Vampires
115 pages
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Vampires , livre ebook

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Description

Ce livre rassemble dix des plus grands classiques de la littérature de vampires.
1 - La Femme vampire, par E. T. A. Hoffmann - Les Frères Sérapion (1821)
2 - La Morte amoureuse, par Théophile Gautier (1836)
3 - Le Gardien du cimetière, par Jean Ray (1919)
4 - Bérénice, par Edgar Allan Poe (1884)
5 - Le Vampire, par Jan Neruda (1909)
6 - Le Vampire, par Polidori (1819)
7 - Histoire de la Dame pâle, par Alexandre Dumas (1849)
8 - La Morte, par Guy de Maupassant (1887)
9 - Les Secrets des Bestes, par Frédéric Mistral (1896)
10 - Le Vampire du Sussex, par Sir Athur Conan Doyle (1896)

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 30 janvier 2016
Nombre de lectures 1
EAN13 9782363150448
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Vampires
ISBN 978-2-36315-140-7

Juin 2011
Storylab Editions
30 rue Lamarck, 75018 Paris
www.storylab.fr
Les ditions StoryLab proposent des fictions et des documents d'actualit lire en moins d'une heure sur smartphones, tablettes et liseuses. Des formats courts et in dits pour un nouveau plaisir de lire.
Table des mati res

La Femme vampire (E. T. A. Hoffmann - Les Frères Sérapion), 1821
La Morte amoureuse ( Théophile Gautier), 1836
Le Gardien du cimetière (Jean Ray), 1919
Bérénice (Edgar Allan Poe), 1884
Le Vampire (Jan Neruda), 1909
Le Vampire (Polidori), 1819
Histoire de la Dame pâle (Alexandre Dumas), 1849
La Morte (Guy de Maupassant), 1887
Les Secrets des Bestes (Frédéric Mistral), 1896
La Femme vampire (E. T. A. Hoffmann - Les Frères Sérapion), 1821


