance !
À ces mots, son père avait baissé la tête et s’était voûté, comme un homme blessé. Cette attitude, loin d’attendrir Leila, eut le don de l’énerver davantage. Les paroles, cruelles, avaient alors jailli de sa bouche sans qu’elle puisse les retenir :
– J’en ai assez de faire comme toi : baisser l’échine, trimer sans rien demander en échange ! J’ai envie de vivre, moi ! Et d’abord tu me dégoûtes… Regarde-toi : tu me fais pitié. Je te déteste !
Puis elle avait claqué la porte et était partie s’enfermer dans sa chambre.
Depuis cette scène horrible, tous deux ne s’étaient échangés ni un mot ni un regard. Ils étaient bien trop fiers pour esquisser ne serait-ce qu’un premier pas l’un vers l’autre. Ce matin, Leila allait donc désobéir à son père et partir à New York contre son gré, sans lui avoir reparlé, sans avoir fait la paix avec lui et, qui plus est, après lui avoir balancé des choses terribles. Des choses qui dépassaient peut-être un peu sa pensée, mais… il y avait un fond de vérité dans tout cela. Si seulement elle pouvait lui parler. Mais il ne voulait jamais ! Il n’avait jamais le temps ni l’énergie ! Quand il rentrait du travail le soir, il était toujours trop fatigué et le dimanche, il préférait lire, se reposer ou aller fumer le narguilé, avec quelques camarades de labeur, sur une terrasse ou dans la pénombre d’un bar, les yeux fermés, en écoutant de la musique orientale.
Eh bien tant pis ! Peut-être que son départ à New York allait au moins lui faire comprendre quelque chose. Leila en avait assez d’obéir. Et ce matin, derrière la culpabilité qui la faisait frissonner, elle se sentait aussi incroyablement libre et heureuse !
Pour la première fois de sa vie, elle qui avait toujours été si raisonnable n’allait en faire qu’à sa tête !
Sans un bruit, la longue jeune fille brune enfila les vêtements qu’elle avait préparés la veille au soir, sur sa chaise. Elle sortit de dessous son lit sa valise déjà bouclée, plus un autre sac (des cadeaux pour la famille de Pauline). Pourvu qu’elle n’ait pas à payer un supplément de bagages ! Elle avait vidé son compte en banque pour payer son billet d’avion et si sa mère ne lui avait pas, en sous-main, donné 500 euros d’argent de poche, elle serait arrivée dans la Grosse Pomme les mains vides, tels ces pauvres émigrés du début du XX e siècle lorsque New York attirait par bateaux entiers les miséreux, les désespérés et les rêveurs venus du monde entier ! Dans l’obscurité de sa petite chambre, Leila ne put s’empêcher de sourire : cette idée lui plaisait. Un nouveau frisson la parcourut, d’excitation cette fois. L’aventure commençait !
Dans la pénombre de la cuisine, l’adolescente faillit percuter son frère aîné, Ilan.
– Tu es prête ? demanda-t-il à voix basse.
– Oui !
– Je vais descendre tes bagages. Il faut faire vite, papa va bientôt se réveiller pour partir au travail.
– Je sais.
Tous les matins, six jours sur sept, leur père se levait à 5 h 30, comme un automate. Ou plutôt comme un esclave moderne , ne put s’empêcher de maugréer Leila. Cela finirait par lui miner la santé (avec les cigarettes qu’il fumait à la chaîne). Mais avait-il le choix ?
On a toujours le choix , pensa Leila avec défi en s’engageant dans le petit couloir qui menait à la porte d’entrée.
Juste au moment de refermer la porte, elle entendit un bruissement de jupes dans le couloir. Elle entrouvrit le battant et aperçut sa mère qui, à pas de chats, venait lui dire au revoir. Sa mère qui lui avait donné sa bénédiction et grâce à qui ce voyage si désiré avait finalement été rendu possible.
Le visage de Mme Bouzziane était tendu, elle prit les mains de Leila dans les siennes :
– Fais attention à toi Leila, ma chérie ! S’il t’arrivait quelque chose (elle regarda vers le plafond comme pour prendre Dieu à témoin), ton père ne me le pardonnerait jamais. Il t’aime, tu sais ? Tu es la prunelle de ses yeux.
Leila hocha la tête mais un sursaut de fierté l’empêcha de répondre : « moi aussi ».
À la place, elle embrassa sa maman qui, au moins elle, la comprenait. Elle se serra un instant dans ses bras si doux et enveloppants, inspira son parfum de cannelle et patchouli, puis s’arrachant à son étre

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