Double Je

Yan Robel

Description

Ma vie a brutalement changé. Le jour où j'ai sauvé cette femme, elle a pris un virage à 360 degrés. Je ne pensais pas tomber amoureux de cette inconnue. Je ne savais pas qu'elle cachait un lourd secret. Elle a fini par tout avouer. J'ai voulu m'éloigner. Mes sentiments m'ont rattrapé. Depuis, nous vivons une relation compliquée. Je ne sais pas de quoi seront faits nos lendemains. Nous n'aurons peut-être pas d'avenir. Je veux juste continuer de l'aimer... Continuer de l'aimer, lui....

Sujets

• Littérature
• LGBT
• Prophétie
• Romance
• Littératures de l'imaginaire

Informations

• Publié par: Butterfly EDITIONS SAS
• Date de parution: 20 avril 2017
• Nombre de lectures: 14
• EAN13: 9782376520344
• Langue: Français

Extrait

Yan ROBEL
Derek



ISBN : 978-2-37652-034-4
Titre de l'édition originale : Derek
Copyright © Butterfly Editions 2016

Couverture © Mademoiselle-e - Fotolia
Tous droit réservés, y compris le droit de reproduction de ce livre ou de quelque citation que ce soit sous n'importe quelle forme.
Cet ouvrage est une fiction. Toute référence à des événements historiques, des personnes réelles ou des lieux réels cités n'ont d'autre existence que fictive. Tous les autres noms, personnages, lieux et événements sont le produit de l'imagination de l'auteur, et toute ressemblance avec des personnes, des événements ou des lieux existants ou ayant existé, ne peut être que fortuite.
ISBN : 978-2-37652-034-4
Dépôt Légal : Mai 2017
20160522-232300
Internet : www.butterfly-editions.com
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Chapitre 1
Derek
Les parois de ce tunnel sombre font résonner mes pas. Je ne sais pas où je me trouve, mais je me sens bien. Je ne ressens plus cette douleur atroce qui m'irradiait tout l'abdomen. Je regarde autour de moi. J'ai beaucoup de mal à distinguer les alentours. Il y a une lumière assez vive, un peu plus loin. Si je continue, je trouverai sûrement une sortie.
Tout à coup, je ressens une présence derrière moi. Elle devient de plus en plus oppressante. Je m'arrête et me retourne. Malgré l'obscurité, je ne vois personne. Je fronce les sourcils et reste un instant immobile.
Tu dois te faire de fausses idées. Tu es seul ici.
Je commence à avoir froid. Je ne sais pas pourquoi l'ensemble de mon corps se met à frissonner. Je n'ai pas envie de m'attarder. Je reprends ma route en ne perdant pas de vue le seul point de lumière. Cette clarté me rassure. Elle perce les ténèbres et me permet de garder espoir.
Je ne m'aperçois pas que je viens d'accélérer l'allure. J'ai toujours l'impression d'être suivi. J'essaie simplement de ne pas y penser. Cet endroit est tellement glauque qu'il me fait imaginer des choses qui n'existent pas.
Le point s'agrandit. La sortie ne doit plus être très loin. Je n'entends plus le bruit de mes pieds, qui heurtent le sol. Des voix me parviennent. Elles sont en train de murmurer des choses que je ne comprends pas.
Tout en continuant à marcher, je me concentre sur ces nouveaux sons. J'ai l'impression d'être au beau milieu d'une conversation. Je suis toujours incapable d'en décrypter le moindre mot.
Je sursaute lorsque je sens une main glacée se poser sur mon épaule. Je me retourne immédiatement. Mes yeux ne repèrent rien de particulier. Je suis seul dans ce tunnel interminable.
Les voix gagnent en intensité. Je suis sûr d'avoir entendu l'une d'entre elles mentionner mon nom. J'ai peut-être rêvé. Il faut que je continue. Je ne dois pas m'attarder ici.
Je tremble encore un peu quand je me remets en route. Je me mets à courir, mon attention entièrement focalisée sur la sortie. Enfin... c'est ce que j'espère y trouver.
Les voix disparaissent. J'entends de nouveau mes pas. L'air devient de plus en plus froid.
– Pourquoi essaies-tu de t'enfuir, Derek ? Viens avec moi. Je t'emmènerai dans l'obscurité éternelle. Tu verras, on s'y sent bien.
Mes yeux s'arrondissent. Une femme vient de me parler et, cette fois, j'ai pu entendre très nettement chacun de ses mots. Son rire résonne derrière moi.
Concentre-toi sur la lumière ! Ne fais pas attention à elle.
Le point lumineux. Ma seule échappatoire. Le rythme de ma course s'accélère. Je n'ai pas de temps à perdre.
– Tu te fatigues pour rien, Derek. Il n'y a aucune sortie. Tu es à moi.
Progressant toujours à moitié à l'aveugle, je trébuche sur quelque chose. Je m'écrase au sol les deux mains en avant, un cri de surprise s'échappant de ma gorge. Je roule sur le dos et plisse les yeux. Je distingue une silhouette dans l'obscurité. Elle s'avance vers moi lentement.
