393 Résidence Avalon
246 pages
Français

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393 Résidence Avalon , livre ebook

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Description


Et si Lancelot n’était jamais revenu du Val sans retour, le destin des Pendragon en aurait-il été changé ?
Tout commence le jour où Iris Morgenstern devient la locataire du 393 de la Résidence Avalon. Elle ignore alors que l’appartement ouvre sur un a utre monde peuplé par les personnages de nos contes et de nos légendes et qu’elle est appelée à devenir la nouvelle Égéria.
D’abord effrayée par l’ampleur de cette tâche, Iris se laisse peu à peu séduire par les créatures qui attendent d’elle qu’elle les guide dans leur combat contre Morgane la Fay : Agrippine, la licorne fanfaronne, Nahimana, la belle Algonquine, Robin des bois, le Prince des Voleurs, Athénor, le vieux dragon, et surtout Merlin l’Enchanteur. Face à eux, les Manitous, alliés de la sorcière, ne leur épargneront aucune épreuve, à commencer par les abominables wendigos. Et dans l’ombre, les Muses attendent leur heure dans la Cité de l’Éternel Été.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 14
EAN13 9782364752788
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

393 R ÉSIDENCE A VALON
L ES É GÉRIADES – 1

Corinne Guitteaud



« Le poète est un monde enfermé dans un homme. »

Victor Hugo
A VANT - PROPOS


Voy’el fête ses six ans le 9 janvier prochain. À cette occasion, je souhaitais vous faire un petit cadeau sous la forme de ce roman de Fantasy urbaine, qui constitue le premier volet d’un diptyque, C’est une façon pour moi à la fois de remercier notre lectorat de son soutien envers notre petite maison d’édition, mais aussi de faire découvrir Voy’el à ceux qui ne le connaissent pas encore.
Quoi qu’il en soit, je vous souhaite une très bonne lecture et j’espère que nous serons là l’année prochaine pour vous offrir un autre cadeau comparable.

