Contes de Noël
134 pages
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Contes de Noël , livre ebook

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Description

Depuis plusieurs jours, la neige qui ne cesse de tomber étend son linceul immaculé sur le paysage balayé par le vent. La nuit de Noël a débuté, dans tous les villages de France. Derrière les vitres givrées, des petites lumières clignotent comme des feux follets en farandoles multicolores. Sur le rebord des fenêtres, dans des petits pots de verre, des bougies agitent leurs flammèches bleutées. Il flotte dans l'air le parfum de la résine des sapins fraîchement coupés, mêlé à celui du bois brûlé qui s'échappe des hautes cheminées.

Contre les portes closes, les couronnes de l'Avent sont suspendues ; elles sont confectionnées à l'aide de branches de sapin et de boules de gui maintenues par un large ruban satiné de couleur rouge. Au-dessus des rues à présent désertées, des guirlandes étoilées se balancent entre les poteaux électriques. Aux douze coups de minuit, les cloches se mettront à carillonner à toute volée, invitant les fidèles à la messe.

Et ce en Auvergne, en Corse, en Bretagne, en Berry, au Pays basque... En attendant le passage du Père Noël, si nous écoutions quelques contes d'ici et delà, bien au chaud, à côté de la cheminée où grillent quelques châtaignes ? Histoires, petites histoires, croyances, contes, légendes... si Noël m'était conté...


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 12 décembre 2013
Nombre de lectures 300
EAN13 9782365729406
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Contes collectés ou rédigés par Gérard Bardon


Contes de Noël

Si Noël m’était conté…






Nuit de Noël, derniers jours de l’année,
Oh ! que de jeux, de paix et de plaisirs
Vous rappelez à mon âme fanée !
Et tout a fini sous de nouveaux désirs !

Comme d’un rêve aussi doux que rapide,
Il me souvient de ce bonheur passé.
Bonheur d’enfance, imprévoyant, avide,
Que la raison a si vite effacé !

Charles Galloix


NOËL, NOËL !

Le ciel est noir, la terre est blanche ;
Cloches, carillonnez gaîment !
Jésus est né ; la Vierge penche
Sur lui son visage charmant.

La neige au chaume coud ses franges,
Mais sur le toit s’ouvre le ciel
Et, tout en blanc le chœur des anges
Chante aux bergers : « Noël ! Noël ! »

Théophile Gautier, Émaux et Camées






Noël

Cette fête qui marque le début de l’hiver est tout autant le prétexte aux réunions familiales et à la fréquentation des commerces qui, pour certains, réalisent là une grosse partie de leur chiffre d’affaires, au point que l’on ne sache plus ce qui prime dans la pensée des hommes de notre époque : une grande fête pour les enfants, un long festin, ou le symbole d’un événement exceptionnel oublié, la naissance du Christ ?
Qu’en est-il exactement de l’origine de cette fête ? Pendant longtemps et jusque très récemment, il s’agissait de célébrer la nuit où naquit un enfant nommé Jésus, grâce à qui l’Église catholique prit son essor, il y a environ deux mille ans. Mais nous sommes aussi, en vérité, au moment de la célébration du solstice d’hiver, car sur le plan astronomique, cette nuit est la plus longue de l’année. Elle est censée précéder la lente victoire du soleil sur les ténèbres.
On attribue d’ailleurs au mot Noël deux origines possibles : la première hypothèse stipule qu’il viendrait du latin natalis dies (le jour de la naissance), et la seconde mentionne une racine gauloise, noio hel, signifiant « nouveau soleil » et ayant trait au solstice d’hiver.
Bon, et c’est tout ?
Certainement pas, car cette nuit est sans doute la plus magique de l’année ; nuit des merveilles et des miracles, la nuit de Noël est la seule de l’année qui ait mis un tel imaginaire populaire en mouvement.