– Je te l'avais dit. Tu ne peux pas m'échapper.
Elle s'approche encore. J'ai du mal à la voir correctement, mais je peux dire qu'il s'agit d'une femme aux longs cheveux bruns. Elle porte une robe noire.
Je viens de réaliser que c'est l'entité qui a fait tant de mal à Aaron. Elle est maintenant là pour moi, un sourire malsain déformant ses lèvres.
J'essaie de me relever. Je ne dispose plus d'aucune force. Le spectre s'agenouille à mes côtés et ses doigts effleurent ma joue.
– N'aie pas peur. Tu ne ressentiras plus aucune douleur. Tu ne connaîtras que le vide...
Son visage s'approche du mien. J'essaie de me faire violence. Je dois bouger et me sortir de ses griffes. Ses lèvres ne sont qu'à quelques centimètres des miennes.
– Tu ne m'auras pas !
Je la repousse violemment avant de me relever. J'ai du mal à tenir debout. C'est comme si elle m'avait pris mes dernières forces. Mais je ne la laisserai pas m'avoir.
Je me remets à courir, faisant appel à toute ma volonté pour animer mes jambes. L'entité est sûrement déjà en train de me poursuivre. J'essaie de ne pas y penser. Je me concentre sur ce point lumineux.
Quoi qu'il arrive, il faut que je sorte d'ici...
Chapitre 2
Derek
Je suis ébloui par une lumière trop vive. La présence de cet être maléfique s'est évanouie. J'ai réussi à lui échapper. La douleur commence à se réveiller. Je sens une main tenir la mienne. Ce n'est qu'une sensation fantôme. Il n'y a plus personne avec moi.
Je n'arrive pas à savoir où je me trouve. Mes yeux se promènent autour de moi à la recherche du moindre indice. Je me trouve dans une pièce aux dimensions assez larges. Les murs et le sol sont d'un blanc immaculé. Elle est totalement vide, mais ce n'est pas ce qui me frappe le plus. Je m'aperçois qu'il n'y a aucun moyen d'en sortir. Pas de fenêtre, ni de porte. Je commence même à me demander comment j'ai pu arriver ici.
Tu es pris au piège. Espérons que ta copine de tout à l'heure ne revienne pas à la charge.
Tout est calme, beaucoup trop calme. Je ne peux pas rester là à attendre que le temps passe. Je m'approche de l'un des murs et laisse ma main le parcourir. Je me trouve ridicule à tenter de trouver un quelconque passage secret. Je me dois cependant d'essayer.
Mon investigation se fait de courte durée. Un mal de tête me vrille le cerveau. Et l'espoir qu'il se dissipe s'envole en quelques secondes. J'ai même l'impression qu'il s'aggrave. Je pousse un gémissement et c'est à ce moment-là que mes jambes se décident à me laisser tomber. Je me retrouve à genoux, les paumes sur les cuisses. Les yeux fermés, je n'arrive plus à faire le moindre mouvement.
Je ressens de nouveau une main qui se pose sur la mienne. Je veux être capable de voir quelque chose. Mes paupières refusent de m'obéir. Je sens des doigts inconnus resserrer leur étreinte.
Je commence à ne plus pouvoir penser. Ma tête me fait si mal, que j'ai envie de la taper contre les murs. Mon corps s'étend de tout son long sur le sol, enfermant mon esprit à moitié conscient.
Incapable de déterminer le temps qui vient de s'écouler, je reste plongé dans le noir, les yeux clos. Mon abdomen me rappelle à l'ordre. Je souffre de plus en plus.
Je lutte pour entrouvrir les paupières et je remarque alors une silhouette à mes côtés. Mon cœur bondit dans ma poitrine.
– Derek... Je suis là...
Une voix familière me parvient. Je me sens enfin soulagé de ne plus entendre cette femme.
Le fait d'écouter Aaron me donne la motivation nécessaire pour m'éveiller totalement. Même si ma vue reste floue, mes yeux sont maintenant grands ouverts. Je distingue son visage et sa main tenir la mienne.
– A...aron...
Parler m'arrache la gorge. J'essaie de me redresser. La douleur me fait gémir.
– Ne force pas trop, Derek. Il faut que tu te reposes.
Il resserre son étreinte. Je commence à voir un peu plus nettement. Je réalise alors que je me trouve dans une chambre d'hôpital. Aaron est assis sur un fauteuil à côté de mon lit. Je le regarde et tente un sourire pour essayer de faire disparaître l'inquiétude qui fige ses traits. Du sang tache sa chemise blanche. Je ne dois pas beaucoup réfléchir pour savoir qu'il s'agit du mien.
– J'ai eu si peur... Ne me refais plus jamais cela !
Il plonge son regard dans le mien. Je ressens sa tristesse et sa colère.
– Désolé pour... ta... voiture...
Chaque mot qui sort de ma bouche est un véritab