Corinne Guitteaud
P REMIÈRE PARTIE : L’A PPARTEMENT
I


Ce matin-là, j’avais rendez-vous pour visiter un appartement. Je me hâtais sur le trottoir en pas pressés et inquiets, persuadée que j’allais finir par arriver en retard. Pourtant, je ne voulais pas rater cette opportunité et je comptais les jours depuis que le rendez-vous avait été fixé.
En arrivant au coin de la rue, je fus surprise de découvrir… qu’il n’y avait personne. Je m’attendais pour ma part à ce qu’une queue de prétendants désireux d’obtenir les clefs du paradis que je convoitais s’aligne le long de la façade. Une voiture de luxe rutilante stoppa devant l’entrée de la Résidence Avalon et un homme tiré à quatre épingles en sortit. Je me dépêchai de le rejoindre, tandis qu’il se penchait par la portière vers l’intérieur du véhicule.
« Bonjour, monsieur Smythe. Je suis Iris Morgenstern. »
Mon entrée en matière un peu brutale le fit sursauter et il manqua se cogner contre le plafond de l’habitacle. Lorsqu’il se tourna vers moi, j’aperçus une femme, assise à l’arrière, qui me jeta un long regard, avant de se détourner.
Après avoir repris contenance, l’homme de loi referma la portière.
« Je vous remercie d’être à l’heure, mademoiselle Morgenstern. »
Devant mon regard interloqué, il indiqua :
« Mlle Carlotta ne nous accompagnera pas. Elle n’est plus entrée dans la résidence depuis le drame.
Oh ! ne trouvais-je rien de mieux à dire. Je comprends.
Le quinquagénaire aux allures de majordome hocha la tête avec gravité. Il pressa contre lui le porte-documents en cuir rouge qu’il venait de récupérer et tapotait distraitement sa cuisse avec son stylo.
Je n’en menais pas large. J’avais envoyé ma candidature sans réel espoir et j’étais tombée des nues en recevant une réponse favorable en lieu et place du courrier de refus type auquel je m’attendais. Me retrouver ainsi en bas d’un des immeubles les plus singuliers de la ville me rendait nerveuse plus que de raison. Je connaissais un peu son histoire – tout le monde la connaissait. Bâtie en 1894, dans le style art nouveau, la résidence dominait le quartier historique de la ville. Sa façade ouest donnait sur une large place où se tenait tous les dimanches un marché pittoresque au milieu duquel j’aimais beaucoup déambuler. Souvent, je me permettais un détour pour venir admirer l’immense porte d’entrée en fer forgé qui représentait un chevalier à genou recevant son épée d’une gente dame. C’était une merveille et la perspective de pouvoir y habiter hantait mes espoirs depuis de nombreuses années.
« Si vous voulez bien me suivre », proposa mon guide.
La fameuse porte s’ouvrit devant moi comme par magie.
Je passai la quasi-totalité de la visite le nez en l’air, la bouche ouverte, à m’extasier devant l’intérieur prodigieux de la Résidence. Une fois la porte franchie, on traversait un couloir, bordé d’un côté par la loge du concierge et de l’autre par une série de boîtes aux lettres aux numéros dorés. Puis on arrivait à un vaste vestibule au centre duquel trônait une statue de Diane Chasseresse. Le carrelage en mosaïque, les dorures, le lustre monumental surmontant la statue me mirent presque à genoux. Je dus m’appuyer sur la rampe de l’escalier en marbre pour suivre le rythme de Smythe. Il me racontait l’histoire du bâtiment.
« Vous avez dû entendre parler de la famille Lindenberg », me lança-t-il sans se donner la peine de tourner la tête. Mon silence lui parvint comme une confirmation.
« Charles Lindenberg premier du nom a fait bâtir cet hôtel pour son épouse et lui, une fois qu’il eût fait fortune avec ses usines sidérurgiques. Y ont vécu, outre ses fils et sa femme, plusieurs des responsables de ses industries. C’est la cinquième génération à disposer de ce bien aujourd’hui. Il est géré par une fondation à but non lucratif et régi par des règles strictes. »
Arrivé sur le palier, Smythe daigna enfin me regarder.
« Melle Carlotta n’est pas la seule à avoir renoncé à vivre ici depuis que M. Lindenberg nous a quittés », me confia-t-il d’un air sinistre.
Je fouillai dans ma mémoire. J’avais effectivement entendu parler d’une triste histoire en arrivant en ville. Le dernier descendant de Charles Lindenberg, qui portait d’ailleurs le prénom de son illustre ancêtre, avait mystérieusement disparu. Aucun corps n’avait été retrouvé. Les soupçons de la police s’étaient portés sur son épouse, qui, selon la rumeur, entretenait une liaison avec un joueur de polo. Elle se serait débarrassée de son mari, avant qu’il ne découvre la vérité. Arrêtée, puis rapidement jugée, la femme était morte en prison, laissant derrière elle une fille, Carlotta, trop jeune pour prendre en charge la fortune de son père. Ses cousins avaient donc saisi les rênes de la société. Carlotta, elle, jouissait de sa fortune en aidant les artistes. On fermait les yeux, tant qu’elle ne montrait pas d’autres ambitions.
Smythe attendait une réaction de ma part : des cris d’orfraie ? Une retraite stratégique ? Je lui rendis un regard neutre. Il nota quelque chose sur son porte-documents, puis reprit son ascension. Une fois au troisième et dernier étage, je le suivis en déchiffrant les numéros sur les portes. Nous nous arrêtâmes devant le 393.
« Le précédent locataire est parti voici trois mois, m’expliqua mon guide. Il s’agissait de Georges Vandrain…
Le peintre ! »
Nouvelle biffure. Mais enfin, qu’est-ce qu’il notait ?
« Vous le connaissez ?
Je suis allée voir son exposition le mois dernier. »
Il griffonna encore, l’air très concentré. Puis il fouilla dans sa poche et en sortit une clef impressionnante.
« Après vous », m’invita-t-il en poussant la porte.
J’eus un coup de foudre en franchissant le seuil.
« Magnifique ! »
Mon regard se porta de gauche et de droite pour admirer l’appartement.
On entrait directement dans le salon, qui se terminait par un jardin d’hiver à l’abandon. Pourtant, il se dégageait de cet endroit quelque chose de magique, d’ancien que j’adorai immédiatement. Le parquet grinça sous mes pas. La lumière, dégoulinant par la verrière, s’écrasait sur le sol en grosses flaques. Les murs étaient nus. Pas de papier peint, mais un revêtement en chaux délavé. Derrière moi, la cuisine, avec un meuble rouge et jaune aux poignées de cuivre, surmonté par une hotte imposante et flanqué d’un gros poêle. Je voyais déjà mon coin bureau dans le jardin d’hiver, mon canapé trôner au milieu de la pièce et mes étagères pleines de livres habiller les murs.
Derrière moi, Smythe surveillait mes réactions. Il griffonnait avec une frénésie accrue. Mais je m’en fichais. J’avais juste envie de m’asseoir là et de me laisser imprégner par cet endroit.
Smythe me fit redescendre de mon petit nuage.
« Il reste la chambre à voir. »
Pourquoi avais-je l’impression que ça devait poser un problème ?
Je le rejoignis dans une pièce dont les murs s’ornaient de fresques représentant surtout les moments les plus angoissants de la Belle au Bois Dormant, de Blanche Neige ou de Cendrillon, mais l’artiste avait œuvré avec une telle maîtrise, une telle délicatesse qu’elles paraissaient plus enchanteresses que le conte lui-même. Un lit taillé dans un tronc d’arbre brut occupait le centre de la chambre. On aurait pu se croire au fond de la cachette du Petit Poucet.
« Vandrain… avait des habitudes singulières, commenta Smythe.
C’es

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