Le comte Hypolite était revenu exprès d’un voyage lointain pour prendre possession du riche héritage de son père, qui venait de mourir. Le château patrimonial était situé dans la contrée la plus riante, et les revenus des terres adjacentes pouvaient amplement fournir aux embellissements les plus dispendieux.
Or, le comte résolut de réaliser et de faire revivre à ses yeux tout ce qui avait, en ce genre, frappé le plus vivement son attention dans ses voyages, principalement en Angleterre, c’est-à-dire tout ce qui pouvait se faire de plus somptueux, de plus attrayant et de meilleur goût. Il convoqua donc autour de lui des artistes spéciaux et tous les ouvriers nécessaires, et l’on s’occupa aussitôt de la reconstruction du château et des plans d’un parc immense, conçu dans le style le plus grandiose, dans lequel devaient être enclavés l’église même du village, le cimetière et le presbytère, comme autant de fabriques élevées à dessein au milieu de cette forêt artificielle.
Tous les travaux furent dirigés par le comte lui-même initié aux connaissances nécessaires et qui se consacra exclusivement, et de corps et d’âme, à sa vaste entreprise, si bien qu’une année entière s’écoula sans qu’il eût songé une seule fois à paraître dans la capitale, suivant le conseil de son vieil oncle, pour y éblouir par un train splendide les nobles demoiselles à marier, afin que la plus belle, la plus sage et la plus aimable lui échût en partage pour épouse.
Il se trouvait précisément un matin assis devant sa table de travail, occupé d’esquisser le dessin d’un nouveau corps de bâtiment, lorsqu’une vieille baronne, parente éloignée de son père, se fit annoncer. Hypolite se souvint aussitôt, en entendant prononcer le nom de la baronne, que son père ne parlait jamais de cette vieille femme qu’avec la plus profonde indignation, même avec horreur, et qu’il avait recommandé à plusieurs personnes qui voulaient se lier avec elle de se tenir sur leurs gardes, sans jamais s’être expliqué du reste sur les dangers de cette liaison, répondant à ceux qui insistaient à ce sujet : qu’il y avait certaines choses sur lesquelles il valait mieux se taire que trop parler. Mais il était notoire que mille bruits fâcheux circulaient dans la capitale sur une affaire criminelle de la nature la plus étrange où la baronne avait été impliquée, et qui avait amené sa séparation d’avec son mari, et sa relégation dans une résidence étrangère. On ajoutait même qu’elle ne devait qu’à la clémence du prince d’avoir échappé à des poursuites judiciaires.
Hypolite se sentit très péniblement affecté de la rencontre d’une personne pour qui son père avait eu tant d’aversion, et, bien qu’il ignorât encore les motifs de cette répugnance, cependant les devoirs de l’hospitalité, impérieux surtout à la campagne, le contraignirent à faire bon accueil à cette visite importune. Quoique la baronne ne fût certainement pas laide, jamais aucune personne n’avait produit sur le comte une impression aussi désagréable que celle qu’il ressentit à sa première vue. Elle fixa d’abord en entrant un regard étincelant sur lui, puis elle baissa les yeux et s’excusa de sa visite dans des termes presque humiliants pour elle-même. Elle se confondit en lamentations sur l’inimitié que lui avait témoignée toute sa vie le père du comte, imbu contre elle des préventions le plus extraordinaires, accréditées par la haine de ses ennemis, et se plaignit de ce que, malgré la profonde misère qui l’avait accablée et forcée à rougir de son rang, il ne lui avait jamais fait parvenir le moindre secours. Elle ajouta qu’à la fin, et par une circonstance tout à fait imprévue, une petite somme d’argent qui lui était échue lui ayant permis de quitter la capitale pour se retirer en province dans une ville éloignée, elle n’avait pu résister au vif désir de visiter sur sa route le fils d’un homme qu’elle avait toujours honoré, nonobstant sa haine aussi injuste que déclarée.
C’était avec l’accent touchant de la franchise que la baronne s’exprimait ainsi, et le comte se sentit doublement ému quand, ayant détourné ses regards de l’aspect déplaisant de la vieille, il s’extasia à la vue de l’être gracieux, ravissant et enchanteur qui accompagnait la baronne. Celle-ci se tut, et le comte, absorbé dans sa contemplation, n’y prit pas garde et gardait le silence. Alors la baronne le pria de vouloir bien l’excuser si, dans le trouble de sa première visite, elle ne lui avait pas d’abord et avant tout présenté sa fille Aurélia.
Ce fut alors seulement que le comte recouvra la parole ; il protesta en rougissant jusqu’au blanc des yeux, et avec l’embarras d’un jeune homme épris d’amour, contre les scrupules de la baronne, qui lui permettrait sans doute de réparer les torts paternels qu’il ne fallait assurément attribuer qu’à un fâcheux malentendu, et il la pria, en attendant, de vouloir bien agréer l’offre d’un appartement dans son château. Au milieu de ses assurances de bonne volonté, il saisit la main de la baronne ; soudain un frisson glacial intercepta sa parole, sa respiration, et pénétra jusqu’au fond de son âme. Il sentit sa main étreinte par une pression convulsive dans les doigts crispés de la vieille, dont la longue figure décharnée avec ses yeux caves et ternes lui parut, sous ses laids vêtements bigarrés, semblable à un cadavre habillé et paré.
« Oh ! mon Dieu ! quel déplorable accident ! et justement dans un moment pareil ! » Ainsi s’écria Aurélia en gémissant. D’une voix émue et pénétrante elle expliqua au comte que sa mère avait quelquefois et à l’improviste de ces crises nerveuses, mais que cela se passait ordinairement très vite et sans nécessiter l’emploi d’aucun remède. Le comte ne s’en débarrassa qu’avec peine de la main de la baronne, mais une douce et vive sensation de plaisir vint ranimer ses sens quand il prit celle d’Aurélia qu’il pressa tendrement contre ses lèvres.
Presque parvenu à la maturité de la vie, le comte éprouvait pour la première fois l’ardeur d’une passion violente, et il lui était d’autant plus impossible de dissimuler la nature de ses impressions. D’ailleurs, l’amabilité enfantine avec laquelle Aurélia reçut ses prévenances l’enivrait déjà de l’espoir le plus flatteur. Au bout de quelques minutes la baronne avait repris connaissance, et, comme s’il ne se fût rien passé, elle assura au comte qu’elle était fort honorée de l’offre qu’il lui faisait de séjourner quelque temps au château, et que cela effaçait d’un seul coup tous les procédés injustes de son père à son égard. L’intérieur du comte se trouva ainsi subitement modifié, et l’on eut lieu de penser qu’une faveur particulière du sort avait conduit près de lui la seule personne du monde faite pour assurer son bonheur et sa félicité, à titre d’épouse chérie et dévouée.
La conduite de la baronne ne se démentit pas. Elle parlait peu, se montrait fort sérieuse et même concentrée à l’excès ; mais elle manifestait dans l’occasion des sentiments doux et un cœur ouvert aux plaisirs purs et simples. Le comte s’était accoutumé à ce visage pâle et ridé, à l’apparence cadavéreuse de ce vieux corps semblable à un fantôme. Il attribuait tout à l’état maladif de la baronne, et à son penchant vers les idées mélancoliques et sombres : car ses domestiques lui avaient appris qu’elle faisait dans le parc des promenades nocturnes, dont le

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