Les chasseurs de lumière
183 pages
Français

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Les chasseurs de lumière , livre ebook

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183 pages
Français

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Description

Le pays de la lumière, qui est devenu le pays de la nuit, pleurait son roi défunt dont l'héritier, son jeune fils Vousvouss, était encore trop jeune pour régner. Vousvouss aimait son pays, le pays de son père. En grandissant, il prit de l'assurance et osa dire au roi tyran : "O roi tyran, je ne vois pas pourquoi tu prives le peuple de soleil ! Pourquoi les as-tu enfermés dans les grottes sous terre ? Cet acte injuste et arbitraire ressemble à de la folie !

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2010
Nombre de lectures 73
EAN13 9782296711211
Langue Français
Poids de l'ouvrage 17 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LES CHASSEURS DE LUMIERE

ISEGGADEN N TAFAT




Contes et mythes kabyles

Timucuha d yizran –


Bilingue berbère-français
© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-13299-3
EAN : 9782296132993

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
Youcef ALLIOUI


LES CHASSEURS DE LUMIERE

ISEGGADEN N TAFAT




Contes et mythes kabyles

Timucuha d yizran –


Bilingue berbère-français


L’Harmattan
Autres ouvrages de l’auteur

Devinettes berbères , Conseil International de la langue française, sous la direction de Femand Bentolila, Groupe d’Etudes et de Recherches Berbères de Paris V – Sorbonne, 1987.
Timsal – Enigmes berbères de Kabylie , bilingue berbère-français, L’Harmattan, 1990.
Contes kabyles – Contes du cycle de l’ogre – Timucuha, bilingue berbère-français, L’Harmattan, 2001.
Contes kabyles – Contes du cycle de l’ogre – Timucuha , bilingue berbère-français, L’Harmattan, 2001.
Contes du cycle de l’ogre – Timucuha , bilingue berbère-français, L’Harmattan, 2003.
Enigmes et joutes oratoires de Kabylie – Timsa ɛ raq – Timsal – Izlan – bilingue berbère-français, L’Harmattan, 2005.
Les Archs, tribus berbères de Kabylie – Histoire, résistance, culture et démocratie , L’Harmattan, 2006.
L’ogresse et l’abeille – Contes kabyles – Timucuha , bilingue berbère-français, L’Harmattan, 2007.
La sagesse des oiseaux – Timsifag – Contes kabyles – Timucuha , bilingue berbère-français, L’Harmattan, 2008.
L’oiseau de l’orage – Afrux Ubandu – Timsifag – Contes kabyles – Timucuha , bilingue berbère-français, L’Harmattan, 2008.
Sagesses de l’olivier – Timucuha n tzemmurt- Contes kabyles – Timucuha, bilingue berbère-français, L’Harmattan, 2009.


Illustration de couverture : La vallée de la Soummam (la mare du Faraon) et tapis de famille. (Photo Youcef Allioui).
Détails du tableau « Cavalier berbère » de Chantai André dit Chanah


En signe d’hommage et de gratitude, je dédie ce livre à la mémoire de trois chasseurs de lumière, défenseurs éclairés de la liberté et de la langue berbère amazighe. Ils avaient consacré sans partage leur vie durant à la lutte contre toutes les aliénations. A eux trois, ils symbolisent cette Algérie de la sagesse et des lumières, chère aux Anciens kabyles.

Mouloud MAMMERI (19717-1989), mort dans un accident de voiture (un arbre au travers de la route !) à son retour du Maroc où il avait participé à un colloque sur la langue amazighe. Homme de science, écrivain, grammairien et poète, il fut ! e chantre de la culture berbère. Ce sage des lumières s’était battu contre tous les vents et les marées de l’ignorance pour sortir notre langue des griffes de l’obscurantisme dans lesquelles elle était maintenue en Algérie et en Afrique du Nord.

Tahar DJAOUT (1954-1993), journaliste et poète kabyle, il était sans doute le plus grand écrivain algérien d’expression française. Il fut assassiné à Alger en juin 1993. Il était devenu par son intégrité intellectuelle, sa modestie, son courage inébranlable et son immense talent d’écrivain le symbole de la résistance au fanatisme. C’était lui qui disait ; « Si tu dis, tu meurs ; si tu ne dis pas, tu meurs. Alors, dis et meurs ! »

Lounès MATOUB (1956-1998), chanteur kabyle engagé à la figure charismatique et aux vers incisifs, il clamait et chantait haut et fort la reconnaissance officielle de la langue amazighe en Algérie. II fut assassiné en Kabylie le 25 décembre 1998. Sa voix trace encore et à jamais des myriades d’étoiles dans la nuit noire qui l’avait emporté. Défenseur acharné de la démocratie et de l’identité berbère, sa poésie et ses chants portaient et continuent de porter un message universel empreint de liberté et de lumière.
Introduction
« Qu’est ce qui sépare le mythe du conte ? C’est un mince fil caché dans une énigme. » (Ma mère, Tawes Ouchivane Allioui).


