Nouvelles de la Bazarette
77 pages
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Nouvelles de la Bazarette , livre ebook

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Description


Nouvelles pleines d'optimisme sur la tolérance




Ce recueil est composé de deux nouvelles :



Bisou du papou


À travers une correspondance scolaire avec un enfant papou, Francis, âgé de huit ans et enfant unique d’une famille aisée, découvre ce que représentent l’amitié, la différence et la tolérance. Ces valeurs vont le poursuivre jusqu’aux virages les plus importants de sa vie, notamment lorsqu’il apprendra une terrible nouvelle concernant son nouvel ami...



Le mot


Lorsque Christine, vivant la crise de la cinquantaine, découvre un mot étrange rangé dans un tiroir, son envie de comprendre ce qui se dissimule derrière l’entraîne dans des moments rocambolesques qui vont changer le cours de son existence.



Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 02 décembre 2021
Nombre de lectures 1
EAN13 9782381538662
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

ISBN : 9782381538662
 
L’œuvre présente sur le fichier que vous venez d’acquérir est protégée par le droit d’auteur. Toute copie ou utilisation autre que personnelle constituera une contrefaçon et sera susceptible d’entraîner des poursuites civiles et pénales.
 
 
 
Nouvelles de la Bazarette
 
 
La SAS 2C4L — NOMBRE7, ainsi que tous les prestataires de production participant à la réalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pour responsables de quelque manière que ce soit, du contenu en général, de la portée du contenu du texte, ni de la teneur de certains propos en particulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelque ouvrage qu’ils produisent à la demande et pour le compte d’un auteur ou d’un éditeur tiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité.
 
Viviane Faber
Nouvelles de la Bazarette

 
 
LE MOT
 
 
Pour maman,
Tu es partie lundi matin. Tu as attendu que je me lève pour m’occuper de toi. Dans ton sommeil, tu étais belle. Normal, une maman c’est toujours la plus belle. J’espère avoir été à la hauteur, moi, ta fille.
Nous t’avons entourée de tout l’amour que nous avions, Erwin, les enfants et moi. Comblée de petits-enfants et arrière-petits-enfants, tu as été couverte de ces joies et de ces surprises qui font une vie de famille.
La musique « La Paloma adieu » t’en souviens-tu ? Oui bien sûr, c’est celle que papa te jouait à l’harmonica pour que tu le rejoignes sur le banc de la Place de Verdun aux prémices de votre amour. C’est toi qui me l’avais dit en confidence, les yeux coquins…
Tu m’as demandé un jour si tu avais été une bonne mère. Bien sûr que tu l’as été. Qui peut dire qu’elle l’a été plus ou moins que toi ?
Ces dernières années passées avec toi m’ont remplie de plénitude. Je sais que jusqu’à la fin tu m’as dit « je t’aime » avec tes yeux… C’est le plus cher à mon cœur.
Adieu, maman, JE T’AIME.
Cavaillon, juin 2019
 
Prologue

—  Bonjour, Madame Ravant. Comment allez-vous ce soir ?
Elle est bien calée dans le fauteuil de sa chambre de la maison de retraite, un livre de Françoise Bourdin à la main. Dès qu’elle m’aperçoit dans l’échancrure de sa porte, elle pose son livre sur le lit et m’accueille avec un large sourire. Mme Ravant est une petite dame de quatre-vingt-dix-neuf ans, toujours coquette et le regard espiègle. Elle a toute sa tête, et c’est bien là son problème. Elle me répète souvent la même chose chaque soir que je passe.