Des origines de la fête de Noël

Noël aurait été créé par l’église catholique pour célébrer la naissance de Jésus ! Pas si évident que cela…
Dans les Évangiles il n’est nullement fait mention de la date de la Nativité. Les Écritures nous disent que les bergers couchaient dans la montagne avec leurs troupeaux. Or les bergers ne surveillent nuit et jour les moutons qu’uniquement à l’époque des naissances. Et cette époque, c’est le printemps !
Le 6 janvier, le 25 mars, le 10 avril, le 29 mai… ont célébré, à un moment de l’histoire de l’humanité, la naissance du Christ. La décision de fêter la naissance du sauveur le 25 décembre ne fut prise qu’au IV e siècle et définitivement instituée en 354 par le pape Liberus.
Alors, pourquoi le 25 décembre ?
Les hypothèses sont multiples, mais il semble bien qu’il s’agisse d’une volonté des pères de l’Église de recouvrir d’autres fêtes païennes qui étaient nombreuses au mois de décembre, comme par exemple les Saturnales romaines, sous le règne de Saturne, dieu des semailles et de l’agriculture, où, déjà, un jour était consacré aux enfants : Dies Juvenalis. Les Saturnales étaient suivies des Calendes, qui marquaient le nouvel an. Elles étaient consacrées à Janus. Les Romains décoraient leurs maisons de feuillages, de sapins et de bougies, et ils échangeaient des cadeaux.
La date plus précise du 25 serait due à un culte venu de Perse un siècle avant la naissance de Jésus-Christ, bien implanté et qui jouissait d’une popularité extraordinaire : le culte de Mithra, dieu du soleil renaissant, luttant contre les ténèbres et les forces du mal, et qui serait aussi né ce jour-là.
Tout comme Jésus, Mithra était une divinité envoyée sur terre pour sauver l’humanité du chaos annoncé. Il était aussi l’intermédiaire entre les forces d’en haut et d’en bas… comme Jésus. Parfois nommé « Soleil Invaincu » (Sol Invinctus), Mithra symbolisait l’astre solaire opposé aux ténèbres dans la religion perse, où il illustrait la pureté et la chasteté (d’où la virginité de la femme par qui naît Jésus…) combattant les forces obscures… tout comme le principe représenté par
Jésus ! Mithra justement annonce qu’il est la porte par laquelle l’homme accédera à la vie, la lumière, la chaleur et la force, et ceci sur ce principe depuis la nuit des temps… Cette divinité, colportée en Gaule par les soldats romains, est également un dieu océanique puisqu’on le dit entouré de nymphes. À travers lui on adorait aussi le nouveau Chronos, dieu du temps, car il était censé détenir les clefs du passé et de l’avenir, et commander aux éléments qu’il pouvait déchaîner à sa volonté. Le rite mithriaque de purification était suivi du partage du sang et de la chair d’un taureau sacrifié… À défaut, les adeptes partageaient du pain et du vin en remplacement des deux parties d’origine. Cette consommation permettait rituellement « d’ingérer une partie du principe fécondant de l’animal et par la même renaître à la vie » (Michel Thiebaut). On imagine aisément les efforts de superposition de l’Église face à une telle ressemblance entre le « partage » du rite mithriaque et la représentation symbolique des propos de Jésus au moment de célébrer la Cène avec ses apôtres : « Ceci est mon corps, ceci est mon sang. » Quant au taureau sacrifié par Mithra, et qui deviendra son symbole, celui-ci sera déchu par l’Église, qui s’empressera de le dépouiller de ses attributs pour n’en faire qu’un bœuf docile soufflant laborieusement sur l’enfant Jésus pour le réchauffer en cette nuit de Noël, au fond d’une crèche des plus sordides, en compagnie d’un âne. Ainsi les deux rites n’en firent plus qu’un seul, teinté de mœurs chrétiennes, comme par exemple l’antique houx piquant qui illustre la couronne d’épines, et ses boules rouges qui rappellent les perles de sang des plaies du Christ…
De nos jours, 80 % de la population ignore l’origine exacte des fêtes de fin d’année, incluant Noël, le Jour de l’An et l’Épiphanie, devenues depuis un demi-siècle synonymes de fièvre acheteuse et d’excès en tous genres. Noël est en fait le troisième moment de l’année liturgique, débutant avec l’Avent suivi de l’Immaculée Conception. Cette fête de la Nativité commémore la naissance de Jésus, exaltant la simplicité, la pureté de cœur, la justice, la paix et l’amour de son prochain.




La bûche, la crèche, le gui…

Jusqu’au début du XX e siècle, Noël se fêtait avec sobriété. Des rites plus ou moins religieux y sont attachés. Le mot « bûche », selon tous les dictionnaires, a pour première définition, celle d’un gros morceau de bois. Autrefois, bien avant de s’être métamorphosée sous la forme du dessert traditionnel que nous connaissons, la bûche de Noël n’était pas autre chose. Mais, à la différence des autres combustibles de ce nom, elle avait une fonction bien précise. Cette nuit de la Nativité était marquée par la bûche repérée lors de la coupe des mois précédents, et ramenée à la maison le troisième dimanche de l’Avent. Un bout de la souche, de plus de deux mètres, était présenté dans l’âtre et allumé avant d’aller à la messe de minuit. Cette bûche, que l’on avançait à la mesure de la voracité du feu, devait brûler jusqu’à l’Épiphanie. Ses charbons étaient alors conservés et déposés comme des talismans bienfaiteurs dans la cave, au grenier, près des bêtes et du blé, etc., pour conjurer les fléaux du ciel et protéger les animaux et les récoltes. Plus les étincelles jaillissaient de ce rondin lorsqu’on le harcelait à l’aide du tisonnier, plus les moissons seraient bonnes et plus l’argent entrerait à la ferme. Bûches de Noël l’hiver, feux de la Saint-Jean l’été sont, chez nous, des réminiscences de ces rites ancestraux qui ponctuaient la renaissance de l’astre solaire (solstice d’hiver), et son déclin (solstice d’été).
Par ailleurs, le gui de chêne, pendu à une grosse poutre et détaché à Pâque

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