Enfants, ma mère nous racontait l’histoire de cette petite fille qui se laissait mourir car sa belle-mère refusait de lui raconter des histoires. Elle s’asseyait au pied du chêne où était enterrée sa mère et racontait à voix haute que sa marâtre la privait des légendes qui faisaient grandir les enfants. Alors une voix – celle de sa mère – sortit de la souche de l’arbre pour lui raconter les contes merveilleux qui faisaient grandir les enfants… Comme dans beaucoup de légendes et de mythes – tels que ceux que je rapporte ici – les Anciens avaient su savamment réunir prose et poésie. Dans ce conte pour enfant – même si mon père disait que les contes n’ont pas d’âge – à travers l’arbre, ma mère contait et chantait en pleurant à chaudes larmes :

Il était une fois, ô ma fille chérie !
Un pays où la nuit veille sur les enfants
Une étoile dans le ciel qui ne faiblit jamais
Qui dit des légendes où tous les enfants jouent
Autour de la lune, ils font de belles rondes.

Il était une fois, ô ma fille chérie !
Un pays où le jour a le goût du printemps
Où les enfants se cherchent dans les champs de blé
Quand les coquelicots rougeoient sous les rayons
Quand l’oiseau chante et que l’abeille butine.

Il était une fois, ô ma fille chérie !
Un nuage dans le ciel caressé par le vent
Pour qu’il lâche la pluie qui fait rire les enfants
Il était une fois où le soleil s’amuse
A dire tous ces mots qui font vivre le temps.

Quand je discutais avec ma mère à propos de cet interdit qui entourait et qui entoure toujours la transmission de notre littérature orale berbère et notamment kabyle dans les écoles algériennes, elle donnait son sentiment en disant : « Je ne comprends pas ce qui peut les déranger dans un conte ou une poésie pour enfant ! »
Après un moment de réflexion, elle s’exclama : « Que je suis innocente ! C’est évident : ils ne veulent pas de notre langue car elle est différente de l’arabe ! Et comme ils disent que nous sommes des Arabes… C’est un peu l’histoire du merle qui se moque du hibou… L’alouette a pris la défense du hibou en disant au merle : Bien qu’il te paraisse lugubre, le chant du hibou est pareil au tien, sinon plus beau : car lui, c’est dans le noir qu’il cherche la lumière ! »
Elle continua son raisonnement en disant : « Ceux qui nous gouvernent se prennent pour des merles dont le chant doit s’imposer à nous. Ils nous considèrent donc comme des hiboux qui chantent de façon lugubre… En réalité, ils n’aiment pas notre langue parce qu’elle les dérange par sa beauté et le sens qu’elle donne à notre vie. Mais elle les dérange surtout à cause de la conscience et de l’aptitude qu’elle nous donne pour comprendre le monde dans lequel nous vivons… »

C’est suite à cet échange que nous avions eu ensemble que ma mère avait souhaité apprendre à écrire en kabyle. Elle me disait en riant : « L’alouette a dit : Il n’y a pas d’âge pour apprendre à voler : il suffit de remuer les ailes ! » Je reste encore profondément ému à chaque fois que je repense au courage qu’elle avait déployé quand elle voulait que je lui apprenne à écrire. Elle avait alors 74 ans ! Je la vois encore – inclinée sur la feuille de papier, le stylo à la main – qui appuyait de toutes ses forces physiques et mentales pour retranscrire. Après avoir appris à écrire son nom et son prénom, le premier mot qu’elle voulut apprendre à écrire fut « conte » (tamacahţ). J’aurais donné cher que mon père voie cela ! Lui qui, pour me convaincre, me répétait bien souvent cette phrase : « Ecris ce que tu peux en kabyle, tes enfants le trouveront ! Tu verras, cela t’aidera aussi à mieux comprendre les autres et les choses de la vie ! »
Présentation des récits de ce livre
1 – Les chasseurs de lumière

Ce conte m’a é

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