Courage, citoyen
156 pages
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Courage, citoyen , livre ebook

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Description

Qu’est ce que la liberté politique ? Question immanente entre toutes qui grâce à la mondialisation trouve un écho grandissant auprès de tous les esprits curieux et ne se circonscrit plus aux seuls cercles d’initiés. Le concept de démocratie a le mérite d’ouvrir plus que les débats d’idées : c’est une prise de conscience des droits et devoirs des citoyens. Ce texte est un essai brillant sur la pensée libérale et la place de la république et de l’individu dans une société en constante évolution. La démonstration sur le développement de la pensée libérale est lumineuse et a le mérite de souligner que les hommes doivent rester « éveillés » en prenant garde à ce que certains dogmes ne dévoient pas le concept de liberté.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 14 mai 2012
Nombre de lectures 4
EAN13 9782748373912
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Courage, citoyen
Pierre Tabarin
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Courage, citoyen
 
 
 
Pour Michel et les jeunes de sa génération
 
 
 
 
Et si plus de liberté, c’était plus de république ?
 
 
 
« Non, mon général », dit Ahmed Sékou Touré à Charles de Gaulle. « Il n’y a pas de dignité sans liberté : nous préférons la liberté dans la pauvreté à la richesse dans l’esclavage. » Cette réplique célèbre prononcée le 25 août 1958 à Conakry et qui conduisit à l’indépendance de la Guinée illustre bien ce qu’est la liberté.
C’est l’exigence humaine la plus forte, celle pour laquelle aujourd’hui comme hier, les hommes sont prêts à se battre. C’est ce dont rêvent ceux qui en sont privés, c’est ce que veulent conserver ceux qui en bénéficient et c’est ce à quoi chacun doit réfléchir lorsqu’elle peut être menacée.
La liberté apparaît donc comme une donnée intimement liée à la personne humaine et comme un droit naturel, c’est-à-dire un droit qui n’est accordé par aucune autorité ou par aucun texte. En un mot il n’y a pas d’homme sans liberté. D’ailleurs le progrès est avant tout une conquête permanente de plus de liberté : liberté politique par la démocratie et liberté économique par l’échange librement consenti.
Pourtant, souvent, la liberté est perçue comme quelque chose de dangereux car pouvant permettre d’imposer aux autres ses propres idées, ambitions ou intérêts. D’où le fait qu’elle soit critiquée par ceux qui considèrent que d’autres notions sont prioritaires par rapport à la liberté individuelle, telles que par exemple : Dieu, l’État, la nation, le collectif social…
C’est ce qui a amené, au fil du temps, divers intervenants philosophes, hommes politiques, sociologues… à construire le libéralisme qui est l’organisation de la liberté. Comment en effet assurer la liberté de tous, c’est-à-dire la liberté de chacun, sans altérer celle des autres ? Ce qui constitue une question permanente car dans aucun pays la liberté n’a été durablement acquise, car les guerres n’ont jamais cessé. Ce qui constitue aussi une question d’actualité en ce début de XXI e siècle où l’on réduit le libéralisme à l’économie et où l’on croit qu’en attaquant le libéralisme on peut défendre la liberté.
Pendant de longues années, les idées libérales ont été oubliées et seuls des cercles d’initiés partageaient des échanges autour des grands auteurs de la pensée libérale.
Puis, au fur et à mesure que la mondialisation se développait, que la liberté progressait dans le monde après la chute du mur de Berlin, les ouvrages sur ce thème sont devenus plus nombreux. Et tellement nombreux qu’une littérature antilibérale s’est elle aussi développée, ce qui est parfaitement légitime en démocratie, et ce qui contribue d’ailleurs à témoigner de l’utilité de la liberté politique.
Mais l’expérience a montré que les ouvrages sur le libéralisme avaient principalement deux types d’auteurs. D’une part des universitaires, dont le savoir et l’exigence du raisonnement rendaient leurs textes peu accessibles à tous ; d’autre part des acteurs de la vie politique, dont l’engagement partisan empêchait, sans doute, des opposants ou des indécis de faire un effort de découverte.
C’est ainsi qu’est née l’idée de ce livre rédigé par un lecteur passionné de l’histoire du libéralisme, à la fois homme de réflexion et d’actions.
D’actions sur le terrain en qualité, suivant les époques, de cadre de direction d’un grand groupe bancaire, de président national d’une association reconnue d’utilité publique, de conseiller municipal de deux villes moyennes, de consultant ou de président d’organisations professionnelles.
De réflexion marquée par la volonté de toujours donner à de telles actions un sens reposant sur la notion de civisme conçu comme l’équilibre entre l’action privée et l’action publique et comme l’expression de la notion de liberté individuelle, socle indispensable d’une vie collective de qualité.
Liberté d’entreprendre et équilibre de société représentent bien le défi traditionnel, car parallèlement la république, notre République française, ne doit pas être ignorée puisqu’elle se fixe comme premier objectif la liberté. Mais cette démarche issue de la révolution de 1789, comment est-elle vécue aujourd’hui ? Cette liberté qu’a gagnée, à cette époque historique, chaque individu de France et du monde, n’a-t-elle pas besoin d’être chaque jour défendue ?