—  J’ai toujours mal à mes pieds. Regardez comme ils sont gonflés. Je n’arrive pas à me chausser. Celui qui me fait les chaussures orthopédiques sur mesure ne me les a pas encore livrées. Vous vous rendez compte, six semaines que j’attends.
—  Je comprends, fais-je, vous ne pouvez pas marcher comme vous le voudriez.
—  C’est ça, et en plus je m’ennuie ici. Je regarde mes émissions, je lis, mais je n’arrive pas à me mélanger avec les autres. Pas moyen d’avoir une discussion cohérente, ils sont tous gagas ici. Le personnel est gentil avec moi, mais elles ont beaucoup de travail, alors j’essaie de ne pas trop les déranger. C’est vous le soir qui prenez du temps pour moi, et ça me fait plaisir.
Je suis aide-soignante de nuit dans un EHPAD de Provence. C’est un petit établissement pour cinquante résidents, pour le moment, avant le projet d’agrandissement. Il y a encore une ambiance presque familiale. La directrice est à l’écoute des pensionnaires, de la famille et du personnel.
Je devine que ce doit être difficile pour elle de se sentir écartelée entre les nouvelles directives du groupe qui vient de racheter l’établissement et son devoir d’humanitude. Je sens bien que la directrice a du mal à « gérer » et je la trouve fragile et contrariée. C’est hélas le futur de la plupart des maisons de retraite.
Pour en revenir à Mme Ravant, j’ai pris l’habitude de passer la voir chaque soir là où je suis en poste. Je sais qu’elle m’attend, elle déverse sur moi tous les déboires de sa journée, mais on blague aussi. Heureusement !
Je dois avouer que je suis parfois démunie devant le désarroi des personnes vieillissantes, leurs douleurs, leur dépendance qui les emprisonnent dans leurs corps. Je comprends leur colère ou leur tristesse. C’est dur de vieillir. Alors autant les entourer de bienveillance dès qu’on le peut.
C’est pour ça que j’aime mon métier, je me sens utile.
C’est comme s’ils étaient tous mes aïeuls. Et ma main sur leur épaule, mon sourire, mon bisou, mon mot tendre les apaisent. Je les observe ces personnes parfois en colère, en pleurs, exigeantes, rancunières ou impolies, qui craquent dès que je les embrasse en recalant leur oreiller. C’est comme un miracle, les problèmes s’arrêtent un instant et les yeux pétillent. J’ADORE !
Elles ont besoin de ce contact, comme je les comprends.
Comment serai-je à leur âge ? Dépendante ? Douloureuse ? Seule ?
Je suis proche de la retraite et déjà fatiguée par mon rythme de nuit. Alors dans vingt ans où en serai-je ? J’aurai certainement besoin de recevoir des gestes doux et réconfortants. On reste un humain jusqu’au bout !
Mme Ravant a encore une certaine autonomie. Elle se lave seule, s’habille, sélectionne ses livres et ses programmes, elle va où elle veut dans le bâtiment, elle peut encore faire ses choix. Tout ce que la majorité des résidents en fauteuil roulant ne peut plus faire. Ceci lui renvoie une image de plus dépendant qu’elle, et elle ne voudrait pas être comme eux. Pourtant elle reste toujours de bonne humeur, elle est beaucoup dans la dérision : c’est une bonne philosophie pour elle. Elle a quelquefois des coups de blues, elle me dit qu’elle ne sert plus à rien, qu’elle attend la fin.
Elle me raconte sa vie et elle y prend plaisir ou est nostalgique. Elle est arrivée il y a cinq ans dans la maison de retraite. Débarquée du Nord pour rejoindre son fils dans le sud de la France, elle a dû s’adapter à sa nouvelle vie. J’entends des regrets de son ancienne vie bien réglée, avec sa femme de ménage, ses amis, ses magasins de proximité. C’est sûr, elle a subi un grand changement.
Chaque fois qu’on discute ensemble, je cherche dans ma tête ce qui pourrait la motiver pour avoir une raison d’exister, qu’elle se sente utile, qu’elle ait un projet. Mais quoi ?
 
 
 
 
 
 
 
 
 
L’idée
À force de cogiter, j’ai fini par trouver.
J’avais commencé l’écriture d’un livre il y a plus d’un an, mais j’ai arrêté au décès de ma mère. J’avais besoin de faire mon deuil.
Je me dis que je devrais la reprendre et dès que j’aurai fini mon manuscrit, je le ferai corriger par Mme Ravant. On discuterait de l’histoire et à la fin de l’écrit je mettrai son nom dans mes remerciements.
Je le tiens, mon motivateur !
Je me remets frénétiquement à l’écriture sur mon ordinateur.
Je ne suis pas sûre de moi, je doute, je me prends au jeu et j’écris encore et encore. Je m’amuse de mes textes, des situations cocasses de mes personnages imaginaires qui existent potentiellement autour de moi. Je n’en ai pas encore parlé à Mme Ravant, mais je suis sûre qu’elle sera ravie de corriger mes textes.
Et puis un soir, je lui en parle. Je la vois sourire, intriguée. Elle me rappelle qu’elle a été secrétaire et institutrice et que l’orthographe n’a aucun secret pour elle.
Dès le lendemain, je lui ramène mon manuscrit. Je lui dis qu’elle a le temps pour corriger, que je ne suis pas pressée. Je reviendrai dans trois jours.
Bien sûr à mon retour, elle avait tout fini. Un vrai travail de fourmi. Elle m’explique qu’elle s’y était mise dès son réveil à sept heures du matin et qu’elle avait corrigé jusqu’à midi sans s’arrêter.
Wouaouh ! Je suis stupéfaite. Si ce n’est pas un motivateur comme ça !
Elle est contente de me dire tout ce qui ne va pas, ce qu’elle a rectifié. Je la sens emballée, enthousiaste. C’est génial !
Je la remercie en lui demandant :

—  Et l’histoire, Madame Ravant, qu’est-ce que vous en pensez ?
Ah oui, l’histoire, mais où êtes-vous allée chercher tout ça ? Ce n’est pas une vraie histoire quand même ?

—  Non, juste quelques petits morceaux autobiographiques, mais le reste c’est de la pure fiction.
Je lui dis que j’irai étoffer un peu mon livre et que j’aurai certainement encore besoin d’elle. Son visage rayonne. Je me remets rapidement à l’écriture.
 
 
L’histoire
1
Au beau milieu de ce quartier paisible de cette petite ville de Provence, une maison blanche aux volets lav

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