D’un côté la liberté a fait des progrès énormes avec la liberté de penser, les libertés politiques, la libre circulation des idées et des personnes, la libre circulation des marchandises et des capitaux. Mais parallèlement, des déséquilibres divers au niveau économique ou financier comme au niveau des flux migratoires ont vu naître des envies de restrictions à ces libertés ou des remises en cause du principe de liberté. Ici ou là également, la république a perdu ses idéaux en organisant mal, ou en faisant mal vivre, la séparation des pouvoirs. Ou encore en donnant une priorité excessive à l’État.
Pourtant la république et la liberté sont faites pour s’entendre, à condition que l’on réfléchisse et agisse sans cesse sur ce qui est commun aux deux, à savoir le citoyen. La liberté est un droit naturel et la république est une construction sociale qui doit non seulement lui permettre de s’exprimer, mais aussi faire d’elle le moteur de cette vie collective. Hélas, les exemples sont nombreux des dysfonctionnements rencontrés.
Dans ses Lettres persanes , Montesquieu incite le lecteur à s’interroger sur la société de son époque et à prendre en compte le point de vue d’un persan. Et ce fameux « comment peut-on être persan », pourrait se traduire aujourd’hui par « comment peut-on être libéral et républicain sur le terrain, dans la vie quotidienne » ? Que signifie adhérer au courant de pensée libéral dans l’exercice de responsabilités personnelles ? Comment faire partager l’histoire des idées libérales peu connue même par ceux qui sont engagés dans la vie de la cité ? Comment faire le lien, dans la France d’aujourd’hui, avec nos pratiques républicaines ? Comment défendre cet engagement face à la culture radicale de la III e République, face à la culture démocrate chrétienne de la IV e République, ou face aux deux écoles dominantes de la V e République que sont le gaullisme et le socialisme ?
Et comment, acteur de terrain, expliquer une démarche civique sans être universitaire, journaliste ou ministre ?
En outre, comment éviter d’écrire un ouvrage académique où l’on redéfinit les concepts, puis les conséquences de ces concepts sur les organisations puis, fidèle à l’équilibre thèse et antithèse, où l’on décrit les correctifs à apporter au libéralisme ou à la république ? D’où le choix d’une démarche historique, pragmatique, où les références au quotidien ont pour but de donner vie aux idées, de les rendre concrètes et d’inciter le lecteur à s’interroger. En particulier en montrant qu’il n’y a pas d’un côté la liberté et de l’autre le libéralisme, la première étant un principe noble tandis que l’autre ne serait qu’une doctrine économique. Ou qu’il n’y a pas d’un côté les nobles idéaux collectifs de la république et de l’autre les ressorts égoïstes cachés de la liberté.
Dans notre société française, de plus en plus encadrée, sécurisée, normée, parfois assistée, il est utile de retrouver de l’espoir, d’avoir moins peur du lendemain, de l’envie d’entreprendre pour soi et pour les autres… De redonner du sens à cet idéal républicain et libéral. Ce qui ne peut se faire qu’à partir d’une prise de conscience nouvelle que le citoyen en est le fondement.
Et à ce citoyen, il lui en faut du courage : il est ballotté par le déferlement d’informations nombreuses et diverses, dubitatif face aux paroles et aux actes des représentants du peuple, bousculé par une mondialisation qui change les repères traditionnels. Qu’est-ce qu’un citoyen de nos jours et comment la citoyenneté peut-elle se vivre ? À quelles valeurs doit-elle se rattacher pour que le citoyen et l’individu ne fassent qu’un ? Le civisme a-t-il disparu avec la fin du service militaire ou renaît-il sous d’autres formes ? La république qui s’adresse au citoyen est-elle en opposition ou en phase avec la liberté qui parle d’abord à chaque personne ?
Pour y voir clair, effectuons d’abord un détour sur les chemins de la liberté.
 
 
 
La liberté mérite une colère
 
 
 
Écrire est difficile, chacun le sait, surtout ceux qui ont essayé. Et rien ne vaut soit une inspiration profonde, soit une illumination impérieuse, soit une saine colère. Et c’est ce dernier point qui inspire cette première étape de rappel de la réalité libérale.
En effet, la relecture de l’histoire politique, économique et sociale de notre pays montre que l’on découvre des réalités oubliées et que le libéralisme n’est pas qu’une réflexion théorique mais qu’il a accompagné différentes époques de l’histoire de France.
Ainsi les idées libérales ont-elles joué un rôle moteur :
- lors de la révolution française de 1789, et même un rôle fondateur ;
- lors de la monarchie de Juillet ;
- sous la III e République ;
- et souvent dans la construction de l’Union européenne.
 
Mais malgré cela, elles ont, en France, mauvaise presse bien qu’elles soient revenues sur le devant de la scène à la fin du XX e siècle, pour être aussitôt fustigées et accusées de tous les maux à l’occasion de la première crise financière et économique du début du XXI e siècle.
Alors pourqu

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